Interview de M. Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, à "France Inter" le 18 février 2014, sur l'entrée de l'Etat français dans le capital de PSA, sur le pacte de responsabilité des entreprises.

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Média : France Inter

Texte intégral

PATRICK COHEN
La famille PEUGEOT, que vous aviez vivement critiqué au moment de la fermeture de l'usine d'Aulnay, va perdre aujourd'hui le contrôle de PSA, c'est une bonne nouvelle ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien la bonne nouvelle c'est l'entreprise car c'est une entreprise qui a connu des difficultés, qui en connait encore, qui a eu du mal à se financer, l'Etat est venu au secours de PSA, a garanti la banque qui accorde le crédit aux automobilistes acheteurs d'automobiles à hauteur de 7 milliards et donc c'est l'Etat qui finalement a assuré en quelque sorte la résistance de PSA dans la période de chute du marché européen. Qu'est-ce que permet…
PATRICK COHEN
Et qui en a maintenant le droit de regard ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, s'il entre dans le capital, en effet et c'est l'intérêt de cette alliance d'égal à égal avec un industriel chinois important, avec lequel d'ailleurs PSA a déjà des accords en Chine. Quel est cet accord ? PSA est une entreprise qui a des technologies, des marques - mais qui est enfermé dans le marché européen - n'a pas assez accès au marché asiatique où il y a beaucoup de croissance, à l'inverse DONGFENG n'a pas de techno, n'a pas de marque, mais a la croissance du marché asiatique, donc c'est un échange de bons procédés et l'Etat français est au milieu pour garantir l'équilibre dans cette alliance à la fois capitalistique et industrielle.
PATRICK COHEN
Vous ne trouvez pas curieux ce conseil de surveillance où un représentant de l'Etat français va siéger au côté d'un représentant d'une dictature, vous dites c'est normal, c'est la mondialisation ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, écoutez…
PATRICK COHEN
DONGFENG, c'est une entreprise nationale qui est contrôlée par la Chine…
ARNAUD MONTEBOURG
Oui ! Enfin ce que nous appelons…
PATRICK COHEN
Par l'Etat chinois.
ARNAUD MONTEBOURG
Non ! DONGFENG c'est une joint-venture, c'est à dire une entreprise à 50-50 entre PSA aujourd'hui et une entreprise publique. Bon ! Très bien, c'est la Chine, c'est leur choix, et, aujourd'hui, DONGFENG commerciale des voitures – et d'ailleurs en Chine en hausse de 28% l'année dernière, donc il y a un marché - et donc sur le plan économique cette alliance se justifie car c'est une alliance entre 2 acteurs régionaux modestes : PSA ne vend que 3 millions de voitures, RENAULT NISSAN 8 millions dans le monde, 3 millions de voitures, DONGFENG 3 millions de voitures, donc 3 + 3 ça peut faire 6. Donc, nous construisons un géant qui se porte à la conquête de marchés mondiaux.
PATRICK COHEN
Et qui va donc changer de gouvernance, c'était ma première question, sur le retrait, la mise en retrait de la famille PEUGEOT ?
ARNAUD MONTEBOURG
Ah ! Eh bien il est évident que l'augmentation de capital va permettre de financer ce rebond. D'ailleurs il y a des engagements qui ont été pris, parce que les salariés de PSA qui nous écoutent se demandent à quelle sauce ils pourraient être mangés ?
PATRICK COHEN
Oui !
ARNAUD MONTEBOURG
La réponse c'est que nous avons pris une décision de patriotisme économique et industriel avec des engagements qui ont été pris par la direction, qui seront d'ailleurs des engagements opposables aux nouveaux actionnaires, ces engagements c'est 1 million de véhicules produits en France en 2016 - il y a en a 930.000 seulement aujourd'hui - donc c'est une augmentation ; sur chacun des sites français un nouveau véhicule affecté et surtout des investissements totaux en France de 1,5 milliard, donc ça veut dire que c'est un déploiement, un développement et une augmentation des capacités de production.
