Texte intégral
- Tunisie - Relations bilatérales -
Mesdames et Messieurs, merci beaucoup d'être là. Je suis extrêmement heureux d'avoir accueilli le ministre des affaires étrangères tunisien, M. Mongi Hamdi, pour sa première visite en Europe. Je le remercie beaucoup de cette attention.
Je pense que si on veut caractériser les relations actuelles et l'appréciation que la France porte sur la Tunisie, je dirai qu'elles portent sur trois points : un soutien chaleureux, l'amitié et la mobilisation.
Un soutien chaleureux parce que je veux à nouveau féliciter le peuple tunisien et les autorités tunisiennes pour avoir franchi le cap décisif de la transition, pour l'esprit de compromis dont nos amis tunisiens ont su faire preuve et pour leur capacité à mettre au point une synthèse politique qui peut servir d'exemple.
Amitié parce que vous savez à quel point la Tunisie et la France sont liées par une amitié profonde.
Mobilisation parce que nous souhaitons que la France soit mobilisée aux côtés de la Tunisie et de son gouvernement sur les plans politique, économique et sécuritaire. Mais pas seulement la France et, nous le voulons, nous le souhaitons, et nous y travaillons, pour qu'il y ait aussi, les partenaires européens et les acteurs multilatéraux.
Cela fait maintenant un mois que la Constitution a été adoptée. Vous avez, Cher Ami, démontré à cette occasion - vous et le peuple tunisien - votre maturité politique. C'est un compromis original, capable de garantir les libertés fondamentales et les valeurs que nous avons en partage tout en reflétant l'identité spécifique de la Tunisie.
En se rendant en Tunisie pour la cérémonie d'adoption de cette Constitution, le président de la République a voulu réaffirmer l'amitié et la solidarité de la France avec l'ensemble du peuple tunisien. Notre amitié doit prendre un caractère concret et nous en avons discuté avec mon collègue. Nous avons parlé de nos relations bilatérales dans tous les domaines puis nous avons ensuite passé en revue les problèmes internationaux auxquels les uns et les autres doivent faire face.
La France est le premier partenaire de la Tunisie dans beaucoup de domaines. Cela suscite des attentes, cela crée aussi des possibilités et nous voulons être à la hauteur de ces espoirs et de ces possibilités.
La France se mobilise donc par elle-même et aussi au sein de l'Union européenne, du FMI, du G8 et de la BERD. Pour que chacun contribue à la Tunisie en transition. Nous souhaitons en particulier renforcer encore les liens de la Tunisie avec l'Union européenne. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la première visite conjointe franco-allemande dans le monde arabe aura lieu, avec mon collègue Steinmeier, en Tunisie. Ce sera un beau symbole à la fois de la mobilisation franco-allemande et européenne et de la mobilisation aux côtés de la Tunisie démocratique.
Aujourd'hui, c'était une discussion entre amis qui s'estiment et qui se respectent pour approfondir notre partenariat. C'est le début pour tous les deux, d'une coopération dont je sais qu'elle sera excellente. Nous nous retrouverons d'ailleurs d'ici très peu de temps la semaine prochaine en fait, puisque l'un comme l'autre, nous irons en Italie où doit se tenir une importante conférence sur la Libye. On y abordera le problème de la sécurité.
Je veux réaffirmer à mon collègue et ami le soutien du peuple français et du gouvernement français, à l'égard du peuple tunisien et du gouvernement tunisien qui a remarquablement débuté ses fonctions.
Q - Vous avez évoqué une mobilisation de la France pour la Tunisie. Concrètement, pouvez-vous nous donner des exemples, notamment en matière sécuritaire. Il était éventuellement question de la France aide l'armée tunisienne dans la lutte contre le terrorisme ?
