Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous êtes secrétaire chargé des Transports. 10ème jour de grève des pilotes d'AIR FRANCE, la direction espère assurer 46 % des vols aujourd'hui, 200 à 300 pilotes grévistes ont manifesté hier à Paris, c'est le plus long conflit à AIR FRANCE depuis 16 ans puisqu'en 1998 une grève des pilotes avait duré 10 jours. L'Etat est actionnaire à hauteur de près de 16 % à AIR FRANCE, donc vous avez votre mot à dire, est-ce que les pilotes doivent aujourd'hui cesser leur grève ?
ALAIN VIDALIES
La réponse est oui les pilotes doivent cesser leur grève aujourd'hui, parce que la négociation, la discussion a permis au moins de lever une hypothèque, la direction a fait des efforts sur la question vous savez, il y a 2 sujets qu'on ne distingue pas : TRANSAVIA France, TRANSAVIA Europe, l'un existe déjà, on a 14 avions, on veut passer à 37 - c'est un bon projet, ça crée 1.000 emplois
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il faut développer TRANSAVIA France ?
ALAIN VIDALIES
Il faut développer TRANSAVIA France, c'est le message. C'est un plan de croissance, ce n'est pas une grève, d'habitude on fait une grève quand on veut supprimer des emplois, là on veut en créer 1.000 - avec 250 postes de pilotes sur TRANSAVIA France - c'est un bon projet et qui est nécessaire pour la compagnie. Donc, ce projet-là, il doit aller jusqu'au bout ; Et donc il y avait un autre projet qui avait mis dans le débat, qui était moins affiné je vais dire les choses comme ça dont on ne savait pas exactement quel trajet il Bon ! Et qui pouvait poser des problèmes, ce dossier-là il est aujourd'hui mis de côté.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Abandonné ou mis de côté ?
ALAIN VIDALIES
Abandonné par la direction, je veux être très clair.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Abandonné ?
ALAIN VIDALIES
Abandonné, arrêté, c'est ce qu'a dit la direction et c'est ce que je souhaite.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non ! La direction a dit suspendu 3 mois.
ALAIN VIDALIES
Suspendu Non ! Hier matin, mais hier soir les mots étaient différents
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah ! Abandonné.
ALAIN VIDALIES
Donc, je dis abandonné, retiré
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, c'est une information que vous nous donnez ?
ALAIN VIDALIES
Non ! Ca été
JEAN-JACQUES BOURDIN
On retire, bon ça été donné hier soir...
ALAIN VIDALIES
C'était déjà hier soir.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Par la direction.
ALAIN VIDALIES
On retire le projet TRANSAVIA
JEAN-JACQUES BOURDIN
TRANSAVIA Europe.
ALAIN VIDALIES
Europe. Mais à partir de là il n'existe plus aucune raison, de mon point de vue, pour que la grève des pilotes continue, car, si maintenant que cette avancée décisive a été faite, ils reprennent le débat Sur quoi ? Sur le contrat unique ! C'est-à-dire se dire
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Même contrat pilotes AIR FRANCE
ALAIN VIDALIES
Mais enfin le contrat
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pilotes TRANSAVIA.
ALAIN VIDALIES
Voilà ! Sauf que c'est je ne peux pas dire : je suis pour TRANSAVIA France et je veux le contrat unique, c'est totalement contradictoire, c'est l'un ou l'autre. Et on n'a pas le choix ! Quand je dis on n'a pas le choix, c'est que ce n'est pas AIR FRANCE qui a choisi le développement du low cost on est même plutôt en retard ça a envahi partout, ça correspond à un besoin pour les consommateurs, à une demande, c'est une réalité. Et je vais vous dire pourquoi il faut le faire ! C'est que si on ne le fait pas, comme on a réduit la voilure sur AIR FRANCE il y a ce qu'on appelle des places qui se libèrent à Orly et moi je ne voudrais pas qu'à la fin du fin ça soit justement ceux contre lesquels on lutte, cest à dire ces compagnies
JEAN-JACQUES BOURDIN
EASYJET, RYANAIR et d'autres, VELING
ALAIN VIDALIES
Voilà ! Vous dites non qu'ils viennent à Orly
JEAN-JACQUES BOURDIN
VELING ! Oui.
ALAIN VIDALIES
Qu'ils viennent à Orly prendre les places, ça serait quand même assez extraordinaire comme résultat d'une grève. Donc, aujourd'hui, je crois qu'il faut vraiment que la grève s'arrête, il faut vraiment qu'on acte les conditions de l'arrêt de cette grève, à la limite qu'on fasse un accord de méthode, en disant : On discutera de tout ça plus tard ! Mais, franchement, on est arrivés au point où c'est quand même le sort de la compagnie qui est en jeu, c'est une compagnie comme beaucoup d'autres et puis il y a des conséquences pour beaucoup de gens : les chauffeurs de taxi, les hôteliers...
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le personnel au sol, le personnel technique qui a
ALAIN VIDALIES
Le personnel
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ils en ont assez de cette grève ?
ALAIN VIDALIES
Qui a déjà fait des efforts et, donc, notre message est clair : s'il y avait une ambiguïté sur TRANSAVIA Europe, elle a été levée, maintenant je ne vois pas pourquoi et comment cette grève doit continuer, c'est une grève à 15 millions d'euros par jour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et si les pilotes restent sourds ?
