Interview de M. Pascal Canfin, ministre du développement, avec Radio Classique et LCI le 28 février 2014, sur les écologistes et la politique gouvernementale et sur la situation en Centrafrique.

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Média : La Chaîne Info - Radio Classique

Texte intégral

RENAUD BLANC
Bonjour, Pascal CANFIN.
PASCAL CANFIN
Bonjour.
RENAUD BLANC
Alors l'actualité immédiate c'est la visite de François HOLLANDE à Bangui, pour le ministre du Développement que vous êtes c'est une visite très, très importante ?
PASCAL CANFIN
C'est une visite importante ! Vous savez, notre stratégie en Centrafrique, elle a 3 piliers : premier pilier, c'est assurer la sécurité avec les forces africaines ; deuxième pilier, c'est restaurer la démocratie, il y a un nouveau pouvoir aujourd'hui, une nouvelle Présidente en Centrafrique avec laquelle nous avons de très, très bonnes relations et nous travaillons à ce qu'il y ait des élections autour du début de l'année 2015 ; et puis le troisième pilier, c'est le développement, parce qu'il y a aujourd'hui davantage de décès, ce sont les organisations non gouvernementales qui le disent, MSF, il y a aujourd'hui davantage de décès par manque de soins, par manque d'hôpitaux, d'infirmières qu'à cause des violences interconfessionnelles. C'est pour ça…
RENAUD BLANC
Vous êtes concrètement sur le terrain…
PASCAL CANFIN
C'est pour ça que…
RENAUD BLANC
En Centrafrique ?
PASCAL CANFIN
Tout à fait ! C'est pour ça que nous avons repris bien évidemment notre aide publique en matière de santé, en matière d'éducation. Vous savez il y a aujourd'hui 2 millions de personnes en Centrafrique, 2 millions, qui sont en risques graves pour leur santé, qui ont un problème de sous-alimentation, et ce que nous faisons c'est que nous accompagnons les paysans pour planter puisque dans quelques semaines il y aura la saison des pluies, si nous ratons cette échéance à ce moment-là à la fin de la saison des pluies - autour de septembre – octobre – le risque c'est qu'il y ait une famine, je pèse bien mes mots, une famine en Centrafrique et, donc, nous sommes totalement mobilisés nous la France, l'Union européenne, le monde entier avec la banque mondiale, avec l'ensemble des bailleurs pour amener l'argent nécessaire pour qu'il n'y ait pas cette catastrophe humanitaire en Centrafrique.
RENAUD BLANC
Vous n'avez pas peur finalement que l'on tombe dans un bourbier, est-ce que le gouvernement n'a pas sous-estimé la difficulté de la tâche ?
PASCAL CANFIN
Quand est-ce que l'intervention a commencé ?
RENAUD BLANC
En décembre !
PASCAL CANFIN
C'était en décembre, nous sommes en février, je sais bien que 3 mois - 2 mois et demi même - à l'heure de Twitter c'est du très long terme, mais 2 mois et demi dans une opération militaire pour rétablir la paix dans un pays qui était au bord de la guerre civile…
RENAUD BLANC
Avec simplement 2.000 hommes, hein…
PASCAL CANFIN
Au bord de la guerre civile…
RENAUD BLANC
Pascal CANFIN ?
PASCAL CANFIN
Non ! 2.000 hommes Français…
RENAUD BLANC
Français, 5.000 hommes, 5.000 soldats Africains…
PASCAL CANFIN
Français, voilà, voilà…
RENAUD BLANC
Ca fait 7.000 personnes pour éviter la guerre civile…
PASCAL CANFIN
Mais oui, mais vous voyez le prisme…
RENAUD BLANC
C'est vrai que ça ne fait pas beaucoup.
PASCAL CANFIN
Le prisme serait qu'on ne parle que des soldats Français, or la réalité – et c'est tout à notre honneur – c'est que nous sommes dans un dispositif international en appui des troupes africaines, et c'est l'essentiel de notre doctrine, le temps où la France intervenait seule pour dire : « Je vais plutôt placer untel à la place d'untel » ce temps-là il est terminé, il est révolu, ce n'est plus du tout la doctrine de la France et de François HOLLANDE et donc nous sommes… moi je suis fier de ça en tant que ministre du Développement puisque j‘incarne aussi cette nouvelle relation avec l'Afrique dans notre politique de solidarité internationale, nous sommes loin, loin du temps où Claude GUEANT à l'Elysée, à « la cellule Afrique » de l'Elysée pouvait faire ce qu'il voulait.
