Texte intégral
(...)
- Israël - Territoires palestiniens -
Q - Il y a en ce moment des négociations au Caire avec notamment John Kerry, le secrétaire d'État américain, ainsi que Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies. Selon vos informations, Laurent Fabius, un cessez-le-feu peut-il sortir de ces négociations dans les jours qui viennent ?
R - J'étais là-bas il y a encore deux jours et j'ai discuté avec toutes ces personnalités. On a montré les images, il y a maintenant plus de 600 morts du côté palestinien, dont plus de 100 enfants. Il y a des morts du côté israélien. L'exigence absolue, c'est le cessez-le-feu immédiat.
Q - Pour vous, l'intervention d'Israël est-elle légitime, proportionnée ou disproportionnée ?
R - Le seul camp, là-bas, au Proche-Orient, c'est celui de la paix.
Il n'est pas acceptable qu'un pays soit menacé par des roquettes et que des roquettes tombent sur lui. En revanche, il faut que la riposte soit proportionnée.
Q - Elle ne l'est pas aujourd'hui ?
R - Quand on parle de 600 morts, c'est évidemment quelque chose qu'on ne peut pas accepter. Donc, il faut absolument que les massacres et les attaques cessent immédiatement.
Q - Il y a demain, à Paris, une manifestation pro-palestinienne qui est autorisée. Est-ce que c'était une erreur d'interdire les manifestations du week-end dernier, qui ont dégénéré ?
R - La règle, c'est qu'on peut manifester et il est normal qu'on soit ému et même indigné- je le suis - par ce qui se passe là-bas. Mais en même temps, il ne faut pas que ces manifestations dégénèrent en violences. Donc, à chaque fois, la préfecture doit examiner la situation au regard des risques encourus..
Dans plusieurs cas, les manifestations étaient autorisées. Dans d'autres cas, elles ont été interdites.
Demain, la manifestation est autorisée, parce qu'elle est encadrée par des organisations responsables et qu'elle a choisi un chemin qui est acceptable. Mais je crois que la clé, c'est une formule qui a été utilisée aujourd'hui par un responsable politique, qui est tout à fait juste : «Notre position, c'est : là-bas le cessez-le-feu et, ici, la République.».
- Russie - Vente des navires Mistral -
Q - Nous sommes avec le ministre des affaires étrangères et du développement international, Laurent Fabius. Bonsoir.
R - Bonsoir.
Q - La France doit livrer deux navires militaires français «Mistral» à la Russie. Cette livraison est-elle remise en cause ?
R - Non. C'est un contrat qui a été signé en 2011, c'était un autre gouvernement, mais peu importe. Il y a une règle qui vaut en matière internationale comme en matière nationale : les contrats signés et d'ailleurs payés doivent être honorés.
Le président de la République a dit que le contrat pour le premier bateau, qui doit être livré en octobre, sera honoré et que, pour le deuxième bateau, qui n'est pas encore totalement construit, l'année prochaine, cela dépendra de l'attitude des Russes.
Q - Mais il y a aussi un contrat signé sur le deuxième bateau !
R - Oui, bien sûr ! Mais il est n'est pas...
Q - Celui-là, on n'est pas obligé de l'honorer !
R - Il n'est pas au même degré d'avancement. Alors, par rapport à votre reportage, les Britanniques en particulier ont été «extrêmement aimables», en disant «jamais nous n'aurions fait cela». Je leur ai rappelé que le principe que j'ai dit existait pour tout le monde et je leur ai dit aussi : «Chers amis britanniques, parlons aussi de la finance. J'ai cru comprendre qu'il y avait pas mal d'oligarques russes à Londres.»
Q - Vous les invitez à nettoyer devant leur porte avant de faire ce genre de commentaire.
R - Exactement. Cela s'appelle la souveraineté nationale.
Q - Vous dites on verra ce qui se passe pour le deuxième navire. Mais que faut-il que Vladimir Poutine fasse exactement pour que ce deuxième navire ne leur soit pas livré ? On a l'impression que c'est quand même pour gagner du temps !
R - Non. Nous avons décidé, par ailleurs - et ce sera publié jeudi -, des sanctions - alors là, c'est important - dans quatre domaines nouveaux. Le domaine de la finance - je viens d'y faire allusion -, le domaine de la défense au sens large pour de nouveaux contrats, ce qu'on appelle les biens à double usage et aussi les technologies nouvelles. Donc, jeudi, nous aurons une liste sur laquelle les chefs d'État et de gouvernement devront se prononcer.
Q - Les Américains pointent très fortement du doigt la Russie, ils disent que ce sont eux qui arment les rebelles. Les Russes disent «non, on n'a jamais armé les rebelles». Que dit la France ? Que dites-vous ?
R - Nous disons, nous écrivons et nous prenons des engagements que les Russes doivent cesser d'armer les rebelles. Parce qu'il est tout à fait exact qu'ils le font.
Q - Donc, ils le font et vous pensez qu'ils sont en partie responsables de ce qui s'est passé sur le MH17 ?
R - Je pense que l'enquête l'établira. Personnellement, je vais dans ce sens-là. Mais l'une des clés de notre discussion cet après-midi, cela a été de dire aux Russes : «Maintenant, il faut vraiment coopérer». Ce qui n'a pas été le cas ces derniers temps. (...).
