Texte intégral
ROLAND SICARD
Bonjour à tous, bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
ROLAND SICARD
Avant de parler d'agriculture et du SALON DE L'AGRICULTURE, on va revenir sur les chiffres du chômage, ils sont encore en hausse. L'engagement de François HOLLANDE n'est pas tenu, c'est un échec ?
STEPHANE LE FOLL
Ecoutez, au-delà du constat que je fais comme vous : + 8.000 en ce début d'année pour le mois de janvier, j'ai aussi 2 remarques à faire, 2 points positifs malgré tout : le premier, c'est que le chômage des jeunes c'est de 1,4% sur l'ensemble de l'année 2013, il y a une baisse réelle et claire du chômage des jeunes ; le deuxième point, c'est la création d'emplois dans l'économie marchande qu'on a constatée + 14.000 et dans l'intérim qui tient ; et par contre le mauvais point, là je
ROLAND SICARD
C'est le chômage des seniors !
STEPHANE LE FOLL
C'est le chômage des seniors qui continue d'augmenter et qui, de ce fait, fait l'échec en termes d'objectif de l'inversion de la courbe. Donc, là, il y a un sujet semble-t-il spécifique et particulier. Il y avait le Contrat de génération qui devait être un outil pour embaucher un jeune et maintenir un senior, je pense que sur
ROLAND SICARD
Et ça ne marche pas ?
STEPHANE LE FOLL
Je pense que, là, il y a une vraie question qui est posée et il faut qu'on apporte des solutions.
ROLAND SICARD
Michel SAPIN, le ministre du Travail, promet une inversion fin 2014, ce n'est pas un petit peu imprudent de s'engager une nouvelle fois
STEPHANE LE FOLL
Moi je n'ai pas de
ROLAND SICARD
Sur un chiffre ?
STEPHANE LE FOLL
Je ne suis pas le ministre du Travail, donc je ne pourrais pas faire de prévision. Je sais une chose, c'est que dans ce domaine du chômage avec ce qui a été constaté sur les emplois marchands l'objectif pour 2014 c'est que la reprise qui est là, faible, doit être soutenue et accrue, on a une prévision de croissance à 0,9, + 0,9, il faut aller au-delà et ce n'est pas parce qu'on aura de la croissance qu'on aura de la création
ROLAND SICARD
Simplement il ne suffit pas de le dire, comment on fait ?
STEPHANE LE FOLL
Eh bien on fait comment ? On stimule l'investissement ! Je l'ai déjà dit plusieurs fois, c'est une question-clé aujourd'hui. D'abord pour le redressement productif, la fameuse politique de l'offre elle passe par l'investissement, je le constate dans l'agriculture et l'agroalimentaire il y a un besoin d'investissement aujourd'hui très important - quand une entreprise investit, elle améliore sa productivité et donc sa compétitivité et quand elle investit elle fait travailler d'autres entreprises - donc pour moi, BPI, mobilisation, ce qui a été le cas l'an dernier, tourner vers l'investissement et la croissance avec comme stratégie la transition énergétique et écologique de manière plus globale, c'est de l'investissement. Donc, là, il doit y avoir un axe stratégique affirmé de manière très clair. La reprise est là, la France redémarre, eh bien il ne faut pas que ça soit un redémarrage en troisième mais qu'on redémarre beaucoup plus vite et beaucoup plus rapidement.
ROLAND SICARD
Mais Bruxelles, Bruxelles par exemple, ne croit pas du tout aux prévisions françaises en matière de chômage, elle ne voit pas le chômage baisser ni en 2014, ni en 2015. Est-ce qu'on n'est pas trop optimistes ?
STEPHANE LE FOLL
Bruxelles est là Trop optimistes, oui, il faut qu'on soit optimistes, ce n'est pas Bruxelles qui sera optimiste pour nous - ça je vous le dis tout de suite - je les connais bien, ils ne sont pas là pour vous aider, ils sont là pour faire des constats et puis pour vous dire si ça va, si ça va pas, donc Bruxelles fait son travail, à nous de faire le nôtre et soyons un peu plus optimistes et fiers de notre pays. Je constate simplement, je l'ai souvent entendu quand je regardais les débats sur la France va être décrochée par l'Allemagne, la France va être rattrapée par l'Espagne, la France va être rattrapée par l'Italie, j'ai regardé en 2013 ce qui s'est passé, l'Allemagne a fait + 0,4% de croissance, on en est
ROLAND SICARD
Mais ses prévisions pour l'année prochaine
STEPHANE LE FOLL
Oui !