RENAUD BLANC
Votre maître mot c'est transparence ?
PASCAL CANFIN
Mon maitre mot c'est transparence ! Parce qu'il y a eu effectivement des abus dans le passé et aujourd'hui nous sommes en train d'écrire une nouvelle étape, une nouvelle page, avec la première loi - qui a été adoptée en première lecture il y a quelques jours à l'Assemblée nationale - la première loi de toute l'histoire de la République pour mettre de la transparence dans ce qui était la politique africaine de la France.
RENAUD BLANC
Alors on a parlé de transparence, je vais être peut-être un peu moins aimable avec vous, je vais parler d'ambiguïté. D'abord, je vais vous demander si vous avez passé une bonne semaine en tant que ministre écologiste au gouvernement ?
PASCAL CANFIN
Je vais vous dire très sincèrement oui, parce qu'il y a eu tout une mousse autour du propos de Jean-Marc AYRAULT sur l'ambiguïté auquel vous faite référence, ce propos a été sur-interprété, parce que nous demandait à juste titre le Premier ministre – et nous l'avons fait évidemment – c'était de condamner les violences et je peux vous dire que nous l'avons condamné à tous les niveaux immédiatement et vous avez vu les images qui commencent à tourner sur le web et à la télévision de manifestants de Notre-Dame-des-Landes, de familles, de paysans, de militants écologiques, de sympathisants écologistes, disant aux casseurs : « Arrêtez ce que vous faites, c'est insupportable » et donc ce n'est absolument pas notre vision de la démocratie, notre vision de la manifestation, du droit à manifester. Donc, il n'y a eu aucune ambiguïté en réalité et donc nous en sommes sortis d'autant plus facilement qu'il n'y en avait pas…
RENAUD BLANC
Il n'y a aucun problème entre vous…
PASCAL CANFIN
Et donc la parenthèse est terminée...
RENAUD BLANC
Entre Cécile DUFLOT et Jean-Marc AYRAULT…
PASCAL CANFIN
La parenthèse est terminée…
RENAUD BLANC
Tout va très bien ?
PASCAL CANFIN
Non ! Vous savez sur Notre-Dame-des-Landes les choses sont extrêmement simples, ça fait des années que nous ne sommes pas d'accord sur ce sujet, sur cet aéroport près de Nantes, nous n'étions pas d'accord hier, nous ne sommes pas d'accord aujourd'hui, nous ne serons pas d'accord demain, cela ne nous a pas empêché de signer un contrat de coalition pour gouverner ensemble la France parce que nous pensons – nous pensions et nous pensons toujours – qu'il y a beaucoup de choses à faire ensemble, notamment dans le domaine de la transition écologique. On parle… on va parler d'emploi peut-être, du Pacte de responsabilité...
RENAUD BLANC
Absolument !
PASCAL CANFIN
En Allemagne la transition écologique, la transition énergétique a déjà créé aujourd'hui même plus de 400.000 emplois, 400.000 emplois, qu'est-ce qu'on attend nous-mêmes pour exploiter ce gisement, non pas le gisement d'éventuel gaz de schiste sous nos pieds mais le gisement de créations d'emploi de la transition écologique ?
RENAUD BLANC
Mais quand même socialistes et écologistes avalent quand même pas mal de couleuvres, Notre-Dame-des-Landes…
PASCAL CANFIN
… socialistes et écologistes.
RENAUD BLANC
Gaz de schiste, écotaxe, pour ne citer qu'eux, comment faites-vous finalement…
PASCAL CANFIN
Oui ! Mais…
RENAUD BLANC
Pour arriver encore à vous entendre dans un même gouvernement, parce que le collectif c'est important ?
PASCAL CANFIN
Mais parce que justement le gaz de schiste ce n'est pas une couleuvre ! Est-ce que la France exploite le gaz de schiste, monsieur ?
