Texte intégral
Madame,
Monsieur le Représentant de Madame la Présidente du Malawi, présidente de la Commission ONUSIDA-THE LANCET,
Excellence Monsieur le Président de la République du Ghana,
Mesdames les Premières Dames de la République du Gabon, du Royaume du Japon et de la République du Rwanda,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Honorables parlementaires,
Monsieur le Directeur exécutif de l'ONUSIDA,
Monsieur le Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme,
Monsieur le Président de la Banque africaine de développement,
Madame l'Administratrice du programme des Nations unies pour le développement,
Monsieur le Secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix rouge et du Croissant rouge,
Madame et Messieurs les Envoyés spéciaux du Secrétaire général des Nations unies,
Monsieur le Directeur de la London school of hygiene and tropical medicine,
Monsieur le Rédacteur en chef de la revue The Lancet,
Distingués Participants, Mesdames et Messieurs,
Je suis ravie de participer à vos travaux et, ici, à vos côtés, de contribuer aux réflexions internationales sur «la fin du SIDA» et la riposte au VIH comme force de transformation pour la santé mondiale après 2015.
Je tiens à souligner la qualité des travaux de la commission The Lancet - ONUSIDA. Ces travaux sont une contribution utile au dialogue préalable à l'élaboration de l'agenda du développement après 2015.
La France est de longue date engagée dans la lutte contre les grandes épidémies auxquelles notre humanité doit faire face.
Elle le demeurera !
Le président de la République, François Hollande, a annoncé en juillet dernier que la France maintiendra, à son plus haut niveau, sa contribution annuelle au Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose. Dans un contexte économique mondial difficile, sa contribution entre 2014 et 2017 sera chaque année de 360 millions d'euros. Ceux-ci venant se rajouter aux 4 milliards de dollars que depuis 2002 nous avons alloués au Fonds mondial, à UNITAID ou à des programmes bilatéraux.
Ces efforts ont été consentis par tous, par les États, y compris en période de contraintes budgétaires, l'engagement du système des Nations unies, le travail de plaidoyer et de coordination remarquablement joué par ONUSIDA, la mobilisation des acteurs sociaux, ont produit des résultats.
Nous le constatons tous :
Le nombre de nouvelles infections au VIH a baissé de plus de 50% dans 26 pays entre 2001 et 2012 ;
Plus de 5,3 millions de personnes vivant avec le VIH sont sous traitement antirétroviral ;
Les prix de certains traitements ont été divisés par 10 depuis 10 ans ;
Le nombre de personnes mourant du fait du SIDA a drastiquement décru de 2,3 millions en 2005 à 1,6 millions en 2012.
Désormais la perspective d'une «génération sans SIDA» devient possible.
Nous le devons à la jeunesse du Monde.
Mesdames et Messieurs,
Ce monde auquel nous aspirons tous sera une réalité si nous continuons à infléchir durablement l'incidence du VIH et nous arrivons à le vaincre.
Pour cela notre mobilisation, la mobilisation de la communauté internationale, l'engagement continu des bailleurs est indispensable.
Les plus pauvres doivent voir leurs acquis en matière d'accès aux traitements maintenus voir étendus. Il s'agit d'un droit de l'Homme : le droit au meilleur état de santé physique, social et mental.
C'est le sens de la Constitution de l'Organisation mondiale de la Santé de 1948.
C'est celui du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966.
C'est l'un des droits de nos enfants garanti par la Convention relative aux droits des enfants de 1989.
C'est la raison de l'engagement de la France en la matière.
Mesdames et Messieurs,
C'est pourquoi, au nom de la Justice sociale, la France soutient dans le cadre des discussions sur l'agenda post-2015 :
- la promotion de l'objectif de couverture sanitaire universelle, car il répond aux exigences d'équité, d'inclusion sociale, de réduction de la pauvreté et d'accessibilité aux services de santé ;
- la poursuite des efforts pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en matière de santé au rang desquels l'objectif 6 relatif à la lutte contre les maladies transmissibles comme le VIH-SIDA ; l'objectif 4 en faveur de la santé infantile et l'objectif 5 pour la santé des mères ;
- la reconnaissance de l'importance pour la santé des secteurs que sont l'environnement, l'eau, l'énergie, l'agroalimentaire, etc.
Les plus vulnérables de notre humanité partagée, ceux sont les femmes et les enfants.
Dans les Kivus, à l'est de la République démocratique j'ai constaté avec effroi que les viols étaient utilisés comme arme de guerre et le VIH comme vecteur de la mort à l'encontre des femmes.
