Texte intégral
Croissance et commerce extérieur sont strictement inséparables.
Le succès de nos entreprises à l'export est un facteur indispensable au retour à l'emploi dans notre pays.
Il nous faut être prêt à capter la part qui nous revient de la demande mondiale (2 à 3% pour la France selon la DGT).
Nous n'avons pas peur de la mondialisation.
S'y inscrire intelligemment, c'est créer des emplois en France.
J'ai d'ailleurs demandé à mes services de réaliser une étude sur ce thème, en lien avec l'ASMEP-ETI.
Pour que nos entreprises soient dans le monde, il faut renforcer le nombre de celles qui exportent.
Nos performances à l'export qui ne sont pas à la hauteur de nos capacités. Elles sont le marqueur de notre trop faible compétitivité.
En effet, c'est à travers le solde des échanges que l'on mesure de la manière la plus visible le recul de notre industrie sur la décennie écoulée.
En 10 ans, la part de marché de la France est passée de 6,2% en 1990 à 3,1% aujourd'hui.
Une certaine érosion est normale en raison de la montée de nouveaux acteurs dans le commerce mondial. En revanche, un tel effondrement alors que d'autres résistent mieux, devait appeler une réponse vigoureuse.
Redresser la compétitivité est une affaire de longue haleine.
Cela suppose une action déterminée, qui passe d'abord par une méthode, celle de l'implication des acteurs.
C'est la négociation entre partenaires sociaux.
Elle a donné trois bons résultats : l'ANI en janvier 2013 (loi en juin 2013) ; l'accord sur la formation professionnelle fin 2013 (loi en février 2014) ; la feuille de route avec indicateurs pertinents pour mettre en oeuvre le pacte de responsabilité annoncé par le Président de la République le 14 janvier, qui donnera lieu à une déclaration soumise au vote du Parlement en avril. Nous n'avons pas perdu de temps.
Le Pacte de Responsabilité permettra de réduire d'ici 2017 de 30 Md les charges pesant sur les entreprises, en poursuivant la dynamique entamée avec la création du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) en 2012.
Avec les Assises de la fiscalité, le travail est également engagé sur la simplification et la prévisibilité des prélèvements obligatoires ainsi que la relation de confiance entre entreprises et administration fiscale.
Auparavant nous avons assuré la stabilité dans nos dispositifs fiscaux en faveur des entreprises.
Nous avons pris des mesures en faveur du financement des entreprises : Bpifrance mais aussi le PEA PME, la bourse des PME, le financement participatif.
Mon rôle est de faciliter le déploiement de nos entreprises à l'international en simplifiant le dispositif d'appui public aux entreprises.
Le rapprochement entre Ubifrance et l'AFII est la traduction du caractère global de la conquête de l'international : être attractif pour gagner des parts de marchés à l'export.
Il fallait aussi rapprocher les Régions, les CCI, Bpifrance. Elles se fédèrent autour de PRIE.
Mais j'ai également souhaité très tôt m'attaquer aux insuffisances plus profondes :
Le constat est connu : nos entreprises ne grandissent pas assez et pas assez vite.
C'est vrai que le nombre de nos entreprises exportatrices augmente. Elles étaient 120 000 entreprises exportatrices de biens en 2013. Nous en avions perdu 15 000 en 10 ans, nous en avons reconquis 4000 en 2 ans.
Mais l'Italie en compte le double, et l'Allemagne trois fois plus !
Par ailleurs, les exportations sont concentrées entre les mains d'un petit nombre de grands acteurs, les 1000 premiers exportateurs assurant plus de 70% des exportations du pays.
Aux Etats-Unis, il est permis de grandir aux jeunes entreprises, elles y sont encouragées.
Sur les 500 plus grandes entreprises de la planète, 3 seulement ont été créées après 1975 en Europe, contre 26 aux États-Unis et 21 dans les pays émergents.
Par ailleurs nos entreprises exportent, elles sont trop souvent dispersées quand elles ne sont pas carrément en concurrence.
