Texte intégral
CHRISTOPHE BARBIER
Benoît HAMON, bonjour, bienvenu.
BENOIT HAMON
Bonjour
CHRISTOPHE BARBIER
Christiane TAUBIRA a brandi des documents qui disaient le contraire de ce quelle était en train daffirmer, elle savait la durée, la date, une partie du contenu des écoutes. Elle a menti. Doit-elle démissionner ?
BENOIT HAMON
Non, qui demande, dailleurs, sa démission ? Jean-François COPE, pour une affaire qui concerne qui ? Nicolas SARKOZY, mis en cause dans une des sept informations judiciaires qui le concernent. Si je comprends bien, la logique des choses voudrait que, quand Nicolas SARKOZY est mis en cause, la ministre de la Justice doit démissionner.
CHRISTOPHE BARBIER
Le lien n'est pas celui-là, laffaire SARKOZY continue, elle aura ses rebondissements, la ministre de la Justice a menti.
BENOIT HAMON
Il faut remettre les choses à lendroit. Nous avons-là aujourd'hui une stratégie qui est celle de lUMP, qui consiste à faire diversion. Nimporte quel, dailleurs, policier, vous dirait que quand il attrape un voleur à la tire, le premier réflexe que ce voleur à la tire lui dira, c'est : « Le portefeuille qui est dans ma poche, c'est pas moi, c'est quelquun dautre ». Eh bien aujourd'hui, lobjectif de la droite, est de faire porter lattention sur autre chose que le fait majeur qui a été mis en exergue par ces écoutes, légales, décidées par des juges dinstruction, dans le cadre dune affaire, je le rappelle, qui est celle du financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas SARKOZY. Où je rappelle aussi que les plaignants sont monsieur TAKIEDDINE, un proche de monsieur HORTEFEUX, un proche de monsieur COPE, donc lentourage de Nicolas SARKOZY. A cette occasion-là, on apprend quoi ? Quil pourrait y avoir soupçons, sérieux, de trafic dinfluence.
CHRISTOPHE BARBIER
De trafic dinfluence, très bien.
BENOIT HAMON
Oui, mais c'est de cela dont on parle. La question c'est : madame TAUBIRA sait-elle si oui ou non ces perquisitions
CHRISTOPHE BARBIER
Alors, sait-elle ?
BENOIT HAMON
La connaissant, et elle la dit
CHRISTOPHE BARBIER
Non, elle a dit le contraire !
BENOIT HAMON
Attendez, elle a dit hier encore quelle a connaissance de lexistence de ces perquisitions, son cabinet est informé le 26 février, elle lest elle-même le 28 février, le Premier ministre le 4 mars, quant au contenu, pardon de le dire, notamment parce que nous, nous avons fait voter une loi, et des lois, et le 16 juillet, sur la fin des instructions personnelles est individuelles, elle laisse la justice faire son travail.
CHRISTOPHE BARBIER
Oui, mais le document quelle brandit, montre bien que sur la date, la durée et une partie du contenu, elle savait, alors quelle dit le contraire.
BENOIT HAMON
Non.
CHRISTOPHE BARBIER
Le mensonge est constitué, vous pouvez plaider la stratégie politique
BENOIT HAMON
Mais c'est pas vrai Mais non, elle reconnait la maladresse sur le fond, mais elle dit quoi, elle le rappelle, elle a linformation selon laquelle la perquisition les écoutes ont eu lieu, sont déclenchées, elle ne sintéresse pas, parce quelle laisse la justice travailler. C'est là la grande différence.
CHRISTOPHE BARBIER
« Je vous informerai régulièrement », dit le document à la fin, madame HOULETTE, procureur financier, linforme régulièrement
BENOIT HAMON
Monsieur BARBIER, mais la réalité c'est quoi, c'est que
CHRISTOPHE BARBIER
Il y a un suivi politique, et c'est bien normal, par Christiane TAUBIRA, par Jean-Marc AYRAULT
BENOIT HAMON
Mais je vous redis, quelle laisse la justice travailler. Et elle laisse la justice faire son travail, parce que c'est ce qui a changé entre aujourd'hui et hier, et pardon de le dire, je veux redire ce qui se passe. On nous reproche quoi dans cette affaire ? Que des juges aient déclenché, en toute légalité, des écoutes vis-à-vis de Nicolas SARKOZY, et je le rappelle, en application de lois, de principes, que Nicolas SARKOZY a défendus lui-même pour tous les autres Français.
