Texte intégral
- Israël - Territoires palestiniens -
Je viens de Côte d'Ivoire où je me trouvais avec le président de la République. Je suis en Égypte parce que c'est un pays ami qui joue, dans les difficultés du Proche et Moyen-Orient, un rôle extrêmement important pour essayer de trouver des solutions.
Je viens de rencontrer le président Mahmoud Abbas. Cet après-midi, je rencontrerai un certain nombre de responsables dont mon collègue le ministre des affaires étrangères égyptien. Demain je verrai le président égyptien, M. Sissi. Ensuite je me rendrai à Amman puis, dans la soirée, je verrai, à Tel-Aviv, le Premier ministre israélien, M. Netanyahou.
Cette visite a un but : tout faire pour essayer de casser la spirale de la violence et arriver le plus rapidement possible au cessez-le-feu.
Vous avez vu les développements de ces derniers jours, de ces dernières heures, le nombre des victimes malheureusement s'accroît. La France est une puissance de paix. C'est le premier objectif de notre diplomatie, la paix et la sécurité. La France peut être un pont entre les uns et autres parce que nous avons à la fois de bonnes relations avec les Palestiniens, les Israéliens, avec l'ensemble des pays de la région. Nous avons un rôle majeur en Europe, nous sommes l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et ce rôle de pont, nous voulons l'assumer pour essayer - c'est très difficile - d'aller rapidement vers un cessez-le-feu.
Voilà l'objet de ma mission. J'aurai bien évidemment pendant toute cette mission, des contacts avec d'autres collègues d'autres pays qui ne sont pas ici représentés pour les tenir au courant.
Mardi, nous aurons d'ailleurs une réunion de l'ensemble des collègues européens notamment sur cette question d'Israël et de la Palestine.
Q - Vous venez de voir le président palestinien Mahmoud Abbas. Que pouvez-vous lui apporter comme engagement français pour appuyer ses démarches ?
R - Le président de l'Autorité palestinienne sait que la France, depuis de nombreuses années, défend la thèse des deux États et que nous voulons absolument à la fois la sécurité d'Israël et que les Palestiniens puissent disposer d'un État. Il sait que nous sommes l'un de ses amis, moi notamment.
Nous avons donc procédé à l'analyse de la situation et réfléchi aux moyens d'arriver à un cessez-le-feu. Mahmoud Abbas se rend en Turquie et ensuite dans d'autres pays. Il m'a demandé de joindre à la fois les Turcs et les Qatariens avec lesquels nous avons de bonnes relations parce qu'eux-mêmes peuvent sans doute exercer une influence particulière sur le Hamas.
Nous avons également parlé de la nécessité absolue d'aller vite vers un cessez-le-feu qui est la priorité.
Q - Quels sont les leviers que l'Union européenne peut exercer sur les Palestiniens et les Israéliens ?
R - D'abord, il y a le cessez-le-feu, le souhait de la trêve et, ensuite, les négociations pour la paix. L'Europe est présente depuis très longtemps dans la région, vous savez qu'elle apporte un soutien, y compris un soutien matériel et financier important. Nous allons discuter d'une idée, proposée en particulier par la France, dont nous allons discuter. Si elle est acceptée de part et d'autre mardi prochain, c'est le possible envoi de superviseurs européens au passage de la frontière entre Gaza et l'Égypte.
Vous savez qu'il y avait eu la mission EUBAM en 2005. Elle avait été interrompue en 2007. Son redéploiement permettrait à la fois à l'Autorité palestinienne d'exercer ce contrôle et, en même temps, à l'Europe d'assurer une supervision pour que nous soyons certains que tout cela se passe de manière très objective. Cela suppose bien évidemment d'abord, un cessez-le-feu, ensuite l'acceptation par nos amis égyptiens. Mais en ce qui concerne l'Autorité palestinienne, le président Mahmoud Abbas m'a dit qu'il était entièrement d'accord avec cette idée.