Pour pallier la taille insuffisante de nos entreprises et la dispersion de nos forces, j'ai dès mon arrivée au commerce extérieur réorganisé notre offre commerciale afin de la mettre en phase avec la demande mondiale telle qu'elle a évolué.
Mais je compte aller plus loin. Les dispositifs juridiques de groupement d'entreprises qui existent aujourd'hui ne sont pas suffisamment souples et sont peu utilisés par nos entreprises : par exemple, seuls 8 dossiers d'assurance prospection de la COFACE concernant des GIE ont été pris sur les 5 dernières années. J'ai demandé à mes services de me faire des propositions de nouveaux statuts d'union temporaire d'entreprises, plus souples et plus efficaces, de manière à favoriser les stratégies groupées à l'export.
Être compétitifs, c'est enfin concentrer les moyens là où ils offrent la plus grande efficacité.
Des travaux économiques récents montrent que c'est dans l'aide à l'exploration de nouveaux marchés pour les entreprises qui exportent déjà que se trouve le levier le plus efficace du soutien à l'export.
C'est là où vous vous situez, vous ETI.
Près des trois quart d'entre vous exportent et vous représentez le tiers des exportations françaises.
Vous avez une taille suffisamment petite pour être pleinement légitimes à bénéficier de soutiens publics, et vous êtes suffisamment importantes pour que les moyens accordés débouchent sur des courants d'affaires pérennes.
Miser sur les ETI, c'est ainsi renforcer notre présence à l'export dans la durée.
Miser sur les ETI, c'est faire sauter les verrous qui cadenassent leur déploiement international.
Je veux renforcer la compréhension de vos attentes et de votre fonctionnement en favorisant la création avec l'ASMEP-ETI d'un observatoire des ETI agrégeant l'ensemble des données statistiques disponibles vous concernant.
C'est une étape importante pour vous permettre d'exprimer tout votre potentiel et vous placer au centre de l'action publique.
Je veux améliorer les dispositifs qui vous sont destinés.
Cela a commencé avec le programme « 1000 ETI et PME de croissances ».
26, et bientôt 40, chargé d'affaire internationaux Ubifrance ont été déployés au sein des directions régionales de Bpifrance avec pour mission de vous offrir un accompagnement personnalisé sur le long terme.
A fin 2013, 1/3 des entreprises ayant bénéficié de leurs services sont des ETI.
Il s'agit de vous proposer des prestations adaptées au stade d'internationalisation avancé auquel vous avez déjà pu parvenir, et d'aller plus loin que le seul accompagnement sur un salon ou une étude de marché.
Je veux améliorer leur financement
Une ETI sur cinq en France estime être freinée dans son développement par une insuffisance de fonds propres ou un endettement excessif.
C'est pourquoi j'ai également souhaité faire évoluer les financements à l'exportation. Ceux-ci sont longtemps restés massivement tournés vers les grands groupes, ou au contraire réservés aux PME. Nous avons engagés plusieurs actions avec Pierre Moscovici pour que les ETI puissent bénéficier des outils leurs permettant de se battre à armes égales avec leurs concurrents :
La création du prêt export : distribué par Bpifrance, il a bien démarré en 2013. Il va monter en puissance.
La mise en place avant l'été d'un mécanisme de prêteur direct au bénéfice des PME et ETI et notamment de crédit acheteur.
Ce mécanisme offrira des financements de l'export aux PME et ETI sur les marchés qui appellent la mise en place de crédits de petit montant.
L'intervention rapide de l'Etat sur le marché de l'assurance-crédit de court terme (moins de 2 ans), pour pallier les défaillances de marché. Ce nouveau cadre réglementaire permettra à la Coface, agissant pour le compte de l'État, de réassurer des sociétés privées habilitées à pratiquer des opérations d'assurance-crédit à l'export en France, lorsque les conditions de leur intervention sans couverture publique ne seront plus réunies dans un pays où une défaillance de marché aura été rencontrée.
On peut juger que ces mesures ne vont pas assez loin, mais on ne peut nier qu'elles sont cohérentes avec l'action globale pour améliorer la compétitivité de notre économie
source http://www.commerce-exterieur.gouv.fr, le 12 mars 2014
Le succès de nos entreprises à l'export est un facteur indispensable au retour à l'emploi dans notre pays.