CHRISTOPHE BARBIER
Mais personne ne vous reproche ça ! Ce que lon reproche, c'est davoir dit « on ne sait pas », alors quon sait.
BENOIT HAMON
Sauf quaujourd'hui, le fait principal sur lequel, pardon, jaimerais, moi, quon discute, c'est : quand il y a un soupçon de trafic dinfluence, quand il savère que peut-être monsieur HERZOG, je dis bien « peut-être », aurait été mis au courant, du fait que son client, monsieur SARKOZY, était écouté. Par qui, nous ne le savons pas, mais avec des soupçons qui existent. Le fait que monsieur SARKOZY « passe ses téléphones », avec un nom demprunt
CHRISTOPHE BARBIER
Paul BISMUTH, oui.
BENOIT HAMON
Daccord, mais bon, Nicolas SARKOZY, maintenant, sil faut lappeler Paul BISMUTH, c'est assez curieux, mais nous sommes là dans des affaires, quand même, qui devraient susciter lintérêt des Français et des médias.
CHRISTOPHE BARBIER
Mais cette affaire suscite lintérêt des Français, mais est-ce quun garde des Sceaux doit venir à la télé dire : « Je ne sais pas », alors quil sait ?
BENOIT HAMON
Mais moi, attendez, je vais vous redire, « quand le sage montre la lune, limbécile regarde le doigt ».
CHRISTOPHE BARBIER
Oui, la phrase que tout le monde utilisait hier, VALLINI sur notre plateau, c'est lélément de langage de gauche.
BENOIT HAMON
Non non, l'UMP prend les Français pour des imbéciles. C'est de len.fu.mage.
CHRISTOPHE BARBIER
Sauf que quand on regarde le doigt, on voit le doigt dune menteuse.
BENOIT HAMON
Non, mais attendez, vous êtes, dabord, madame TAUBIRA sest expliquée, elle a dit clairement encore hier, ce quelle avait eu comme information, qui relevait de la loi, je le rappelle, hein, relevait de la loi, cette information, dont elle a bénéficié sur louverture de ces écoutes. Au-delà, de ça, elle ne sest pas intéressée à ce quil y avait dedans, peut-être que vous pouvez trouver, de votre point de vue, que c'est une faute, en tout cas, ça, c'est la vérité, à partir de là, si on pouvait revenir aux trois affaires qui ont concerné la droite la semaine dernière, les écoutes de monsieur BUISSON, laffaire BYGMALION avec monsieur COPE, ce qui concerne Nicolas SARKOZY
CHRISTOPHE BARBIER
Et toutes ces affaires continuent. Est-ce que vous souhaitez que lon sache le contenu des écoutes de SARKOZY, celles qui ont déclenché cette mission, il a du dire quelque chose de grave, ça calmerait le jeu.
BENOIT HAMON
Mais pourquoi le savoir ? C'est à la justice de faire son travail. Quand il y a des fuites, il y a peut-être violation du secret de linstruction. Moi je suis pour que ces enquêtes aillent aussi au bout, parce quon a limpression parfois quaujourd'hui il y a des procédures qui sont étalées dans les médias et qui ne sont plus la propriété des juges et des avocats, donc tout cela, moi, me préoccupe comme démocrate, citoyen qui regarde la justice fonctionner. Cela étant dit, ce que je veux rappeler, c'est quil y a sept informations judiciaires dans lesquelles le nom de Nicolas SARKOZY est cité.
CHRISTOPHE BARBIER
Et elles vont toutes aller au bout.
BENOIT HAMON
Non, mais vous reconnaitrez comme moi, quon a connu, pour un président de la Vème République, bilan judiciaire plus sobre.