Q - Qu'est-ce qui explique, selon vous, l'échec de l'initiative égyptienne ?
R - Le fait que le Hamas l'a refusé. Je pense que c'était une bonne proposition qui est encore sur la table. D'ailleurs, elle a été endossée par la Ligue arabe ; la France l'a expressément soutenue ; Israël l'avait acceptée mais le Hamas l'a refusée. Et il faut maintenant que cette proposition de cessez-le-feu soit reprise, parce que, tous les jours, toutes les nuits, il y a des victimes supplémentaires, et ceci on ne peut pas l'accepter durablement.
Q - La France dénonce l'incursion israélienne cette nuit ?
R - L'opération qui été lancée est un nouvel élément, très inquiétant, de la crise. Toute victime est une victime de trop. Bien évidemment, ce sont des sujets dont j'ai commencé à m'entretenir avec le président palestinien et dont je traiterai aussi avec mes autres interlocuteurs, y compris bien sûr israéliens.
Q - Est-ce que la France ne va pas pousser à une initiative égyptienne qui inclut peut-être plus les demandes du Hamas, puisque le Hamas dit avoir été plutôt exclu de ces négociations ?
R - Une proposition a été faite et j'en parlerai bien sûr aux Égyptiens. Nous, nous l'avons totalement soutenue. Maintenant, il peut y avoir des influences, j'espère, qui permettront au Hamas d'accepter ce cessez-le-feu qu'il avait refusé. C'est dans cet esprit que le président de l'Autorité palestinienne se rend en Turquie et au Qatar. Et je vais dans quelques minutes m'entretenir au téléphone avec les autorités de ces deux pays pour leur dire que toute pression qui pourra être exercée vers un cessez-le-feu sera une pression utile.
(...).
- Ukraine - Vol Malaysia Airlines -
(...)
Q - Sur un tout autre sujet, Monsieur le Ministre, a-t-on des précisions sur la présence de Français dans le vol Malaysia Airlines ?
R - Je viens de m'entretenir avec la cellule de crise que j'ai mise en route au Quai d'Orsay. Il faut toujours être très prudent dans ces matières parce qu'il s'agit de vies humaines et, avant que tout ait été vérifié, des renseignements qui m'ont été donnés - il faut parler au conditionnel -, il y a une ultime vérification à faire sur un passager. Vous comprenez que c'est très compliqué car il faut que la Malaysia Airlines vérifie, que nous-mêmes nous vérifiions que les informations que l'on nous donne sont exactes, etc. Voilà, au moment où je m'exprime, où nous en sommes.
De toutes les manières, il faut avoir à l'esprit que cette catastrophe est très vraisemblablement un attentat, absolument épouvantable.
Je veux d'abord m'incliner devant la douleur des familles. Il y a beaucoup de nationalités représentées, en particulier de très nombreux Néerlandais. Je vais d'ailleurs appeler, dans un instant, mon collègue néerlandais.
Il faut maintenant que, très vite, les circonstances de cette catastrophe soient élucidées. Nous avons fait une démarche en ce sens, avec d'autres pays, aux Nations unies. La France, à travers son « Bureau enquête accident» est tout à fait prête à y collaborer. Ce drame fait encore davantage ressortir la nécessité du cessez-le-feu en Ukraine.
Mais il faut que les causes de cette catastrophe majeure soient élucidées au plus vite.
Nous disposons de beaucoup d'éléments, mais je pense qu'il faut les vérifier très précisément avant de pouvoir parler.
Q - Est-ce que cela change la donne ?
R - De toutes les manières, cela milite très fortement, encore plus fortement, pour le cessez-le-feu que nous réclamons.
Une conférence par vidéo entre les uns et les autres a pu avoir lieu, ce que nous demandions avec les Allemands depuis déjà pas mal de temps.
