Texte intégral
Chaque dimanche, le Parisien donne la parole à une personnalité. Aujourd'hui : Philippe de Villiers, 52 ans, président du Mouvement Pour la France (MPF). Le député antimaastrichtien de Vendée vient de mettre un point final à la rédaction d'un petit livre musclé intitulé " Vous avez aimé la vache folle, vous adorerez l'euro " (à paraître chez Albin Michel).
Serez-vous candidat à l'Elysée en 2002 ?
Philippe de Villiers : Vous me permettrez de réserver ma réponse à mes amis du Mouvement Pour la France qui se réunissent les 15 et 16 septembre dans les Landes
Avec Chevènement, Pasqua, Boutin, Le Pen et vous, il va y avoir bousculade sur le créneau de l'euroscepticisme !
Philippe de Villiers : D'abord, tous n'iront pas jusqu'au bout. Ensuite, cette élection présidentielle va se jouer autour de deux questions : celle de l'euro et celle de la sécurité. Et sur ces deux questions, j'ai des choses à dire. Moi, je n'ai jamais varié, je n'ai pas participé à la politique de déclin de la France. Comment Chevènement, qui était ministre lors de la signature du traité d'Amsterdam qui a anéanti nos frontières, peut-il parler de sécurité ? Comment Pasqua, qui était ministre de l'Intérieur quand la politique du gouvernement consistait à parler avec les séparatistes corses, peut-il parler aujourd'hui du rétablissement de l'ordre public ?
Dans la course à l'Elysée, qui est votre adversaire ?
Philippe de Villiers : Mon adversaire est siamois : c'est le tandem Chirac-Jospin. Je leur reproche d'avoir abîmé la France. Ils sont coresponsables du grand malaise de notre pays. L'euro, l'insécurité, les 35 heures, le laxisme généralisé invitent à s'interroger : la France existera-t-elle encore demain ? Alors, qu'on en finisse enfin avec ceux qui ont bradé notre pays.
La campagne a déjà commencé sous le signe des " affaires "
Philippe de Villiers : Quand le débat ne peut se nouer sur les idées, il se réfugie dans les soupentes. Je suis en rupture avec un système politique qui, chaque jour, abaisse notre pays et désespère les Français.
L'euro est né jeudi à Francfort. Votre combat contre la monnaie unique n'est-il pas perdu d'avance ?
Philippe de Villiers : Je conseille aux Français de garder leurs francs. Car l'euro, qui est une erreur et une faute, sera un échec. Il y a en effet une divergence profonde des économies des douze pays concernés par la suppression de leur monnaie nationale. Une monnaie, c'est quelque chose d'intime, c'est comme une langue. Avec l'euro, les Français vont se sentir étrangers dans leur propre pays. D'ailleurs, leur réticence à utiliser les chèques en euros est un signe de leur refus de ce grand basculement vers l'inconnu. Pour le printemps prochain, je prévois un énorme cafouillage, un euro-bogue.
Faut-il dissoudre l'Assemblée de Corse, ou suspendre les accords de Matignon ?
Philippe de Villiers : Ni l'un, ni l'autre. Aujourd'hui, la seule solution pour la Corse, c'est de déclarer l'état d'urgence prévu par notre Constitution. Il s'agit de rétablir l'ordre en prenant toutes les mesures dérogatoires au droit commun qui sont nécessaires pour éradiquer le terrorisme. Il est quand même incroyable qu'on envoie aujourd'hui en Macédoine des soldats français récupérer les armes des terroristes albanais, et qu'on ne soit pas capable d'en faire autant en Corse et dans les banlieues ! Il faut faire " Moisson essentielle " sur le territoire français.
Quelle serait la politique efficace contre l'insécurité ?
Philippe de Villiers : Quand Lionel Jospin dit : " la société est violente ", il est profondément socialiste. Il est convaincu que " toute faute est collective " et que " le coupable est toujours un peu victime " Regardons les choses en face : les causes de l'insécurité sont le laxisme, l'immigration clandestine, l'extension des zones de non-droit. Depuis vingt ans, on a laissé prospérer en France des foyers de violence devenus incontrôlables. Il faut désormais de l'autorité, de la fermeté et de la détermination. Mais quand on voit M. Jospin discuter avec des terroristes ou quand on apprend la libération de Patrick Henry, cela signifie qu'il n'y a pas d'exemplarité au sommet.
Faut-il autoriser l'accès du tunnel du Mont-Blanc aux poids lourds ?
Philippe de Villiers : Oui, le ministre des Transports Jean-Claude Gayssot a raison face aux écologistes. Même si on peut regretter que rien n'ait été fait depuis quarante ans pour trouver un équilibre entre le rail et la route. Cela dit, être à la fois contre les tunnels et les autoroutes relève de la pure utopie.
Des harkis portent plainte contre la France pour crime contre l'humanité. Les soutenez-vous ?
Philippe de Villiers : Voilà le résultat de l'hospitalité donnée par Chirac à Bouteflika ! Souvenez-vous : c'est le président algérien qui a allumé la mèche à l'Assemblée nationale - où j'avais refusé moi-même d'être présent - en assimilant les harkis aux collabos de l'occupation nazie en France, après avoir fait allusion à la présence de " tortionnaires français en Algérie ". Moi je n'oublie pas, et je soutiens la révolte des harkis qui sont les grands oubliés de l'histoire de France.
