Texte intégral
Monsieur le Vice Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les Ministres et directeurs du tourisme venus de près de cent vingt pays,
Monsieur le Secrétaire Général adjoint des Nations Unies,
Monsieur le secrétaire Général de l'Organisation Mondiale du Tourisme,
Messieurs les Présidents,
Monsieur le Sénateur Maire,
Mesdames et Messieurs,
C'est pour moi un plaisir et un honneur de vous accueillir aujourd'hui, au nom du Gouvernement Français, en Provence Alpes Côtes d'Azur, dans l'une de nos plus belles et de nos plus importantes régions touristiques, à Nice capitale de cette Riviera connue du Monde entier qui fut, nul n'aurait garde de l'oublier, le berceau du tourisme dans notre pays, lorsque nos amis britanniques eurent au siècle dernier, l'heureuse idée de venir y passer la saison d'hiver.
Le colloque que j'ai aujourd'hui le plaisir de déclarer ouvert, est le dernier consacré à l'observation économique du tourisme à se tenir dans ce XXème siècle qui a vu se développer, d'abord en Europe, le tourisme au profit du plus grand nombre, et non pas seulement pour quelques heureux privilégiés, comme au siècle précédent.
Les chiffres publiés par l'Organisation Mondiale du Tourisme et qui figurent dans vos dossiers, montrent la croissance exponentielle du nombre de touristes depuis les années 1960, 1970, jusqu'à nos jours, ainsi que les tendances tout à fait prometteuses pour le prochain siècle. Celui-ci verra se développer le tourisme dans de nouveaux pays en Asie du sud Est et notamment en Chine, en Amérique latine, en Afrique et dans les pays d'Europe centrale et orientale, où il constitue déjà une source très appréciable de revenus pour l'économie en plein développement de ces pays.
La France, avec plus de 70 millions de touristes étrangers accueillis chaque année, est l'une des principales destinations touristique du monde, privilège qu'elle partage avec ses voisins espagnols et italiens.
Notre compte du tourisme atteste l'importance économique de cette activité qui représente pour l'année 1998, un chiffre d'affaire dépassant les 700 milliards de Francs, un excédent de la balance touristique supérieur à 70 milliards de Francs, dépassant de plusieurs milliards celui de l'agriculture et des industries agro-alimentaires, deux à trois fois supérieur à celui des industries aérospatiales, automobiles, et militaires et sept fois à celui du commerce de luxe.
Cette activité représente aujourd'hui environ 700 000 emplois directs et près d'un million d'emplois au total.
Son importance ne se mesure pas seulement en terme d'emplois et de devises, mais aussi en terme de développement durable et d'aménagement du territoire.
Dans beaucoup de nos pays ruraux où les industries traditionnelles ont depuis longtemps fermé leur portes, et dont l'agriculture ne peut en terme de rendement et donc de rentabilité, se mesurer avec les grandes régions productrices de la moitié nord de la France, le tourisme représente à coup sûr, l'une des chances de maintenir des activités, des services et donc des populations permanentes.
Ces évidences ne sont pourtant, pas toujours comprises des responsables économiques et financiers, tant au plan national que localement. Les exemples fourmillent cependant dans de nombreux pays d'Europe, d'économies qui ont été fondées sur le tourisme ou relancées par lui, et de régions de montagne qui sans lui seraient aujourd'hui totalement désertifiées.
Mais l'affirmer est un chose, le prouver est plus difficile. C'est qu'en effet le tourisme est une activité transversale, qui recoupe de nombreux domaines de l'activité économique (transport, bâtiment, travaux publics, activités sportives, ludiques, culturelles) et de nombreux secteurs de consommation. Par suite, là où nous affirmons " tout est tourisme " , d'autres voix s'élèvent pour dire que " rien n'est tourisme " , contestant la réalité des résultats économiques dont cette activité se prévaut.
Il est vrai que cette transversalité rend particulièrement difficile, la mesure de l'impact réel, et, par suite, la légitimité de sa revendication au plan national.
C'est la raison pour laquelle il y a de cela dix ans, une Commission des Comptes du Tourisme a été mise en place par mes prédécesseurs à ce poste, sous la présidence du Ministre des Finances.
