Texte intégral
Chers Amis,
Ravi de vous trouver ou de vous retrouver puisque certains d'entre vous sont peut-être lassés de me voir en Tunisie ! Mais comme je dis souvent : «Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour». Et c'est vrai que la Tunisie, qui est chère à notre cœur, a eu, notamment l'année dernière et cette année, beaucoup de visites. Vous avez eu le président de la République en juillet 2013 et en février de cette année et vous aurez dans un instant le Premier ministre. Je viens avec Matthias Fekl, dont c'est la première visite à l'étranger et avec Manuel Valls qui arrive d'Italie. Quant à moi, je ne compte plus vraiment mes voyages.
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
La situation dans le monde arabe, c'est une situation de très grande tourmente. Nous le voyons en Syrie, en Irak, en Libye, à Gaza, partout il y a des affrontements, des tragédies et des menaces de toute sorte. Et dans ce contexte, la Tunisie représente un formidable espoir parce que tout est rassemblé - encore faut-il aller tout au bout du chemin - pour que sur le plan démocratique d'une part et sur le plan économique d'autre part, la Tunisie, chère à notre cœur, puisse montrer qu'on peut réussir, dans cette partie du monde, à concilier la démocratie et le développement économique.
C'est pourquoi ce qui se passe ici est si important, et c'est pourquoi la France a à cœur d'accompagner le développement démocratique de la Tunisie. D'où l'initiative qui justifie la présence du Premier ministre, du secrétaire d'État et la mienne et d'une quarantaine de délégations de pays voisins ou plus lointains puisque nous avons pris la décision, avec nos amis tunisiens, de coprésider une conférence qui s'appelle «Investir en Tunisie - Start up democracy». Tout simplement parce que, comme vous le savez, il va y avoir au mois d'octobre des élections législatives, au mois de novembre des élections présidentielles, et la transition démocratique sera accomplie à ce moment-là. Mais c'est la situation économique et sociale qui a été, pour une grande part, à l'origine de la révolution, il faut donc accompagner la transition démocratique d'une avancée économique faute de quoi les meilleurs projets se retrouveraient devant des difficultés insurmontables. Mais pour cela, il faut bien sûr que la Tunisie prenne ses résolutions et je dois rendre hommage au choix fait par le Premier ministre et par le gouvernement en ce sens. Enfin, il faut que les pays et les organisations internationales qui souhaitent le succès de la transition tunisienne accompagnent le mouvement. Et c'est le sens de cette conférence.
En ce qui nous concerne, nous Français, Franco-Tunisiens, souvent, nous marquons notre attachement à la réussite de la transition tunisienne par la vigueur de notre relation bilatérale. Le président de la République a eu l'occasion, dans ces mêmes lieux, de décrire ce que nous faisions avec la Tunisie et pour la Tunisie. Et depuis sa venue, les choses ont avancé dans le sens qui a été indiqué. Aujourd'hui, nous avons une communauté ici qui groupe près de 30.000 Français, y compris ceux qui ne sont pas enregistrés. Et vous avez des attentes légitimes vis-à-vis de la France que notre ambassade - je rends hommage à l'ambassadeur Gouyette - et notre consulat général s'attachent à satisfaire. Alors il y a toute une série de sujets que vous connaissez comme moi, que vous vivez.
Sur le plan scolaire, avec un réseau AEFE qui est l'un des plus importants que nous ayons à l'étranger avec une série de réalisations comme Mendès-France, Gustave Flaubert et avec l'avancée sur le projet de construction d'un nouveau groupe scolaire à Sousse. Il y a aussi, bien évidemment il ne faut jamais oublier cela, ce que nous faisons pour nos compatriotes qui se trouvent en difficulté, parce que c'est aussi une tâche que doivent remplir les services de la France à l'étranger.
Il y a tout ce qui est fait pour la culture et la langue, si importantes. Et à cet égard je note l'ouverture, d'ici le début de l'année prochaine, d'un nouveau centre culturel en plein centre-ville de Tunis, avenue de Paris, sur le site du Petit Carnot qui rassemblera tous nos services culturels. Je pense que ce sera tout à faire exemplaire.
