Texte intégral
Monsieur le Président,
Madame,
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs, vous qui êtes les acteurs de l'amitié entre la Chine et la France,
C'est un grand honneur d'accueillir à Lyon au nom du président et du gouvernement français, aux côtés de mon ami Gérard Collomb, le président Xi Jinping et son épouse.
Monsieur le Président,
On ne connait vraiment un pays que si l'on peut découvrir à la fois sa capitale et ses régions. Demain vous serez à Paris. Aujourd'hui, à Lyon, que vous avez voulu découvrir, excellent choix pour commencer votre visite d'État en France. À la fois pour les qualités propres de Lyon, rappelées par son maire, et pour la place que cette superbe ville occupe dans les relations franco-chinoises.
Car Lyon et la Chine, c'est d'abord l'histoire d'une rencontre autour de la soie. Ce partenariat pionnier préfigure les coopérations industrielles, technologiques et culturelles qui ont caractérisé nos relations et vont guider celles qui nous attendent.
Cet esprit de coopération a traversé les âges, il explique la forte présence des entreprises de Rhône Alpes en Chine et les investissements chinois dans cette région : 27 entreprises chinoises emploient ici plus de 2.000 salariés.
J'en profite pour le souligner avec force : les investissements chinois sont les très bienvenus en France et nous sommes mobilisés pour les faciliter.
Monsieur le Président,
La soie en Chine, c'est plus que de l'économie : c'est un élément de culture et de civilisation. Les échanges entre la Chine et Lyon marquent la fascination réciproque entre nos cultures. Elle se reflète par exemple chez nos grands écrivains, à commencer par Victor Hugo, dont je sais, Monsieur le Président, que vous êtes un admirateur. Hugo qui voyait dans la Chine l'autre grand pôle, avec l'Europe, de la culture universelle.
Cette proximité culturelle a conduit à l'installation en 1921 à Lyon d'un établissement emblématique de notre amitié : l'Institut franco-chinois, que vous visiterez demain et qui a joué un rôle important dans la formation des élites chinoises. Parmi les jeunes travailleurs étudiants liés à cette histoire, quelques-uns sont devenus célèbres. Je pense notamment au Premier ministre Zhou Enlai.
Je me réjouis que cette tradition d'accueil en France soit aujourd'hui en plein essor. La France est la première communauté étudiante parmi les Européens présents en Chine. De même, 35.000 étudiants chinois poursuivent actuellement leurs études supérieures chez nous, c'est-à-dire notre première communauté étrangère estudiantine. Nous voulons bientôt en accueillir 50.000. Et 3.000.000, puis 5.000.000 de touristes. Pour le seul mois de février 2014, le nombre de visas délivrés par la France à des visiteurs chinois a augmenté par rapport à février 2013 de 48 %.
Sur le plan politique, je n'oublie pas que Lyon est la ville qu'avait choisie Deng Xiaoping pour la première visite d'un dirigeant chinois dans un grand pays occidental, en 1975. Une fois de plus, comme en 1964 avec le général de Gaulle, la France et la Chine étaient pionnières pour préparer ensemble l'avenir.
Monsieur le Président,
Votre présence doit permettre de renouveler le geste fondateur d'il y a 50 ans afin de nous projeter dans l'avenir. À Lyon, la ville aux deux collines, nous sommes particulièrement bien placés pour le faire. Nous y invite un célèbre poème de la dynastie des Tang («Du haut du pavillon des cigognes»), pour «prendre de la hauteur» afin d'«embrasser mille lieues d'un regard» ?
Prendre de la hauteur, pour construire ensemble le monde de demain, que nous espérons multipolaire et équilibré : c'est cet esprit qui guide nos partenariats, aujourd'hui dans l'aéronautique, le nucléaire, l'automobile, demain aussi dans la santé, l'agro-alimentaire, la ville durable. C'est aussi dans cet esprit que nous devons agir ensemble pour faire face aux défis globaux, dont le dérèglement climatique qui menace nos économies et nos sociétés.
Monsieur le Président,
Vous avez fait de la réalisation du «rêve chinois» un de vos objectifs. La France vous propose de suivre côte à côte l'appel d'un grand écrivain lyonnais, Saint Exupéry, qui écrivait : «Fais de ta vie un rêve et d'un rêve une réalité» ! Voilà un beau mot d'ordre pour notre relation dans les 50 ans qui viennent !
C'est à cette réalité et à ce rêve que je pense en levant mon verre en votre honneur, en l'honneur de Madame Peng Liyuan et en l'honneur du peuple chinois.
Vive la Chine !
Vive la France !
Vive l'amitié entre la Chine et la France !Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 mars 2014