RENAUD BLANC
Arnaud MONTEBOURG, Laurent FABIUS ont eu des déclarations…
PASCAL CANFIN
Non ! Mais… Non ! Mais.
RENAUD BLANC
Qui ne devaient pas vraiment vous faire plaisir ?
PASCAL CANFIN
Est-ce que la France… Les choses soient simples, la réponse est oui ou non…
RENAUD BLANC
Jusqu'à présent non !
PASCAL CANFIN
Voilà ! La réponse est non, merci donc, ne dites pas que c'est une couleuvre alors que c'est exactement ce que nous voulons. La réforme du Code minier pour y introduire davantage de préoccupations environnementales, est-ce que c'est une couleuvre ? Non ! Au contraire, c'est une victoire. Le fait d'avoir mis en place la contribution Climat énergie pour baisser les cotisations sur le travail, rendre le travail moins cher et augmenter le prix des pollutions parce qu'il faut réorienter progressivement nos modes de consommation et nos mondes de production, pour la première fois ce gouvernement l'a fait – puisqu'il y a 4 milliards d'euros dans le projet de Loi de finance 2016 progressivement – c'est une victoire pour les écologistes. Donc oui, oui parfois nous perdons les propositions, les arbitrages, parfois nous gagnons, mais, si nous voulons marquer des buts monsieur BLANC, si nous voulons marquer des buts, il faut être sur le terrain, jamais personne n'a marqué un seul but depuis le banc de touche ou les tribunes.
RENAUD BLANC
Que répondez-vous à Jean-Michel BAYLET, le président des Radicaux de gauche, membre de la majorité présidentielle, et qui a déclaré au Figaro il y a 2 jours… il a accusé les Verts d'obscurantisme et d'irresponsabilité, il fait partie de votre majorité présidentielle ?
PASCAL CANFIN
Oui ! Certes, et alors ?
RENAUD BLANC
Voilà !
PASCAL CANFIN
Si vous voulez s'il fallait que je commente tous les propos d'Alain MINC qui veut que…
RENAUD BLANC
Mais est-ce que vous pouvez comprendre que…
PASCAL CANFIN
HOLLANDE se débarrasse des Verts, de Bernard TAPIE qui veut…
RENAUD BLANC
Les écologistes puissent agacer à gauche ?
PASCAL CANFIN
Bien sûr ! Mais on dérange, on dérange…
RENAUD BLANC
Vous êtes là pour déranger ?
PASCAL CANFIN
Et nous assumons le fait de déranger, parce que si on dérange c'est peut-être parce qu'on met le doigt sur un certain nombre de dysfonctionnements, sur un certain nombre de collusions, sur un certain nombre de conflits d'intérêt. Nous avons été les plus en pointe par exemple, vous parliez de transparence tout à l'heure pour l'aide publique, nous avons été les plus en pointe au moment des débats sur la loi de transparence pour faire en sorte de renouveler les pratiques de notre vie politique, pour qu'il y ait davantage de transparence, nous avons été les premiers à mettre notre déclaration de patrimoine en ligne - les ministres écologistes et les élus écologistes – et, aujourd'hui, je ne vais pas commenter les affaires autour de Jean-François COPÉ, mais quand Jean-François COPÉ au moment du débat sur la transparence disait : « Moi je ne veux pas mettre mon patrimoine en ligne, c'est du voyeurisme et de l'hypocrisie » ça ne plaide pas aujourd'hui en sa faveur. Vous voyez, nous, nous n'avons aucun problème. Et effectivement, effectivement tout le monde comprend…
RENAUD BLANC
… (brouhaha)… LE POINT ou plutôt pour Jean-François COPÉ ?
PASCAL CANFIN
Non ! Non, je ne veux pas rentrer dans cette affaire-là, je reviens à des propos qu'il a explicitement dit...
RENAUD BLANC
Oui !
PASCAL CANFIN
On ne peut pas dire qu'il n'a pas dit, au moment de la Loi sur la transparence dans la vie politique, on ne peut pas dire qu'il n'a pas dit : « c'est du voyeurisme et de l'hypocrisie », il l'a dit et donc, moi, je ne parle pas de spéculation – je ne veux pas rentrer dans ce feuilleton, ça ne m'intéresse pas – en revanche les faits m'intéressent, les faits c'est qu'il a dit ça à l'époque, ça ne plaide pas c'est vrai aujourd'hui en sa faveur.