J'ai ainsi décidé de créer le Forum mondial des femmes francophones.
Ce forum est né d'une indignation : dans de nombreux pays francophones leurs droits sont bafoués ou régressent.
Il ne peut y avoir de développement sans que les droits des femmes soient pleinement pris en compte par les États.
Le premier forum s'est tenu le 20 mars à Paris avec plus de 700 femmes venues des 77 pays de l'espace francophone. Elles ont demandé aux États plus de droit, un nouveau statut pour les femmes francophones.
Leurs voix que j'ai portées ont été entendues.
Elles ont été entendues par l'OIF qui a mis en place en octobre dernier le 1er réseau pour l'égalité homme - femme.
Elles ont été entendues par les chefs d'États de l'espace francophone et par le Sénégal qui a fixé la thématique du prochain sommet des chefs d'États et de gouvernement sur la question des femmes et des jeunes de l'espace francophones.
J'ai demandé à cet effet que lors de ce prochain sommet qui se tiendra à Dakar en novembre prochain, une déclaration spécifique et solennelle sur le droit des femmes francophones soit adoptée.
Le 2e forum mondial des femmes francophones se tiendra à Kinshasa, en République démocratique du Congo les 3 et 4 mars prochains. Il portera sur les femmes comme actrices de développement notamment par leur scolarisation.
Celle-ci est la mère des droits des femmes.
L'école est l'autorité de proximité qui doit leur permettre l'émancipation et l'autonomisation.
Une femme éduquée est une sentinelle dressée face au VIH SIDA.
C'est pourquoi au-delà de l'engagement juridique, de l'engagement politique, je fixe l'engagement opérationnel.
Mesdames et Messieurs,
Pour cela je propose la mise en place d'un fonds mondial francophone pour la scolarisation des jeunes filles.
Il visera à permettre là où les besoins existent et les moyens insuffisants, de permettre la scolarisation des filles jusqu'à 16 ans.
C'est un engagement volontariste qui vise à rattraper le retard subi par les filles en matière d'instruction.
Le prochain Forum mondial des femmes francophones de Kinshasa se penchera sur les contours du fonds.
Le chemin d'une génération sans SIDA passe par un monde éduqué.
Par un monde qui ne s'ampute pas de sa moitié féminine.
Tel est mon engagement.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 février 2014
Monsieur le Représentant de Madame la Présidente du Malawi, présidente de la Commission ONUSIDA-THE LANCET,
Excellence Monsieur le Président de la République du Ghana,
Mesdames les Premières Dames de la République du Gabon, du Royaume du Japon et de la République du Rwanda,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Honorables parlementaires,
Monsieur le Directeur exécutif de l'ONUSIDA,
Monsieur le Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme,
Monsieur le Président de la Banque africaine de développement,
Madame l'Administratrice du programme des Nations unies pour le développement,
Monsieur le Secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix rouge et du Croissant rouge,
Madame et Messieurs les Envoyés spéciaux du Secrétaire général des Nations unies,
Monsieur le Directeur de la London school of hygiene and tropical medicine,
Monsieur le Rédacteur en chef de la revue The Lancet,
Distingués Participants, Mesdames et Messieurs,
Je suis ravie de participer à vos travaux et, ici, à vos côtés, de contribuer aux réflexions internationales sur «la fin du SIDA» et la riposte au VIH comme force de transformation pour la santé mondiale après 2015.
Je tiens à souligner la qualité des travaux de la commission The Lancet - ONUSIDA. Ces travaux sont une contribution utile au dialogue préalable à l'élaboration de l'agenda du développement après 2015.
La France est de longue date engagée dans la lutte contre les grandes épidémies auxquelles notre humanité doit faire face.
Elle le demeurera !
Le président de la République, François Hollande, a annoncé en juillet dernier que la France maintiendra, à son plus haut niveau, sa contribution annuelle au Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose. Dans un contexte économique mondial difficile, sa contribution entre 2014 et 2017 sera chaque année de 360 millions d'euros. Ceux-ci venant se rajouter aux 4 milliards de dollars que depuis 2002 nous avons alloués au Fonds mondial, à UNITAID ou à des programmes bilatéraux.
Ces efforts ont été consentis par tous, par les États, y compris en période de contraintes budgétaires, l'engagement du système des Nations unies, le travail de plaidoyer et de coordination remarquablement joué par ONUSIDA, la mobilisation des acteurs sociaux, ont produit des résultats.
