Texte intégral
F. Laborde Nous allons évoquer l'élection présidentielle, mais aussi la situation internationale. Vous êtes cité en premier par les Français, quand ils parlent de la personnalité politique qui représente le mieux l'écologie, alors qu'aujourd'hui, il y a d'autres partis qui, en termes de rassemblement, pèsent plus lourds que Génération Ecologie. Ce sondage vous a surpris ?
- "Cela m'a fait plaisir. Mais les Français, au fond, sont sensibles aux écologistes raisonnables, ceux qui font du travail, ceux qui pensent moins à la politique et plus à l'environnement. Au fond, je fais partie, avec les 35.000 maires, des écologistes de terrain. Tous les maires s'occupent maintenant d'environnement. L'environnement est l'affaire de tous les Français, ce n'est pas l'affaire d'un parti uniquement. Et surtout, d'un parti qui est quand même un peu décevant."
Vous êtes servi, si je puis dire, par le formidable gâchis qui agite les Verts et qui les empêche de trouver un candidat à la présidentielle ?
- "Oui, c'est d'autant plus triste qu'en ce moment, la France et le monde vivent des moments dramatiques. Pendant ce temps-là, on a trois personnes qui se battent entre elles sur un bateau. Et ce n'est pas ce dont nous avons besoin en ce moment."
Combien pèse aujourd'hui Génération Ecologie en France ? Aurez-vous les 500 signatures nécessaires à votre candidature ?
- "Je le pense ! Je demanderai à mes amis et collègues, les maires, de me soutenir et de montrer qu'au fond, ce sont eux qui font l'essentiel du travail de l'environnement. Combien pèse Génération Ecologie ? Nous faisons un appel à tous les écologistes qui ne se reconnaissent pas dans les Verts. Nous disons qu'il y a plusieurs façons de faire de l'écologie : on ne peut pas toujours être contre les entreprises, contre tout. On ne peut pas tout à coup dire qu'il faut travailler de moins en moins, en ce moment, alors que le monde entier travaille plus que nous. Il y a une espèce de réveil de la France qui est nécessaire. L'écologie coûte très cher, elle est très importante et nous voulons donc créer une écologie qui se parerait de la couleur bleue."
Une écologie libérale et non pas une écologie de gauche ?
- "En tous les cas, raisonnable."
Une écologie de droite.
- "En tout cas, au lieu que ce soit vert et rouge, ce serait vert et bleu. Et le bleu est aussi la couleur de la planète, de l'eau. Il y a donc une autre façon de faire de l'écologie. En effet, il ne faut pas dire par avance qu'on est forcément d'extrême-gauche. Nous avons été très choqués, depuis très longtemps, de voir les Verts prendre systématiquement des positions d'extrême-gauche qui n'avaient rien à voir avec les réalités."
Exemple concret : le vrai souci aujourd'hui, ce n'est pas vraiment le nucléaire, mais c'est le pétrole, et pour des raisons géostratégiques ?
- "Le souci numéro 1 est le pétrole. De toute manière, les Bretons le savent, eux qui ont déjà vécu suffisamment de marées noires : c'est le principal polluant de la planète aujourd'hui, avec l'effet de serre. Et le pétrole est aussi le financement de l'islamisme. C'est ce financement qui fait que monsieur Ben Laden et ses amis sont en train de financer partout des mosquées, des centres de recrutement pour des combattants etc. Il faut donc aujourd'hui apprendre à sortir du pétrole. Le problème écologique numéro 1, ce n'est pas le nucléaire : c'est le pétrole."
Il y a des risques avec le nucléaire. On l'a vu avec Tchernobyl.
- "Bien sûr !"
Il y a d'ailleurs de nouvelles plaintes qui vont être déposées par des personnes qui ont été victimes du nuage de Tchernobyl.
- "Tout à fait. La véritable question du nucléaire est : "Quel le moins mauvais possible ? Comment doit-on faire pour l'améliorer ?"
Et pour éviter que des pays totalement pauvres gèrent des centrales qui explosent...
- "Tout à fait. De toute manière, le nucléaire ne peut pas marcher partout. Quand je dis que ce n'est pas le problème, c'est qu'il n'est pas à l'échelle. On ne peut pas tous ces oeufs dans le même panier. Aujourd'hui, il faut que nous ayons une politique raisonnable en matière d'énergie, nous ne pouvons plus continuer à nous reposer sur le pétrole. Il n'y a plus de pétrole pour longtemps. Et tout cet argent va ensuite à Ben Laden ! Nos gouvernants n'ont pas compris la gravité de la situation."