RENAUD BLANC
Donc vous avez l'impression, Pascal CANFIN, de jouer collectif au sein du gouvernement avec Cécile DUFLOT ?
PASCAL CANFIN
Bien sûr ! On joue collectif, nous sommes dans la solidarité gouvernementale, ça va de soi, le groupe écologiste au Parlement vote le budget, nous sommes en responsabilité et dans nos responsabilités il y a effectivement un comportement, une éthique de responsabilité. Et moi j'ai toujours défendu depuis mon engagement politique il y a 5 ans, au Parlement européen hier ou au gouvernement aujourd'hui, une éthique de responsabilité, c'est-à-dire une écologie à qui on peut remettre les clés, une écologie qui ne se contente pas de grandes déclarations ou de grandes critiques, tout aussi justifiées soient-elles, mais une écologie qui propose des solutions concrètes, qui montre comment elle peut réduire le chômage, comment elle peut améliorer la qualité de vie au travail, comment elle peut améliorer la qualité de vie en ville, cette écologie-là c'est une écologie dont on a plus que jamais besoin, plus que jamais besoin. Vous savez qui peut nier aujourd'hui, qui peut nier qu'on a besoin de réorienter nos modes de production, de faire face à un défi extraordinaire qui est celui du changement climatique, qui produit maintenant presque tous les jours ces impacts partout dans le monde – on l'a vu encore récemment en Bretagne ou justement au Royaume-Uni – et donc, plus que jamais, plus que jamais, il est nécessaire d'introduire de l'écologie dans nos politiques publiques, c'est vrai au niveau national, c'est évidemment vrai aussi au niveau local pour les Municipales.
RENAUD BLANC
Le Pacte de responsabilité, vous faisiez allusion à ce Pacte, les partenaires sociaux se retrouvent aujourd'hui au siège du MEDEF pour en discuter, or on a le sentiment là encore que les écologistes sur cette question sont plutôt divisés. Vous, votre sentiment – je rappelle que vous avez été le conseiller économique d'Eva JOLY pendant la campagne présidentielle – le Pacte de responsabilité ça ne doit pas être naturellement quelque chose qui plait aux écologistes ?
PASCAL CANFIN
D'abord le Pacte de responsabilité commence…
RENAUD BLANC
Oui !
PASCAL CANFIN
La première réunion c'est aujourd'hui, vous venez de le dire, donc c'est difficile de parler du point d'arrivée…
RENAUD BLANC
C'est pourtant…
PASCAL CANFIN
Et de commenter le point d'arrivée…
RENAUD BLANC
Grosso modo, on va avoir une baisse des charges…
PASCAL CANFIN
Ensuite, la question, c'est il y aura une baisse des charges, donc du coût du travail et, en échange, qu‘est-ce qu'il y aura ? Et c'est toute la discussion ! Et moi je note avec attention les propositions qui sont faites par des syndicats, comme la CFDT, comme la CFTC, comme l'UNSA ou les patrons ont signé récemment une tribune commune, pour poser des contreparties et je crois que c'est sur cette démarche-là vers laquelle il faut aller et c'est un progrès pour toute la société française. Si nous sommes capables…
RENAUD BLANC
Des contreparties ça veut dire quoi concrètement ? Ca veut dire des objectifs, il faut donner des objectifs aux patrons ou des engagements ?
PASCAL CANFIN
Précisément l'objet du débat, ce que j'allais vous dire c'est que pour la première fois ce gouvernement relance et non seulement relance mais permet l'aboutissement de grandes négociations sociales. Ça a été le cas sur la réforme du marché du travail avec l'ANI. Ça a été le cas sur la formation professionnelle tout récemment avec un grand progrès social qui est le compte individuel de formation, y compris pour les demandeurs d'emploi. Et maintenant c'est le pacte de responsabilité. Ce n'est pas assez souligné mais la France s'identifie, vous savez moi je parcours le monde, j'étais avant député européen, j'ai rencontré beaucoup de suédois, de danois, d'allemands, d'autrichiens, d'hollandais, les modèles qui marche en Europe ce sont des modèles où justement le dialogue social est capable de produire des résultats parce que les acteurs sont responsables. Et moi c'est ce que je souhaite que ce pacte de responsabilité fasse grandir la démocratie sociale en France et donc cela implique des acteurs responsables. Juste un mot sur le président du MEDEF il faudrait qu'il cesse de se comporter en enfant gâté mais plutôt en acteur responsable, lui aussi entrant dans le jeu de cette sociale démocratie. Que moi aussi j'appelle de mes voeux bien évidemment.
