Texte intégral
Monsieur le Président, Monsieur le Sénateur, jai le plaisir de pouvoir vous donner une première lecture, évidemment sommaire parce que je nai que le texte en anglais, de la déclaration qui vient dêtre portée à ma connaissance, à 15H04, venant de Cologne où la réunion des ministres des Affaires étrangères du G8 vient de se conclure. Les 8 ministres des Affaires étrangères se sont mis daccord sur les principes suivants : la fin immédiate et vérifiable de la violence et de la répression au Kosovo, le retrait du Kosovo des forces militaires, paramilitaires et de police, le déploiement au Kosovo dune présence internationale, civile et de sécurité efficace, endossée et adoptée par les Nations Unies, capable de garantir la réalisation des objectifs communs, létablissement dune administration intérimaire au Kosovo à décider par le Conseil de sécurité, le retour libre et en sécurité des réfugiés et des personnes déplacées au Kosovo, et un processus politique vers létablissement dun cadre politique intérimaire daccords pour une autonomie substantielle du Kosovo.
Les directeurs politiques des pays membres du G8 élaboreront un plan de travail sur les étapes suivantes vers la réalisation dune solution politique au Kosovo. Pour mettre en oeuvre ces principes, les ministres du G8 ont donné comme instruction à leurs directeurs politiques de préparer les éléments dune résolution et dun projet de résolution du Conseil de sécurité. Le groupe des 8 ministres a travaillé en fonction des principes et des conditions que nous avons depuis le départ estimés nécessaires. Cest un pas en avant, me semble-t-il, significatif, qui a été fait dans le travail diplomatique qui na été possible quaprès lengagement de la force.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 20 mai 1999)
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, Charles Josselin est lui-même aujourdhui en déplacement en Macédoine et cest la raison pour laquelle je réponds à sa place. Nous avons travaillé côte à côte, comme dailleurs les humanitaires et les militaires français ont travaillé aussi au coude à coude sur le terrain.
Le gouvernement a décidé, sous lautorité du Premier ministre qui sest rendu lui-même en Albanie et en Macédoine à la fin de la semaine dernière, la mise en oeuvre dun plan humanitaire français pour les pays de la région qui représente 225 millions de francs dengagements auxquels sajoutent des aides budgétaires qui ont été par ailleurs mises en oeuvre par Dominique Strauss-Kahn, et des aides à la reconstruction à titre bilatéral, comme dans le cadre de lUnion, pour un total de près dun milliard de francs. Leffort de solidarité des Français, comme vous lavez souligné, a de son côté été remarquable. Plus de 10 000 tonnes daides ont été recueillies auprès de nos concitoyens à partir du numéro vert, et 2 500 tonnes sont déjà en train dêtre déchargées à Durrës, en Albanie. Elles seront distribuées sur place par les organisations non gouvernementales, en direction des familles qui accueillent de très nombreux réfugiés. Sagissant des modalités dacheminement et de distribution de laide en Albanie - puisque cest principalement en Albanie que se posent ces problèmes de sécurité autour des convois -, une cellule de coordination autour dun représentant du Premier ministre albanais, Monsieur Kaftriot Iflami, a été mise en place à Tirana. Monsieur Kaftriot Iflami accomplit un travail remarquable. Cest par ailleurs un ami de notre pays. Une concertation entre les différents acteurs de laide française est organisée par nos partenaires de la cellule durgence du ministère des Affaires étrangères qui a montré, une fois de plus, son efficacité.
Sur les difficultés dacheminement que vous rapportez, je voudrais donner deux précisions. Dune part, laide humanitaire gouvernementale française et les colis familiaux collectés auprès des Français sont acheminés par avion, en régime durgence, et depuis le mois de mai par bateau. Le risque dinterception le long des convois est limité. Le transport par camion nest pas, à notre connaissance, soumis à des difficultés supérieures à celui que lon a pu connaître lors dautres crises. Je rappelle que si les pays de lAlliance ont décidé de déployer une force dappui humanitaire en Albanie, cest parce quexistait un certain nombre de faiblesses des structures publiques dans les provinces de ce pays. Je souhaite donc appeler lattention de ceux qui organisent généreusement des convois sur le caractère indispensable des formalités nécessaires au moment du départ. Et pour répondre complètement à votre question sur les meilleures conditions dacheminement, je crois que le soutien au renforcement des structures administratives et hospitalières albanaises, le respect dun effort de coordination par le Haut Commissariat et par les ONG restent les meilleures garanties de lefficacité et de laide apportée. Il faut rendre encore une fois hommage à lensemble des Français, au personnel des services publics et des ONG qui se sont engagés, ainsi quà lextraordinaire volonté des autorités et du peuple albanais qui ont accueilli volontairement et fraternellement 400 000 Kosovars sur leur territoire.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 20 mai 1999)