Texte intégral
BERNARD POIRETTE
Jérôme CHAPUIS, votre invité ce matin, Michel SAPIN, le ministre des Finances.
JEROME CHAPUIS
Bonjour Michel SAPIN.
MICHEL SAPIN
Oui, bonjour.
JEROME CHAPUIS
Selon le quotidien Les Echos ce matin, le gouvernement va annoncer mercredi de nouvelles baisses d'impôts, il s'agirait de compenser la baisse de cotisations salariales qui n'aura pas lieu en raison de la censure du Conseil constitutionnel cet été. Est-ce que vous nous confirmez l'information ?
MICHEL SAPIN
Je ne sais pas quand, et il ne suffit pas de lire les journaux pour avoir toute la vérité sur ce que fera le gouvernement, non, ce que je sais, c'est que nous travaillons aujourd'hui, de manière très précise, à, à la fois, amplifier les décisions qui avaient été déjà prises en termes de baisses d'impôts pour ceux qui sont rentrés dans l'impôt, alors que leurs revenus n'ont pas augmenté au cours de ces dernières années
JEROME CHAPUIS
Avec effet dès le 1er janvier 2015, puisque ça devait être le cap pour ces baisses de cotisations
MICHEL SAPIN
S'agissant de l'impôt sur le revenu, les effets sont des effets d'abord à cette rentrée, je rappelle qu'à cette rentrée-là, et vous pouvez d'ailleurs dès maintenant vous en apercevoir parce que tout ceci est accessible sur le site « impots.gouv.fr », donc il y a une baisse d'impôts sur le revenu, nous voulons la pérenniser et l'amplifier, et puis, il y a cette question des cotisations, c'est une bonne décision. C'est une bonne manière de rendre du pouvoir d'achat aux Français les plus modestes, elle n'a pas été considérée comme possible ou constitutionnelle par le Conseil constitutionnel, c'est regrettable, mais nous travaillons à une mesure de même nature, et ayant les effets équivalents.
JEROME CHAPUIS
Est-ce que la revalorisation de la prime pour l'emploi est une piste ?
MICHEL SAPIN
Ça fait partie des sujets qui sont aussi sur la table, ça a des avantages, ça a aussi des inconvénients, mais aujourd'hui, le choix n'est pas fait, et vous ne me ferez pas dire ce matin un choix qui n'est pas fait.
JEROME CHAPUIS
Alors c'est la rentrée du gouvernement, et en cette rentrée, le doute est partout, puisque la croissance est nulle, le chômage augmente, les déficits sont impossibles à contenir. Manuel VALLS l'a confié hier au Journal Du Dimanche : il n'est pas question de changer de cap. Pourquoi, Michel SAPIN, s'entêter dans une politique qui ne convainc pas les Français, et qui semble ne pas produire de résultats ?
MICHEL SAPIN
Mais comment voulez-vous qu'une politique produise des résultats avant même qu'elle soit mise en oeuvre ? Je connais l'impatience, je connais l'impatience des Français
JEROME CHAPUIS
Ça fait plus de deux ans que François HOLLANDE a été élu
MICHEL SAPIN
Je connais l'impatience des Français, et c'est une impatience qui ne date pas d'il y a deux ans, c'est une impatience qui date des effets de la crise et de la crise qui a frappé la France, l'Europe, une partie du monde à partir de 2008. Donc il y a une grande impatience, il y a une impatience des commentateurs et des journalistes.
JEROME CHAPUIS
Pas de changement de cap ?
MICHEL SAPIN
Mais lorsqu'on est au gouvernement, on n'est pas là pour faire tout et le contraire de tout le lendemain, là, on est sûr que ça n'a aucun effet, ou que des effets négatifs. Si vous changez continuellement de décisions et de politiques, vous êtes sûr de n'avoir aucun résultat à votre politique. Donc le maintien du cap, c'est quoi ? C'est le maintien du cap des décisions prises, mais pas encore mises en oeuvre ; prenons l'histoire du pacte de responsabilité, c'est-à-dire redonner aux entreprises des capacités d'investissement, d'embauche, d'innovation, qu'elles ont perdues au cours des cinq, six dernières années, ça, ça commence tout juste avec le CICE cette année, ça va s'amplifier l'année prochaine, et ça va s'amplifier encore
JEROME CHAPUIS
Mais vous sembliez dire vous-même que les entreprises ne jouent pas le jeu, quand vous dites : les entreprises doivent saisir la chance du CICE, elles ont touché l'argent au mois de mai, sept milliards d'euros, et il n'y a toujours pas d'effet !
