Texte intégral
Chers Amis,
Je suis ici pour la semaine de l'Assemblée générale des Nations unies pendant laquelle nous parlons de toute une série de sujets graves : le terrorisme, Ebola, le conflit israélo-palestinien, les dérèglements climatiques et beaucoup d'autres.
Mais j'ai souhaité vous rencontrer et consacrer au moins ce déjeuner à des questions économiques, tout d'abord parce que sans une économie prospère, il n'y a pas de diplomatie et parce que, maintenant, le Quai d'Orsay s'occupe aussi des questions de tourisme, de commerce extérieur, etc. Ce sont évidemment des sujets que j'ai particulièrement à coeur. J'ai donné instruction à tous les postes diplomatiques - qui le faisaient plus ou moins dans le passé - de se concentrer désormais sur l'appui à nos entreprises. C'est le mot d'ordre, et c'est là-dessus que les ambassadeurs et les consuls généraux sont jugés.
La situation économique de la France, vous la connaissez, je n'ai pas besoin de revenir longuement là-dessus. Je vais vous dire en deux mots ce que nous essayons de faire et puis, ensuite, je voudrais que vous me disiez ce que l'on peut faire de mieux pour vous aider, pour vous appuyer.
Même si le «French bashing» est une discipline assez largement pratiquée, on a beaucoup d'atouts en France. Nous avons de très bonnes écoles ; nous avons une très bonne recherche et nous avons maintenant un dispositif pour aider la recherche et l'innovation qui est assez efficace quand on le compare avec d'autres.
Nous avons commencé - même plus que commencer - à mettre ensemble un certain nombre d'organisations qui autrefois menait leur activité chacune dans son coin, et parfois les unes contre les autres. Nous avons favorisés les rapprochements. Nous avons fusionné Ubifrance et l'agence française pour les investissements internationaux, et fait en sorte de se rapprocher des chambres de commerce. Nous avons créé la banque publique d'investissement. Et puis on peut être très présents à l'étranger, puisqu'il faut aller cherche la croissance là où elle est. En France et en Europe, elle n'est pas très brillante, il faut donc la chercher ici, en Asie, en Afrique. Il faut la chercher partout. Pour cela, des initiatives ont été prises, sont prises et vont être prises ; elles vont à mon avis tout à fait dans le bon sens, comme ce que l'on a fait à San Francisco et ce que l'on est en train de réaliser à Boston.
Alors une des questions que je me pose c'est, devrait-on faire la même chose, si c'est possible, ici à New York, autour de l'idée de «hub» ? Ce sera à vous de me le dire. Il y a pas mal de choses qui fonctionnent mais ce que je constate, et vous êtes probablement passés par là, c'est que autant on crée beaucoup d'entreprises en France - le chiffre est même à peine croyable : on crée par an 500 000 entreprises, des petites, des grandes -, mais la difficulté que l'on a, - que vous avez eue peut-être et que vous avez surmontée sans doute -, c'est, à partir d'une petite entreprise, comment les choses se développent-elles lorsque viennent les difficultés ? Je pense en particulier aux difficultés financières ; c'est donc toute la question du «venture capital» qui est posée et d'autres questions qui y sont associées.
Je suis plein d'enthousiasme et de confiance dans ce que l'on fait quand je vois nos compatriotes à l'étranger. Je suis toujours à l'étranger, je fais un tour du monde chaque mois et il y a quand même énormément de Français qui poussent. Je ne sépare pas ce qui est fait en France de ce qui est fait à l'étranger. J'imagine que d'ailleurs beaucoup d'entre vous êtes présents à la fois ici et aussi en France. Je considère que vous êtes des ambassadeurs - non rémunérés mais des ambassadeurs - efficaces et que tout ce que l'on peut faire pour vous appuyer, on doit le faire. Voilà la philosophie qui est la nôtre.
Maintenant, ce que je souhaiterais - comme l'a dit très justement l'ambassadeur Araud - c'est que cinq d'entre vous puissent dire un petit peu par où ils sont passés, où ils en sont, quels sont les problèmes et, surtout - c'est ce que je voudrais retirer de ce déjeuner -, est ce qu'il y a des choses que l'on pourrait faire davantage et mieux pour vous aider à être plus performants, à la fois ici et, bien évidemment, en France parce que vous gardez des attaches importantes avec la France.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 septembre 2014