CHRISTOPHE BARBIER
Est-ce quhier, Christiane TAUBIRA, en marge du Conseil des ministres, a remis sa démission, a évoqué sa démission, en avez-vous entendu parler, démission qui aurait été refusée ?
BENOIT HAMON
Mais non, mais, évidemment que non. Christiane TAUBIRA ne va pas démissionner et ne veut pas démissionner pour cela. Jai vu Jean-François COPE, pardon, dun mot, mais Jean-François COPE, hier, doctement, demandait, lui, hein, Jean-François COPE, avec un toupet invraisemblable, la démission de Christiane TAUBIRA, dans une affaire qui met en cause Nicolas SARKOZY. Jai eu presque limpression que dans le même souffle, il allait demander la démission de François FILLON dans laffaire qui concernait la surfacturation des meetings de lUMP. Mais c'est un toupet invraisemblable
CHRISTOPHE BARBIER
Je suppose
BENOIT HAMON
que de vouloir faire diversion et dessayer denfumer lopinion ainsi.
CHRISTOPHE BARBIER
Je suppose que vous croyez aussi Manuel VALLS quand il dit quil a appris dans les journaux, tout ça
BENOIT HAMON
Oui.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors que toute la police travaille pour renseigner le ministre, quand même.
BENOIT HAMON
Non mais attendez, la police, elle ne travaille pas pour renseigner les ministres, ça cétait avant. La police, elle travaille au service des juges, pour faire la lumière sur la vérité. La police, elle n'est pas là pour faire remonter des informations au ministre, qui ferait ses petites fiches. Ça cétait dun temps où monsieur GUEANT, monsieur HORTEFEUX, qui apparemment nont pas compris que ça a changé, trouvent surprenant que monsieur VALLS procède différemment. C'est fini, le temps où la justice était aux ordres. La preuve, le 16 juillet 2013, nous avons fait voter une loi, que lUMP na pas voté, et de ce point de vue là elle est cohérente, qui mettait fin aux instructions individuelles et qui faisait en sorte de sanctuariser lindépendance de la justice, en même temps
CHRISTOPHE BARBIER
Mais les procureurs informent la ministre, et elle savait tout cela.
BENOIT HAMON
Mais il est logique que, sur un certain nombre daffaires, qui sont des affaires lourdes, au moins linformation de lexistence, le 26 février, nous lavons reconnu, de ces écoutes, qui sont des écoutes qui concernent un avocat, en loccurrence, non pas lavocat de Nicolas SARKOZY, mais lui-même, puisquil est inscrit au Barreau de Paris, soient transmises
CHRISTOPHE BARBIER
Ça a été reconnu après avoir
BENOIT HAMON
De là à manipuler linformation, franchement, il y a un pas que lUMP a franchi pour faire diversion. Que je trouve certains médias emprunts avec une grande rapidité et une grande sévérité, moi je vous le redis, c'est fini ce temps-là.
CHRISTOPHE BARBIER
Conclusion politique de tout ce climat, il faudra remanier quand même assez vite après les municipales, pour relancer laction gouvernementale ?
BENOIT HAMON
Ah ça, c'est un autre débat, en tout cas le remaniement ne peut pas être la conséquence de ce dossier-là. Si maintenant Nicolas SARKOZY
CHRISTOPHE BARBIER
Non mais de tous petits pour relancer.
BENOIT HAMON
Quand il est mis en cause dans une affaire grave, grave, trafic dinfluence, hein, échange de services dans un dossier de justice, si cétait le cas, ça ne va pas avoir comme conséquence de remanier. Si le président de la République décide de remanier, ce qui est une décision qui lui appartient, c'est pour incarner peut-être ce qui pourrait être un deuxième cycle de son quinquennat. Est-ce que c'est le moment douvrir ce deuxième cycle, ne je le sais pas, la décision ne mapparient pas.
CHRISTOPHE BARBIER
Oh, vous avez un sens politique, quand même, vous voyez bien létat du pays, il va y avoir des élections, c'est logique, non, de remanier.
BENOIT HAMON
Non, c'est logique, ça peut être logique là, ça peut être logique plus tard, il y a toute sorte de scénarii qui existent, moi je nai pas envie de commenter ça.