(Source http://www.mpf-villiers.org, le 9 octobre 2001)
Serez-vous candidat à l'Elysée en 2002 ?
Philippe de Villiers : Vous me permettrez de réserver ma réponse à mes amis du Mouvement Pour la France qui se réunissent les 15 et 16 septembre dans les Landes
Avec Chevènement, Pasqua, Boutin, Le Pen et vous, il va y avoir bousculade sur le créneau de l'euroscepticisme !
Philippe de Villiers : D'abord, tous n'iront pas jusqu'au bout. Ensuite, cette élection présidentielle va se jouer autour de deux questions : celle de l'euro et celle de la sécurité. Et sur ces deux questions, j'ai des choses à dire. Moi, je n'ai jamais varié, je n'ai pas participé à la politique de déclin de la France. Comment Chevènement, qui était ministre lors de la signature du traité d'Amsterdam qui a anéanti nos frontières, peut-il parler de sécurité ? Comment Pasqua, qui était ministre de l'Intérieur quand la politique du gouvernement consistait à parler avec les séparatistes corses, peut-il parler aujourd'hui du rétablissement de l'ordre public ?
Dans la course à l'Elysée, qui est votre adversaire ?
Philippe de Villiers : Mon adversaire est siamois : c'est le tandem Chirac-Jospin. Je leur reproche d'avoir abîmé la France. Ils sont coresponsables du grand malaise de notre pays. L'euro, l'insécurité, les 35 heures, le laxisme généralisé invitent à s'interroger : la France existera-t-elle encore demain ? Alors, qu'on en finisse enfin avec ceux qui ont bradé notre pays.
La campagne a déjà commencé sous le signe des " affaires "
Philippe de Villiers : Quand le débat ne peut se nouer sur les idées, il se réfugie dans les soupentes. Je suis en rupture avec un système politique qui, chaque jour, abaisse notre pays et désespère les Français.
L'euro est né jeudi à Francfort. Votre combat contre la monnaie unique n'est-il pas perdu d'avance ?
Philippe de Villiers : Je conseille aux Français de garder leurs francs. Car l'euro, qui est une erreur et une faute, sera un échec. Il y a en effet une divergence profonde des économies des douze pays concernés par la suppression de leur monnaie nationale. Une monnaie, c'est quelque chose d'intime, c'est comme une langue. Avec l'euro, les Français vont se sentir étrangers dans leur propre pays. D'ailleurs, leur réticence à utiliser les chèques en euros est un signe de leur refus de ce grand basculement vers l'inconnu. Pour le printemps prochain, je prévois un énorme cafouillage, un euro-bogue.
Faut-il dissoudre l'Assemblée de Corse, ou suspendre les accords de Matignon ?
Philippe de Villiers : Ni l'un, ni l'autre. Aujourd'hui, la seule solution pour la Corse, c'est de déclarer l'état d'urgence prévu par notre Constitution. Il s'agit de rétablir l'ordre en prenant toutes les mesures dérogatoires au droit commun qui sont nécessaires pour éradiquer le terrorisme. Il est quand même incroyable qu'on envoie aujourd'hui en Macédoine des soldats français récupérer les armes des terroristes albanais, et qu'on ne soit pas capable d'en faire autant en Corse et dans les banlieues ! Il faut faire " Moisson essentielle " sur le territoire français.
Quelle serait la politique efficace contre l'insécurité ?
Philippe de Villiers : Quand Lionel Jospin dit : " la société est violente ", il est profondément socialiste. Il est convaincu que " toute faute est collective " et que " le coupable est toujours un peu victime " Regardons les choses en face : les causes de l'insécurité sont le laxisme, l'immigration clandestine, l'extension des zones de non-droit. Depuis vingt ans, on a laissé prospérer en France des foyers de violence devenus incontrôlables. Il faut désormais de l'autorité, de la fermeté et de la détermination. Mais quand on voit M. Jospin discuter avec des terroristes ou quand on apprend la libération de Patrick Henry, cela signifie qu'il n'y a pas d'exemplarité au sommet.
Faut-il autoriser l'accès du tunnel du Mont-Blanc aux poids lourds ?
Philippe de Villiers : Oui, le ministre des Transports Jean-Claude Gayssot a raison face aux écologistes. Même si on peut regretter que rien n'ait été fait depuis quarante ans pour trouver un équilibre entre le rail et la route. Cela dit, être à la fois contre les tunnels et les autoroutes relève de la pure utopie.
Des harkis portent plainte contre la France pour crime contre l'humanité. Les soutenez-vous ?
Philippe de Villiers : Voilà le résultat de l'hospitalité donnée par Chirac à Bouteflika ! Souvenez-vous : c'est le président algérien qui a allumé la mèche à l'Assemblée nationale - où j'avais refusé moi-même d'être présent - en assimilant les harkis aux collabos de l'occupation nazie en France, après avoir fait allusion à la présence de " tortionnaires français en Algérie ". Moi je n'oublie pas, et je soutiens la révolte des harkis qui sont les grands oubliés de l'histoire de France.
(Source http://www.mpf-villiers.org, le 9 octobre 2001)