Texte intégral
Monsieur le Président, Madame la Présidente,
Oui, c'est un Conseil européen très important qui s'est tenu voici quelques jours. Il a en effet adopté les priorités stratégiques pour les cinq prochaines années. Elles doivent constituer le mandat politique pour la nouvelle Commission et son futur président. Cette feuille de route s'inspire largement de l'agenda que le gouvernement français a proposé, il y a quelques jours, suite au sommet des sociaux-démocrates à Paris.
Elle donne enfin toute sa place à la croissance, aux investissements et à l'emploi. La voix de la France a porté dans ce Conseil et continuera de porter. Nous en parlons avec la présidence italienne qui débute aujourd'hui et le président de la République s'en est entretenu avec Jean-Claude Juncker, proposé à la présidence de la Commission.
Que dirons-nous au prochain président de la Commission européenne et à nos partenaires ? Que nous avons besoin d'un programme d'investissement sur cinq ans en mobilisant d'abord les ressources publiques européennes et nationales ainsi que les ressources de l'épargne privée et les grands investisseurs. Il faut d'abord évaluer les principaux besoins dans les cinq domaines prioritaires que vous avez rappelés, les grandes infrastructures mais aussi l'énergie, le transport et le numérique. Tout le monde s'accorde pour reconnaître que c'est autour de ces priorités que nous devons organiser les investissements : la recherche et l'innovation, l'efficacité énergétique, la formation et la qualification des jeunes, au-delà de ce qui a déjà été engagé depuis 2012, la santé.
Il convient ensuite d'établir un plan de financement public et privé en mobilisant immédiatement les instruments européens qui existent - accélération des programmes engagés sur le budget européen, utilisation renforcée de la BPI en finançant des projets plus difficiles et plus risqués, mobilisation accrue du fonds européen d'investissement.
Enfin, le lancement d'une nouvelle phase de project bonds, si nécessaire, et une nouvelle recapitalisation de la BPI doivent être à nouveau mis sur la table. Madame la Présidente, nous devons être capables, dans ce domaine comme dans d'autres, d'utiliser toutes les marges, toutes les flexibilités, toutes les souplesses, que donne le pacte de stabilité et de croissance pour soutenir l'activité sans casser cette croissance.
De la même manière que la Banque centrale européenne a été capable de faire un certain nombre d'annonces favorables à un euro moins cher, moins fort, comme je l'avais évoqué dans mon discours de politique générale, et de se tourner davantage vers les banques, les entreprises et les ménages, nous devons être capables d'être plus souples et plus flexibles pour le pacte de stabilité.
Quand la volonté politique est là, quand les voix s'accordent, quand la France, l'Italie mais aussi l'Allemagne parviennent à se mettre d'accord sur ces orientations que demandent les citoyens européens, cette politique est possible mais aussi complémentaire des choix que nous faisons et que le Parlement mettra en œuvre dans quelques minutes à l'occasion du vote du projet de loi de finances rectificative pour 2014.
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 juillet 2014