PATRICK COHEN
Donc si, par hypothèse, un nouveau projet de fermeture d'usine arrive sur la table, à Poissy ou à Sochaux…
ARNAUD MONTEBOURG
Ce n'est pas à l'ordre…
PATRICK COHEN
Vous vous y opposez ?
ARNAUD MONTEBOURG
Ah ! Non, mais ce n'est pas à l'ordre du jour et ce ne sont pas les engagements de la direction de PSA, donc il ne faut pas inquiéter inutilement – et de façon d'ailleurs qui n'est pas justifiée – les gens qui écoutent. Car la restructuration elle a eu lieu, elle a été suffisamment douloureuse, Aulnay a été fermé, le reclassement n'est pas terminé et j'ai posé des questions assez durement à la direction de PSA sur leurs propres engagements, donc pour nous la restructuration elle est derrière nous, maintenant nous sommes en train de nous redéployer et augmenter nos capacités de production.
PATRICK COHEN
Avez-vous une préférence pour le futur président du conseil de surveillance de PSA ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien ça se décidera après l'assemblée générale, c'est à dire à la fin du mois de mars, donc pour l'instant c'est un peu prématuré de vous donner mes préférences, même si vous ne doutez pas que j'en aies.
PATRICK COHEN
Louis GALLOIS ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je ne les exprimerai pas, parce que ce n'est pas mon rôle, mais l'Etat s'exprimera le moment venu.
PATRICK COHEN
De San Francisco au Palais de l'Elysée, en passant par l'avion présidentiel auprès de Pierre GATTAZ, vous venez de passer beaucoup de temps auprès des grands patrons, Arnaud MONTEBOURG. Qu'en avez-vous appris ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien, d'abord, qu'ils aiment la France.
PATRICK COHEN
Tous ?
ARNAUD MONTEBOURG
Euh ! La plupart. Il y a un amour de la France et, d'ailleurs, je suis frappé de voir quand on va à l'étranger que les meilleurs procureurs de la France c'est nous-mêmes, c'est nous-mêmes… Voilà ! Les Français parlent très mal d'eux-mêmes…
PATRICK COHEN
Ah ! Bon, c'est de l'autobashing alors, c'est…
ARNAUD MONTEBOURG
C'est de l'auto…
PATRICK COHEN
Dénigrement !
ARNAUD MONTEBOURG
De l'autodénigrement, mais nous sommes nos propres procureurs…
PATRICK COHEN
Auprès des Français.
ARNAUD MONTEBOURG
C'est dommage. Parce qu'à l'étranger il y a un amour très fort de la France - on l'a constaté - et d'ailleurs un désir de s'implanter en France, je rappelle que nous sommes l'une des premières destinations pour les investissements américains en Europe, la première en termes industriels et en termes de projets et de Recherche & Développement…
PATRICK COHEN
Mais ça décline !
ARNAUD MONTEBOURG
Oh ! Pas tant que ça, on a les chiffres qui viennent de sortir…
PATRICK COHEN
Ah !
ARNAUD MONTEBOURG
On est à 685 décisions d'investissement prises par des entreprises étrangères pour 29.000 emplois créés ou sauvegardés, l'année dernière on était à 693, donc on ne peut pas considérer qu'il y a une chute, on se maintient. J'ai d'ailleurs envie de vous dire ce qui décline c'est l'origine géographique des investisseurs, ce qui augmente c'est les émergents, par exemple on a fait tout un travail…
PATRICK COHEN
Qui ont encore une part très faible dans les investissements en France !
ARNAUD MONTEBOURG
Oui ! Mais qui progresse. On a fait tout un travail pour sauver un certain nombre de nos usines, j'organise la résistance économique, on a sauvé l'aluminium avec des Allemands, c'était RIO TINTO à Saint-Jean de Maurienne ; la pétrochimie de KEM ONE avec des Autrichiens ; la papeterie avec des Thaïlandais ; FAGO BRANDT ce sera un Algérien, c'est la première fois qu'on a un investisseur venu d'Algérie, c'est quand même intéressant. Donc, c'est cette évolution-là. Nous avons en France 20.000 entreprises étrangères qui emploient 2 millions de personnes, donc nous sommes un pays d'hospitalité industrielle.
