Texte intégral
Monsieur l'ambasadeur,
Mon général,
Officiers, sous-officiers, soldats, aviateurs et marins des Éléments Français au Sénégal,
Je suis très heureux de vous rencontrer.
A chacun de mes déplacements, je suis frappé par l'énergie et la détermination qui animent nos soldats sur les théâtres d'opérations. Dans un contexte complexe, et malgré un éventail de missions très large, j'ai plaisir à constater aujourd'hui que les Éléments Français du Sénégal ne font pas exception.
Je viens d'abord avec un message de grande satisfaction.
Je sais que les Éléments Français au Sénégal ont été l'une des clés de la réussite de Serval. L'engagement de la France au Mali a en effet permis de valider l'aptitude des EFS à constituer le socle du commandement opératif d'une opération régionale. Depuis le déclenchement de Serval, j'ai effectué de nombreux déplacements dans cet état-major opératif qui est hébergé, à Bamako, au camp Damien Boiteux. A chaque fois, j'ai pu mesurer toute la difficulté de cette mission exigeante, qui est à la mesure de la réussite obtenue.
Mais il n'est pas besoin d'aller jusqu'à Bamako pour mesurer combien les Éléments Français au Sénégal font un travail remarquable. Ici à Dakar, vous êtes un élément historique et déterminant dans notre relation bilatérale avec le Sénégal.
J'étais ce midi avec le Président Macky Sall. Il m'a redit tout l'attachement qui est le sien, celui de son pays, à votre présence ici. Il a d'ailleurs souligné et il n'est pas le seul le rôle déterminant qu'ont joué les EFS dans la gestion du dossier de l'eau à Dakar, il y a maintenant six mois.
La réussite des Éléments Français du Sénégal se lit aussi dans l'engagement de notre pays hôte au sein d'opérations extérieures. Le Sénégal est en effet le premier contributeur africain aux opérations de maintien de la paix, et l'action que vous menez à son profit n'y est pas étrangère.
Parmi les nombreuses collaborations qui se sont nouées entre vous et l'État sénégalais, vous me permettrez de relever la conduite d'opérations de recherche et de sauvetage en mer, qui me donne l'occasion de saluer, et pas seulement en ma qualité de ministre, la présence d'un détachement permanent d'aéronautique navale.
Mais je viens aussi avec un message de confiance, pour inscrire dans la continuité et la durée l'action qui a été engagée à travers vous.
Vous le savez, le Livre blanc de 2013 a fait de l'Afrique une zone d'intérêt prioritaire pour la France. Il a donné une importance particulière à la bande sahélienne, de la Mauritanie à la corne somalienne. Il a également souligné l'enjeu crucial de la façade atlantique du continent.
Pour le dire en un mot, la France regarde l'Afrique comme un continent d'avenir. C'est pourquoi elle attache la plus grande importance à la préservation de ses intérêts stratégiques sur ce continent.
Dans ce contexte, la place des Éléments Français au Sénégal au sein de notre dispositif de forces pré-positionnées en Afrique est appelée à être pérennisée.
Vous le savez, notre dispositif est en cours de réorganisation c'est d'ailleurs l'objet de mes fréquentes visites sur le continent africain. L'objectif en a été fixé par le Président de la République ici même, à Dakar, le 12 octobre 2012 : c'est celui de la flexibilité de notre engagement, privilégiant la réactivité à une présence statique. Cela conduit à marquer un effort particulier sur la bande sahélo-saharienne, conformément à nos priorités.
Les Éléments Français au Sénégal sont au cur de ce nouveau dispositif. Héritiers des Forces françaises du Cap-Vert, ils sont depuis août 2011 organisés en « pôle opérationnel de coopération à vocation régionale », ou POC, auprès de la CEDEAO. Ils s'insèrent ainsi dans un dispositif français de forces de présence en Afrique, qui comprendra à terme deux bases opérationnelles avancées, Abidjan et Djibouti, et deux POC, Dakar et Libreville. Cette structure, plus compacte, traduit pour ce POC de Dakar une vision nouvelle et tournée vers l'avenir du rôle de la France en Afrique, développée autour de quatre axes : l'accompagnement des forces locales, l'aide à la construction d'une capacité africaine de maintien de la paix, la veille opérationnelle, et l'aptitude à soutenir la montée en puissance rapide d'une opération.