ROLAND SICARD
Sont bien meilleures que les nôtres ?
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Eh bien on verra. Nous on a fait + 0,3, ce qui était bien au-dessus des prévisions déjà, donc 0,4, 0,3, quand l'Espagne était à 1,2 - c'est à dire une vraie récession - et l'Italie à 1,8, donc nous nos prévisions on a réussi à les déjouer l'an dernier, il faut refaire ce que nous avons fait l'an dernier : être plus haut en termes de taux de croissance que ce qui est prévu.
ROLAND SICARD
Le SALON DE L'AGRICULTURE et l'agriculture, on sent les agriculteurs inquiets, ils ont raison ?
STEPHANE LE FOLL
Il y a des agriculteurs inquiets ! Je le sais et, en même temps, il y a une politique agricole qui se met en place et donc ce changement de cadre n'est pas toujours facile ni à accepter, ni à comprendre, bon en plus il y a des modifications générales qui s'opèrent. La stratégie qui doit être celle de l'agriculture française et le message que j'envoie aussi aux agriculteurs, c'est que dans les années qui viennent la question agricole et alimentaire est quand même au coeur des grandes mutations du monde, il y aura besoin de nourrir énormément d'êtres humains à l'échelle de la planète et donc on a à la fois des atouts énormes et surtout un potentiel, il faut simplement qu'on reprenne là aussi un peu plus confiance. J'ai vu un tweet hier d'un agriculteur et d'un éleveur : « pour réussir, il faudrait peut-être qu'on arrête de râler », je trouve qu'il y a besoin de redonner de la confiance.
ROLAND SICARD
Mais il y a par exemple un accord de libre échange qui est négocié entre l'Europe et les Etats-Unis
STEPHANE LE FOLL
Oui !
ROLAND SICARD
Marine LE PEN par exemple dit que c'est la ruine de l'agriculture française, est-ce qu'elle n'a pas un petit peu raison
STEPHANE LE FOLL
Alors Marine LE PEN anticipe d'abord un accord qui n'est pas encore signé, il y a des négociations et elles vont durer, je ne sais pas combien de temps, je ne suis pas là pour faire des paris, je ne sais pas. Je sais que ce sera je sais que c'est long d'ailleurs qu'au bout du compte l'accord est meilleur et ce nest pas parce que c'est rapide que l'accord serait moins bon, au contraire peut-être, je ne sais pas combien de temps ça va durer, ça durera. Mais nous on a fixé des règles, il y a une conception de l'agriculture en Europe et en France qui n'est pas celle des Etats-Unis, on peut améliorer les échanges mais on ne doit pas transiger sur la question de la conception de l'agriculture, c'est tout ce qui est ce qu'on appelle en jargon le non tarifaire, c'est-à-dire ce qui n'est pas lié aux tarifs mais ce qui est lié aux règles sanitaires, OGM
ROLAND SICARD
Mais justement, est-ce qu'il ne faudrait pas
STEPHANE LE FOLL
Sur les IGP - les indications géographiques et, ce matin, j'ai lu qu'à TELE MATIN vous aviez été voir le Concours général, tout ça c'est l'histoire de la France et c'est l'histoire de l'Europe, ça ne se négocie pas.
ROLAND SICARD
Est-ce qu'il ne faudrait pas que ça se voit sur les produits, il ne faudrait pas un étiquetage qui dise « produit qui vient de France »
STEPHANE LE FOLL
Oui !
ROLAND SICARD
Pourquoi ce n'est pas fait ?
STÉPHANE LE FOLL
Pourquoi ce n'est pas fait ? Parce que ce n'est pas si simple que ça à faire ! Je crois que j'ai un petit dossier, un petit badge-là que je vais sortir Voilà ! On l'a fait sur la question des viandes de France, il faut qu'on l'étende, on va engager un débat sur « FLEURS DE FRANCE aussi » avec des cahiers des charges parce que ça ne vaut que si derrière les consommateurs savent d'abord que les animaux qui vont pouvoir afficher ce petit badge sur « VIANDES DE FRANCE », quels que soient les animaux, ils sont nés, ils ont été élevés, ils ont été abattus, transformés en France selon des cahiers des charges et c'est ça qui est important, eh bien l'abattage pour l'étiquetage plus général elle se mène à Bruxelles, mais, nous, on avance.
ROLAND SICARD
Merci !