Elle a travaillé avec assiduité et régularité depuis cette date, et a permis de construire, années après années, en le perfectionnant sans cesse, un véritable compte satellite du tourisme qui a été présenté lors de l'une de vos récentes réunions de travail, par Mme Bernadette Waret, chef du bureau de la statistique de la Direction du tourisme.
Ce compte, dont les principaux éléments figurent dans le dossier qui a été remis à chacun des participants, est naturellement perfectible dans bien des domaines encore. Toutefois, il représente tel quel, un bon moyen de mesure de l'impact économique du tourisme dans notre pays qui s'élève aujourd'hui à environ 7,3 % du Produit Intérieur Brut. Cette année le poids économique du tourisme est, dans la présentation du compte pour 1998, mis en évidence pour chacune des 22 régions françaises métropolitaines.
Pour parvenir à ce résultat, nous menons chaque mois une enquête sur les déplacements des français auprès de 10 000 d'entre eux âgés de plus de quinze ans et, depuis le mois d'Avril de cette année, ce chiffre est passé à 20 000, ce qui devrait nous permettre de cerner avec plus de précision, les déplacements dans des régions de moindre fréquentation et de mieux appréhender les déplacements d'affaires.
De même, pour tenir compte du passage à l'Euro, nous allons dès l'année prochaine modifier notre enquête aux frontières, afin de cerner avec plus de précisions et avec un délai d'exploitation plus rapproché, la fréquentation des touristes non-résidents dans notre pays. En effet sa situation géographique particulière en fait, un point de passage obligé pour de nombreux touristes étrangers qui le traversent sans y séjourner longtemps, et la mesure exacte de l'impact économique de leur séjour en est plus difficile.
Par ailleurs nous avons chercher à encourager la mesure de l'activité touristique dans chacune de nos régions ainsi que dans nos départements les plus visités. C'est pour cette raison qu'a été créé en 1992, l'Observatoire National du Tourisme, lieu de réflexion d'échange et de partenariat, la quasi-totalité des départements associant les 22 régions françaises, métropolitaines et d'outre mer, ainsi que nombres de fédérations professionnelles et institutionnelles, de ministères directement concernés par le tourisme tels que ceux de la Culture, des Transports, de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire, et enfin de grandes sociétés de tours opérateurs et d'hôtellerie.
Au sein de cet organisme, s'est instauré au fil des années, une coopération fructueuse, permettant un utile et intéressant travail en réseau. Celle-ci a permis la mobilisation au profit de l'observation économique du tourisme, de chiffres et de données quantitatives et qualitatives détenues par ces organismes, qui ne les communiquais pas jusqu'alors et qui viennent utilement compléter les informations tirées des grandes enquêtes nationales.
Le développement d'Internet, va désormais permettre rapidement d'accroître l'efficacité de ce réseau et de disposer avec un délai notablement raccourci, d'éléments de recoupement et de comparaison à tous les niveaux de l'économie touristique, mettant à disposition des décideurs une masse d'informations qui leur faisait jusqu'alors défaut.
Quand je considère la somme d'informations disponibles sur l'activité du tourisme, tant en ce qui concerne l'offre que la demande publiées par l'Observatoire National du Tourisme, les travaux menés sur les produits et les filières par l'Agence Française de l'Ingénierie Touristique, et les études de marchés réalisées par la Maison de la France, notre organisme de promotion du tourisme français à l'étranger, je mesure combien désormais l'activité économique que représente le tourisme se rapproche des autres secteurs d'activités par le développement de ses moyens de mesure et d'analyse.
Il reste naturellement de grands progrès à accomplir, notamment dans la mesure toujours plus précise, des dépenses des touristes tant français qu'étrangers, du volume des investissements, de l'emploi permanent et de l'emploi temporaire. Nous y consacrerons cette année et plus encore l'an prochain, des moyens accrus qui nous permettront de cerner de plus près la réalité et la diversité de l'impact économique du tourisme.
Je considère en effet qu'il appartient à l'Etat, pour des raisons d'objectivité, et de confidentialité, de prendre en charge, avec le compte satellite, la mesure de l'impact économique et social du tourisme.