MICHEL SAPIN
Eh bien, je reconnais votre impatience, évidemment, quand on a touché de l'argent à la fin du mois de mai, on est en capacité de le dépenser le 1er juin ? Non, quand on est sérieux et qu'on est un chef d'entreprise sérieux, on constate qu'il y a des capacités nouvelles, et à partir de là, on prend des décisions. Donc ces décisions ne sont pas encore prises, elles sont encore moins mises en oeuvre, et il faut le temps pour ça. Mais il faut aussi que les entreprises prennent leurs responsabilités, ce pacte de responsabilité
JEROME CHAPUIS
Qu'est-ce que vous entendez par-là ?
MICHEL SAPIN
C'est un pacte de responsabilité du gouvernement et de la majorité, les décisions ont été prises, elles ont été votées, beaucoup nous disent : eh, ça ne sera pas voté, elles ont été votées avec une large majorité, maintenant, c'est aux entreprises de prendre leurs responsabilités. Les moyens commencent à leur être redonnés. Elles savent que ça va continuer en 2015, en 2016, en 2017. A partir de là, elles peuvent prendre leurs responsabilités, leurs décisions, leurs risques, car quand on est chef d'entreprise, on est aussi quelqu'un qui prend des risques pour créer de la richesse et créer de l'emploi.
JEROME CHAPUIS
Quand le quotidien Libération titre ce matin : et si HOLLANDE se trompait, quand vous voyez l'absence de résultats pour le moment, est-ce qu'il ne vous arrive pas de vous dire quand même : eh si on essayait autre chose, est-ce que, il n'y a pas une autre politique possible ?
MICHEL SAPIN
Oui, mais certains nous disent : vous avez changé au début de l'année, vous avez une nouvelle politique, et maintenant, ils voudraient déjà qu'on en rechange, tout ça, je veux dire, ça a peu d'importance, par contre, ce qu'il faut constater, et pas du tout pour éviter nos propres responsabilités, c'est que la situation française, c'est aussi une situation européenne, ou que la situation européenne
JEROME CHAPUIS
Donc c'est la faute de l'Europe !
MICHEL SAPIN
Eh bien, voilà, justement pas du tout pour éviter nos responsabilités, mais il y a des causes françaises, nous y apportons des solutions, les entreprises doivent retrouver des marges et des capacités d'investissement, nous dépensons trop, donc si nous voulons financer ces marges supplémentaires, nous devons le faire avec des économies budgétaires, ça, c'est de notre responsabilité. Il y a des réformes en profondeur qui doivent être menées en France, déjà, certaines ont été menées, il faut continuer, ça, c'est notre responsabilité, et au niveau européen, il y a aussi des responsabilités, et parmi ces responsabilités, il y a la question monétaire, des décisions ont été prises, il faut qu'elles soient mises en oeuvre jusqu'au bout, pour que l'euro soit à un niveau plus normal, correspondant plus à sa vraie valeur sur le marché international. Il faut des investissements au niveau européen
JEROME CHAPUIS
On verra à la fin du mois d'août ce que dit l'Europe, mais, pardonnez-moi, mais
MICHEL SAPIN
Il faut des investissements au niveau européen, et je termine juste par un point
JEROME CHAPUIS
Michel SAPIN
MICHEL SAPIN
Et il faut un rythme de réductions des déficits budgétaires, je dis bien de réductions, j'ai entendu dire : on va laisser filer les déficits, non, il n'en est pas question, enfin, qui diminue les déficits ? C'est nous ! Qui les a augmentés ? C'est ceux d'avant ! Donc nous continuerons à les diminuer
JEROME CHAPUIS
L'objectif de 3% pour fin 2015, il est maintenu ?
MICHEL SAPIN
Mais 3%, ce n'est pas un objectif, c'est un chiffre qui est inscrit dans les traités, il est légitime d'avoir toujours ce chiffre en tête
JEROME CHAPUIS
Non, mais il y a des engagements de la France vis-à-vis de l'Europe, est-ce qu'ils seront renouvelés par exemple lors de la réunion européenne du 30 août ?
MICHEL SAPIN
Ce chiffre de 3% n'est pas tombé du ciel, comme ça, n'importe comment, c'est à partir de là qu'on arrête de s'endetter, il vaudrait peut-être mieux maintenant que la France arrête de s'endetter. Donc on doit avoir cet objectif de stabiliser, puis de diminuer la dette, mais il faut le faire à un rythme qui soit compatible avec la reprise de l'activité économique, en Europe comme en France.
