Texte intégral
M. le président. La parole est à M. Jean-Marc Ayrault.
M. Jean-Marc Ayrault. Avant de poser ma question à M. le Premier ministre, je voudrais dire à M. Bayrou que, pour ce qui est de la politique politicienne, il est vraiment le roi, ce n'est pas comme ça qu'il repondra à l'angoisse de la jeunesse étudiante. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste. ? Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre.)
Monsieur le Premier ministre, les Français n'ont pas le moral,...
M. Henri de Richemont. Vous non plus !
M. Jean-Marc Ayrault. ... et vous le reconnaissez vous-même, mais il y a de quoi !
Vous aviez dit que l'emploi était votre priorité,...
M. Charles Ehrmann. Et Mitterrand avait dit : un million de chômeurs en moins !
M. Jean-Marc Ayrault. ... mais vous n'en parlez plus du tout.
Vous avez effectué, tout le monde l'a vu, un virage à 180 degrés. L'équilibre des compte l'emporte sur tout le reste, quelles que soient vos suppliques à la Banque de France pour qu'elle fasse baisser les taux.
Les faits sont là, avec la nouvelle chute de la production industrielle, la baisse brutale de la consommation des ménages, la perspective de plans sociaux dans l'aérospatiale, les arsenaux, le bâtiment, les travaux publics et bien d'autres secteurs.
Vous vous êtes lancé dans une réduction à marche forcée des déficits, à coup de prélèvements de plus en plus injustes. (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre.)
Vous êtes en train de démoraliser les Français et de conduire la France tout droit à la récession. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
La question est claire, monsieur le Premier ministre. Qu'allez-vous faire pour redresser la confiance...
M. Lucien Degauchy. Qu'avez-vous fait, vous ?
M. Jean-Marc Ayrault. ... et relancer la croissance pour l'emploi ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Jean de Lipkowski. Ça vous va bien !
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Alain Juppé, Premier ministre. Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, les choses sont claires : on voit bien les deux politiques.
M. Jean-Pierre Balligand. Oh oui !
M. le Premier ministre. L'une est le laxisme budgétaire, qui vient d'être revendiqué par l'orateur socialiste. (Huées et applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre. ? Protestations sur les bancs du groupe socialiste.) C'est très exactement la continuation de la politique qui a été menée de 1988 à 1993, avec les résultats que l'on sait ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre. ? Protestations sur les bancs du groupe socialiste.) Nous avons choisi de rompre avec cette politique. (« Oui ! » et sourires sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Henri Emmanuelli. Sarkozy !
M. le Premier ministre. Nous allons réduire les déficits parce que c'est une priorité nationale. Il y va à la fois de l'indépendance de la France et du bien-être des Français,...
Mme Martine David. Parlons-en, de leur bien-être !
M. le Premier ministre. ... et nous ne céderons pas sur ce point. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre.)
Mme Martine David. Ah bon !...
M. le Premier ministre. J'ajoute, comme je l'ai dit depuis le début, que le combat contre les déficits et le combat contre le chômage sont un seul et même combat.
M. Henri Emmanuelli. Sarko !
M. le Premier ministre. Notre priorité absolue, c'est l'emploi !
M. Louis Mexandeau. Ça se voit !
M. le Premier ministre. Et, pour obtenir le rétablissement de la situation de l'emploi, il faut remettre l'économie française en situation de bonne santé financière. C'est ce que nous faisons aujourd'hui.
Mme Martine David. Vous êtes bien parti !
M. le Premier ministre. Les premiers résultats de cette politique sont en train d'apparaître puisque, depuis octobre 1995, les taux d'intérêt à court terme sur les marchés à trois mois ont baissé de 180 points de base.
M. Henri Emmanuelli. Nous sommes sauvés !
M. Didier Mathus. 15 000 chômeurs de plus !
M. le Premier ministre. Nous sommes aujourd'hui à moins d'un point de différentiel par rapport à l'Allemagne. La bataille est en train d'être gagnée (Rires sur les bancs du groupe socialiste) et je suis sûr que le pessimisme que vous entretenez dans l'opinion pour des raisons tout à fait évidentes est en train de se retourner. (« C'est sûr ! » sur les bancs du groupe socialiste.) Pour ma part, j'ai confiance, et je sais que ma majorité a confiance ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre. ? Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le président. Nous en venons aux questions du groupe du Rassemblement pour la République.