Nous le constatons tous :
Le nombre de nouvelles infections au VIH a baissé de plus de 50% dans 26 pays entre 2001 et 2012 ;
Plus de 5,3 millions de personnes vivant avec le VIH sont sous traitement antirétroviral ;
Les prix de certains traitements ont été divisés par 10 depuis 10 ans ;
Le nombre de personnes mourant du fait du SIDA a drastiquement décru de 2,3 millions en 2005 à 1,6 millions en 2012.
Désormais la perspective d'une «génération sans SIDA» devient possible.
Nous le devons à la jeunesse du Monde.
Mesdames et Messieurs,
Ce monde auquel nous aspirons tous sera une réalité si nous continuons à infléchir durablement l'incidence du VIH et nous arrivons à le vaincre.
Pour cela notre mobilisation, la mobilisation de la communauté internationale, l'engagement continu des bailleurs est indispensable.
Les plus pauvres doivent voir leurs acquis en matière d'accès aux traitements maintenus voir étendus. Il s'agit d'un droit de l'Homme : le droit au meilleur état de santé physique, social et mental.
C'est le sens de la Constitution de l'Organisation mondiale de la Santé de 1948.
C'est celui du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966.
C'est l'un des droits de nos enfants garanti par la Convention relative aux droits des enfants de 1989.
C'est la raison de l'engagement de la France en la matière.
Mesdames et Messieurs,
C'est pourquoi, au nom de la Justice sociale, la France soutient dans le cadre des discussions sur l'agenda post-2015 :
- la promotion de l'objectif de couverture sanitaire universelle, car il répond aux exigences d'équité, d'inclusion sociale, de réduction de la pauvreté et d'accessibilité aux services de santé ;
- la poursuite des efforts pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en matière de santé au rang desquels l'objectif 6 relatif à la lutte contre les maladies transmissibles comme le VIH-SIDA ; l'objectif 4 en faveur de la santé infantile et l'objectif 5 pour la santé des mères ;
- la reconnaissance de l'importance pour la santé des secteurs que sont l'environnement, l'eau, l'énergie, l'agroalimentaire, etc.
Les plus vulnérables de notre humanité partagée, ceux sont les femmes et les enfants.
Dans les Kivus, à l'est de la République démocratique j'ai constaté avec effroi que les viols étaient utilisés comme arme de guerre et le VIH comme vecteur de la mort à l'encontre des femmes.
J'ai ainsi décidé de créer le Forum mondial des femmes francophones.
Ce forum est né d'une indignation : dans de nombreux pays francophones leurs droits sont bafoués ou régressent.
Il ne peut y avoir de développement sans que les droits des femmes soient pleinement pris en compte par les États.
Le premier forum s'est tenu le 20 mars à Paris avec plus de 700 femmes venues des 77 pays de l'espace francophone. Elles ont demandé aux États plus de droit, un nouveau statut pour les femmes francophones.
Leurs voix que j'ai portées ont été entendues.
Elles ont été entendues par l'OIF qui a mis en place en octobre dernier le 1er réseau pour l'égalité homme - femme.
Elles ont été entendues par les chefs d'États de l'espace francophone et par le Sénégal qui a fixé la thématique du prochain sommet des chefs d'États et de gouvernement sur la question des femmes et des jeunes de l'espace francophones.
J'ai demandé à cet effet que lors de ce prochain sommet qui se tiendra à Dakar en novembre prochain, une déclaration spécifique et solennelle sur le droit des femmes francophones soit adoptée.
Le 2e forum mondial des femmes francophones se tiendra à Kinshasa, en République démocratique du Congo les 3 et 4 mars prochains. Il portera sur les femmes comme actrices de développement notamment par leur scolarisation.
Celle-ci est la mère des droits des femmes.
L'école est l'autorité de proximité qui doit leur permettre l'émancipation et l'autonomisation.
Une femme éduquée est une sentinelle dressée face au VIH SIDA.
C'est pourquoi au-delà de l'engagement juridique, de l'engagement politique, je fixe l'engagement opérationnel.
Mesdames et Messieurs,
Pour cela je propose la mise en place d'un fonds mondial francophone pour la scolarisation des jeunes filles.
Il visera à permettre là où les besoins existent et les moyens insuffisants, de permettre la scolarisation des filles jusqu'à 16 ans.
C'est un engagement volontariste qui vise à rattraper le retard subi par les filles en matière d'instruction.
Le prochain Forum mondial des femmes francophones de Kinshasa se penchera sur les contours du fonds.
Le chemin d'une génération sans SIDA passe par un monde éduqué.
Par un monde qui ne s'ampute pas de sa moitié féminine.
Tel est mon engagement.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 février 2014