Vous faites partie de ceux qui pensent qu'effectivement, l'Arabie Saoudite a une responsabilité très direct dans le financement et les opérations ...
- "Je suis un homme malheureux aujourd'hui, parce qu'avec très peu d'hommes politiques français, j'ai été soutenir le commandant Massoud..."
"Le lion du Panchir" qui a été assassiné quelques temps avant l'attentat aux Etat-Unis.
- "Par les mêmes que le World Trade Center. C'est cet homme qui pouvait nous protéger en quelque sorte. Et nous ne l'avons pas aidé. Je suis malheureux de voir que la France est en retard, qu'elle ne comprend pas la gravité de la situation. Regardez l'affaire de Toulouse : la probabilité que ce soit un attentat est largement supérieure à la probabilité d'un accident."
Vous êtes parmi les seuls hommes politiques à le dire aujourd'hui de façon aussi claire.
- "Je le dis aujourd'hui et je dis aux Français que la situation est beaucoup plus grave qu'il n'y paraît. Et nos gouvernants ne nous ont pas préparés à cela. Ils ne cessent de nous dire que tout le monde est gentil, tout le monde il est beau, mais ce n'est pas vrai ! Le monde est aussi tragique. Nous avons en face de nous des adversaires qui veulent notre mort ! Il faut que nous fassions attention. L'usine de Toulouse n'était pas protégée par le plan Vigipirate. Il y a eu une faute très grave. Alors, aujourd'hui, j'espère que nous ferons davantage attention."
Vous avez rencontré à plusieurs reprises le commandant Massoud. Avez-vous le sentiment que les Français devraient être davantage impliqués dans l'opération militaire qui se prépare, quand on entend votre discours très offensif ?
- "Je suis malheureux pour mon pays. On envoie un demi-bateau et, de façon générale, la France est absente de plus en plus de la scène mondiale. Elle avait choisi le Pakistan et les taliban. Disons-le honnêtement : c'était une grave erreur de notre diplomatie. La France est passée, en quelques temps, du troisième rang européen au onzième rang européen pour la richesse par habitant - donc elle s'est appauvrie. La France vit un mauvais coton, pour vous dire la vérité. Il faut absolument que nous réagissions et l'écologie a sa place là-dedans, à condition que ce ne soit pas une écologie de zigotos, mais une écologie raisonnable et sérieuse."
Dans ce mouvement géostratégique, quelle doit être, de votre point de vue, la place de la France ? Davantage au côté des "combattants de la liberté" comme Massoud ? Vigilante sur l'islam, moins angélique ?
- "Nous avons en face de nous, disons le mot, des néofascistes, des fascistes comme Hitler, des fascistes qui veulent prendre le contrôle de 1 milliard de musulmans à la surface de la planète. Voilà leur rêve. Bien entendu, il ne faut pas confondre les musulmans. Les musulmans sont bienvenus, c'est une très belle religion, mais il y a des gens qui veulent prendre le contrôle et, évidemment, cela contre nous. Ils financent un tout petit peu partout des régimes. Ils sont au Soudan, ils font des choses épouvantables. Tous les soirs, en Algérie, vous avez des gamins qui sont égorgés par le GIA. Et face à cela, nous devons aider les démocrates musulmans. C'est absolument impératif et toutes les discussions sur la mondialisation - il faut que nous régulions la mondialisation -, il faut évidemment que nous mettions de l'argent dans le monde musulman pour aider les démocrates, pour aider au développement de ces pays."
Avez-vous le sentiment que ce discours est aujourd'hui entendu en France ?
- "Les Français ont beaucoup de bon sens. Les Français n'aiment pas qu'on leur raconte des histoires. Ils n'aiment pas qu'on leur raconte que c'est un accident quand c'est un attentat. Un jour, ils vont se rendre compte de tout cela. Même l'histoire des 35 heures, il faut un jour se réveiller et dire que nous ne pouvons pas être les seuls dans le monde à ne pas travailler, à ne pas faire attention à notre sécurité. Et la question la plus importante pour nous, aujourd'hui, c'est sans doute l'Europe. Avec toute l'Europe et rapidement, nous serons sans doute assez forts. Alors, c'est oui ou c'est non ?"
Si je dis de vous que vous êtes un écologiste de droite, cela vous convient ou pas comme définition ?
- "C'est vous qui le direz. Je ne sais pas très bien ce que fait la droite en matière d'écologie. J'ai entendu le président de la République en parler, donc je suis heureux de tout cela."
Il y a C. Lepage qui mène campagne de son côté.