Le maintien entre ses mains de cette fonction d'évaluation garanti l'impartialité des résultats, et, par suite des conditions égales pour tous les professionnels, mais aussi pour toutes les collectivités quelque soit leur degré de développement touristique. C'est pour ces dernières, l'assurance que la mise en évidence de leur activité touristique fera l'objet des mêmes soins que pour des régions plus visitées et partant plus intéressantes à observer.
A cet égard le rôle prééminent de l'Etat dans l'observation statistique du tourisme, constitue l'un des aspects fondamentaux de son rôle de garant, de l'égalité des chances de développement touristique entre les régions
Ce rôle prééminent de l'Etat ne doit toutefois pas faire oublier la nécessité d'un partenariat le plus large possible avec les collectivités territoriales et avec les groupements professionnels. Ils sont la réalité du tourisme et leurs capacités propres d'observation, doivent s'intégrer dans un réseau coordonné d'échanges et de réflexions thématiques et méthodologiques.
Voilà résumé en quelques mots l'état de nos travaux en matière d'observation économique du tourisme.
Je me réjouis de voir cette préoccupation essentielle partagée par un aussi grand nombre de pays, Votre présence ici en témoigne. La France est d'ailleurs prête à apporter son concours et son appui technique, aux pays qui le souhaiteraient pour la mise en uvre et le développement de ce compte satellite qui nous vaut aujourd'hui d'être réunis.
Par ailleurs et, au-delà des nécessaires progrès que nous appelons tous de nos vux, dans la mesure de l'impact économique du tourisme, je souhaiterais pour conclure mon propos, vous dire combien je mets personnellement d'espoir, dans le rôle que peut jouer le tourisme dans le rapprochement des peuples de la planète, pour leur mutuelle estime, et leur mutuelle compréhension. Le développement des voyages, en multipliant les contacts fera j'en suis convaincue, reculer les sectarismes, les animosités ancestrales, qui prenant le prétexte de la langue, de la religion ou de la race, font aujourd'hui encore de notre monde et récemment à nos portes mêmes, un univers de haines, de guerres et de barbaries de toutes sortes.
Le tourisme peut et doit jouer pleinement son rôle pour la circulation des cultures différentes. Il doit se développer dans le respect des populations et tout particulièrement des enfants qui sont hélas parfois les victimes de pratiques, contre lesquelles tous les pays ont décidé de se mobiliser pour les éradiquer, tant elles constituent le plus odieux des détournements de ce que souhaite être depuis son invention, le tourisme.
Je souhaiterais pour terminer faire passer le message, du droit pour tous d'accéder à cette activité merveilleuse pour l'épanouissement de la personne humaine, qu'est le tourisme.
Trop de nos concitoyens en France en sont encore exclus pour des raisons touchant à la précarité économique, ou à des handicaps physiques.
C'est dans ce sens que j'ai lancé depuis ma nomination à la tête de ce département ministériel, plusieurs initiatives visant notamment au développement de l'aide à la personne, afin de favoriser le départ en vacance par la constitution d'une " épargne vacances " au travers du " chèque vacances " dont je m'efforce d'étendre le bénéfice aux salariés des entreprises de moins de 50 salariés.
C'est pour cela aussi que j'ai souhaité que soit développée, au niveau national, une réflexion d'ensemble sur les mesures destinées à faciliter l'accès aux lieux de séjours des handicapés.
Je crois profondément à la dimension européenne de ces deux chantiers et je suis certaine que nous pouvons faire sensiblement progresser cette cause, au sein de l'espace économiquement privilégié que constitue l'Europe des quinze.
Les grands pays touristiques qu'elle compte en son sein, doivent montrer l'exemple sur ce point et démontrer au reste du monde, que le tourisme n'est pas seulement une activité économique comme une autre, mais qu'elle porte en elle, une dimension humaine originale, qui lui confère un rôle tout à fait à part et tout à fait essentiel, pour l'avènement de la paix et la fraternité entre les peuples.