JEROME CHAPUIS
Compte tenu du doute qui habite la France, les Français, plus de huit Français sur dix ne font pas confiance à l'exécutif pour sortir le pays du marasme, est-ce que François HOLLANDE doit s'exprimer dans les jours qui viennent, selon vous ?
MICHEL SAPIN
Mais le doute, il est compréhensible, je pense que c'est le parallèle de l'impatience
JEROME CHAPUIS
Est-ce que François HOLLANDE doit s'exprimer ?
MICHEL SAPIN
Quand vous avez vécu pendant des années et des années avec de la crise et du chômage en plus, et que ça ne s'arrête pas, vous êtes dans le doute et dans l'impatience, mais il faut sortir de ce doute, il faut sortir du scepticisme, que le président de la République ait à s'exprimer, peut-être, c'est à lui de choisir et le moment et la manière
JEROME CHAPUIS
Vous savez s'il va le faire ?
MICHEL SAPIN
Je ne suis pas son porte-parole, et je suis encore moins lui-même. Donc je pense que dans les jours ou les semaines qui viennent, il aura à s'exprimer, comme l'ensemble du gouvernement aura à s'exprimer pour dire pourquoi, à la fois, la situation est difficile, qu'il faut la prendre en compte, et en même temps, pourquoi le cap est le bon, et il faut le maintenir et le mener jusqu'au bout.
JEROME CHAPUIS
Michel SAPIN, on vous a vu cet été en ciré jaune ramer en solitaire, pendant vos vacances à l'île d'Yeu, certains y ont vu une parabole, un symbole de l'impuissance du gouvernement ; qu'est-ce que vous leur répondez ?
MICHEL SAPIN
C'était simplement un vacancier qui, sur son youyou, allait rejoindre son bateau pour aller à la pêche, voyez, ce n'est pas la peine de chercher des symboles là où il n'y en a pas.
JEROME CHAPUIS
Mais vous pouvez convenir qu'en termes de communication, le jour de l'annonce de la croissance nulle, ça ne tombait pas forcément au mieux ?
MICHEL SAPIN
Moi, je ne faisais pas de la communication, j'étais en vacances et j'allais à la pêche.
JEROME CHAPUIS
Michel SAPIN, ministre des Finances et pêcheur, était l'invité de RTL ce matin. Merci.
BERNARD POIRETTE
C'est bien noté, je ne savais pas qu'il était pêcheur aussi. Merci Monsieur SAPIN.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 août 2014
Jérôme CHAPUIS, votre invité ce matin, Michel SAPIN, le ministre des Finances.
JEROME CHAPUIS
Bonjour Michel SAPIN.
MICHEL SAPIN
Oui, bonjour.
JEROME CHAPUIS
Selon le quotidien Les Echos ce matin, le gouvernement va annoncer mercredi de nouvelles baisses d'impôts, il s'agirait de compenser la baisse de cotisations salariales qui n'aura pas lieu en raison de la censure du Conseil constitutionnel cet été. Est-ce que vous nous confirmez l'information ?
MICHEL SAPIN
Je ne sais pas quand, et il ne suffit pas de lire les journaux pour avoir toute la vérité sur ce que fera le gouvernement, non, ce que je sais, c'est que nous travaillons aujourd'hui, de manière très précise, à, à la fois, amplifier les décisions qui avaient été déjà prises en termes de baisses d'impôts pour ceux qui sont rentrés dans l'impôt, alors que leurs revenus n'ont pas augmenté au cours de ces dernières années
JEROME CHAPUIS
Avec effet dès le 1er janvier 2015, puisque ça devait être le cap pour ces baisses de cotisations
MICHEL SAPIN
S'agissant de l'impôt sur le revenu, les effets sont des effets d'abord à cette rentrée, je rappelle qu'à cette rentrée-là, et vous pouvez d'ailleurs dès maintenant vous en apercevoir parce que tout ceci est accessible sur le site « impots.gouv.fr », donc il y a une baisse d'impôts sur le revenu, nous voulons la pérenniser et l'amplifier, et puis, il y a cette question des cotisations, c'est une bonne décision. C'est une bonne manière de rendre du pouvoir d'achat aux Français les plus modestes, elle n'a pas été considérée comme possible ou constitutionnelle par le Conseil constitutionnel, c'est regrettable, mais nous travaillons à une mesure de même nature, et ayant les effets équivalents.
JEROME CHAPUIS
Est-ce que la revalorisation de la prime pour l'emploi est une piste ?
MICHEL SAPIN
Ça fait partie des sujets qui sont aussi sur la table, ça a des avantages, ça a aussi des inconvénients, mais aujourd'hui, le choix n'est pas fait, et vous ne me ferez pas dire ce matin un choix qui n'est pas fait.