CHRISTOPHE BARBIER
Avec le Pacte de responsabilité au coeur de laction, est-ce quil faut faire des baisses de charges uniquement sur les bas salaires, pour quil y ait des embauches rapidement ?
BENOIT HAMON
Moi je suis plutôt favorable à ça. Je suis plutôt favorable à ce que lon concentre, sil doit y avoir des allègements de charges, sur les bas salaires, de façon à ce quil y ait un effet emploi immédiat. On la vu avec lINSEE, finalement la courbe a commencé à sinverser, on a eu des créations nettes demploi, fin de lannée 2013, donc cest, on n'est plus dans lhypothèse dun redémarrage de léconomie française, ça devient une réalité, lente, trop lente encore. Il faut laccélérer, donc sil doit y avoir une mesure, c'est sur les bas salaires quelle doit être concentrée, ce qui ne doit pas nous empêcher de regarder de quelle manière les entreprises utilisent les 30 milliards que lon met sur la table. Est-ce quelles investissent, de créer de lemploi ou est-ce quelles distribuent les dividendes ?
CHRISTOPHE BARBIER
Trois opérateurs téléphoniques au lieu de quatre, vous êtes favorable ou vous avez peur que pour les consommateurs, ça veut dire hausse des prix ?
BENOIT HAMON
Si on passe de quatre à trois, il y aura de toute façon notification à lAutorité de la concurrence, qui vérifiera le fonctionnement du marché au regard des intérêts du consommateur. Moi, comme ministre de la Consommation, je suis attaché à deux choses : les tarifs et la performance technologique. Quon ne vous vende pas une performance en termes de gigabits, voire mégabits
CHRISTOPHE BARBIER
Bidons.
BENOIT HAMON
Bidons, et quen clair il y ait information déloyale. Donc, nous serons attentifs, au niveau des investissements, comme au fait que les tarifs naugmentent pas.
CHRISTOPHE BARBIER
Benoît HAMON, merci, bonne journée.
BENOIT HAMON
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 13 mars 2014
Benoît HAMON, bonjour, bienvenu.
BENOIT HAMON
Bonjour
CHRISTOPHE BARBIER
Christiane TAUBIRA a brandi des documents qui disaient le contraire de ce quelle était en train daffirmer, elle savait la durée, la date, une partie du contenu des écoutes. Elle a menti. Doit-elle démissionner ?
BENOIT HAMON
Non, qui demande, dailleurs, sa démission ? Jean-François COPE, pour une affaire qui concerne qui ? Nicolas SARKOZY, mis en cause dans une des sept informations judiciaires qui le concernent. Si je comprends bien, la logique des choses voudrait que, quand Nicolas SARKOZY est mis en cause, la ministre de la Justice doit démissionner.
CHRISTOPHE BARBIER
Le lien n'est pas celui-là, laffaire SARKOZY continue, elle aura ses rebondissements, la ministre de la Justice a menti.
BENOIT HAMON
Il faut remettre les choses à lendroit. Nous avons-là aujourd'hui une stratégie qui est celle de lUMP, qui consiste à faire diversion. Nimporte quel, dailleurs, policier, vous dirait que quand il attrape un voleur à la tire, le premier réflexe que ce voleur à la tire lui dira, c'est : « Le portefeuille qui est dans ma poche, c'est pas moi, c'est quelquun dautre ». Eh bien aujourd'hui, lobjectif de la droite, est de faire porter lattention sur autre chose que le fait majeur qui a été mis en exergue par ces écoutes, légales, décidées par des juges dinstruction, dans le cadre dune affaire, je le rappelle, qui est celle du financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas SARKOZY. Où je rappelle aussi que les plaignants sont monsieur TAKIEDDINE, un proche de monsieur HORTEFEUX, un proche de monsieur COPE, donc lentourage de Nicolas SARKOZY. A cette occasion-là, on apprend quoi ? Quil pourrait y avoir soupçons, sérieux, de trafic dinfluence.
CHRISTOPHE BARBIER
De trafic dinfluence, très bien.