(source http://www.tourisme.gouv.fr, le 16 juin 1999)
Mesdames et Messieurs les Ministres et directeurs du tourisme venus de près de cent vingt pays,
Monsieur le Secrétaire Général adjoint des Nations Unies,
Monsieur le secrétaire Général de l'Organisation Mondiale du Tourisme,
Messieurs les Présidents,
Monsieur le Sénateur Maire,
Mesdames et Messieurs,
C'est pour moi un plaisir et un honneur de vous accueillir aujourd'hui, au nom du Gouvernement Français, en Provence Alpes Côtes d'Azur, dans l'une de nos plus belles et de nos plus importantes régions touristiques, à Nice capitale de cette Riviera connue du Monde entier qui fut, nul n'aurait garde de l'oublier, le berceau du tourisme dans notre pays, lorsque nos amis britanniques eurent au siècle dernier, l'heureuse idée de venir y passer la saison d'hiver.
Le colloque que j'ai aujourd'hui le plaisir de déclarer ouvert, est le dernier consacré à l'observation économique du tourisme à se tenir dans ce XXème siècle qui a vu se développer, d'abord en Europe, le tourisme au profit du plus grand nombre, et non pas seulement pour quelques heureux privilégiés, comme au siècle précédent.
Les chiffres publiés par l'Organisation Mondiale du Tourisme et qui figurent dans vos dossiers, montrent la croissance exponentielle du nombre de touristes depuis les années 1960, 1970, jusqu'à nos jours, ainsi que les tendances tout à fait prometteuses pour le prochain siècle. Celui-ci verra se développer le tourisme dans de nouveaux pays en Asie du sud Est et notamment en Chine, en Amérique latine, en Afrique et dans les pays d'Europe centrale et orientale, où il constitue déjà une source très appréciable de revenus pour l'économie en plein développement de ces pays.
La France, avec plus de 70 millions de touristes étrangers accueillis chaque année, est l'une des principales destinations touristique du monde, privilège qu'elle partage avec ses voisins espagnols et italiens.
Notre compte du tourisme atteste l'importance économique de cette activité qui représente pour l'année 1998, un chiffre d'affaire dépassant les 700 milliards de Francs, un excédent de la balance touristique supérieur à 70 milliards de Francs, dépassant de plusieurs milliards celui de l'agriculture et des industries agro-alimentaires, deux à trois fois supérieur à celui des industries aérospatiales, automobiles, et militaires et sept fois à celui du commerce de luxe.
Cette activité représente aujourd'hui environ 700 000 emplois directs et près d'un million d'emplois au total.
Son importance ne se mesure pas seulement en terme d'emplois et de devises, mais aussi en terme de développement durable et d'aménagement du territoire.
Dans beaucoup de nos pays ruraux où les industries traditionnelles ont depuis longtemps fermé leur portes, et dont l'agriculture ne peut en terme de rendement et donc de rentabilité, se mesurer avec les grandes régions productrices de la moitié nord de la France, le tourisme représente à coup sûr, l'une des chances de maintenir des activités, des services et donc des populations permanentes.
Ces évidences ne sont pourtant, pas toujours comprises des responsables économiques et financiers, tant au plan national que localement. Les exemples fourmillent cependant dans de nombreux pays d'Europe, d'économies qui ont été fondées sur le tourisme ou relancées par lui, et de régions de montagne qui sans lui seraient aujourd'hui totalement désertifiées.
Mais l'affirmer est un chose, le prouver est plus difficile. C'est qu'en effet le tourisme est une activité transversale, qui recoupe de nombreux domaines de l'activité économique (transport, bâtiment, travaux publics, activités sportives, ludiques, culturelles) et de nombreux secteurs de consommation. Par suite, là où nous affirmons " tout est tourisme " , d'autres voix s'élèvent pour dire que " rien n'est tourisme " , contestant la réalité des résultats économiques dont cette activité se prévaut.
Il est vrai que cette transversalité rend particulièrement difficile, la mesure de l'impact réel, et, par suite, la légitimité de sa revendication au plan national.
C'est la raison pour laquelle il y a de cela dix ans, une Commission des Comptes du Tourisme a été mise en place par mes prédécesseurs à ce poste, sous la présidence du Ministre des Finances.