Il y a évidemment ce qui concerne l'économie. Vous savez que j'ai donné comme instruction à toutes nos ambassades d'insister sur la diplomatie économique. Bien sûr, ce sont les entreprises qui font l'économie, mais il faut que l'État soit à leurs côtés partout dans l'ensemble du monde et singulièrement ici, en Tunisie, puisque nous n'oublions pas que la France est, et de loin, le premier partenaire économique de la Tunisie. Elle reste son premier fournisseur et son premier client. Elle est également le premier investisseur, en flux comme en stock, et ça signifie beaucoup de création d'emplois en Tunisie qui sont nécessaires et aussi, contrairement à ce qu'on dit parfois, pas mal de création d'emplois en France puisqu'on ne peut pas séparer l'implantation à l'étranger et le développement de notre économie nationale.
Nous essayons de mettre en œuvre, dans cette logique de co-localisation, toute une série d'initiatives prises en direction des jeunes et en direction du micro crédit. Demain, nous signerons un accord rendu possible par les financements de l'AFD en ce qui concerne un deuxième organisme de micro crédit tunisien qui s'appelle Microcred. Enfin, il faut aussi souligner le succès de l'Alliance franco-tunisienne pour le numérique et d'ailleurs notre collègue, Mme Axelle Lemaire, sera présente au salon d'Hammamet à la fin du mois de septembre.
Et puis d'une façon générale, je crois, ça m'avait frappé la dernière fois que j'avais eu l'occasion et le plaisir de discuter avec vous, que ceux qui ont investi ici, ceux qui sont présents ici, répètent qu'il y a du bon travail à faire et qu'en matière d'économie, il y a beaucoup beaucoup de possibilités. Ainsi le secrétaire d'État, M. Matthias Fekl, aura à cœur de marquer ce premier déplacement d'une continuité pour faire en sorte que les PME et les plus grandes entreprises de part et d'autre puissent travailler ensemble.
Je n'oublie pas le tourisme. J'ai essayé de montrer l'exemple, même s'il était modeste. Il y a eu des hauts et des bas dans la présence des touristes français en Tunisie mais cette année le nombre de touristes, d'après ce qu'on m'a indiqué, a un peu remonté. Tant mieux, mais il faut continuer et au fur et à mesure que le mouvement démocratique sera affirmé et que la situation économique et la sécurité, j'y reviendrai dans un instant, seront établies, je ne doute pas que les charmes de la Tunisie opéreront de plus en plus sur nos compatriotes. Mais je pense aussi à l'inverse, et nous sommes extrêmement heureux quand nous accueillons en France des Français de Tunisie, des Franco-Tunisiens, des Tunisiens, que ce soit pour l'été, pour l'hiver, et donc là aussi nous allons demander à nos services de l'Ambassade, à nos services économiques, à nos services culturels, de travailler en ce sens.
(...)
Mesdames et Messieurs,
Voilà ce qu'en quelques mots je voulais vous dire. La Tunisie est un pays que nous aimons qui est en passe de réussir, dans un monde et dans une région troublés, et c'est la raison pour laquelle nous voulons, plus que jamais, être aux côtés de nos amis tunisiens. Je pense que c'est un beau symbole que cette conférence, tournée vers le futur, soit co-présidée à la fois par la Tunisie et par la France. Car vis-à-vis de ce qui se passe ici, le maître mot en ce qui nous concerne, c'est la confiance.
Vous êtes, j'ai eu l'occasion de vous le dire, nos représentants. Vous êtes des Françaises et des Françaises qui aimez la Tunisie. Mais comme on sait en plus que vous êtes attachés à la France, vous êtes finalement nos ambassadeurs au quotidien. Ce qui met sur vos épaules une responsabilité très forte, et je sais que vous voulez comme nous, et comme l'ensemble du peuple tunisien, qu'ici ce soit la réussite qui prévale. La France sera aux côtés de la Tunisie, tout simplement parce que c'est la cause de la liberté et de l'amitié et de la démocratie qui est en jeu.
Vive la Tunisie !
Vive l'amitié entre la Tunisie et la France !
Et vive la République française !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 septembre 2014