R - En ce qui concerne notre coopération en matière de sécurité, je vous confirme que des discussions ont eu lieu et elles continuent, notamment sur les questions d'hélicoptères et sur les pièces de remplacement. Nous avons ces discussions entre nous et, bien sûr, avec le ministère de la défense et le constructeur ; elles avancent. Nous sommes tout à fait conscients du caractère primordial de la question de la sécurité pour nos amis tunisiens. Dans toute la mesure de nos possibilités, nous sommes décidés à les aider. Je ne vais pas entrer dans plus de détails, d'autant que tout n'est pas bouclé, mais nous sommes déterminés à aider la Tunisie parce que la sécurité est primordiale, à la fois pour les citoyens et pour le développement économique.
(...)
Q - Est-ce qu'il y a eu un engagement de la France concernant les aides financières ?
R - Nous avons imaginé une initiative que nous pourrions prendre ensemble, mais qui reste à préciser. Il reviendra à nos amis tunisiens de s'exprimer à ce sujet le moment venu. Je vous confirme la volonté absolument nette, sur instruction du président de la République, d'appuyer la Tunisie. Comme cela a été dit, non seulement il est essentiel pour la Tunisie qu'elle retrouve le chemin du développement économique, mais cela peut et doit servir d'exemple. On a suffisamment souligné au moment de l'adoption de la constitution, que s'il y a un pays dans le monde arabe qui a connu tellement de transformations et qui a pu se donner tous les moyens de sortir de la crise, c'est bien la Tunisie. Ainsi, en appuyant la Tunisie, non seulement nous faisons ce que dicte notre coeur, mais aussi ce que nous dicte notre intelligence. Notre intérêt, aux uns et aux autres, c'est que nous parvenions à des transitions arabes réussies, comme nous sommes persuadés que ce sera le cas pour la Tunisie.
- Maroc -
Q - Ma question porte sur les relations entre la France et le Maroc. La crise diplomatique entre les deux pays est-elle grave ?
R - Il y a eu ces derniers jours une certaine tension. Le président de la République et le Roi se sont parlé. J'ai échangé avec mon collègue et ami, le ministre des affaires étrangères marocain et il en a été de même avec les deux ministres de l'intérieur. Nous avons donné les explications utiles et regretté les incidents qui ont pu se produire. Nous avons aussi déploré que l'on donnait à cette situation un tour qu'elle ne devait pas avoir. J'espère bien que toute cette histoire appartiendra au passé, si ce n'est pas déjà fait.
- Ukraine -
(...)
Q - M. Poutine a mis en alerte les forces armées russes. Qu'est-ce que cela vous inspire aujourd'hui ?
R - Sur la question ukrainienne, avec mon collègue russe, M. Lavrov, nous avons échangé nos points de vue hier et je lui ai redit - ce que j'ai d'ailleurs dit à la Commissions des affaires étrangères de l'Assemblée nationale ce matin - qu'il ne fallait pas opposer, s'agissant de l'Ukraine, ou bien l'Union européenne ou bien la Russie. La géographie, l'histoire, l'intérêt bien compris des uns et des autres font que nous devons faire en sorte - cela dépend d'abord des Ukrainiens - qu'il y ait des bonnes relations, à la fois avec l'Union européenne et avec la Russie.
Les principes qui doivent nous guider, ce sont à la fois l'Unité, la démocratie et la solidarité.
Il y a d'abord le principe d'unité. Nous sommes tout à fait hostiles à ce qui pourrait être une partition. Il y a un pays qui s'appelle l'Ukraine, avec des spécificités, mais nous souhaitons que les Russes apportent leur concours aux solutions qui doivent être trouvées, évidemment dans un cadre pacifique car il n'est pas question que la violence, sous une forme ou sous une autre, puisse l'emporter.
Il y a ensuite le principe de démocratie, car quand il y a une difficulté profonde de cette sorte, le moment venu, c'est bien sûr aux électeurs de se prononcer.
