Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les sénateurs,
Madame la sénatrice,
C'est une question grave que vous me posez, et vous avez raison, la situation en Ukraine et particulièrement à Kiev conduit à des violences totalement inadmissibles. Le bilan malheureusement ne cesse de s'alourdir. Cette situation est épouvantable et la télévision en direct nous donne des images qui sont effrayantes. Nous sommes donc directement interpellés par cette situation en Ukraine et la France n'a pas attendu pour condamner avec la plus extrême fermeté les violences.
La France appelle au retour au calme et, comme vous l'avez mentionné, au retour au dialogue. C'est la seule position possible, c'est la seule façon pour aboutir à une solution politique.
Hier, juste avant le Conseil des ministres franco-allemand, dans l'entretien que le président et moi-même avons abordé cette question avec la Chancelière allemande, Angela Merkel. Avec la même préoccupation, mais aussi la même angoisse face au péril. Et nous avons très vite, sans hésitation, adopté la même position, France et Allemagne, afin d'entraîner aussi l'Union européenne, puisque aujourd'hui aura lieu un Conseil des ministres des Affaires étrangères. Nous avons décidé aussi que le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, se rendrait immédiatement à Kiev accompagné de son collègue Frank-Walter Steinmeier pour la République fédérale allemande, et d'un autre partenaire du triangle de Weimar, Radoslaw Sikorski, ministre des Affaires étrangères de Pologne. Avec un message qui a été transmis aux autorités ukrainiennes, qui est un message de fermeté, il faut qu'il n'y ait aucune ambiguïté, pour leur dire que l'Union européenne ne laissera pas ces actes sans conséquences.
Les trois ministres ont donc eu des contacts avec tout le monde. D'abord, avec l'opposition. Vous l'avez rappelé vous-même, vous avez eu des contacts. Puis cet après-midi, une rencontre extraordinaire des ministres des Affaires étrangères doit avoir lieu à Bruxelles, et qui devra tirer les conséquences des discussions qui ont lieu à Kiev et qui continuent. A l'heure où je vous parle les trois ministres rencontrent les autorités ukrainiennes. C'est indispensable.
Evidemment, on peut se gargariser de formules. Vous ne l'avez pas fait, madame la sénatrice, tant vous avez conscience, comme tous ceux qui sont ici dans cette assemblée, des risques. Et donc nous voulons convaincre qu'il faut sortir de cette spirale de la violence. La résolution de la crise que traverse l'Ukraine passe d'abord par la fin des violences, le retour au dialogue, l'engagement de tous les partenaires de l'Ukraine.
Vous avez évoqué la Russie : bien sûr qu'il faut parler avec la Russie, il faut que l'Union européenne parle avec la Russie. Il faut une politique russe de l'Union européenne, qui n'est pas assez définie, mais c'est nécessaire. Et puis en même temps il faut être respectueux et garant de la souveraineté de l'Ukraine, et respectueux des choix du peuple ukrainien, qui aspire à la liberté et à la démocratie. Voilà le cadre de notre action, voilà l'urgence aussi, la nécessité d'agir et la France y travaille. Mais la France n'est pas seule, elle le fait avec ses partenaires européens et le Conseil des ministres franco-allemand hier a été une étape importante, parce que nous avons une responsabilité particulière, d'entraîner les autres. Madame Ashton bien évidemment est associée à tous ces travaux. Je souhaite vraiment comme vous tous et toutes ici que nous sortions de cette spirale de la violence. Mais la France ne ménagera pas sa peine pour y contribuer.
Source http://www.gouvernement.fr, le 26 février 2014