Déclaration de M. Alain Juppé, Premier ministre, sur l'annonce de la fermeture de l'usine Renault de Vilvorde en Belgique et la position de l’État actionnaire à 47 pour cent du capital de Renault, Paris le 5 mars 1997.

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Circonstance : Entretien le 5 mars 1997 entre M. Alain Juppé et MM. Schweitzer et de Virville, dirigeants de Renault, après l'annonce le 27 février par Renault de la fermeture de l'usine de Vilvorde

Texte intégral

Les décisions annoncées par les dirigeants de Renault ont provoqué une émotion générale et légitime, en Belgique et en France.
L'Etat français n'est pas majoritaire dans le capital de Renault. Mais il en détient encore 47 %. Il est donc fondé à s'exprimer sur ces décisions, à la fois ou tant qu'actionnaire principal et, certes cela va de soi, en tant que garant des intérêts économiques et nationaux et de la cohésion sociale.
C'est dans cet esprit que j'ai demandé au Président et au Secrétaire Général de Renault de venir à Matignon cet après-midi à 17 H 30.
J'ai l'intention de leur rappeler les deux dimensions du problème :
- il y a, certes, une logique industrielle et les contraintes de la compétitivité Renault doit rester une grande entreprise à vocation internationale et, pour cela, s'adapter en permanence comme le font ses concurrents.
- mais cela ne doit pas conduire à négliger la dimension humaine.
La méthode suivie n'a pas été la bonne.
Je souhaite que s'ouvre maintenant une période de discussion, de concertation, de recherche de solutions alternatives dans le respect des procédures et des règles communautaires ou nationales (françaises ou belges).Je tiendrai le Premier ministre belge informé des résultats de cet entretien.