RENAUD BLANC
Le tournant social libéral de François HOLLANDE, le terme vous choque ou pas ?
PASCAL CANFIN
Alors pourquoi vous dites social libéral ? Il a lui-même dit…
RENAUD BLANC
On entend beaucoup…
PASCAL CANFIN
Oui c'est encore, encore une fois, il a dit quelque chose sur lui, il a dit je suis social-démocrate, je ne m'en suis jamais caché et il n'y a aucune raison aujourd'hui de dire c'est mal d'être social-démocrate. La sociale démocratie ça marche et aujourd'hui le problème c'est d'y ajouter en quelque sorte, de la transformer de l'intérieur en y ajoutant ce que nous nous apportons, l'écologie politique. Parce qu'au fond quel est le changement de monde auquel nous sommes confrontés, c'est que nous pensions dans les années 50, 60 peut-être même encore 70 que le monde était infini, qu'il n'y avait pas de changement climatique, qu'il n'y avait pas de problème de ressources, que le pétrole serait abondant et bon marché pendant des siècles. La réalité aujourd'hui ça n'est plus celle-là. Nous entrons dans un nouveau monde et donc oui il faut continuer sur les aspirations de la sociale démocratie sur plus de justice, plus de dialogue, mais il faut aussi modifier profondément nos modes de production et de consommation pour y introduire la nouvelle donne écologique. Et c'est exactement cet équilibre-là, si vous voulez qui constitue le coeur de notre contrat de coalition au gouvernement. C'est ce combat là que nous menons ensemble et un des grands rendez-vous pour traduire cela dans la loi ce sera la loi de transition, transition énergétique qui arrivera…
RENAUD BLANC
Ça va être un test pour les écologistes et pour le gouvernement.
PASCAL CANFIN
C'est un grand rendez-vous, nous l'avons toujours dit, nous sommes parfaitement cohérent c'est un grand rendez-vous. Nous souhaitons réussir ce grand rendez-vous. Si jamais les engagements qui ont été pris pendant la campagne par le président de la République n'étaient pas tenus dans cette loi, évidemment nous devrions en tirer les conséquences.
RENAUD BLANC
Et quitter le gouvernement.
PASCAL CANFIN
Oui nous l'avons dit, nous l'avons dit, ce sera le moment, le grand moment de rendez-vous. Et nous l'assumons parfaitement, c'est extrêmement transparent, extrêmement clair et finalement très simple à comprendre.
RENAUD BLANC
Alors on parle beaucoup de remaniement, si les choses se passent bien entre vous les socialistes. Est-ce que vous avez envie de continuer l'aventure ? Parce qu'on entend beaucoup de ministres qui militent pour dire : moi j'ai envie de rester si demain il y a un nouveau gouvernement, est-ce que vous Pascal CANFIN vous avez envie de continuer au développement ?
PASCAL CANFIN
Moi j'ai fait beaucoup de choses depuis 21 mois et donc j'ai envie de continuer. Vous savez je m'occupe de la conférence sur le climat avec Laurent FABIUS et Philippe MARTIN. La grande conférence qui aura lieu à Paris en décembre 2015, la plus grande conférence que la France n'est jamais accueillie et qui doit trouver enfin l'accord international sur le changement climatique. Pour un écologiste être en responsabilité et contribuer à trouver cet accord international sur le climat, c'est évidemment une très, très grande motivation, une très grande envie. Maintenant ce n'est pas moi qui constitue le gouvernement, c'est le Premier ministre et le président de la République. Et donc la question il faut leur poser.
RENAUD BLANC
Merci beaucoup Pascal CANFIN d'avoir répondu à mes questions. Pascal CANFIN, l'invité de LCI et de RADIO CLASSIQUE, ministre écologiste du développement.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 5 mars 2014