Il y a enfin le principe de solidarit sur le plan économique parce qu'il y a des relations économiques très étroites entre la Russie et l'Ukraine. Les banques russes sont très engagées en Ukraine. L'intérêt de la Russie est donc que l'Ukraine puisse se retrouver économiquement en meilleure santé.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 février 2014
Mesdames et Messieurs, merci beaucoup d'être là. Je suis extrêmement heureux d'avoir accueilli le ministre des affaires étrangères tunisien, M. Mongi Hamdi, pour sa première visite en Europe. Je le remercie beaucoup de cette attention.
Je pense que si on veut caractériser les relations actuelles et l'appréciation que la France porte sur la Tunisie, je dirai qu'elles portent sur trois points : un soutien chaleureux, l'amitié et la mobilisation.
Un soutien chaleureux parce que je veux à nouveau féliciter le peuple tunisien et les autorités tunisiennes pour avoir franchi le cap décisif de la transition, pour l'esprit de compromis dont nos amis tunisiens ont su faire preuve et pour leur capacité à mettre au point une synthèse politique qui peut servir d'exemple.
Amitié parce que vous savez à quel point la Tunisie et la France sont liées par une amitié profonde.
Mobilisation parce que nous souhaitons que la France soit mobilisée aux côtés de la Tunisie et de son gouvernement sur les plans politique, économique et sécuritaire. Mais pas seulement la France et, nous le voulons, nous le souhaitons, et nous y travaillons, pour qu'il y ait aussi, les partenaires européens et les acteurs multilatéraux.
Cela fait maintenant un mois que la Constitution a été adoptée. Vous avez, Cher Ami, démontré à cette occasion - vous et le peuple tunisien - votre maturité politique. C'est un compromis original, capable de garantir les libertés fondamentales et les valeurs que nous avons en partage tout en reflétant l'identité spécifique de la Tunisie.
En se rendant en Tunisie pour la cérémonie d'adoption de cette Constitution, le président de la République a voulu réaffirmer l'amitié et la solidarité de la France avec l'ensemble du peuple tunisien. Notre amitié doit prendre un caractère concret et nous en avons discuté avec mon collègue. Nous avons parlé de nos relations bilatérales dans tous les domaines puis nous avons ensuite passé en revue les problèmes internationaux auxquels les uns et les autres doivent faire face.
La France est le premier partenaire de la Tunisie dans beaucoup de domaines. Cela suscite des attentes, cela crée aussi des possibilités et nous voulons être à la hauteur de ces espoirs et de ces possibilités.
La France se mobilise donc par elle-même et aussi au sein de l'Union européenne, du FMI, du G8 et de la BERD. Pour que chacun contribue à la Tunisie en transition. Nous souhaitons en particulier renforcer encore les liens de la Tunisie avec l'Union européenne. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la première visite conjointe franco-allemande dans le monde arabe aura lieu, avec mon collègue Steinmeier, en Tunisie. Ce sera un beau symbole à la fois de la mobilisation franco-allemande et européenne et de la mobilisation aux côtés de la Tunisie démocratique.
Aujourd'hui, c'était une discussion entre amis qui s'estiment et qui se respectent pour approfondir notre partenariat. C'est le début pour tous les deux, d'une coopération dont je sais qu'elle sera excellente. Nous nous retrouverons d'ailleurs d'ici très peu de temps la semaine prochaine en fait, puisque l'un comme l'autre, nous irons en Italie où doit se tenir une importante conférence sur la Libye. On y abordera le problème de la sécurité.
Je veux réaffirmer à mon collègue et ami le soutien du peuple français et du gouvernement français, à l'égard du peuple tunisien et du gouvernement tunisien qui a remarquablement débuté ses fonctions.
Q - Vous avez évoqué une mobilisation de la France pour la Tunisie. Concrètement, pouvez-vous nous donner des exemples, notamment en matière sécuritaire. Il était éventuellement question de la France aide l'armée tunisienne dans la lutte contre le terrorisme ?