Il nous faut être prêt à capter la part qui nous revient de la demande mondiale (2 à 3% pour la France selon la DGT).
Nous n'avons pas peur de la mondialisation.
S'y inscrire intelligemment, c'est créer des emplois en France.
J'ai d'ailleurs demandé à mes services de réaliser une étude sur ce thème, en lien avec l'ASMEP-ETI.
Pour que nos entreprises soient dans le monde, il faut renforcer le nombre de celles qui exportent.
Nos performances à l'export qui ne sont pas à la hauteur de nos capacités. Elles sont le marqueur de notre trop faible compétitivité.
En effet, c'est à travers le solde des échanges que l'on mesure de la manière la plus visible le recul de notre industrie sur la décennie écoulée.
En 10 ans, la part de marché de la France est passée de 6,2% en 1990 à 3,1% aujourd'hui.
Une certaine érosion est normale en raison de la montée de nouveaux acteurs dans le commerce mondial. En revanche, un tel effondrement alors que d'autres résistent mieux, devait appeler une réponse vigoureuse.
Redresser la compétitivité est une affaire de longue haleine.
Cela suppose une action déterminée, qui passe d'abord par une méthode, celle de l'implication des acteurs.
C'est la négociation entre partenaires sociaux.
Elle a donné trois bons résultats : l'ANI en janvier 2013 (loi en juin 2013) ; l'accord sur la formation professionnelle fin 2013 (loi en février 2014) ; la feuille de route avec indicateurs pertinents pour mettre en oeuvre le pacte de responsabilité annoncé par le Président de la République le 14 janvier, qui donnera lieu à une déclaration soumise au vote du Parlement en avril. Nous n'avons pas perdu de temps.
Le Pacte de Responsabilité permettra de réduire d'ici 2017 de 30 Md les charges pesant sur les entreprises, en poursuivant la dynamique entamée avec la création du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) en 2012.
Avec les Assises de la fiscalité, le travail est également engagé sur la simplification et la prévisibilité des prélèvements obligatoires ainsi que la relation de confiance entre entreprises et administration fiscale.
Auparavant nous avons assuré la stabilité dans nos dispositifs fiscaux en faveur des entreprises.
Nous avons pris des mesures en faveur du financement des entreprises : Bpifrance mais aussi le PEA PME, la bourse des PME, le financement participatif.
Mon rôle est de faciliter le déploiement de nos entreprises à l'international en simplifiant le dispositif d'appui public aux entreprises.
Le rapprochement entre Ubifrance et l'AFII est la traduction du caractère global de la conquête de l'international : être attractif pour gagner des parts de marchés à l'export.
Il fallait aussi rapprocher les Régions, les CCI, Bpifrance. Elles se fédèrent autour de PRIE.
Mais j'ai également souhaité très tôt m'attaquer aux insuffisances plus profondes :
Le constat est connu : nos entreprises ne grandissent pas assez et pas assez vite.
C'est vrai que le nombre de nos entreprises exportatrices augmente. Elles étaient 120 000 entreprises exportatrices de biens en 2013. Nous en avions perdu 15 000 en 10 ans, nous en avons reconquis 4000 en 2 ans.
Mais l'Italie en compte le double, et l'Allemagne trois fois plus !
Par ailleurs, les exportations sont concentrées entre les mains d'un petit nombre de grands acteurs, les 1000 premiers exportateurs assurant plus de 70% des exportations du pays.
Aux Etats-Unis, il est permis de grandir aux jeunes entreprises, elles y sont encouragées.
Sur les 500 plus grandes entreprises de la planète, 3 seulement ont été créées après 1975 en Europe, contre 26 aux États-Unis et 21 dans les pays émergents.
Par ailleurs nos entreprises exportent, elles sont trop souvent dispersées quand elles ne sont pas carrément en concurrence.