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 juillet 2014
- Israël - Territoires palestiniens -
Q - Il y a en ce moment des négociations au Caire avec notamment John Kerry, le secrétaire d'État américain, ainsi que Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies. Selon vos informations, Laurent Fabius, un cessez-le-feu peut-il sortir de ces négociations dans les jours qui viennent ?
R - J'étais là-bas il y a encore deux jours et j'ai discuté avec toutes ces personnalités. On a montré les images, il y a maintenant plus de 600 morts du côté palestinien, dont plus de 100 enfants. Il y a des morts du côté israélien. L'exigence absolue, c'est le cessez-le-feu immédiat.
Q - Pour vous, l'intervention d'Israël est-elle légitime, proportionnée ou disproportionnée ?
R - Le seul camp, là-bas, au Proche-Orient, c'est celui de la paix.
Il n'est pas acceptable qu'un pays soit menacé par des roquettes et que des roquettes tombent sur lui. En revanche, il faut que la riposte soit proportionnée.
Q - Elle ne l'est pas aujourd'hui ?
R - Quand on parle de 600 morts, c'est évidemment quelque chose qu'on ne peut pas accepter. Donc, il faut absolument que les massacres et les attaques cessent immédiatement.
Q - Il y a demain, à Paris, une manifestation pro-palestinienne qui est autorisée. Est-ce que c'était une erreur d'interdire les manifestations du week-end dernier, qui ont dégénéré ?
R - La règle, c'est qu'on peut manifester et il est normal qu'on soit ému et même indigné- je le suis - par ce qui se passe là-bas. Mais en même temps, il ne faut pas que ces manifestations dégénèrent en violences. Donc, à chaque fois, la préfecture doit examiner la situation au regard des risques encourus..
Dans plusieurs cas, les manifestations étaient autorisées. Dans d'autres cas, elles ont été interdites.
Demain, la manifestation est autorisée, parce qu'elle est encadrée par des organisations responsables et qu'elle a choisi un chemin qui est acceptable. Mais je crois que la clé, c'est une formule qui a été utilisée aujourd'hui par un responsable politique, qui est tout à fait juste : «Notre position, c'est : là-bas le cessez-le-feu et, ici, la République.».
- Russie - Vente des navires Mistral -
Q - Nous sommes avec le ministre des affaires étrangères et du développement international, Laurent Fabius. Bonsoir.
R - Bonsoir.
Q - La France doit livrer deux navires militaires français «Mistral» à la Russie. Cette livraison est-elle remise en cause ?
R - Non. C'est un contrat qui a été signé en 2011, c'était un autre gouvernement, mais peu importe. Il y a une règle qui vaut en matière internationale comme en matière nationale : les contrats signés et d'ailleurs payés doivent être honorés.
Le président de la République a dit que le contrat pour le premier bateau, qui doit être livré en octobre, sera honoré et que, pour le deuxième bateau, qui n'est pas encore totalement construit, l'année prochaine, cela dépendra de l'attitude des Russes.
Q - Mais il y a aussi un contrat signé sur le deuxième bateau !
R - Oui, bien sûr ! Mais il est n'est pas...
Q - Celui-là, on n'est pas obligé de l'honorer !
R - Il n'est pas au même degré d'avancement. Alors, par rapport à votre reportage, les Britanniques en particulier ont été «extrêmement aimables», en disant «jamais nous n'aurions fait cela». Je leur ai rappelé que le principe que j'ai dit existait pour tout le monde et je leur ai dit aussi : «Chers amis britanniques, parlons aussi de la finance. J'ai cru comprendre qu'il y avait pas mal d'oligarques russes à Londres.»
Q - Vous les invitez à nettoyer devant leur porte avant de faire ce genre de commentaire.
R - Exactement. Cela s'appelle la souveraineté nationale.
Q - Vous dites on verra ce qui se passe pour le deuxième navire. Mais que faut-il que Vladimir Poutine fasse exactement pour que ce deuxième navire ne leur soit pas livré ? On a l'impression que c'est quand même pour gagner du temps !
R - Non. Nous avons décidé, par ailleurs - et ce sera publié jeudi -, des sanctions - alors là, c'est important - dans quatre domaines nouveaux. Le domaine de la finance - je viens d'y faire allusion -, le domaine de la défense au sens large pour de nouveaux contrats, ce qu'on appelle les biens à double usage et aussi les technologies nouvelles. Donc, jeudi, nous aurons une liste sur laquelle les chefs d'État et de gouvernement devront se prononcer.
Q - Les Américains pointent très fortement du doigt la Russie, ils disent que ce sont eux qui arment les rebelles. Les Russes disent «non, on n'a jamais armé les rebelles». Que dit la France ? Que dites-vous ?
R - Nous disons, nous écrivons et nous prenons des engagements que les Russes doivent cesser d'armer les rebelles. Parce qu'il est tout à fait exact qu'ils le font.
Q - Donc, ils le font et vous pensez qu'ils sont en partie responsables de ce qui s'est passé sur le MH17 ?
R - Je pense que l'enquête l'établira. Personnellement, je vais dans ce sens-là. Mais l'une des clés de notre discussion cet après-midi, cela a été de dire aux Russes : «Maintenant, il faut vraiment coopérer». Ce qui n'a pas été le cas ces derniers temps. (...).
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 juillet 2014