Elle a travaillé avec assiduité et régularité depuis cette date, et a permis de construire, années après années, en le perfectionnant sans cesse, un véritable compte satellite du tourisme qui a été présenté lors de l'une de vos récentes réunions de travail, par Mme Bernadette Waret, chef du bureau de la statistique de la Direction du tourisme.
Ce compte, dont les principaux éléments figurent dans le dossier qui a été remis à chacun des participants, est naturellement perfectible dans bien des domaines encore. Toutefois, il représente tel quel, un bon moyen de mesure de l'impact économique du tourisme dans notre pays qui s'élève aujourd'hui à environ 7,3 % du Produit Intérieur Brut. Cette année le poids économique du tourisme est, dans la présentation du compte pour 1998, mis en évidence pour chacune des 22 régions françaises métropolitaines.
Pour parvenir à ce résultat, nous menons chaque mois une enquête sur les déplacements des français auprès de 10 000 d'entre eux âgés de plus de quinze ans et, depuis le mois d'Avril de cette année, ce chiffre est passé à 20 000, ce qui devrait nous permettre de cerner avec plus de précision, les déplacements dans des régions de moindre fréquentation et de mieux appréhender les déplacements d'affaires.
De même, pour tenir compte du passage à l'Euro, nous allons dès l'année prochaine modifier notre enquête aux frontières, afin de cerner avec plus de précisions et avec un délai d'exploitation plus rapproché, la fréquentation des touristes non-résidents dans notre pays. En effet sa situation géographique particulière en fait, un point de passage obligé pour de nombreux touristes étrangers qui le traversent sans y séjourner longtemps, et la mesure exacte de l'impact économique de leur séjour en est plus difficile.
Par ailleurs nous avons chercher à encourager la mesure de l'activité touristique dans chacune de nos régions ainsi que dans nos départements les plus visités. C'est pour cette raison qu'a été créé en 1992, l'Observatoire National du Tourisme, lieu de réflexion d'échange et de partenariat, la quasi-totalité des départements associant les 22 régions françaises, métropolitaines et d'outre mer, ainsi que nombres de fédérations professionnelles et institutionnelles, de ministères directement concernés par le tourisme tels que ceux de la Culture, des Transports, de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire, et enfin de grandes sociétés de tours opérateurs et d'hôtellerie.
Au sein de cet organisme, s'est instauré au fil des années, une coopération fructueuse, permettant un utile et intéressant travail en réseau. Celle-ci a permis la mobilisation au profit de l'observation économique du tourisme, de chiffres et de données quantitatives et qualitatives détenues par ces organismes, qui ne les communiquais pas jusqu'alors et qui viennent utilement compléter les informations tirées des grandes enquêtes nationales.
Le développement d'Internet, va désormais permettre rapidement d'accroître l'efficacité de ce réseau et de disposer avec un délai notablement raccourci, d'éléments de recoupement et de comparaison à tous les niveaux de l'économie touristique, mettant à disposition des décideurs une masse d'informations qui leur faisait jusqu'alors défaut.
Quand je considère la somme d'informations disponibles sur l'activité du tourisme, tant en ce qui concerne l'offre que la demande publiées par l'Observatoire National du Tourisme, les travaux menés sur les produits et les filières par l'Agence Française de l'Ingénierie Touristique, et les études de marchés réalisées par la Maison de la France, notre organisme de promotion du tourisme français à l'étranger, je mesure combien désormais l'activité économique que représente le tourisme se rapproche des autres secteurs d'activités par le développement de ses moyens de mesure et d'analyse.
Il reste naturellement de grands progrès à accomplir, notamment dans la mesure toujours plus précise, des dépenses des touristes tant français qu'étrangers, du volume des investissements, de l'emploi permanent et de l'emploi temporaire. Nous y consacrerons cette année et plus encore l'an prochain, des moyens accrus qui nous permettront de cerner de plus près la réalité et la diversité de l'impact économique du tourisme.
Je considère en effet qu'il appartient à l'Etat, pour des raisons d'objectivité, et de confidentialité, de prendre en charge, avec le compte satellite, la mesure de l'impact économique et social du tourisme.