PATRICK COHEN
Tout de même, Arnaud MONTEBOURG, quand on vous voyait à San Francisco notamment, on se disait : quel changement depuis le temps pas si lointain où vous prôniez la démondialisation, vous dénonciez ces multinationales que vous fréquentez aujourd'hui ?
ARNAUD MONTEBOURG
Ah ! Mais, monsieur COHEN, je ne vois pas en quoi ma position a changé.
PATRICK COHEN
Eh bien…
ARNAUD MONTEBOURG
Qu'est-ce que la démondialisation dans mon ministère ? C'est la bataille pour le Made in France ! Qu'est-ce que la démondialisation ? C'est le fait de venir produire au plus près des consommateurs ! C'est-à-dire de ne pas acheter à 10.000 kilomètres, de venir produire sur place. Qu'est-ce que j'ai dit…
PATRICK COHEN
Ce n'est pas forcément le cas des patrons que vous aviez en face de vous…
ARNAUD MONTEBOURG
Ah ! Eh bien si, parce qu'ils veulent investir…
PATRICK COHEN
Lors de ce déjeuner à San-Francisco ?
ARNAUD MONTEBOURG
Ah ! Eh bien si, parce qu'ils veulent investir en France, ils s'intéressent à la France. D'ailleurs qu'est-ce que j'ai fait…
PATRICK COHEN
Ils s'intéressent à la France mais ils ne paient pas beaucoup d'impôts en France !
ARNAUD MONTEBOURG
Ah ! Eh bien, ça, c'est un autre sujet.
PATRICK COHEN
Ah ! Eh bien c'est…
ARNAUD MONTEBOURG
Mais ce n'est pas un sujet qu'on a esquivé, monsieur COHEN…
PATRICK COHEN
Ah ! Bon.
ARNAUD MONTEBOURG
Vous savez pourquoi ? Parce qu'on a plusieurs problèmes ! Et d'ailleurs il n'y a pas que l'Etat français qui a des problèmes, tous les états ont des problèmes avec les multinationales. Et nous avons fait d'ailleurs changé une loi, dans la Loi de finance qui s'applique maintenant, sur ce qu'on appelle les prix de transfert, vous produisez en France mais vous facturez à l'étranger et vous allez payer des impôts beaucoup moins importants dans des zones de basse pression fiscale - généralement des paradis fiscaux - donc toutes les entreprises, quelle que soit leur nationalité et y compris les entreprises françaises, font l'objet en ce moment de redressement et il n‘y a pas qu'en France.
PATRICK COHEN
Donc ça ne vous a pas posé de problème de déjeuner avec Eric SCHMIDT, le patron de GOOGLE…
ARNAUD MONTEBOURG
Mais moi je veux vous dire monsieur COHEN…
PATRICK COHEN
Qui est un fraudeur fiscal ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je déjeune avec tout le monde, l‘essentiel c'est de leur dire les choses et de leur faire comprendre notre position.
PATRICK COHEN
Le sujet des impôts a été abordé avec GOOGLE ?
ARNAUD MONTEBOURG
Le sujet a été abordé, comme le problème d'abus de position dominante, je vous rappelle qu'il y a une enquête de la Commission européenne sur le sujet extrêmement dure…
PATRICK COHEN
GOOGLE, c'est 90% de parts de marché…
ARNAUD MONTEBOURG
Exactement !
PATRICK COHEN
C'est un monopole.
ARNAUD MONTEBOURG
Ce qui est un cas unique d'ailleurs en France, en Allemagne, dans un certain nombre de pays et, d'ailleurs, nous construisons nous-mêmes dans nos plans industriels le big data, le cloud computing européen et français - et nous le faisons sur une autre base - donc nous construisons nos instruments de souveraineté…
PATRICK COHEN
Pour la protection des données personnelles et aussi…
ARNAUD MONTEBOURG
Et y compris la vie privée !
