Texte intégral
Le Président de la République et le Premier Ministre ont souhaité lancer une large mobilisation pour lemploi dans tous les territoires autour du pacte de responsabilité et de solidarité.
Je sais que vous êtes convaincu de limportance de cette mobilisation. Notre enjeu, aujourdhui, est de transformer notre conviction en une dynamique de terrain, au service des entreprises et des salariés.
Ce nest pas le gouvernement qui crée de lemploi privé, ce sont les entreprises.
Le rôle du gouvernement est de créer le cadre qui encourage et accompagne les créations demplois .
Il peut compter dans ce domaine sur lappui des collectivités locales. Le Grand Lyon et la Région ont mené des politiques exemplaires de soutien à lactivité économique et donc à la création demploi.
Les entrepreneurs doivent avoir confiance en notre détermination à les aider pour mener à bien leurs projets, et à assumer des prises de risques parfois nécessaires.
La puissance publique est là pour les épauler, pour anticiper lemploi et les compétences de demain, pour développer une politique de formation professionnelle adaptée ou pour permettre le recours à lactivité partielle en cas de difficulté.
Mesdames et Messieurs, le pacte de responsabilité et de solidarité, cest un nouveau partenariat réciproque gagnant-gagnant pour faire avancer notre pays.
Le Pacte cest dabord un changement profond
Le Pacte de responsabilité et de solidarité va changer concrètement la donne pour les entreprises et les salariés. Son impact est massif et sans précédent
Par la baisse du coût du travail
20 milliards de réduction du coût du travail lié à la montée en charge du CICE
4,5 Milliards de réduction des cotisations patronales pour les bas salaires, afin de relancer lembauche ; à partir de 2015
4,5 Milliards de réduction de cotisations familiales patronales sur les salaires allant jusquà près de 4 000 par mois, pour encourager les entreprises à innover et exporter, à la fois en embauchant des salariés qualifiés et en investissant ; à partir de 2016
1 Milliard de baisse des cotisations famille pour les travailleurs indépendants au Ier Janvier 2016
Par la baisse de la fiscalité
11 Milliards de baisses dimpôts pour les entreprises, qui correspondent à une diminution de limpôt sur les sociétés à 28% dici 2020, et à la suppression de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S)
Progressivement supprimée dici 3 ans
Par le soutien au pouvoir dachat des salariés les plus modestes :
Les salariés qui touchent moins de 1 500 nets par mois auront une augmentation de pouvoir dachat grâce à une baisse de leurs cotisations sociales dés le 1er Janvier 2015
Cette augmentation sélèvera à 500 par an pour un salarié au Smic.
Le Pacte cest aussi des engagements forts pour les entreprises et pour les salariés.
Le gouvernement a levé les freins à lembauche et à linvestissement.
Ces efforts vont permettre aux entreprises de restaurer leurs marges dinvestissement, de compétitivité-prix, dembauches. Cela a des impacts très concrets et dans les déplacements que jai déjà effectués, jai constaté que cela permet ici lachat dune nouvelle machine, là une embauche ou encore un recours accru à lapprentissage.
Et le pacte de responsabilité et de solidarité va bien au-delà de la baisse du coût du travail pour les entreprises. Avec laugmentation des salaires les plus bas, il nest pas à sens unique Plus dun salarié sur trois verront leur salaire augmenter grâce à la baisse des cotisations salariales. Dès cet automne, 3,7 millions de ménages, ceux qui gagnent moins de 1 250 euros nets par mois, verront leur impôt allégé. Parmi eux, 1,9 million seront exonérés dimpôt sur le revenu.
Le pacte de responsabilité et de solidarité amplifie et élargit leffort entamé avec le CICE quil complète.
Cest ce qui fait toute sa crédibilité et tout son équilibre.
La réussite du Pacte dépend de vous
Le pacte de responsabilité et de solidarité remet les services de lEtat et ladministration au cur de lengagement de tous pour lemploi.
Trop souvent perçus comme des ralentisseurs de linnovation, du risque, de lembauche, les services de lEtat sont, au contraire, aux côtés des acteurs économiques et sociaux quils animent et dont ils doivent fluidifier les échanges.
Il faudra parfois bousculer quelques méthodes, devenues routines, pour se mettre au service des acteurs et les aider à sapproprier les dispositifs et les moyens mis à disposition.
Il faudra continuellement adapter nos outils à leurs besoins, tout en ménageant le temps dappropriation et dévaluation nécessaire, ce qui est déjà la méthode de nos services.
Il faudra démultiplier les réunions comme celles daujourdhui au plus près du terrain, y réunir les forces économiques et sociales : entreprises, unions syndicales, experts-comptables, centres de formation des apprentis, équipes de Pôle emploi, missions locales, BPI, pour porter le message, créer le mouvement, et assurer les conditions de linnovation et de lembauche en fédérant les énergies.
Ce nest pas une tâche aisée.
Mais la restauration de la confiance est la condition du retour de la croissance. LEurope a également compris que des gestes forts étaient nécessaires : je salue, à cet égard, les mesures de la BCE en faveur de linvestissement et de la croissance. Enfin nous sommes entendus !
Les entreprises doivent aussi être à ce rendez-vous de la relance, non seulement parce quelles y ont intérêt, mais aussi parce que lEtat fait pour elles un effort important.
Le temps nest donc plus aux déclarations dintention, ni même aux conditions posées, il est à la concrétisation des actes, il est dans la réalisation, la prolongation et lapprofondissement des engagements qui ont été pris entre partenaires sociaux et inscrits dans le relevé de conclusions du 5 mars dernier.
Cest le rôle de lEtat de rappeler, avec douceur comme avec fermeté, chacun à ses engagements. Car personne ne comprendrait quils ne soient pas tenus. Ici les mots de « responsabilité » et « solidarité » prennent tout leur sens. Ce ne sont pas des engagements à la légère. On le voit dans les négociations de branche qui ont été engagées et qui progressent. Jy veillerai, en particulier dans le domaine de lapprentissage et de la formation professionnelle.
Le Pacte nest pas un chèque en blanc. Les marges dégagées doivent bien évidemment servir à lemploi et à linvestissement.
Le pacte de responsabilité et de solidarité porte une idée juste : le retour de la croissance nest pas quune affaire de données macro-économiques. Il se joue dans chaque situation individuelle, chaque décision dinvestir, chaque concrétisation dune volonté dembaucher, dans chaque territoire.
Nous ne sommes pas démunis ou condamnés à attendre un quelconque mouvement de léconomie internationale. Le mouvement est inverse : cest ce que nous faisons ici qui doit porter au niveau européen et international.
Nous avons là une belle articulation entre politique économique et politique de lemploi. A nous den faire le succès.
Je vous remercie.
Source http://travail-emploi.gouv.fr, le 17 juin 2014