Déclaration de Mme Annick Girardin, secrétaire d'Etat au développement et à la francophonie, sur l'aide apportée par la France à la Guinée face à l'épidémie d'Ebola, à Conakry le 13 septembre 2014.

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Circonstance : Déplacement au Sénégal et en Guinée, du 10 au 14 septembre 2014

Texte intégral


Monsieur l'Ambassadeur,
Madame et Messieurs les Conseillers consulaires,
Mesdames et Messieurs, Chers Compatriotes,
Chers Amis,
Je suis très heureuse de vous rencontrer ce soir au terme de cette première journée de visite à Conakry.
Ma venue en Guinée témoigne de la volonté affirmée de la France, au plus haut niveau de l'État, d'apporter son concours à la Guinée au moment où ce pays ami est confronté à une épidémie d'une ampleur sans précédent. À situation exceptionnelle, mobilisation exceptionnelle.
La France, vous le savez, n'a pas ménagé son aide à la Guinée depuis l'apparition de l'épidémie. Ce sont les laboratoires de l'Institut Pasteur, notamment celui de Dakar, que j'ai visité jeudi, qui ont été les premiers à identifier la souche du virus. Des experts de Pasteur, de l'Inserm, de la Croix-Rouge française, des spécialistes envoyés par le ministère des affaires étrangères et le ministère de la santé se sont succédé à Conakry tout au long des derniers mois pour épauler les autorités guinéennes dans leur lutte. Les équipes de Médecins sans frontières se sont investies d'une façon exceptionnelle. Je tiens à rendre hommage à tous pour leur engagement et leur sang-froid. Cette mobilisation nous a permis de maintenir dans de bonnes conditions de sécurité l'ouverture du Lycée Albert Camus, du Centre culturel franco-guinéen et la desserte de Conakry par Air France. Nos amis guinéens nous en sont, reconnaissants, comme me l'a témoigné le président Alpha Condé tout à l'heure.
Comme je l'ai annoncé aux autorités guinéennes, la mobilisation de la France va se traduire par trois mesures fortes témoignant du caractère prioritaire de la lutte contre Ebola :
- L'envoi d'une équipe de 5 médecins du ministère de la santé, qui seront suivis de 24 autres dans les prochains jours.
- L'affectation d'une aide budgétaire à la Guinée de 5 millions d'euros, par redéploiement du contrat de désendettement et de développement, destinée à répondre aux besoins les plus urgents, notamment la création d'un nouveau centre de traitement Ebola.
- L'affectation d'une somme de 4 millions d'euros à l'ouverture d'une unité d'épidémiologie de l'Institut Pasteur à Conakry, en lien avec les Instituts de Dakar et de Paris.
J'ai tenu à marquer notre engagement auprès des acteurs impliqués dans la lutte contre l'épidémie en rencontrant, à l'hôpital Donka, les personnels soignants et les équipes de Médecins sans frontières. À toutes et à tous, j'ai rendu un hommage appuyé, car leurs succès constituent autant d'encouragement à persévérer dans la mobilisation.
En ce qui vous concerne, cette crise ne doit pas susciter de panique, car les modes de transmission de la maladie sont connus et que des précautions basiques permettent de s'en protéger.
Vous savez pouvoir compter sur l'engagement total et quotidien de l'Ambassade de France et de l'ensemble des services de l'État. Je tiens à leur rendre hommage pour leur mobilisation.
Notre réponse d'urgence à l'épidémie s'inscrit dans le cadre de l'appui constant de la France au développement de la Guinée.
Un symbole de cette aide de long terme aura été, cet après-midi, la signature avec le ministre de l'économie et des finances du document cadre de partenariat entre la France et la Guinée pour les années 2014 à 2016 Il définit quatre secteurs de concentration, qui correspondent à des priorités de la politique initiée par le président Alpha Condé et sur lesquels notre compétence est reconnue de longue date :
- La gouvernance démocratique,
- L'éducation,
- L'agriculture et le développement rural,
- L'énergie : l'Agence française de développement va reprendre ses prêts concessionnels à la Guinée dans ce secteur crucial pour l'avenir économique et social du pays.
Sécurité, gouvernance et développement sont indissociables, comme le président François Hollande l'a rappelé à plusieurs reprises, notamment lors du sommet de l'Élysée de décembre 2013. Cette vision est partagée par la Guinée, comme en témoignent les grandes réformes engagées avec notre soutien. Je n'en citerai que deux, car elles sont exemplaires : la réforme du secteur de la sécurité, et celle, tout aussi indispensable, de la justice.
Sur cette voie difficile des réformes, sachons également donner toute sa place à la société civile, notamment aux jeunes et aux femmes. La jeunesse constitue le défi majeur du continent africain pour les décennies à venir. C'est aussi sa chance. C'est ma conviction. Pour cette raison, je rencontrerai, demain, des représentants, hommes et femmes, de la société civile, après une visite sur le site de la Blue zone de Bolloré à Kaloum, symbole d'une démarche innovante et responsable associant investissement, technologie, respect de l'environnement, emploi et formation professionnelle.
Nous portons un message, celui de la responsabilité sociale et environnementale, à plus forte raison sur un continent où la course à la croissance peut être synonyme, si l'on n'y prend garde, de déséquilibres de long terme de l'environnement et de la société. Autant de défis qui seront à l'agenda de la conférence de Paris-Climat fin 2015.
Sachons également mettre davantage en valeur l'atout stratégique que constitue notre appartenance commune à la francophonie. À cet égard, je voudrais rendre hommage au travail remarquable des équipes du Lycée Albert Camus, du Centre culturel franco-guinéen, de l'Institut français, tout comme je tiens à saluer la création d'un cercle des diplômés de l'enseignement supérieur français en Guinée.
Mesdames et Messieurs, Chers Compatriotes, Chers Amis de la France,
À l'heure des épreuves, le moment est venu de réaffirmer notre soutien à la Guinée et à son peuple, souvent malmenés par l'histoire. De mettre plus que jamais en avant les atouts de la présence française, dans un esprit de profonde amitié et de solidarité. Je sais pouvoir compter sur vous, votre attachement à ce pays, vos valeurs, comme vous pouvez compter sur mon engagement et celui de l'ensemble des autorités françaises.
Vive la France, vive la Guinée, vive l'amitié franco guinéenne !.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 septembre 2014