JEROME CHAPUIS
Alors c'est la rentrée du gouvernement, et en cette rentrée, le doute est partout, puisque la croissance est nulle, le chômage augmente, les déficits sont impossibles à contenir. Manuel VALLS l'a confié hier au Journal Du Dimanche : il n'est pas question de changer de cap. Pourquoi, Michel SAPIN, s'entêter dans une politique qui ne convainc pas les Français, et qui semble ne pas produire de résultats ?
MICHEL SAPIN
Mais comment voulez-vous qu'une politique produise des résultats avant même qu'elle soit mise en oeuvre ? Je connais l'impatience, je connais l'impatience des Français
JEROME CHAPUIS
Ça fait plus de deux ans que François HOLLANDE a été élu
MICHEL SAPIN
Je connais l'impatience des Français, et c'est une impatience qui ne date pas d'il y a deux ans, c'est une impatience qui date des effets de la crise et de la crise qui a frappé la France, l'Europe, une partie du monde à partir de 2008. Donc il y a une grande impatience, il y a une impatience des commentateurs et des journalistes.
JEROME CHAPUIS
Pas de changement de cap ?
MICHEL SAPIN
Mais lorsqu'on est au gouvernement, on n'est pas là pour faire tout et le contraire de tout le lendemain, là, on est sûr que ça n'a aucun effet, ou que des effets négatifs. Si vous changez continuellement de décisions et de politiques, vous êtes sûr de n'avoir aucun résultat à votre politique. Donc le maintien du cap, c'est quoi ? C'est le maintien du cap des décisions prises, mais pas encore mises en oeuvre ; prenons l'histoire du pacte de responsabilité, c'est-à-dire redonner aux entreprises des capacités d'investissement, d'embauche, d'innovation, qu'elles ont perdues au cours des cinq, six dernières années, ça, ça commence tout juste avec le CICE cette année, ça va s'amplifier l'année prochaine, et ça va s'amplifier encore
JEROME CHAPUIS
Mais vous sembliez dire vous-même que les entreprises ne jouent pas le jeu, quand vous dites : les entreprises doivent saisir la chance du CICE, elles ont touché l'argent au mois de mai, sept milliards d'euros, et il n'y a toujours pas d'effet !
MICHEL SAPIN
Eh bien, je reconnais votre impatience, évidemment, quand on a touché de l'argent à la fin du mois de mai, on est en capacité de le dépenser le 1er juin ? Non, quand on est sérieux et qu'on est un chef d'entreprise sérieux, on constate qu'il y a des capacités nouvelles, et à partir de là, on prend des décisions. Donc ces décisions ne sont pas encore prises, elles sont encore moins mises en oeuvre, et il faut le temps pour ça. Mais il faut aussi que les entreprises prennent leurs responsabilités, ce pacte de responsabilité
JEROME CHAPUIS
Qu'est-ce que vous entendez par-là ?
MICHEL SAPIN
C'est un pacte de responsabilité du gouvernement et de la majorité, les décisions ont été prises, elles ont été votées, beaucoup nous disent : eh, ça ne sera pas voté, elles ont été votées avec une large majorité, maintenant, c'est aux entreprises de prendre leurs responsabilités. Les moyens commencent à leur être redonnés. Elles savent que ça va continuer en 2015, en 2016, en 2017. A partir de là, elles peuvent prendre leurs responsabilités, leurs décisions, leurs risques, car quand on est chef d'entreprise, on est aussi quelqu'un qui prend des risques pour créer de la richesse et créer de l'emploi.
JEROME CHAPUIS
Quand le quotidien Libération titre ce matin : et si HOLLANDE se trompait, quand vous voyez l'absence de résultats pour le moment, est-ce qu'il ne vous arrive pas de vous dire quand même : eh si on essayait autre chose, est-ce que, il n'y a pas une autre politique possible ?
MICHEL SAPIN
Oui, mais certains nous disent : vous avez changé au début de l'année, vous avez une nouvelle politique, et maintenant, ils voudraient déjà qu'on en rechange, tout ça, je veux dire, ça a peu d'importance, par contre, ce qu'il faut constater, et pas du tout pour éviter nos propres responsabilités, c'est que la situation française, c'est aussi une situation européenne, ou que la situation européenne
JEROME CHAPUIS
Donc c'est la faute de l'Europe !
