Texte intégral
JEAN LEYMARIE
Bonjour Michel SAPIN.
MICHEL SAPIN
Bonjour.
JEAN LEYMARIE
Votre plan d'économie est donc toujours contesté, allez-vous le revoir ?
MICHEL SAPIN
Il faut d'abord revenir aux fondamentaux, aux principes. Pourquoi est-ce que nous proposons, pourquoi est-ce que le président de la République, le Premier ministre, le gouvernement proposent ce plan, ce programme pour les 3 ans qui viennent ? D'abord, parce que la croissance revient - mais qu'elle est trop petite - et donc il faut axer nous sortons - c'est la première fois dans l'histoire que la France a connu - de 5 ans de stagnation totale, 5 ans de stagnation : ça veut dire des dégâts terribles dans le tissu industriel et commercial, ça veut dire un dégât social - ça s'appelle le chômage et ça veut dire un dégât dans nos finances publiques, ça veut dire des déficits qui n'ont pas cessé de croître au cours de ces années 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, nous en sortons à peine, il faut accélérer, il faut aller plus vite et il faut s'appuyer sur les entreprises pour que le tissu économique se reconstruire et les emplois
JEAN LEYMARIE
Et donc, ça on le sait, c'est votre choix ça.
MICHEL SAPIN
Et les emplois se créent. Parce qu'on en revient toujours au fondement même du mal français d'aujourd'hui, trop de chômeurs, trop de jeunes chômeurs, on l'a stabilisé - mais ça ne suffit pas de stabiliser il faut que ça diminue, c'est ça l'objectif fondamental de ce plan.
JEAN LEYMARIE
Monsieur le ministre, êtes-vous sûr que c'est la bonne méthode, que ce plan va être efficace ? Je vous pose la question parce que beaucoup d'experts ont des doutes, le Haut conseil des finances publiques par exemple qui dit que la baisse des dépenses, baisse massive, pourrait peser sur la croissance et donc sur l'emploi, ce serait contreproductif ?
MICHEL SAPIN
Il dit d'ailleurs que si on ne le faisait pas ce serait encore pire, donc il faut aller jusqu'au bout de la lecture de ce genre de document. Ce que je retiens, c'est que notre volonté d'accélérer la croissance : 1 % cette année, 1,7 % l'année prochaine, plus de 2 % ensuite, elle est partagée par tout le monde et ce Haut conseil - qui est composé d'un certain nombre d'experts - a considéré comme réalistes, comme atteignables, les objectifs que nous nous étions fixés. Maintenant il faut réussir, il ne suffit pas de l'écrire sur le papier. Après il faut mettre en oeuvre Et nous avons décidé, c'est le deuxième principe - deuxième principe - de ne pas financer des mesures nouvelles par des augmentations d'impôts, jusqu'à présent année après année, depuis plusieurs années, depuis 5 ans, depuis 6 ans, à chaque fois qu'il y avait une mesure nouvelle, c'était financé par une augmentation d'impôts
JEAN LEYMARIE
En attendant les hausses d'impôts on va quand même les voir cette année, hein ?
MICHEL SAPIN
Je vous parle de 2015...
JEAN LEYMARIE
12 milliards pour les ménages, hein ?
MICHEL SAPIN
De 2016 et de 2017, pour ces 3 années c'est ça dont nous parlons, le plan qui est proposé c'est 2015, 2016, 2017 pour ces 3 années il n'y aura aucune augmentation pour financer. Et comme il faut financer, on finance comment ? En faisant des économies, des économies dans les dépenses publiques et les dépenses publiques ce sont les collectivités locales, c'est d'une manière générale le système de la Sécurité Sociale et c'est évidemment l'Etat, c'est d'ailleurs l'Etat qui fera les plus grosses économies.
JEAN LEYMARIE
Je reviens à ma première question ! Michel SAPIN, les députés, beaucoup de députés de la majorité, attendent un geste, allez-vous revenir sur le gel des pensions de retraite ?
MICHEL SAPIN
J'ai voulu revenir des principes, parce que c'est ces principes qui fondent la cohérence - la force de la proposition gouvernementale et ces principes sont partagés par les députés socialistes et les députés de la majorité ; ensuite, nous sommes dans un dialogue nécessaire, un dialogue c'est la démocratie, ce n'est pas un gouvernement d'un côté et un parlement de l'autre, c'est le gouvernement qui s'appuie sur le parlement, le parlement qui soutient un gouvernement et, au fond, c'est indissociable les deux. Donc, vous voyez ce dia
JEAN LEYMARIE
Et vous ne me répondez toujours pas !
MICHEL SAPIN
Mais je réponds ! Je réponds. Et donc ce dialogue il est ouvert, oui il y a évidemment à l'intérieur de ces 50 milliards d'économies des choses qui peuvent bouger, je comprends parfaitement qu'on soit particulièrement sensible aux petits, à ceux qui ont des petits revenus, parce qu'on est petit retraité, parce qu'on est un petit fonctionnaire, parce qu'on est un petit contribuable et qu'on trouve quand même anormal de payer des impôts alors que les revenus n'ont pas augmenté d'une année sur l'autre - c'est à ceux-là que les députés socialistes ou d'autres encore sont particulièrement attentifs - nous aussi au gouvernement nous y sommes attentifs, et sur tous ces sujets oui bien sûr les choses peuvent évoluer, vont évoluer et elles le seront dans le dialogue avec ceux avec lesquels nous comptons comme ils comptent aussi sur nous pour faire réussir la France.
JEAN LEYMARIEQu'est-ce que c'est qu'une petite retraite ?