Texte intégral
Q - L'autre question chaude, puisque vous partez pour le sommet de l'OTAN, c'est l'Ukraine. La France a décidé de suspendre la livraison du premier Mistral, qui devait avoir lieu d'ici au 1er novembre. Pourquoi avoir suspendu cette livraison ? Est-ce que cela veut dire qu'on adresse un signal, une mise en garde à Vladimir Poutine et à la Russie ?
R - C'est un contrat conclu en 2011, qui consiste à vendre des porte-hélicoptères, des bateaux qui ont des capacités militaires.
Notre analyse est la suivante : dans la dernière période, le comportement des Russes, en ce qui concerne l'Est de l'Ukraine, porte atteinte aux fondements de la sécurité. Le président de la République a tiré la conclusion qu'aujourd'hui les conditions n'étaient pas réunies pour que cette livraison ait lieu. Quelles sont ces conditions ? Il faut que le cessez-le-feu qui peut-être s'esquisse - la France y est naturellement très favorable - s'applique et puis aussi, bien sûr, que l'on trouve un accord politique pour qu'il n'y ait pas d'affrontements entre l'Ukraine et la Russie, soit directement, soit par personnes interposées.
Donc la décision qu'avait à prendre le président de la République, c'est : «est-ce qu'aujourd'hui les conditions sont réunies pour la livraison» ? Non, mais nous souhaitons qu'elles puissent l'être à l'avenir.
Q - C'est quand même une mise en garde à Poutine, à la veille du Sommet de l'OTAN ?
R - Ce n'est pas relié au sommet de l'OTAN, puisque l'OTAN ne va pas discuter de cela, mais c'est le constat que chacun peut faire honnêtement : dans les derniers temps, le comportement de la Russie à l'égard de l'Ukraine, en particulier de l'Est de l'Ukraine, porte atteinte à la sécurité européenne. La France fait partie de l'Europe et doit en tirer les conclusions, mais nous travaillons pour que ceci évolue et nous souhaitons que cela évolue puisque, dans notre esprit, l'Ukraine devrait avoir de bonnes relations avec l'Union européenne et de bonnes relations avec la Russie. Pour l'instant, ce n'est pas le cas, donc nous souhaitons une évolution et nous y travaillons.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 septembre 2014