MICHEL SAPIN
Eh bien, voilà, justement pas du tout pour éviter nos responsabilités, mais il y a des causes françaises, nous y apportons des solutions, les entreprises doivent retrouver des marges et des capacités d'investissement, nous dépensons trop, donc si nous voulons financer ces marges supplémentaires, nous devons le faire avec des économies budgétaires, ça, c'est de notre responsabilité. Il y a des réformes en profondeur qui doivent être menées en France, déjà, certaines ont été menées, il faut continuer, ça, c'est notre responsabilité, et au niveau européen, il y a aussi des responsabilités, et parmi ces responsabilités, il y a la question monétaire, des décisions ont été prises, il faut qu'elles soient mises en oeuvre jusqu'au bout, pour que l'euro soit à un niveau plus normal, correspondant plus à sa vraie valeur sur le marché international. Il faut des investissements au niveau européen
JEROME CHAPUIS
On verra à la fin du mois d'août ce que dit l'Europe, mais, pardonnez-moi, mais
MICHEL SAPIN
Il faut des investissements au niveau européen, et je termine juste par un point
JEROME CHAPUIS
Michel SAPIN
MICHEL SAPIN
Et il faut un rythme de réductions des déficits budgétaires, je dis bien de réductions, j'ai entendu dire : on va laisser filer les déficits, non, il n'en est pas question, enfin, qui diminue les déficits ? C'est nous ! Qui les a augmentés ? C'est ceux d'avant ! Donc nous continuerons à les diminuer
JEROME CHAPUIS
L'objectif de 3% pour fin 2015, il est maintenu ?
MICHEL SAPIN
Mais 3%, ce n'est pas un objectif, c'est un chiffre qui est inscrit dans les traités, il est légitime d'avoir toujours ce chiffre en tête
JEROME CHAPUIS
Non, mais il y a des engagements de la France vis-à-vis de l'Europe, est-ce qu'ils seront renouvelés par exemple lors de la réunion européenne du 30 août ?
MICHEL SAPIN
Ce chiffre de 3% n'est pas tombé du ciel, comme ça, n'importe comment, c'est à partir de là qu'on arrête de s'endetter, il vaudrait peut-être mieux maintenant que la France arrête de s'endetter. Donc on doit avoir cet objectif de stabiliser, puis de diminuer la dette, mais il faut le faire à un rythme qui soit compatible avec la reprise de l'activité économique, en Europe comme en France.
JEROME CHAPUIS
Compte tenu du doute qui habite la France, les Français, plus de huit Français sur dix ne font pas confiance à l'exécutif pour sortir le pays du marasme, est-ce que François HOLLANDE doit s'exprimer dans les jours qui viennent, selon vous ?
MICHEL SAPIN
Mais le doute, il est compréhensible, je pense que c'est le parallèle de l'impatience
JEROME CHAPUIS
Est-ce que François HOLLANDE doit s'exprimer ?
MICHEL SAPIN
Quand vous avez vécu pendant des années et des années avec de la crise et du chômage en plus, et que ça ne s'arrête pas, vous êtes dans le doute et dans l'impatience, mais il faut sortir de ce doute, il faut sortir du scepticisme, que le président de la République ait à s'exprimer, peut-être, c'est à lui de choisir et le moment et la manière
JEROME CHAPUIS
Vous savez s'il va le faire ?
MICHEL SAPIN
Je ne suis pas son porte-parole, et je suis encore moins lui-même. Donc je pense que dans les jours ou les semaines qui viennent, il aura à s'exprimer, comme l'ensemble du gouvernement aura à s'exprimer pour dire pourquoi, à la fois, la situation est difficile, qu'il faut la prendre en compte, et en même temps, pourquoi le cap est le bon, et il faut le maintenir et le mener jusqu'au bout.
JEROME CHAPUIS
Michel SAPIN, on vous a vu cet été en ciré jaune ramer en solitaire, pendant vos vacances à l'île d'Yeu, certains y ont vu une parabole, un symbole de l'impuissance du gouvernement ; qu'est-ce que vous leur répondez ?
MICHEL SAPIN
C'était simplement un vacancier qui, sur son youyou, allait rejoindre son bateau pour aller à la pêche, voyez, ce n'est pas la peine de chercher des symboles là où il n'y en a pas.
JEROME CHAPUIS
Mais vous pouvez convenir qu'en termes de communication, le jour de l'annonce de la croissance nulle, ça ne tombait pas forcément au mieux ?
MICHEL SAPIN
Moi, je ne faisais pas de la communication, j'étais en vacances et j'allais à la pêche.
JEROME CHAPUIS
Michel SAPIN, ministre des Finances et pêcheur, était l'invité de RTL ce matin. Merci.
BERNARD POIRETTE
C'est bien noté, je ne savais pas qu'il était pêcheur aussi. Merci Monsieur SAPIN.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 août 2014