Pour pallier la taille insuffisante de nos entreprises et la dispersion de nos forces, j'ai dès mon arrivée au commerce extérieur réorganisé notre offre commerciale afin de la mettre en phase avec la demande mondiale telle qu'elle a évolué.
Mais je compte aller plus loin. Les dispositifs juridiques de groupement d'entreprises qui existent aujourd'hui ne sont pas suffisamment souples et sont peu utilisés par nos entreprises : par exemple, seuls 8 dossiers d'assurance prospection de la COFACE concernant des GIE ont été pris sur les 5 dernières années. J'ai demandé à mes services de me faire des propositions de nouveaux statuts d'union temporaire d'entreprises, plus souples et plus efficaces, de manière à favoriser les stratégies groupées à l'export.
Être compétitifs, c'est enfin concentrer les moyens là où ils offrent la plus grande efficacité.
Des travaux économiques récents montrent que c'est dans l'aide à l'exploration de nouveaux marchés pour les entreprises qui exportent déjà que se trouve le levier le plus efficace du soutien à l'export.
C'est là où vous vous situez, vous ETI.
Près des trois quart d'entre vous exportent et vous représentez le tiers des exportations françaises.
Vous avez une taille suffisamment petite pour être pleinement légitimes à bénéficier de soutiens publics, et vous êtes suffisamment importantes pour que les moyens accordés débouchent sur des courants d'affaires pérennes.
Miser sur les ETI, c'est ainsi renforcer notre présence à l'export dans la durée.
Miser sur les ETI, c'est faire sauter les verrous qui cadenassent leur déploiement international.
Je veux renforcer la compréhension de vos attentes et de votre fonctionnement en favorisant la création avec l'ASMEP-ETI d'un observatoire des ETI agrégeant l'ensemble des données statistiques disponibles vous concernant.
C'est une étape importante pour vous permettre d'exprimer tout votre potentiel et vous placer au centre de l'action publique.
Je veux améliorer les dispositifs qui vous sont destinés.
Cela a commencé avec le programme « 1000 ETI et PME de croissances ».
26, et bientôt 40, chargé d'affaire internationaux Ubifrance ont été déployés au sein des directions régionales de Bpifrance avec pour mission de vous offrir un accompagnement personnalisé sur le long terme.
A fin 2013, 1/3 des entreprises ayant bénéficié de leurs services sont des ETI.
Il s'agit de vous proposer des prestations adaptées au stade d'internationalisation avancé auquel vous avez déjà pu parvenir, et d'aller plus loin que le seul accompagnement sur un salon ou une étude de marché.
Je veux améliorer leur financement
Une ETI sur cinq en France estime être freinée dans son développement par une insuffisance de fonds propres ou un endettement excessif.
C'est pourquoi j'ai également souhaité faire évoluer les financements à l'exportation. Ceux-ci sont longtemps restés massivement tournés vers les grands groupes, ou au contraire réservés aux PME. Nous avons engagés plusieurs actions avec Pierre Moscovici pour que les ETI puissent bénéficier des outils leurs permettant de se battre à armes égales avec leurs concurrents :
La création du prêt export : distribué par Bpifrance, il a bien démarré en 2013. Il va monter en puissance.
La mise en place avant l'été d'un mécanisme de prêteur direct au bénéfice des PME et ETI et notamment de crédit acheteur.
Ce mécanisme offrira des financements de l'export aux PME et ETI sur les marchés qui appellent la mise en place de crédits de petit montant.
L'intervention rapide de l'Etat sur le marché de l'assurance-crédit de court terme (moins de 2 ans), pour pallier les défaillances de marché. Ce nouveau cadre réglementaire permettra à la Coface, agissant pour le compte de l'État, de réassurer des sociétés privées habilitées à pratiquer des opérations d'assurance-crédit à l'export en France, lorsque les conditions de leur intervention sans couverture publique ne seront plus réunies dans un pays où une défaillance de marché aura été rencontrée.
On peut juger que ces mesures ne vont pas assez loin, mais on ne peut nier qu'elles sont cohérentes avec l'action globale pour améliorer la compétitivité de notre économie
source http://www.commerce-exterieur.gouv.fr, le 12 mars 2014