PATRICK COHEN
Et pour la liberté d'informer, puisque GOOGLE ne rémunère pas…
ARNAUD MONTEBOURG
Et y compris…
PATRICK COHEN
Les auteurs et les éditeurs, c'est un problème. Vous avez vu que l'Espagne a son tour envisage d'instaurer une taxe GOOGLE, comme l‘avait fait l'Allemagne - mais les Allemands avaient dû se coucher devant les menaces de déférencement de la part de GOOGLE – et la France ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je dois vous confirmer que la France soutient la position la plus ferme possible, y compris l'Allemagne, vis à vis de GOOGLE dans les abus de position dominante. Nous avons d'ailleurs…
PATRICK COHEN
Sauf que nous on n'a pas vote de taxe GOOGLE !
ARNAUD MONTEBOURG
Non ! Mais… d'accord. Mais ce qui aujourd'hui est en cause et ce qu'on demande c'est quand même une amende, quand même qui est envisagée à hauteur de 4 milliards d'euros vis-à-vis de GOOGLE - c'est quand même ça le projet de la Commission européenne - et il n'est pas certain que l'accord qui a été conclu entre le commissaire européen ALMUNIA et GOOGLE satisfasse nos industriels. Donc, ce débat viendra… quand il viendra sur la table de la Commission, les états membres prendront une position. Donc, je dois vous dire qu'il n'est pas interdit de défendre des positions exigeantes - et nous savons le faire…
PATRICK COHEN
Bon ! Vous confirmez que…
ARNAUD MONTEBOURG
Tout en déjeunant, monsieur COHEN.
PATRICK COHEN
Le projet de redressement fiscal concernant GOOGLE sera d'un montant très important ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je ne peux pas me prononcer pour des raisons de secret fiscal sur les procédures en cours…
PATRICK COHEN
… très important ?
ARNAUD MONTEBOURG
Mais je puis vous dire que GOOGLE n'est pas particulièrement visée, car toutes les entreprises qui pratiquent les prix de transfert en France et même dans de nombreux pays européens font l'objet dans tous les pays de procédure de redressement, je vous rappelle qu'AMAZON fait l'objet de procédure de redressement fiscal aux Etats-Unis d'Amérique, donc je crois qu'il y a maintenant un sujet des états par rapport à la façon dont un certain nombre d'entreprises transnationales font défaut par rapport à l'impôt, les PME sont obligées de payer des impôts, les personnes physiques sont obligées de payer des impôts parce qu'elles ne se délocalisent pas, eh bien les grandes entreprises doivent faire de même. C'est normal ! Ça s'appelle l'équité.
PATRICK COHEN
L'idée, Arnaud MONTEBOURG, d'un accord de libre-échange transatlantique qui couvrirait 50% de la production économique mondiale , 30% du commerce international, accord soutenu, célébré il y a quelques jours donc par François HOLLANDE et Barack OBAMA, ça vous enthousiasme ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien c'est un accord qui doit être un accord où nos intérêts sont préservés et les Américains ont des intérêts divergents des nôtres, donc la question c'est de savoir qu'est-ce que nous échangeons comme concessions réciproques pour que cet accord soit gagnant – gagnant ? Mais si c'est un accord où on ne gagne rien, c'est un accord auquel nous nous opposerons, donc c'est normal que nous ayons fait comprendre à nos amis Américains – avec qui nous avons une entente puissance, une amitié exceptionnelle, des accords entre 2 présidents de gauche, 2 gouvernements de gauche : la lutte contre le réchauffement climatique, la recherche de la croissance…
PATRICK COHEN
Ce n'est pas exactement comme ça que Barack OBAMA se présente ! Mais…
ARNAUD MONTEBOURG
Mais, moi, je le présente comme ça !
PATRICK COHEN
Mais, vous, vous le présentez comme ça.
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien je peux vous dire qu'aux Etats Unis ils ont le Ti Parti contre eux, c'est un parti d'extrémisme de droite comme nous nous avons les mariages pour tous - ce sont nos T Partis - nous défendons la recherche de la croissance comme monsieur OBAMA ; nous défendons la lutte contre le dérèglement climatique comme monsieur OBAMA ; lui crée l'assurance sociale, qui s'appelle l'assurance maladie, que nous avons la chance d'avoir depuis 1945, qu'ils n'ont pas aux Etats-Unis. Donc c'est vrai qu'il y a des affinités politiques, c'est normal.