Source http://www.assemblee-nationale.fr, le 18 juillet 2014
M. Jean-Marc Ayrault. Avant de poser ma question à M. le Premier ministre, je voudrais dire à M. Bayrou que, pour ce qui est de la politique politicienne, il est vraiment le roi, ce n'est pas comme ça qu'il repondra à l'angoisse de la jeunesse étudiante. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste. ? Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre.)
Monsieur le Premier ministre, les Français n'ont pas le moral,...
M. Henri de Richemont. Vous non plus !
M. Jean-Marc Ayrault. ... et vous le reconnaissez vous-même, mais il y a de quoi !
Vous aviez dit que l'emploi était votre priorité,...
M. Charles Ehrmann. Et Mitterrand avait dit : un million de chômeurs en moins !
M. Jean-Marc Ayrault. ... mais vous n'en parlez plus du tout.
Vous avez effectué, tout le monde l'a vu, un virage à 180 degrés. L'équilibre des compte l'emporte sur tout le reste, quelles que soient vos suppliques à la Banque de France pour qu'elle fasse baisser les taux.
Les faits sont là, avec la nouvelle chute de la production industrielle, la baisse brutale de la consommation des ménages, la perspective de plans sociaux dans l'aérospatiale, les arsenaux, le bâtiment, les travaux publics et bien d'autres secteurs.
Vous vous êtes lancé dans une réduction à marche forcée des déficits, à coup de prélèvements de plus en plus injustes. (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre.)
Vous êtes en train de démoraliser les Français et de conduire la France tout droit à la récession. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
La question est claire, monsieur le Premier ministre. Qu'allez-vous faire pour redresser la confiance...
M. Lucien Degauchy. Qu'avez-vous fait, vous ?
M. Jean-Marc Ayrault. ... et relancer la croissance pour l'emploi ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Jean de Lipkowski. Ça vous va bien !
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Alain Juppé, Premier ministre. Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, les choses sont claires : on voit bien les deux politiques.
M. Jean-Pierre Balligand. Oh oui !
M. le Premier ministre. L'une est le laxisme budgétaire, qui vient d'être revendiqué par l'orateur socialiste. (Huées et applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre. ? Protestations sur les bancs du groupe socialiste.) C'est très exactement la continuation de la politique qui a été menée de 1988 à 1993, avec les résultats que l'on sait ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre. ? Protestations sur les bancs du groupe socialiste.) Nous avons choisi de rompre avec cette politique. (« Oui ! » et sourires sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Henri Emmanuelli. Sarkozy !
M. le Premier ministre. Nous allons réduire les déficits parce que c'est une priorité nationale. Il y va à la fois de l'indépendance de la France et du bien-être des Français,...
Mme Martine David. Parlons-en, de leur bien-être !
M. le Premier ministre. ... et nous ne céderons pas sur ce point. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre.)
Mme Martine David. Ah bon !...
M. le Premier ministre. J'ajoute, comme je l'ai dit depuis le début, que le combat contre les déficits et le combat contre le chômage sont un seul et même combat.
M. Henri Emmanuelli. Sarko !
M. le Premier ministre. Notre priorité absolue, c'est l'emploi !
M. Louis Mexandeau. Ça se voit !
M. le Premier ministre. Et, pour obtenir le rétablissement de la situation de l'emploi, il faut remettre l'économie française en situation de bonne santé financière. C'est ce que nous faisons aujourd'hui.
Mme Martine David. Vous êtes bien parti !
M. le Premier ministre. Les premiers résultats de cette politique sont en train d'apparaître puisque, depuis octobre 1995, les taux d'intérêt à court terme sur les marchés à trois mois ont baissé de 180 points de base.
M. Henri Emmanuelli. Nous sommes sauvés !
M. Didier Mathus. 15 000 chômeurs de plus !
M. le Premier ministre. Nous sommes aujourd'hui à moins d'un point de différentiel par rapport à l'Allemagne. La bataille est en train d'être gagnée (Rires sur les bancs du groupe socialiste) et je suis sûr que le pessimisme que vous entretenez dans l'opinion pour des raisons tout à fait évidentes est en train de se retourner. (« C'est sûr ! » sur les bancs du groupe socialiste.) Pour ma part, j'ai confiance, et je sais que ma majorité a confiance ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française et du Centre. ? Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le président. Nous en venons aux questions du groupe du Rassemblement pour la République.
Source http://www.assemblee-nationale.fr, le 18 juillet 2014