Le maintien entre ses mains de cette fonction d'évaluation garanti l'impartialité des résultats, et, par suite des conditions égales pour tous les professionnels, mais aussi pour toutes les collectivités quelque soit leur degré de développement touristique. C'est pour ces dernières, l'assurance que la mise en évidence de leur activité touristique fera l'objet des mêmes soins que pour des régions plus visitées et partant plus intéressantes à observer.
A cet égard le rôle prééminent de l'Etat dans l'observation statistique du tourisme, constitue l'un des aspects fondamentaux de son rôle de garant, de l'égalité des chances de développement touristique entre les régions
Ce rôle prééminent de l'Etat ne doit toutefois pas faire oublier la nécessité d'un partenariat le plus large possible avec les collectivités territoriales et avec les groupements professionnels. Ils sont la réalité du tourisme et leurs capacités propres d'observation, doivent s'intégrer dans un réseau coordonné d'échanges et de réflexions thématiques et méthodologiques.
Voilà résumé en quelques mots l'état de nos travaux en matière d'observation économique du tourisme.
Je me réjouis de voir cette préoccupation essentielle partagée par un aussi grand nombre de pays, Votre présence ici en témoigne. La France est d'ailleurs prête à apporter son concours et son appui technique, aux pays qui le souhaiteraient pour la mise en uvre et le développement de ce compte satellite qui nous vaut aujourd'hui d'être réunis.
Par ailleurs et, au-delà des nécessaires progrès que nous appelons tous de nos vux, dans la mesure de l'impact économique du tourisme, je souhaiterais pour conclure mon propos, vous dire combien je mets personnellement d'espoir, dans le rôle que peut jouer le tourisme dans le rapprochement des peuples de la planète, pour leur mutuelle estime, et leur mutuelle compréhension. Le développement des voyages, en multipliant les contacts fera j'en suis convaincue, reculer les sectarismes, les animosités ancestrales, qui prenant le prétexte de la langue, de la religion ou de la race, font aujourd'hui encore de notre monde et récemment à nos portes mêmes, un univers de haines, de guerres et de barbaries de toutes sortes.
Le tourisme peut et doit jouer pleinement son rôle pour la circulation des cultures différentes. Il doit se développer dans le respect des populations et tout particulièrement des enfants qui sont hélas parfois les victimes de pratiques, contre lesquelles tous les pays ont décidé de se mobiliser pour les éradiquer, tant elles constituent le plus odieux des détournements de ce que souhaite être depuis son invention, le tourisme.
Je souhaiterais pour terminer faire passer le message, du droit pour tous d'accéder à cette activité merveilleuse pour l'épanouissement de la personne humaine, qu'est le tourisme.
Trop de nos concitoyens en France en sont encore exclus pour des raisons touchant à la précarité économique, ou à des handicaps physiques.
C'est dans ce sens que j'ai lancé depuis ma nomination à la tête de ce département ministériel, plusieurs initiatives visant notamment au développement de l'aide à la personne, afin de favoriser le départ en vacance par la constitution d'une " épargne vacances " au travers du " chèque vacances " dont je m'efforce d'étendre le bénéfice aux salariés des entreprises de moins de 50 salariés.
C'est pour cela aussi que j'ai souhaité que soit développée, au niveau national, une réflexion d'ensemble sur les mesures destinées à faciliter l'accès aux lieux de séjours des handicapés.
Je crois profondément à la dimension européenne de ces deux chantiers et je suis certaine que nous pouvons faire sensiblement progresser cette cause, au sein de l'espace économiquement privilégié que constitue l'Europe des quinze.
Les grands pays touristiques qu'elle compte en son sein, doivent montrer l'exemple sur ce point et démontrer au reste du monde, que le tourisme n'est pas seulement une activité économique comme une autre, mais qu'elle porte en elle, une dimension humaine originale, qui lui confère un rôle tout à fait à part et tout à fait essentiel, pour l'avènement de la paix et la fraternité entre les peuples.
(source http://www.tourisme.gouv.fr, le 16 juin 1999)