Et puis, il va falloir déterminer quelle est l'origine exacte de cet attentat, et évidemment en tirer toutes les conséquences.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 juillet 2014
Je viens de Côte d'Ivoire où je me trouvais avec le président de la République. Je suis en Égypte parce que c'est un pays ami qui joue, dans les difficultés du Proche et Moyen-Orient, un rôle extrêmement important pour essayer de trouver des solutions.
Je viens de rencontrer le président Mahmoud Abbas. Cet après-midi, je rencontrerai un certain nombre de responsables dont mon collègue le ministre des affaires étrangères égyptien. Demain je verrai le président égyptien, M. Sissi. Ensuite je me rendrai à Amman puis, dans la soirée, je verrai, à Tel-Aviv, le Premier ministre israélien, M. Netanyahou.
Cette visite a un but : tout faire pour essayer de casser la spirale de la violence et arriver le plus rapidement possible au cessez-le-feu.
Vous avez vu les développements de ces derniers jours, de ces dernières heures, le nombre des victimes malheureusement s'accroît. La France est une puissance de paix. C'est le premier objectif de notre diplomatie, la paix et la sécurité. La France peut être un pont entre les uns et autres parce que nous avons à la fois de bonnes relations avec les Palestiniens, les Israéliens, avec l'ensemble des pays de la région. Nous avons un rôle majeur en Europe, nous sommes l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et ce rôle de pont, nous voulons l'assumer pour essayer - c'est très difficile - d'aller rapidement vers un cessez-le-feu.
Voilà l'objet de ma mission. J'aurai bien évidemment pendant toute cette mission, des contacts avec d'autres collègues d'autres pays qui ne sont pas ici représentés pour les tenir au courant.
Mardi, nous aurons d'ailleurs une réunion de l'ensemble des collègues européens notamment sur cette question d'Israël et de la Palestine.
Q - Vous venez de voir le président palestinien Mahmoud Abbas. Que pouvez-vous lui apporter comme engagement français pour appuyer ses démarches ?
R - Le président de l'Autorité palestinienne sait que la France, depuis de nombreuses années, défend la thèse des deux États et que nous voulons absolument à la fois la sécurité d'Israël et que les Palestiniens puissent disposer d'un État. Il sait que nous sommes l'un de ses amis, moi notamment.
Nous avons donc procédé à l'analyse de la situation et réfléchi aux moyens d'arriver à un cessez-le-feu. Mahmoud Abbas se rend en Turquie et ensuite dans d'autres pays. Il m'a demandé de joindre à la fois les Turcs et les Qatariens avec lesquels nous avons de bonnes relations parce qu'eux-mêmes peuvent sans doute exercer une influence particulière sur le Hamas.
Nous avons également parlé de la nécessité absolue d'aller vite vers un cessez-le-feu qui est la priorité.
Q - Quels sont les leviers que l'Union européenne peut exercer sur les Palestiniens et les Israéliens ?
R - D'abord, il y a le cessez-le-feu, le souhait de la trêve et, ensuite, les négociations pour la paix. L'Europe est présente depuis très longtemps dans la région, vous savez qu'elle apporte un soutien, y compris un soutien matériel et financier important. Nous allons discuter d'une idée, proposée en particulier par la France, dont nous allons discuter. Si elle est acceptée de part et d'autre mardi prochain, c'est le possible envoi de superviseurs européens au passage de la frontière entre Gaza et l'Égypte.
Vous savez qu'il y avait eu la mission EUBAM en 2005. Elle avait été interrompue en 2007. Son redéploiement permettrait à la fois à l'Autorité palestinienne d'exercer ce contrôle et, en même temps, à l'Europe d'assurer une supervision pour que nous soyons certains que tout cela se passe de manière très objective. Cela suppose bien évidemment d'abord, un cessez-le-feu, ensuite l'acceptation par nos amis égyptiens. Mais en ce qui concerne l'Autorité palestinienne, le président Mahmoud Abbas m'a dit qu'il était entièrement d'accord avec cette idée.
