Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
La question que vous soulevez, la situation actuelle de l'Irak, est probablement l'une des plus graves que nous ayons connue depuis la deuxième guerre mondiale. En effet, ce qui se passe est sans précédent. Un groupe terroriste, à la cruauté illimitée, est sur le point de prendre le contrôle d'un État, d'un grand État et d'un État riche.
Bien évidemment, je me suis immédiatement entretenu de cette situation avec les ministres des affaires étrangères irakien, saoudien, américain et avec le président du gouvernement régional du Kurdistan Massoud Barzani.
La position de la France est la suivante :
Tout d'abord, nous condamnons de la façon la plus ferme, comme cela a été fait au conseil de sécurité des Nations unies, ce qui se passe en Irak. Par ailleurs, il faut prendre des dispositions humanitaires.
Ensuite, il faut plaider et agir pour qu'un gouvernement d'union nationale soit constitué en Irak : parmi les causes lointaines et plus récentes, figurent des comportements sectaires, qui ont facilité une certaine collusion entre les terroristes, qui sont rentrés facilement dans les villes, et le reste de la population.
Enfin, il faut prendre des dispositions - elles sont prévues dans une loi qui vous sera soumise - pour briser les tendances, les tentations d'un certain nombre de ressortissants français d'aller faire le «djihad» là-bas.
Il n'y a aucune demi-mesure possible. Ce qui est en cause, c'est non seulement l'unité de l'Irak mais l'ensemble de la stabilité du Moyen-Orient - Syrie, Irak et les pays voisins - et donc la sécurité de l'Europe et même la sécurité du monde.
Il n'est donc pas question que puisse se constituer là-bas un «djihadistan» terroriste.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 juin 2014