Le pôle opérationnel de coopération du Sénégal est la première structure française mise en place au sein de ce nouveau dispositif. Le retour d'expérience des deux premières années de fonctionnement, de 2011 à 2013, souligne la pertinence du concept que nous avons retenu. C'est pourquoi le modèle des EFS inspirera dès cet été notre dispositif au Gabon, avec l'installation à Libreville d'un second POC tourné vers la CEEAC. Dans ce contexte, je crois utile de préciser que les EFS ne diminueront pas en volume, ils sont un modèle de stabilité d'efficacité. Ses effectifs seront même légèrement augmentés en nombre de personnels, pour s'adapter à un catalogue de formation toujours plus riche et plus pertinent.
Le sens général de cette évolution a été détaillé lors du sommet de l'Élysée, en décembre dernier. Il renvoie, d'une part, à la volonté des Africains de s'approprier leur sécurité, et d'autre part, à notre disponibilité à les accompagner dans cette démarche. Pour cette raison, la mission des Éléments Français au Sénégal est aussi de contribuer à un défi de long terme, celui du renforcement des capacités africaines, qui est désormais la ligne directrice de notre action en Afrique.
Dans cette mission, comme l'indique leur lien très fort avec la CEDEAO, les EFS sont prioritairement tournés vers l'Afrique de l'Ouest. Dans ces pays, votre expertise en matière de coopération opérationnelle permet d'améliorer concrètement les compétences militaires, nationales comme régionales. Mais elle contribue également à une meilleure connaissance mutuelle des membres de la CEDEAO, ce qui profite à tous.
Le renforcement des capacités des États de cette région est un enjeu majeur pour la France. La CEDEAO est notre premier partenaire sur le plan de la sécurité en Afrique, mais bien des défis restent à surmonter. Les opérations conduites au Mali l'ont démontré. Nos partenaires africains doivent encore se doter d'une chaîne de commandement crédible et des aptitudes nécessaires à la planification.
L'existence du POC nous a permis d'affirmer avec nos partenaires africains une relation de confiance précieuse, source d'une dynamique dont nous devons nous féliciter. Nous avons pu en vérifier l'efficacité en 2013, au Mali, lors de la planification et de la montée en puissance de la MISMA, puis de la MINUSMA.
Au-delà de ce volet de coopération, cette évolution du dispositif français en Afrique répond à un deuxième enjeu, qui fait des Éléments Français au Sénégal un point d'appui opérationnel pour la prévention et les interventions de la France.
D'abord, vous contribuez directement à la protection de nos 20 000 ressortissants nationaux résidant au Sénégal. Vous allez assurer, dès l'été 2014 et sous l'autorité du général Duhau, une veille opérationnelle sur la zone de responsabilité permanente recouvrant les pays de la CEDEAO plus la Mauritanie.
Surtout, votre localisation est un précieux atout pour l'appui aux interventions extérieures de la France : les capacités portuaires et aéroportuaires de Dakar, ainsi que la position charnière du Sénégal à l'entrée du golfe de Guinée et à l'ouest de l'arc de crise sahélien permettent le stationnement et l'accueil de capacités militaires qui sont indispensables à la réduction des délais d'intervention dans la zone. Le déclenchement de l'opération SERVAL, en 2013, l'a rappelé avec force. Chacun se rappelle que près de quinze jours après le déclenchement de l'opération, le BPC Tonnerre accostait à Dakar avec à son bord l'intégralité d'un groupement tactique interarmes.
Bravo à tous. Les Éléments Français au Sénégal ont montré ces derniers mois en particulier un dévouement et un professionnalisme que je veux saluer. J'ai toute confiance en vous pour relever les défis qui vous attendent.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 26 mai 2014
Mon général,
Officiers, sous-officiers, soldats, aviateurs et marins des Éléments Français au Sénégal,
Je suis très heureux de vous rencontrer.