PATRICK COHEN
Mais cet accord de libre-échange, dont on parle et qui serait sans précédent dans l'histoire économique mondiale, ce serait l'apogée de la mondialisation, Arnaud MONTEBOURG ?
ARNAUD MONTEBOURG
Non ! C'est le rétrécissement de la mondialisation.
PATRICK COHEN
Ah bon !
ARNAUD MONTEBOURG
Qu'est-ce que la mondialisation ? C'est tout le monde en concurrence avec tout le monde ! En revanche, quand vous négociez un accord bilatéral, vous pouvez défendre vos intérêts, mais, quand vous mettez un pays comme la Chine, sans aucune contrepartie, sans aucune négociation dans le commerce mondiale, il n'y a aucune limite, là au moins on défendra nos intérêts. Donc moi je suis pour les accords bilatéraux, je l'ai toujours dit, d'ailleurs je l‘ai même écrit dans mon petit Traité sur la démondialisation.
PATRICK COHEN
Bon !
ARNAUD MONTEBOURG
Je préfère les accords qu'on négocie que les accords qu'on subit, qui d'ailleurs ne sont pas des accords parce que tout le monde est en désaccord.
PATRICK COHEN
Dernière question avant la pause ! Vous connaissez très bien Gaëtan GORCE, sénateur socialiste de la Nièvre, c'est votre voisin…
ARNAUD MONTEBOURG
C'est même mon département natal !
PATRICK COHEN
Absolument ! Vous avez vu…
ARNAUD MONTEBOURG
Vous me faites plaisir en parlant de la Nièvre.
PATRICK COHEN
Vous avez vu ce qu'il explique sur son blog, Gaëtan GORCE ?
ARNAUD MONTEBOURG
Eh bien vous allez me l'expliquer !
PATRICK COHEN
Que le Pacte de responsabilité c'est une ruse de François HOLLANDE, une façon d'enfumer la Commission européenne, mais qu'en réalité le Président n'a ni les moyens, ni l'envie, de faire 50 milliards d'économies sur les dépenses publiques ?
ARNAUD MONTEBOURG
Je lutterai contre le sceptique de Gaëtan GORCE en disant que, d'abord, on n'a pas le choix. Pourquoi ? Parce que le pays est dans une situation très difficile par rapport à son appareil productif et qu'on a besoin de défendre nos coûts de production, coûts de production sur le coût du travail, le coût du capital, le coût de l'énergie et le coût du capital on a inventé la Banque Publique d'Investissement, le coût du travail c'est le Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi qu'on cherche à amplifier avec le Pacte de responsabilité, le coût de l'énergie c'est le débat de la transition énergétique qui arrive. Qu'est-ce qu'on peut obtenir en contrepartie ? En contrepartie de cette réconciliation de la Nation autour de l'entreprise c'est obtenir que l'entreprise à son tour secourt la Nation, c'est-à-dire crée des emplois.
PATRICK COHEN
… sur la baisse des cotisations, c'est sur les 50 milliards d'économies, hein ?
ARNAUD MONTEBOURG
Ecoutez ! Il y a beaucoup de travail à faire. J'ai été à la tête du département de Saône-et-Loire, qui était en quasi faillite, je peux vous dire on a fait 10% d'économies et on a gagné les élections, et je n'ai pas eu de mouvements sociaux. Donc, on peut trouver…
PATRICK COHEN
Donc, les 50 millions vous souscrivez ?
ARNAUD MONTEBOURG
Moi j'ai trouvé 56 millions en l'espace de 6 mois sur 560 millions de budget, donc toutes les collectivités peuvent le faire, on peut le faire…
PATRICK COHEN
Et l'Etat…
ARNAUD MONTEBOURG
Ça demande juste un petit peu de courage politique.
PATRICK COHEN
Et l'Etat central aussi.
ARNAUD MONTEBOURG
Et l'Etat a déjà fait beaucoup, il peut encore.Source : Service d'information du Gouvernement, le 21 février 2014