BENOIT HAMON
Oui, mais c'est de cela dont on parle. La question c'est : madame TAUBIRA sait-elle si oui ou non ces perquisitions
CHRISTOPHE BARBIER
Alors, sait-elle ?
BENOIT HAMON
La connaissant, et elle la dit
CHRISTOPHE BARBIER
Non, elle a dit le contraire !
BENOIT HAMON
Attendez, elle a dit hier encore quelle a connaissance de lexistence de ces perquisitions, son cabinet est informé le 26 février, elle lest elle-même le 28 février, le Premier ministre le 4 mars, quant au contenu, pardon de le dire, notamment parce que nous, nous avons fait voter une loi, et des lois, et le 16 juillet, sur la fin des instructions personnelles est individuelles, elle laisse la justice faire son travail.
CHRISTOPHE BARBIER
Oui, mais le document quelle brandit, montre bien que sur la date, la durée et une partie du contenu, elle savait, alors quelle dit le contraire.
BENOIT HAMON
Non.
CHRISTOPHE BARBIER
Le mensonge est constitué, vous pouvez plaider la stratégie politique
BENOIT HAMON
Mais c'est pas vrai Mais non, elle reconnait la maladresse sur le fond, mais elle dit quoi, elle le rappelle, elle a linformation selon laquelle la perquisition les écoutes ont eu lieu, sont déclenchées, elle ne sintéresse pas, parce quelle laisse la justice travailler. C'est là la grande différence.
CHRISTOPHE BARBIER
« Je vous informerai régulièrement », dit le document à la fin, madame HOULETTE, procureur financier, linforme régulièrement
BENOIT HAMON
Monsieur BARBIER, mais la réalité c'est quoi, c'est que
CHRISTOPHE BARBIER
Il y a un suivi politique, et c'est bien normal, par Christiane TAUBIRA, par Jean-Marc AYRAULT
BENOIT HAMON
Mais je vous redis, quelle laisse la justice travailler. Et elle laisse la justice faire son travail, parce que c'est ce qui a changé entre aujourd'hui et hier, et pardon de le dire, je veux redire ce qui se passe. On nous reproche quoi dans cette affaire ? Que des juges aient déclenché, en toute légalité, des écoutes vis-à-vis de Nicolas SARKOZY, et je le rappelle, en application de lois, de principes, que Nicolas SARKOZY a défendus lui-même pour tous les autres Français.
CHRISTOPHE BARBIER
Mais personne ne vous reproche ça ! Ce que lon reproche, c'est davoir dit « on ne sait pas », alors quon sait.
BENOIT HAMON
Sauf quaujourd'hui, le fait principal sur lequel, pardon, jaimerais, moi, quon discute, c'est : quand il y a un soupçon de trafic dinfluence, quand il savère que peut-être monsieur HERZOG, je dis bien « peut-être », aurait été mis au courant, du fait que son client, monsieur SARKOZY, était écouté. Par qui, nous ne le savons pas, mais avec des soupçons qui existent. Le fait que monsieur SARKOZY « passe ses téléphones », avec un nom demprunt
CHRISTOPHE BARBIER
Paul BISMUTH, oui.
BENOIT HAMON
Daccord, mais bon, Nicolas SARKOZY, maintenant, sil faut lappeler Paul BISMUTH, c'est assez curieux, mais nous sommes là dans des affaires, quand même, qui devraient susciter lintérêt des Français et des médias.
CHRISTOPHE BARBIER
Mais cette affaire suscite lintérêt des Français, mais est-ce quun garde des Sceaux doit venir à la télé dire : « Je ne sais pas », alors quil sait ?
BENOIT HAMON
Mais moi, attendez, je vais vous redire, « quand le sage montre la lune, limbécile regarde le doigt ».
CHRISTOPHE BARBIER
Oui, la phrase que tout le monde utilisait hier, VALLINI sur notre plateau, c'est lélément de langage de gauche.
BENOIT HAMON
Non non, l'UMP prend les Français pour des imbéciles. C'est de len.fu.mage.
CHRISTOPHE BARBIER
Sauf que quand on regarde le doigt, on voit le doigt dune menteuse.