A chacun de mes déplacements, je suis frappé par l'énergie et la détermination qui animent nos soldats sur les théâtres d'opérations. Dans un contexte complexe, et malgré un éventail de missions très large, j'ai plaisir à constater aujourd'hui que les Éléments Français du Sénégal ne font pas exception.
Je viens d'abord avec un message de grande satisfaction.
Je sais que les Éléments Français au Sénégal ont été l'une des clés de la réussite de Serval. L'engagement de la France au Mali a en effet permis de valider l'aptitude des EFS à constituer le socle du commandement opératif d'une opération régionale. Depuis le déclenchement de Serval, j'ai effectué de nombreux déplacements dans cet état-major opératif qui est hébergé, à Bamako, au camp Damien Boiteux. A chaque fois, j'ai pu mesurer toute la difficulté de cette mission exigeante, qui est à la mesure de la réussite obtenue.
Mais il n'est pas besoin d'aller jusqu'à Bamako pour mesurer combien les Éléments Français au Sénégal font un travail remarquable. Ici à Dakar, vous êtes un élément historique et déterminant dans notre relation bilatérale avec le Sénégal.
J'étais ce midi avec le Président Macky Sall. Il m'a redit tout l'attachement qui est le sien, celui de son pays, à votre présence ici. Il a d'ailleurs souligné et il n'est pas le seul le rôle déterminant qu'ont joué les EFS dans la gestion du dossier de l'eau à Dakar, il y a maintenant six mois.
La réussite des Éléments Français du Sénégal se lit aussi dans l'engagement de notre pays hôte au sein d'opérations extérieures. Le Sénégal est en effet le premier contributeur africain aux opérations de maintien de la paix, et l'action que vous menez à son profit n'y est pas étrangère.
Parmi les nombreuses collaborations qui se sont nouées entre vous et l'État sénégalais, vous me permettrez de relever la conduite d'opérations de recherche et de sauvetage en mer, qui me donne l'occasion de saluer, et pas seulement en ma qualité de ministre, la présence d'un détachement permanent d'aéronautique navale.
Mais je viens aussi avec un message de confiance, pour inscrire dans la continuité et la durée l'action qui a été engagée à travers vous.
Vous le savez, le Livre blanc de 2013 a fait de l'Afrique une zone d'intérêt prioritaire pour la France. Il a donné une importance particulière à la bande sahélienne, de la Mauritanie à la corne somalienne. Il a également souligné l'enjeu crucial de la façade atlantique du continent.
Pour le dire en un mot, la France regarde l'Afrique comme un continent d'avenir. C'est pourquoi elle attache la plus grande importance à la préservation de ses intérêts stratégiques sur ce continent.
Dans ce contexte, la place des Éléments Français au Sénégal au sein de notre dispositif de forces pré-positionnées en Afrique est appelée à être pérennisée.
Vous le savez, notre dispositif est en cours de réorganisation c'est d'ailleurs l'objet de mes fréquentes visites sur le continent africain. L'objectif en a été fixé par le Président de la République ici même, à Dakar, le 12 octobre 2012 : c'est celui de la flexibilité de notre engagement, privilégiant la réactivité à une présence statique. Cela conduit à marquer un effort particulier sur la bande sahélo-saharienne, conformément à nos priorités.
Les Éléments Français au Sénégal sont au cur de ce nouveau dispositif. Héritiers des Forces françaises du Cap-Vert, ils sont depuis août 2011 organisés en « pôle opérationnel de coopération à vocation régionale », ou POC, auprès de la CEDEAO. Ils s'insèrent ainsi dans un dispositif français de forces de présence en Afrique, qui comprendra à terme deux bases opérationnelles avancées, Abidjan et Djibouti, et deux POC, Dakar et Libreville. Cette structure, plus compacte, traduit pour ce POC de Dakar une vision nouvelle et tournée vers l'avenir du rôle de la France en Afrique, développée autour de quatre axes : l'accompagnement des forces locales, l'aide à la construction d'une capacité africaine de maintien de la paix, la veille opérationnelle, et l'aptitude à soutenir la montée en puissance rapide d'une opération.
