Déclaration de M. Jean-Pierre Chevènement, ancien président du Mouvement des citoyens, sur les déclarations de Jacques Chirac lors de l'émission télévisée du 14 juillet et sur sa contestation de l'indépendance de la justice, Paris le 14 juillet 2001.

Le Président de la République prétend vouloir relever l'autorité de l'Etat. Il oublie que c'est lui le chef de l'Etat.
Jacques Chirac a esquivé les questions qui pouvaient l'embarrasser, sans jamais proposer au pays une ambition et un projet qui puissent le rassembler. Il s'est borné à exploiter les peurs qui traversent le pays.
En relevant que la France se situait désormais en queue de peloton des pays européens pour la richesse par habitant, il a feint d'oublier que c'est là le résultat d'une stagnation économique que la politique mettant en uvre le traite de Maastricht explique entièrement. Mais qui a fait approuver en 1992 et appliquer en 1995 le traité de Maastricht sinon Jacques Chirac ?
De même, le Président de la République s'indigne des positions contradictoires des magistrats du Parquet et de ce que l'application de la loi ne soit plus la même pour tous sur toute l'étendue du territoire. Mais qui a mis en place la Commission Truche qui a conclu à l'indépendance du Parquet sinon Jacques Chirac ?
Le Président de la République prétend refuser l'affaissement de l'Etat.
Mais il s'en est surtout pris à l'Etat en proposant de lui enlever les derniers pouvoirs qu'il n'a pas déjà abandonnés.
Le Président de la République aujourd'hui nous a surtout fait entendre la voix du déclin.
(Source http://www.mdc-France.org, le 27 juillet 2001)