Déclaration de M. Kader Arif, secrétaire d'État aux anciens combattants et à la mémoire, en hommage aux combattants américains du Débarquement de Normandie, à Sainte-Marie-du-Mont le 5 juin 2014.

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Circonstance : Commémorations du 70e anniversaire du débarquement de Normandie-cérémonie américaine, à Utah Beach-Sainte-Marie-du-Mont (Manche), le 5 juin 2014

Texte intégral

Monsieur le secrétaire d'État à la Défense,
Madame la préfète,
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames et messieurs représentant les autorités civiles et militaires,
Messieurs les vétérans,
Quel honneur, quel plaisir d'être ce soir parmi vous ! Ici, me disait-on il y a quelques jours, les Américains sont chez eux. Cette terre est votre maison, parce qu'elle est celle où vous avez versé votre sang, où vous avez perdu vos compagnons d'armes, où vous avez perdu vos frères, qui sont aussi les nôtres.
Nous avons assisté tout à l'heure à cette grande parade aérienne, à ces parachutages qui rappellent la dimension aérienne essentielle dans la réussite du débarquement du 6 juin 1944. Et devant les plus hautes autorités militaires américaines, que je tiens à saluer et à remercier de leur présence, je tiens à dire à nouveau toute l'admiration et le respect de la France pour l'excellence militaire américaine, celle d'hier comme celle d'aujourd'hui.
Vous étiez plus de 70 000 soldats américains à débarquer le 6 juin, dont 23 000 ici même à Utah. Et vous comptiez dans vos rangs, avant la fin de la journée, plus de 6.000 tués, blessés ou disparus. Nous vous disons aujourd'hui notre respect, pour avoir réussi cet immense défi militaire qui était de briser le mur de l'Atlantique. Nous vous disons aussi notre émotion, à la mémoire de tous ceux qui furent sacrifiés pour notre liberté et pour celle du monde.
Dans les cratères d'obus ont poussé les germes de la paix. Sur une terre dévastée, sur la douleur des familles déchirées, sont nés enfin l'espoir, la réconciliation, la paix.
Nous sommes tous réunis ici, Américains, Français, Néerlandais, Allemands, pour célébrer cette paix et l'amitié si forte qui lie désormais nos pays.
Demain un hommage international sera rendu. Le Président de la République française s'exprimera devant les Nations du monde entier. Mais la force de cette mémoire, belle, vivante, multiple, c'est qu'elle se décline en milliers d'histoires, des histoires faites de retrouvailles, de souvenirs, de douleurs souvent mais surtout de fierté et d'amitié.
Et s'il est un nom que je veux rappeler ici, parce qu'il symbolise si bien la force de l'amitié franco-américaine, c'est celui de Raymond Defer, né en France en 1923, émigré aux Etats-Unis dans les années 30, et parachuté la nuit du 5 au 6 juin 1944 ici, à Sainte-Marie-du-Mont. Grâce à une formidable chaîne de solidarité qui s'est mise en place, il est aujourd'hui parmi nous. Merci à vous, monsieur Raymond Defer.
Merci aux vétérans que je décorerai dans quelques instants, d'avoir donné leur courage au nom du combat pour la liberté. Merci à ceux qui relaient cette mémoire à l'image d'Helen Patton qui porte le souvenir des faits héroïques de son grand-père, le général Patton, celui que les hommes de la 3e armée, débarqués en Normandie en juillet 1944, appelaient « the old man » en signe de respect. Cette mémoire traverse les générations, renforçant toujours notre amitié.
Merci à vous tous.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 16 juin 2014