- "Mon Dieu, en ce moment, il y a tellement d'écologistes que j'en suis étonné. Alors, vous en avez un, lorsqu'il a commencé à s'occuper d'écologie, il y en avait beaucoup moins qu'aujourd'hui."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 8 octobre 2001)
- "Cela m'a fait plaisir. Mais les Français, au fond, sont sensibles aux écologistes raisonnables, ceux qui font du travail, ceux qui pensent moins à la politique et plus à l'environnement. Au fond, je fais partie, avec les 35.000 maires, des écologistes de terrain. Tous les maires s'occupent maintenant d'environnement. L'environnement est l'affaire de tous les Français, ce n'est pas l'affaire d'un parti uniquement. Et surtout, d'un parti qui est quand même un peu décevant."
Vous êtes servi, si je puis dire, par le formidable gâchis qui agite les Verts et qui les empêche de trouver un candidat à la présidentielle ?
- "Oui, c'est d'autant plus triste qu'en ce moment, la France et le monde vivent des moments dramatiques. Pendant ce temps-là, on a trois personnes qui se battent entre elles sur un bateau. Et ce n'est pas ce dont nous avons besoin en ce moment."
Combien pèse aujourd'hui Génération Ecologie en France ? Aurez-vous les 500 signatures nécessaires à votre candidature ?
- "Je le pense ! Je demanderai à mes amis et collègues, les maires, de me soutenir et de montrer qu'au fond, ce sont eux qui font l'essentiel du travail de l'environnement. Combien pèse Génération Ecologie ? Nous faisons un appel à tous les écologistes qui ne se reconnaissent pas dans les Verts. Nous disons qu'il y a plusieurs façons de faire de l'écologie : on ne peut pas toujours être contre les entreprises, contre tout. On ne peut pas tout à coup dire qu'il faut travailler de moins en moins, en ce moment, alors que le monde entier travaille plus que nous. Il y a une espèce de réveil de la France qui est nécessaire. L'écologie coûte très cher, elle est très importante et nous voulons donc créer une écologie qui se parerait de la couleur bleue."
Une écologie libérale et non pas une écologie de gauche ?
- "En tous les cas, raisonnable."
Une écologie de droite.
- "En tout cas, au lieu que ce soit vert et rouge, ce serait vert et bleu. Et le bleu est aussi la couleur de la planète, de l'eau. Il y a donc une autre façon de faire de l'écologie. En effet, il ne faut pas dire par avance qu'on est forcément d'extrême-gauche. Nous avons été très choqués, depuis très longtemps, de voir les Verts prendre systématiquement des positions d'extrême-gauche qui n'avaient rien à voir avec les réalités."
Exemple concret : le vrai souci aujourd'hui, ce n'est pas vraiment le nucléaire, mais c'est le pétrole, et pour des raisons géostratégiques ?
- "Le souci numéro 1 est le pétrole. De toute manière, les Bretons le savent, eux qui ont déjà vécu suffisamment de marées noires : c'est le principal polluant de la planète aujourd'hui, avec l'effet de serre. Et le pétrole est aussi le financement de l'islamisme. C'est ce financement qui fait que monsieur Ben Laden et ses amis sont en train de financer partout des mosquées, des centres de recrutement pour des combattants etc. Il faut donc aujourd'hui apprendre à sortir du pétrole. Le problème écologique numéro 1, ce n'est pas le nucléaire : c'est le pétrole."
Il y a des risques avec le nucléaire. On l'a vu avec Tchernobyl.
- "Bien sûr !"
Il y a d'ailleurs de nouvelles plaintes qui vont être déposées par des personnes qui ont été victimes du nuage de Tchernobyl.
- "Tout à fait. La véritable question du nucléaire est : "Quel le moins mauvais possible ? Comment doit-on faire pour l'améliorer ?"
Et pour éviter que des pays totalement pauvres gèrent des centrales qui explosent...
- "Tout à fait. De toute manière, le nucléaire ne peut pas marcher partout. Quand je dis que ce n'est pas le problème, c'est qu'il n'est pas à l'échelle. On ne peut pas tous ces oeufs dans le même panier. Aujourd'hui, il faut que nous ayons une politique raisonnable en matière d'énergie, nous ne pouvons plus continuer à nous reposer sur le pétrole. Il n'y a plus de pétrole pour longtemps. Et tout cet argent va ensuite à Ben Laden ! Nos gouvernants n'ont pas compris la gravité de la situation."
Vous faites partie de ceux qui pensent qu'effectivement, l'Arabie Saoudite a une responsabilité très direct dans le financement et les opérations ...