Le pôle opérationnel de coopération du Sénégal est la première structure française mise en place au sein de ce nouveau dispositif. Le retour d'expérience des deux premières années de fonctionnement, de 2011 à 2013, souligne la pertinence du concept que nous avons retenu. C'est pourquoi le modèle des EFS inspirera dès cet été notre dispositif au Gabon, avec l'installation à Libreville d'un second POC tourné vers la CEEAC. Dans ce contexte, je crois utile de préciser que les EFS ne diminueront pas en volume, ils sont un modèle de stabilité d'efficacité. Ses effectifs seront même légèrement augmentés en nombre de personnels, pour s'adapter à un catalogue de formation toujours plus riche et plus pertinent.
Le sens général de cette évolution a été détaillé lors du sommet de l'Élysée, en décembre dernier. Il renvoie, d'une part, à la volonté des Africains de s'approprier leur sécurité, et d'autre part, à notre disponibilité à les accompagner dans cette démarche. Pour cette raison, la mission des Éléments Français au Sénégal est aussi de contribuer à un défi de long terme, celui du renforcement des capacités africaines, qui est désormais la ligne directrice de notre action en Afrique.
Dans cette mission, comme l'indique leur lien très fort avec la CEDEAO, les EFS sont prioritairement tournés vers l'Afrique de l'Ouest. Dans ces pays, votre expertise en matière de coopération opérationnelle permet d'améliorer concrètement les compétences militaires, nationales comme régionales. Mais elle contribue également à une meilleure connaissance mutuelle des membres de la CEDEAO, ce qui profite à tous.
Le renforcement des capacités des États de cette région est un enjeu majeur pour la France. La CEDEAO est notre premier partenaire sur le plan de la sécurité en Afrique, mais bien des défis restent à surmonter. Les opérations conduites au Mali l'ont démontré. Nos partenaires africains doivent encore se doter d'une chaîne de commandement crédible et des aptitudes nécessaires à la planification.
L'existence du POC nous a permis d'affirmer avec nos partenaires africains une relation de confiance précieuse, source d'une dynamique dont nous devons nous féliciter. Nous avons pu en vérifier l'efficacité en 2013, au Mali, lors de la planification et de la montée en puissance de la MISMA, puis de la MINUSMA.
Au-delà de ce volet de coopération, cette évolution du dispositif français en Afrique répond à un deuxième enjeu, qui fait des Éléments Français au Sénégal un point d'appui opérationnel pour la prévention et les interventions de la France.
D'abord, vous contribuez directement à la protection de nos 20 000 ressortissants nationaux résidant au Sénégal. Vous allez assurer, dès l'été 2014 et sous l'autorité du général Duhau, une veille opérationnelle sur la zone de responsabilité permanente recouvrant les pays de la CEDEAO plus la Mauritanie.
Surtout, votre localisation est un précieux atout pour l'appui aux interventions extérieures de la France : les capacités portuaires et aéroportuaires de Dakar, ainsi que la position charnière du Sénégal à l'entrée du golfe de Guinée et à l'ouest de l'arc de crise sahélien permettent le stationnement et l'accueil de capacités militaires qui sont indispensables à la réduction des délais d'intervention dans la zone. Le déclenchement de l'opération SERVAL, en 2013, l'a rappelé avec force. Chacun se rappelle que près de quinze jours après le déclenchement de l'opération, le BPC Tonnerre accostait à Dakar avec à son bord l'intégralité d'un groupement tactique interarmes.
Bravo à tous. Les Éléments Français au Sénégal ont montré ces derniers mois en particulier un dévouement et un professionnalisme que je veux saluer. J'ai toute confiance en vous pour relever les défis qui vous attendent.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 26 mai 2014