Déclaration de M. Kader Arif, ministre des anciens combattants, sur le mémorial de Verdun, à Paris le 20 février 2014.

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Circonstance : Présentation du mémorial de Verdun, à Paris le 20 février 2014

Texte intégral

Monsieur le Sénateur, Président du Conseil Général,
Monsieur le Président de la mission du Centenaire, mon Général,
Monsieur le Professeur Antoine Prost,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens tout d'abord à remercier le général Baptiste de nous accueillir au Musée de l'Armée. Un musée qui, par ses expositions et ses manifestations, s'impose comme un grand acteur du Centenaire de la Grande Guerre. Je tiens aussi dès à présent à m'excuser de devoir partir juste après mon intervention. Comme certains d'entre vous le savent, je dois rejoindre le Premier ministre dans quelques instants. J'ai néanmoins tenu à être parmi vous.
Nous sommes rassemblés ce matin pour une présentation du projet de refondation du mémorial de Verdun, ce lieu qui incarne, avec une ambition pédagogique que je tiens à souligner, un pan de notre histoire nationale et de notre mémoire, celui de la Bataille de Verdun et plus largement de la Grande Guerre.
Permettez-moi de vous rappeler tout d'abord ce que fut cette bataille.
Elle fut marquée par 300 jours et de 300 nuits ; elle fut une cicatrice dans l'Histoire de notre pays, difficile à refermer ; elle fut le tombeau de 300 000 soldats français et autant côté allemand ; elle est devenue à elle seule le résumé sanglant de la Première Guerre mondiale.
Le Mémorial est par définition un lieu d'hommage. C'est aussi un lieu de savoir, de transmission, un lieu pour l'histoire.
Celui de la mémoire, plurielle, de la Grande Guerre et de notre pays.
Verdun, c'est la France et c'est le sacrifice de nos soldats. C'est un souvenir de fierté et d'honneur rendus à la France. C'est l'engagement poussé à son extrême.
Verdun, c'est aussi le symbole, emblématique, d'une guerre de tranchées dont les sites de mémoire – la tranchée des baïonnettes, la nécropole de Douaumont et le mémorial de Verdun – nous rappellent le quotidien de ces soldats sont venus briser leur destin et changer celui de la France.
Verdun a aussi une portée universelle.
Elle est le symbole de la mémoire partagée par les 4 millions de soldats qui sont passés sur la terre meusienne : Français bien sûr mais aussi Allemands, Américains et, plus largement, des combattants venus de plus de 80 nations : Autrichiens, Polonais, Italiens, Roumains, Russes, Algériens, Marocains, Sénégalais. La terre verdunoise est celle d'une solidarité entre les peuples.
Elle est également le symbole de la construction d'une Europe de la paix. Au-delà des déchirements, c'est aussi sur cette terre que s'est scellée la réconciliation franco-allemande au moment où le président François Mitterrand et le Chancelier Helmut Kohl déclaraient de concert en 1984 : « L'Europe est notre patrie commune… Nous nous sommes réconciliés. Nous nous sommes compris. Nous sommes devenus des amis ». C'est sur les souvenirs de cette bataille que s'est aussi construit, forgé et confirmé le projet européen.
Pour toutes ces raisons, Verdun doit occuper et occupe une place toute particulière dans les commémorations du Centenaire de la Grande Guerre.
C'est pourquoi j'ai décidé de consacrer le site comprenant la nécropole de Fleury devant Douaumont et la Tranchée des baïonnettes « Haut lieu de la mémoire nationale ».
Je me réjouis aussi que le Conseil général ait initié de nombreux projets culturels, scientifiques et pédagogiques pour faire vivre ce Centenaire.
Permettez-moi de citer en exemple le programme d'animations pluridisciplinaires « Les 4 jours de Verdun » qui, en juin prochain, invitera le grand public à découvrir les parcours croisés des écrivains combattants et qui a reçu la labellisation de la part de la mission du Centenaire.
A côté de ces manifestations, le mémorial de Verdun, dont la rénovation sera finalisée en 2016, a pour ambition d'accueillir le grand public dans un souci de transmission de la mémoire mais aussi de vérité historique.
Le projet est d'une importance particulière à mes yeux à deux titres. Le Centenaire durera 4 ans mais ce que nous ferons à Verdun avec ce mémorial, c'est l'inscrire dans la durée, c'est assurer la transmission d'un legs aux prochaines générations.
La seconde raison, elle réside dans la priorité que j'entends donner aux projets renforçant l'attractivité de nos territoires, via notamment le développement du tourisme de mémoire.
Car Verdun, témoignage de l'engagement de tous les combattants français et allemands, est source d'enseignements.
Ce projet de rénovation du mémorial, c'est un acte de foi en l'avenir. La France doit saisir toutes les opportunités, tous les atouts qu'elle possède. Son riche passé en est un et ce que vous vous apprêtez à faire nous le rappelle.
Je vous remercie.Source http://www.defense.gouv.fr, le 24 février 2014