STÉPHANE LE FOLL
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 4 mars 2014
Bonjour à tous, bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
ROLAND SICARD
Avant de parler d'agriculture et du SALON DE L'AGRICULTURE, on va revenir sur les chiffres du chômage, ils sont encore en hausse. L'engagement de François HOLLANDE n'est pas tenu, c'est un échec ?
STEPHANE LE FOLL
Ecoutez, au-delà du constat que je fais comme vous : + 8.000 en ce début d'année pour le mois de janvier, j'ai aussi 2 remarques à faire, 2 points positifs malgré tout : le premier, c'est que le chômage des jeunes c'est de 1,4% sur l'ensemble de l'année 2013, il y a une baisse réelle et claire du chômage des jeunes ; le deuxième point, c'est la création d'emplois dans l'économie marchande qu'on a constatée + 14.000 et dans l'intérim qui tient ; et par contre le mauvais point, là je
ROLAND SICARD
C'est le chômage des seniors !
STEPHANE LE FOLL
C'est le chômage des seniors qui continue d'augmenter et qui, de ce fait, fait l'échec en termes d'objectif de l'inversion de la courbe. Donc, là, il y a un sujet semble-t-il spécifique et particulier. Il y avait le Contrat de génération qui devait être un outil pour embaucher un jeune et maintenir un senior, je pense que sur
ROLAND SICARD
Et ça ne marche pas ?
STEPHANE LE FOLL
Je pense que, là, il y a une vraie question qui est posée et il faut qu'on apporte des solutions.
ROLAND SICARD
Michel SAPIN, le ministre du Travail, promet une inversion fin 2014, ce n'est pas un petit peu imprudent de s'engager une nouvelle fois
STEPHANE LE FOLL
Moi je n'ai pas de
ROLAND SICARD
Sur un chiffre ?
STEPHANE LE FOLL
Je ne suis pas le ministre du Travail, donc je ne pourrais pas faire de prévision. Je sais une chose, c'est que dans ce domaine du chômage avec ce qui a été constaté sur les emplois marchands l'objectif pour 2014 c'est que la reprise qui est là, faible, doit être soutenue et accrue, on a une prévision de croissance à 0,9, + 0,9, il faut aller au-delà et ce n'est pas parce qu'on aura de la croissance qu'on aura de la création
ROLAND SICARD
Simplement il ne suffit pas de le dire, comment on fait ?
STEPHANE LE FOLL
Eh bien on fait comment ? On stimule l'investissement ! Je l'ai déjà dit plusieurs fois, c'est une question-clé aujourd'hui. D'abord pour le redressement productif, la fameuse politique de l'offre elle passe par l'investissement, je le constate dans l'agriculture et l'agroalimentaire il y a un besoin d'investissement aujourd'hui très important - quand une entreprise investit, elle améliore sa productivité et donc sa compétitivité et quand elle investit elle fait travailler d'autres entreprises - donc pour moi, BPI, mobilisation, ce qui a été le cas l'an dernier, tourner vers l'investissement et la croissance avec comme stratégie la transition énergétique et écologique de manière plus globale, c'est de l'investissement. Donc, là, il doit y avoir un axe stratégique affirmé de manière très clair. La reprise est là, la France redémarre, eh bien il ne faut pas que ça soit un redémarrage en troisième mais qu'on redémarre beaucoup plus vite et beaucoup plus rapidement.
ROLAND SICARD
Mais Bruxelles, Bruxelles par exemple, ne croit pas du tout aux prévisions françaises en matière de chômage, elle ne voit pas le chômage baisser ni en 2014, ni en 2015. Est-ce qu'on n'est pas trop optimistes ?
STEPHANE LE FOLL
Bruxelles est là Trop optimistes, oui, il faut qu'on soit optimistes, ce n'est pas Bruxelles qui sera optimiste pour nous - ça je vous le dis tout de suite - je les connais bien, ils ne sont pas là pour vous aider, ils sont là pour faire des constats et puis pour vous dire si ça va, si ça va pas, donc Bruxelles fait son travail, à nous de faire le nôtre et soyons un peu plus optimistes et fiers de notre pays. Je constate simplement, je l'ai souvent entendu quand je regardais les débats sur la France va être décrochée par l'Allemagne, la France va être rattrapée par l'Espagne, la France va être rattrapée par l'Italie, j'ai regardé en 2013 ce qui s'est passé, l'Allemagne a fait + 0,4% de croissance, on en est
ROLAND SICARD
Mais ses prévisions pour l'année prochaine
STEPHANE LE FOLL
Oui !
