Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, sur les convergences de vue des diplomaties française et allemande, à Paris le 29 août 2014.

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Circonstance : XXIIe Conférence des Ambassadeurs - Allemagne, à Paris le 29 août 2014

Texte intégral

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Sur les relations entre la France et l'Allemagne, j'ai dit souvent et il faut faire attention lorsque l'on commence à se répéter, qu'il y avait déjà à mieux se connaître. Chaque fois que l'on parle de ces sujets devant un auditoire, qu'il soit d'ailleurs allemand ou français, je dis que les Allemands ne sont pas des Français qui parlent allemand et symétriquement, les Français ne dépensent pas tous des sommes qu'ils n'ont pas. Les chiffres sont quand même plus nuancés.
Je pense qu'à travers le travail que nous faisons, au jour le jour, entre la diplomatie allemande et la diplomatie française, nous rapprochons en permanence les points de vue. Bien sûr, le ministre des affaires étrangères doit défendre les intérêts de son pays et les situations ne sont pas exactement les mêmes. La situation économique de l'Allemagne et celle de la France ne sont pas les mêmes, n'étaient d'ailleurs pas les mêmes - peut-être dans un sens différent - il y a une dizaine d'années. La situation démographique de l'Allemagne et de la France n'est pas la même. La situation géographique n'est pas la même. L'histoire n'est pas la même.
Mais à partir de ces éléments différents qu'il ne faut pas nier, notre travail au jour le jour à Frank-Walter et à moi-même, c'est d'essayer de faire converger tout cela.
Vraiment, sur les principaux sujets du jour et de l'avenir, cette convergence est absolue. Avant d'entrer dans cette salle, nous parlions ensemble de l'Ukraine. Ce n'est pas un hasard si ce que l'on appelle le format de Normandie ou le format de Berlin fait que ce sont les Allemands et les Français qui sont là pour faire que les Ukrainiens et les Russes puissent parler ensemble.
Lorsque l'Allemagne s'apprête, semble-t-il, à prendre une décision très importante en ce qui concerne l'Irak lorsque l'on sait ce qu'est l'histoire, bien évidemment la France joue un rôle. Lorsque nous parlons de la Syrie, lorsque nous parlons de nos rapports avec les États-Unis, lorsque nous parlons de la façon d'aborder les questions africaines - Mali, Centrafrique, et nous irons ensemble dans quelques semaines avec Frank-Walter à Addis-Abeba pour parler avec l'Union africaine -, tout cela fait que nous convergeons.
L'Allemagne et la France, en convergeant, permettent à la politique européenne extérieure de s'affirmer. (...).
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 septembre 2014