Texte intégral
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En Centrafrique, l'origine du conflit et sa nature sont bien sûr différentes mais c'est également un immense défi. L'intervention de la France et des forces africaines et dans quelques jours de l'Europe aura sans doute permis d'éviter le pire, un bain de sang général entre populations rendues hostiles par pillages et exactions et une véritable déflagration à l'échelle régionale. Les populations civiles demeurent, comme toujours, les premières victimes.
Là encore, il nous faut répondre à l'urgence, protéger et parfois, lorsqu'il n'y a pas d'autres solutions, séparer des communautés qui se livrent une guerre fratricide. Mais il nous faut aussi et dans le même temps, redonner aux autorités les moyens de la réconciliation nationale. Cela passe par la fin de l'impunité, cela passe par la mise ou la remise sur pied de l'État, par la réhabilitation des services de bases, par le rétablissement des circuits financiers, par la relance de l'économie, notamment rurale. L'approche doit être multidimensionnelle pour permettre de traiter toutes les composantes de la crise et, malheureusement, à la fois. Ce sera également le cas dans le cadre de la création d'une opération de maintien de la paix absolument indispensable et qui, si on veut qu'elle démarre au mois de septembre doit être décidée dans les semaines à venir.
Ces défis dépassent bien sûr le seul mandat des humanitaires mais en revanche, il est de notre responsabilité d'envisager de la manière la plus large, en nous coordonnant étroitement, les moyens d'enchaîner les différentes séquences avec pour objectif de donner la parole aux Centrafricains et d'appuyer leurs efforts pour se doter d'institutions légitimes et démocratiques.
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Mesdames et Messieurs les élus, je vous propose aujourd'hui de vous associer aux efforts de la France en République centrafricaine, en faveur de projets de reconstruction de quartiers, de villages permettant de faciliter le retour et la réintégration des populations déplacées ou réfugiées. (...).
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er avril 2014