BENOIT HAMON
Non, mais attendez, vous êtes, dabord, madame TAUBIRA sest expliquée, elle a dit clairement encore hier, ce quelle avait eu comme information, qui relevait de la loi, je le rappelle, hein, relevait de la loi, cette information, dont elle a bénéficié sur louverture de ces écoutes. Au-delà, de ça, elle ne sest pas intéressée à ce quil y avait dedans, peut-être que vous pouvez trouver, de votre point de vue, que c'est une faute, en tout cas, ça, c'est la vérité, à partir de là, si on pouvait revenir aux trois affaires qui ont concerné la droite la semaine dernière, les écoutes de monsieur BUISSON, laffaire BYGMALION avec monsieur COPE, ce qui concerne Nicolas SARKOZY
CHRISTOPHE BARBIER
Et toutes ces affaires continuent. Est-ce que vous souhaitez que lon sache le contenu des écoutes de SARKOZY, celles qui ont déclenché cette mission, il a du dire quelque chose de grave, ça calmerait le jeu.
BENOIT HAMON
Mais pourquoi le savoir ? C'est à la justice de faire son travail. Quand il y a des fuites, il y a peut-être violation du secret de linstruction. Moi je suis pour que ces enquêtes aillent aussi au bout, parce quon a limpression parfois quaujourd'hui il y a des procédures qui sont étalées dans les médias et qui ne sont plus la propriété des juges et des avocats, donc tout cela, moi, me préoccupe comme démocrate, citoyen qui regarde la justice fonctionner. Cela étant dit, ce que je veux rappeler, c'est quil y a sept informations judiciaires dans lesquelles le nom de Nicolas SARKOZY est cité.
CHRISTOPHE BARBIER
Et elles vont toutes aller au bout.
BENOIT HAMON
Non, mais vous reconnaitrez comme moi, quon a connu, pour un président de la Vème République, bilan judiciaire plus sobre.
CHRISTOPHE BARBIER
Est-ce quhier, Christiane TAUBIRA, en marge du Conseil des ministres, a remis sa démission, a évoqué sa démission, en avez-vous entendu parler, démission qui aurait été refusée ?
BENOIT HAMON
Mais non, mais, évidemment que non. Christiane TAUBIRA ne va pas démissionner et ne veut pas démissionner pour cela. Jai vu Jean-François COPE, pardon, dun mot, mais Jean-François COPE, hier, doctement, demandait, lui, hein, Jean-François COPE, avec un toupet invraisemblable, la démission de Christiane TAUBIRA, dans une affaire qui met en cause Nicolas SARKOZY. Jai eu presque limpression que dans le même souffle, il allait demander la démission de François FILLON dans laffaire qui concernait la surfacturation des meetings de lUMP. Mais c'est un toupet invraisemblable
CHRISTOPHE BARBIER
Je suppose
BENOIT HAMON
que de vouloir faire diversion et dessayer denfumer lopinion ainsi.
CHRISTOPHE BARBIER
Je suppose que vous croyez aussi Manuel VALLS quand il dit quil a appris dans les journaux, tout ça
BENOIT HAMON
Oui.
CHRISTOPHE BARBIER
Alors que toute la police travaille pour renseigner le ministre, quand même.
BENOIT HAMON
Non mais attendez, la police, elle ne travaille pas pour renseigner les ministres, ça cétait avant. La police, elle travaille au service des juges, pour faire la lumière sur la vérité. La police, elle n'est pas là pour faire remonter des informations au ministre, qui ferait ses petites fiches. Ça cétait dun temps où monsieur GUEANT, monsieur HORTEFEUX, qui apparemment nont pas compris que ça a changé, trouvent surprenant que monsieur VALLS procède différemment. C'est fini, le temps où la justice était aux ordres. La preuve, le 16 juillet 2013, nous avons fait voter une loi, que lUMP na pas voté, et de ce point de vue là elle est cohérente, qui mettait fin aux instructions individuelles et qui faisait en sorte de sanctuariser lindépendance de la justice, en même temps
CHRISTOPHE BARBIER
Mais les procureurs informent la ministre, et elle savait tout cela.