ROLAND SICARD
Sont bien meilleures que les nôtres ?
STEPHANE LE FOLL
Oui ! Eh bien on verra. Nous on a fait + 0,3, ce qui était bien au-dessus des prévisions déjà, donc 0,4, 0,3, quand l'Espagne était à 1,2 - c'est à dire une vraie récession - et l'Italie à 1,8, donc nous nos prévisions on a réussi à les déjouer l'an dernier, il faut refaire ce que nous avons fait l'an dernier : être plus haut en termes de taux de croissance que ce qui est prévu.
ROLAND SICARD
Le SALON DE L'AGRICULTURE et l'agriculture, on sent les agriculteurs inquiets, ils ont raison ?
STEPHANE LE FOLL
Il y a des agriculteurs inquiets ! Je le sais et, en même temps, il y a une politique agricole qui se met en place et donc ce changement de cadre n'est pas toujours facile ni à accepter, ni à comprendre, bon en plus il y a des modifications générales qui s'opèrent. La stratégie qui doit être celle de l'agriculture française et le message que j'envoie aussi aux agriculteurs, c'est que dans les années qui viennent la question agricole et alimentaire est quand même au coeur des grandes mutations du monde, il y aura besoin de nourrir énormément d'êtres humains à l'échelle de la planète et donc on a à la fois des atouts énormes et surtout un potentiel, il faut simplement qu'on reprenne là aussi un peu plus confiance. J'ai vu un tweet hier d'un agriculteur et d'un éleveur : « pour réussir, il faudrait peut-être qu'on arrête de râler », je trouve qu'il y a besoin de redonner de la confiance.
ROLAND SICARD
Mais il y a par exemple un accord de libre échange qui est négocié entre l'Europe et les Etats-Unis
STEPHANE LE FOLL
Oui !
ROLAND SICARD
Marine LE PEN par exemple dit que c'est la ruine de l'agriculture française, est-ce qu'elle n'a pas un petit peu raison
STEPHANE LE FOLL
Alors Marine LE PEN anticipe d'abord un accord qui n'est pas encore signé, il y a des négociations et elles vont durer, je ne sais pas combien de temps, je ne suis pas là pour faire des paris, je ne sais pas. Je sais que ce sera je sais que c'est long d'ailleurs qu'au bout du compte l'accord est meilleur et ce nest pas parce que c'est rapide que l'accord serait moins bon, au contraire peut-être, je ne sais pas combien de temps ça va durer, ça durera. Mais nous on a fixé des règles, il y a une conception de l'agriculture en Europe et en France qui n'est pas celle des Etats-Unis, on peut améliorer les échanges mais on ne doit pas transiger sur la question de la conception de l'agriculture, c'est tout ce qui est ce qu'on appelle en jargon le non tarifaire, c'est-à-dire ce qui n'est pas lié aux tarifs mais ce qui est lié aux règles sanitaires, OGM
ROLAND SICARD
Mais justement, est-ce qu'il ne faudrait pas
STEPHANE LE FOLL
Sur les IGP - les indications géographiques et, ce matin, j'ai lu qu'à TELE MATIN vous aviez été voir le Concours général, tout ça c'est l'histoire de la France et c'est l'histoire de l'Europe, ça ne se négocie pas.
ROLAND SICARD
Est-ce qu'il ne faudrait pas que ça se voit sur les produits, il ne faudrait pas un étiquetage qui dise « produit qui vient de France »
STEPHANE LE FOLL
Oui !
ROLAND SICARD
Pourquoi ce n'est pas fait ?
STÉPHANE LE FOLL
Pourquoi ce n'est pas fait ? Parce que ce n'est pas si simple que ça à faire ! Je crois que j'ai un petit dossier, un petit badge-là que je vais sortir Voilà ! On l'a fait sur la question des viandes de France, il faut qu'on l'étende, on va engager un débat sur « FLEURS DE FRANCE aussi » avec des cahiers des charges parce que ça ne vaut que si derrière les consommateurs savent d'abord que les animaux qui vont pouvoir afficher ce petit badge sur « VIANDES DE FRANCE », quels que soient les animaux, ils sont nés, ils ont été élevés, ils ont été abattus, transformés en France selon des cahiers des charges et c'est ça qui est important, eh bien l'abattage pour l'étiquetage plus général elle se mène à Bruxelles, mais, nous, on avance.
ROLAND SICARD
Merci !
STÉPHANE LE FOLL
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 4 mars 2014