- "Je suis un homme malheureux aujourd'hui, parce qu'avec très peu d'hommes politiques français, j'ai été soutenir le commandant Massoud..."
"Le lion du Panchir" qui a été assassiné quelques temps avant l'attentat aux Etat-Unis.
- "Par les mêmes que le World Trade Center. C'est cet homme qui pouvait nous protéger en quelque sorte. Et nous ne l'avons pas aidé. Je suis malheureux de voir que la France est en retard, qu'elle ne comprend pas la gravité de la situation. Regardez l'affaire de Toulouse : la probabilité que ce soit un attentat est largement supérieure à la probabilité d'un accident."
Vous êtes parmi les seuls hommes politiques à le dire aujourd'hui de façon aussi claire.
- "Je le dis aujourd'hui et je dis aux Français que la situation est beaucoup plus grave qu'il n'y paraît. Et nos gouvernants ne nous ont pas préparés à cela. Ils ne cessent de nous dire que tout le monde est gentil, tout le monde il est beau, mais ce n'est pas vrai ! Le monde est aussi tragique. Nous avons en face de nous des adversaires qui veulent notre mort ! Il faut que nous fassions attention. L'usine de Toulouse n'était pas protégée par le plan Vigipirate. Il y a eu une faute très grave. Alors, aujourd'hui, j'espère que nous ferons davantage attention."
Vous avez rencontré à plusieurs reprises le commandant Massoud. Avez-vous le sentiment que les Français devraient être davantage impliqués dans l'opération militaire qui se prépare, quand on entend votre discours très offensif ?
- "Je suis malheureux pour mon pays. On envoie un demi-bateau et, de façon générale, la France est absente de plus en plus de la scène mondiale. Elle avait choisi le Pakistan et les taliban. Disons-le honnêtement : c'était une grave erreur de notre diplomatie. La France est passée, en quelques temps, du troisième rang européen au onzième rang européen pour la richesse par habitant - donc elle s'est appauvrie. La France vit un mauvais coton, pour vous dire la vérité. Il faut absolument que nous réagissions et l'écologie a sa place là-dedans, à condition que ce ne soit pas une écologie de zigotos, mais une écologie raisonnable et sérieuse."
Dans ce mouvement géostratégique, quelle doit être, de votre point de vue, la place de la France ? Davantage au côté des "combattants de la liberté" comme Massoud ? Vigilante sur l'islam, moins angélique ?
- "Nous avons en face de nous, disons le mot, des néofascistes, des fascistes comme Hitler, des fascistes qui veulent prendre le contrôle de 1 milliard de musulmans à la surface de la planète. Voilà leur rêve. Bien entendu, il ne faut pas confondre les musulmans. Les musulmans sont bienvenus, c'est une très belle religion, mais il y a des gens qui veulent prendre le contrôle et, évidemment, cela contre nous. Ils financent un tout petit peu partout des régimes. Ils sont au Soudan, ils font des choses épouvantables. Tous les soirs, en Algérie, vous avez des gamins qui sont égorgés par le GIA. Et face à cela, nous devons aider les démocrates musulmans. C'est absolument impératif et toutes les discussions sur la mondialisation - il faut que nous régulions la mondialisation -, il faut évidemment que nous mettions de l'argent dans le monde musulman pour aider les démocrates, pour aider au développement de ces pays."
Avez-vous le sentiment que ce discours est aujourd'hui entendu en France ?
- "Les Français ont beaucoup de bon sens. Les Français n'aiment pas qu'on leur raconte des histoires. Ils n'aiment pas qu'on leur raconte que c'est un accident quand c'est un attentat. Un jour, ils vont se rendre compte de tout cela. Même l'histoire des 35 heures, il faut un jour se réveiller et dire que nous ne pouvons pas être les seuls dans le monde à ne pas travailler, à ne pas faire attention à notre sécurité. Et la question la plus importante pour nous, aujourd'hui, c'est sans doute l'Europe. Avec toute l'Europe et rapidement, nous serons sans doute assez forts. Alors, c'est oui ou c'est non ?"
Si je dis de vous que vous êtes un écologiste de droite, cela vous convient ou pas comme définition ?
- "C'est vous qui le direz. Je ne sais pas très bien ce que fait la droite en matière d'écologie. J'ai entendu le président de la République en parler, donc je suis heureux de tout cela."
Il y a C. Lepage qui mène campagne de son côté.
- "Mon Dieu, en ce moment, il y a tellement d'écologistes que j'en suis étonné. Alors, vous en avez un, lorsqu'il a commencé à s'occuper d'écologie, il y en avait beaucoup moins qu'aujourd'hui."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 8 octobre 2001)