R - En ce qui concerne notre coopération en matière de sécurité, je vous confirme que des discussions ont eu lieu et elles continuent, notamment sur les questions d'hélicoptères et sur les pièces de remplacement. Nous avons ces discussions entre nous et, bien sûr, avec le ministère de la défense et le constructeur ; elles avancent. Nous sommes tout à fait conscients du caractère primordial de la question de la sécurité pour nos amis tunisiens. Dans toute la mesure de nos possibilités, nous sommes décidés à les aider. Je ne vais pas entrer dans plus de détails, d'autant que tout n'est pas bouclé, mais nous sommes déterminés à aider la Tunisie parce que la sécurité est primordiale, à la fois pour les citoyens et pour le développement économique.
(...)
Q - Est-ce qu'il y a eu un engagement de la France concernant les aides financières ?
R - Nous avons imaginé une initiative que nous pourrions prendre ensemble, mais qui reste à préciser. Il reviendra à nos amis tunisiens de s'exprimer à ce sujet le moment venu. Je vous confirme la volonté absolument nette, sur instruction du président de la République, d'appuyer la Tunisie. Comme cela a été dit, non seulement il est essentiel pour la Tunisie qu'elle retrouve le chemin du développement économique, mais cela peut et doit servir d'exemple. On a suffisamment souligné au moment de l'adoption de la constitution, que s'il y a un pays dans le monde arabe qui a connu tellement de transformations et qui a pu se donner tous les moyens de sortir de la crise, c'est bien la Tunisie. Ainsi, en appuyant la Tunisie, non seulement nous faisons ce que dicte notre coeur, mais aussi ce que nous dicte notre intelligence. Notre intérêt, aux uns et aux autres, c'est que nous parvenions à des transitions arabes réussies, comme nous sommes persuadés que ce sera le cas pour la Tunisie.
- Maroc -
Q - Ma question porte sur les relations entre la France et le Maroc. La crise diplomatique entre les deux pays est-elle grave ?
R - Il y a eu ces derniers jours une certaine tension. Le président de la République et le Roi se sont parlé. J'ai échangé avec mon collègue et ami, le ministre des affaires étrangères marocain et il en a été de même avec les deux ministres de l'intérieur. Nous avons donné les explications utiles et regretté les incidents qui ont pu se produire. Nous avons aussi déploré que l'on donnait à cette situation un tour qu'elle ne devait pas avoir. J'espère bien que toute cette histoire appartiendra au passé, si ce n'est pas déjà fait.
- Ukraine -
(...)
Q - M. Poutine a mis en alerte les forces armées russes. Qu'est-ce que cela vous inspire aujourd'hui ?
R - Sur la question ukrainienne, avec mon collègue russe, M. Lavrov, nous avons échangé nos points de vue hier et je lui ai redit - ce que j'ai d'ailleurs dit à la Commissions des affaires étrangères de l'Assemblée nationale ce matin - qu'il ne fallait pas opposer, s'agissant de l'Ukraine, ou bien l'Union européenne ou bien la Russie. La géographie, l'histoire, l'intérêt bien compris des uns et des autres font que nous devons faire en sorte - cela dépend d'abord des Ukrainiens - qu'il y ait des bonnes relations, à la fois avec l'Union européenne et avec la Russie.
Les principes qui doivent nous guider, ce sont à la fois l'Unité, la démocratie et la solidarité.
Il y a d'abord le principe d'unité. Nous sommes tout à fait hostiles à ce qui pourrait être une partition. Il y a un pays qui s'appelle l'Ukraine, avec des spécificités, mais nous souhaitons que les Russes apportent leur concours aux solutions qui doivent être trouvées, évidemment dans un cadre pacifique car il n'est pas question que la violence, sous une forme ou sous une autre, puisse l'emporter.
Il y a ensuite le principe de démocratie, car quand il y a une difficulté profonde de cette sorte, le moment venu, c'est bien sûr aux électeurs de se prononcer.
Il y a enfin le principe de solidarit sur le plan économique parce qu'il y a des relations économiques très étroites entre la Russie et l'Ukraine. Les banques russes sont très engagées en Ukraine. L'intérêt de la Russie est donc que l'Ukraine puisse se retrouver économiquement en meilleure santé.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 février 2014