Q - Qu'est-ce qui explique, selon vous, l'échec de l'initiative égyptienne ?
R - Le fait que le Hamas l'a refusé. Je pense que c'était une bonne proposition qui est encore sur la table. D'ailleurs, elle a été endossée par la Ligue arabe ; la France l'a expressément soutenue ; Israël l'avait acceptée mais le Hamas l'a refusée. Et il faut maintenant que cette proposition de cessez-le-feu soit reprise, parce que, tous les jours, toutes les nuits, il y a des victimes supplémentaires, et ceci on ne peut pas l'accepter durablement.
Q - La France dénonce l'incursion israélienne cette nuit ?
R - L'opération qui été lancée est un nouvel élément, très inquiétant, de la crise. Toute victime est une victime de trop. Bien évidemment, ce sont des sujets dont j'ai commencé à m'entretenir avec le président palestinien et dont je traiterai aussi avec mes autres interlocuteurs, y compris bien sûr israéliens.
Q - Est-ce que la France ne va pas pousser à une initiative égyptienne qui inclut peut-être plus les demandes du Hamas, puisque le Hamas dit avoir été plutôt exclu de ces négociations ?
R - Une proposition a été faite et j'en parlerai bien sûr aux Égyptiens. Nous, nous l'avons totalement soutenue. Maintenant, il peut y avoir des influences, j'espère, qui permettront au Hamas d'accepter ce cessez-le-feu qu'il avait refusé. C'est dans cet esprit que le président de l'Autorité palestinienne se rend en Turquie et au Qatar. Et je vais dans quelques minutes m'entretenir au téléphone avec les autorités de ces deux pays pour leur dire que toute pression qui pourra être exercée vers un cessez-le-feu sera une pression utile.
(...).
- Ukraine - Vol Malaysia Airlines -
(...)
Q - Sur un tout autre sujet, Monsieur le Ministre, a-t-on des précisions sur la présence de Français dans le vol Malaysia Airlines ?
R - Je viens de m'entretenir avec la cellule de crise que j'ai mise en route au Quai d'Orsay. Il faut toujours être très prudent dans ces matières parce qu'il s'agit de vies humaines et, avant que tout ait été vérifié, des renseignements qui m'ont été donnés - il faut parler au conditionnel -, il y a une ultime vérification à faire sur un passager. Vous comprenez que c'est très compliqué car il faut que la Malaysia Airlines vérifie, que nous-mêmes nous vérifiions que les informations que l'on nous donne sont exactes, etc. Voilà, au moment où je m'exprime, où nous en sommes.
De toutes les manières, il faut avoir à l'esprit que cette catastrophe est très vraisemblablement un attentat, absolument épouvantable.
Je veux d'abord m'incliner devant la douleur des familles. Il y a beaucoup de nationalités représentées, en particulier de très nombreux Néerlandais. Je vais d'ailleurs appeler, dans un instant, mon collègue néerlandais.
Il faut maintenant que, très vite, les circonstances de cette catastrophe soient élucidées. Nous avons fait une démarche en ce sens, avec d'autres pays, aux Nations unies. La France, à travers son « Bureau enquête accident» est tout à fait prête à y collaborer. Ce drame fait encore davantage ressortir la nécessité du cessez-le-feu en Ukraine.
Mais il faut que les causes de cette catastrophe majeure soient élucidées au plus vite.
Nous disposons de beaucoup d'éléments, mais je pense qu'il faut les vérifier très précisément avant de pouvoir parler.
Q - Est-ce que cela change la donne ?
R - De toutes les manières, cela milite très fortement, encore plus fortement, pour le cessez-le-feu que nous réclamons.
Une conférence par vidéo entre les uns et les autres a pu avoir lieu, ce que nous demandions avec les Allemands depuis déjà pas mal de temps.
Et puis, il va falloir déterminer quelle est l'origine exacte de cet attentat, et évidemment en tirer toutes les conséquences.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 juillet 2014