BENOIT HAMON
Mais il est logique que, sur un certain nombre daffaires, qui sont des affaires lourdes, au moins linformation de lexistence, le 26 février, nous lavons reconnu, de ces écoutes, qui sont des écoutes qui concernent un avocat, en loccurrence, non pas lavocat de Nicolas SARKOZY, mais lui-même, puisquil est inscrit au Barreau de Paris, soient transmises
CHRISTOPHE BARBIER
Ça a été reconnu après avoir
BENOIT HAMON
De là à manipuler linformation, franchement, il y a un pas que lUMP a franchi pour faire diversion. Que je trouve certains médias emprunts avec une grande rapidité et une grande sévérité, moi je vous le redis, c'est fini ce temps-là.
CHRISTOPHE BARBIER
Conclusion politique de tout ce climat, il faudra remanier quand même assez vite après les municipales, pour relancer laction gouvernementale ?
BENOIT HAMON
Ah ça, c'est un autre débat, en tout cas le remaniement ne peut pas être la conséquence de ce dossier-là. Si maintenant Nicolas SARKOZY
CHRISTOPHE BARBIER
Non mais de tous petits pour relancer.
BENOIT HAMON
Quand il est mis en cause dans une affaire grave, grave, trafic dinfluence, hein, échange de services dans un dossier de justice, si cétait le cas, ça ne va pas avoir comme conséquence de remanier. Si le président de la République décide de remanier, ce qui est une décision qui lui appartient, c'est pour incarner peut-être ce qui pourrait être un deuxième cycle de son quinquennat. Est-ce que c'est le moment douvrir ce deuxième cycle, ne je le sais pas, la décision ne mapparient pas.
CHRISTOPHE BARBIER
Oh, vous avez un sens politique, quand même, vous voyez bien létat du pays, il va y avoir des élections, c'est logique, non, de remanier.
BENOIT HAMON
Non, c'est logique, ça peut être logique là, ça peut être logique plus tard, il y a toute sorte de scénarii qui existent, moi je nai pas envie de commenter ça.
CHRISTOPHE BARBIER
Avec le Pacte de responsabilité au coeur de laction, est-ce quil faut faire des baisses de charges uniquement sur les bas salaires, pour quil y ait des embauches rapidement ?
BENOIT HAMON
Moi je suis plutôt favorable à ça. Je suis plutôt favorable à ce que lon concentre, sil doit y avoir des allègements de charges, sur les bas salaires, de façon à ce quil y ait un effet emploi immédiat. On la vu avec lINSEE, finalement la courbe a commencé à sinverser, on a eu des créations nettes demploi, fin de lannée 2013, donc cest, on n'est plus dans lhypothèse dun redémarrage de léconomie française, ça devient une réalité, lente, trop lente encore. Il faut laccélérer, donc sil doit y avoir une mesure, c'est sur les bas salaires quelle doit être concentrée, ce qui ne doit pas nous empêcher de regarder de quelle manière les entreprises utilisent les 30 milliards que lon met sur la table. Est-ce quelles investissent, de créer de lemploi ou est-ce quelles distribuent les dividendes ?
CHRISTOPHE BARBIER
Trois opérateurs téléphoniques au lieu de quatre, vous êtes favorable ou vous avez peur que pour les consommateurs, ça veut dire hausse des prix ?
BENOIT HAMON
Si on passe de quatre à trois, il y aura de toute façon notification à lAutorité de la concurrence, qui vérifiera le fonctionnement du marché au regard des intérêts du consommateur. Moi, comme ministre de la Consommation, je suis attaché à deux choses : les tarifs et la performance technologique. Quon ne vous vende pas une performance en termes de gigabits, voire mégabits
CHRISTOPHE BARBIER
Bidons.
BENOIT HAMON
Bidons, et quen clair il y ait information déloyale. Donc, nous serons attentifs, au niveau des investissements, comme au fait que les tarifs naugmentent pas.
CHRISTOPHE BARBIER
Benoît HAMON, merci, bonne journée.
BENOIT HAMON
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 13 mars 2014