Texte intégral
Monsieur le Député,
Concernant la protection des minorités, je pense que nous serons absolument d'accord. Rien ne justifie, rien ne peut expliquer, rien ne peut excuser que des minorités, quelles qu'elles soient, soient massacrées comme elles le sont. C'est un point d'accord total entre nous.
Que nous puissions faire des démarches à l'égard des pays voisins, nous le faisons et là aussi, je vous en donne acte.
Mais il ne faut pas tout mélanger : à partir de cette demande parfaitement justifiée, que nous appuyons, vous laissez entendre que la politique menée dans ce pays par la France, comme par d'autres, serait contestable ; et en particulier, vous dites que c'était une erreur de menacer la Syrie d'une intervention, au moment où des armes chimiques étaient brandies. Je ne partage pas votre sentiment. Si à ce moment-là autour de la France, la Grande-Bretagne qui n'a pas pu le faire pour les raisons que l'on sait, et les États-Unis d'Amérique étaient intervenus, sur la base de ce que l'on appelé les lignes rouges, non seulement l'attitude du gouvernement de Bachar-Al-Assad aurait dû être différente, mais la crédibilité des interventions occidentales, y compris par rapport à la Russie, aurait été différente. Et je pense qu'à cette époque, une erreur a été commise.
Monsieur le Député, je veux conclure, on a tendance en France, comme dans d'autres pays parce qu'il y a la crise ukrainienne et d'autres crises, à oublier ce qui se passe en Syrie, ce qui est absolument dramatique. Jour après jour, des dizaines de personnes sont tuées. Il va y avoir la parodie d'élection de monsieur Bachar-Al-Assad. Un homme qui est responsable de la mort de 150.000 personnes ne peut pas être l'avenir de son peuple.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mai 2014