ALAIN VIDALIES
Eh bien si les pilotes restent sourds, ils en prendront la responsabilité. Vous savez je ne peux pas décider de les réquisitionner, nous à 15 %...
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les réquisitionnez !
ALAIN VIDALIES
Oui ! Ca n'existe pas.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous pensez que c'est une solution ?
ALAIN VIDALIES
Non ! Ca n'existe pas...
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non ? Ah ! Non.
ALAIN VIDALIES
Juridiquement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Eh bien donc ?
ALAIN VIDALIES
Donc nous sommes une société, c'est une économie de marché
JEAN-JACQUES BOURDIN
Eh ou !
ALAIN VIDALIES
C'est une entreprise privée, je n'ai que la force de la persuasion, mais elle peut être et j'ai suivi cette affaire de très près mais je pense qu'aujourd'hui le message de responsabilité et je dis : il ne faut pas sortir et on peut sortir ce soir de ce mouvement il ne faut pas qu'il y ait un vainqueur et un vaincu
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
ALAIN VIDALIES
Il faut faire un accord, parce que c'est important, ils devront vivre ensemble ensuite.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien ! Mais vous confirmez donc la direction d'AIR FRANCE retire définitivement le projet TRANSAVIA Europe ?
ALAIN VIDALIES
C'est ce qui a été dit hier et ça ne fait plus partie de la négociation.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ca ne fait plus partie de la négociation. Voilà une information que vous nous donnez, que vous nous confirmez ce matin
ALAIN VIDALIES
Que je vous confirme.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alain VIDALIES. Un mot sur tout autre sujet vous êtes responsable des Transports, j'ai vu que sur les lignes J et L du Transilien il y a une grève aujourd'hui lancée par les syndicats pour soutenir des agents qui avaient bu du punch dans un poste d'aiguillage, faire grève parce que des agents sont sanctionnés après avoir bu du punch dans un poste d'aiguillage, vous comprenez cela ou pas ?
ALAIN VIDALIES
Le droit de grève, je le respecte et en même temps je pense que c'est un droit trop important pour être utilisé parfois dans des conditions où justement ceux qui sont opposés vont trouver matière à le critiquer, donc je suis un peu surpris moi-même que dans ces circonstances-là on utilise le droit de grève, sous réserve que ni vous, ni moi ne connaissons le détail du dossier. Mais, s'il est ce que j'en ai lu, alors j'avoue mes interrogations.Source : Service d'information du Gouvernement, le 10 octobre 2014
Vous êtes secrétaire chargé des Transports. 10ème jour de grève des pilotes d'AIR FRANCE, la direction espère assurer 46 % des vols aujourd'hui, 200 à 300 pilotes grévistes ont manifesté hier à Paris, c'est le plus long conflit à AIR FRANCE depuis 16 ans puisqu'en 1998 une grève des pilotes avait duré 10 jours. L'Etat est actionnaire à hauteur de près de 16 % à AIR FRANCE, donc vous avez votre mot à dire, est-ce que les pilotes doivent aujourd'hui cesser leur grève ?
ALAIN VIDALIES
La réponse est oui les pilotes doivent cesser leur grève aujourd'hui, parce que la négociation, la discussion a permis au moins de lever une hypothèque, la direction a fait des efforts sur la question vous savez, il y a 2 sujets qu'on ne distingue pas : TRANSAVIA France, TRANSAVIA Europe, l'un existe déjà, on a 14 avions, on veut passer à 37 - c'est un bon projet, ça crée 1.000 emplois
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il faut développer TRANSAVIA France ?
ALAIN VIDALIES
Il faut développer TRANSAVIA France, c'est le message. C'est un plan de croissance, ce n'est pas une grève, d'habitude on fait une grève quand on veut supprimer des emplois, là on veut en créer 1.000 - avec 250 postes de pilotes sur TRANSAVIA France - c'est un bon projet et qui est nécessaire pour la compagnie. Donc, ce projet-là, il doit aller jusqu'au bout ; Et donc il y avait un autre projet qui avait mis dans le débat, qui était moins affiné je vais dire les choses comme ça dont on ne savait pas exactement quel trajet il Bon ! Et qui pouvait poser des problèmes, ce dossier-là il est aujourd'hui mis de côté.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Abandonné ou mis de côté ?
ALAIN VIDALIES
Abandonné par la direction, je veux être très clair.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Abandonné ?
ALAIN VIDALIES
Abandonné, arrêté, c'est ce qu'a dit la direction et c'est ce que je souhaite.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non ! La direction a dit suspendu 3 mois.
ALAIN VIDALIES
Suspendu Non ! Hier matin, mais hier soir les mots étaient différents
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah ! Abandonné.
ALAIN VIDALIES
Donc, je dis abandonné, retiré
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, c'est une information que vous nous donnez ?
ALAIN VIDALIES
Non ! Ca été
JEAN-JACQUES BOURDIN
On retire, bon ça été donné hier soir...
ALAIN VIDALIES
C'était déjà hier soir.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Par la direction.
ALAIN VIDALIES
On retire le projet TRANSAVIA
JEAN-JACQUES BOURDIN
TRANSAVIA Europe.
ALAIN VIDALIES
Europe. Mais à partir de là il n'existe plus aucune raison, de mon point de vue, pour que la grève des pilotes continue, car, si maintenant que cette avancée décisive a été faite, ils reprennent le débat Sur quoi ? Sur le contrat unique ! C'est-à-dire se dire
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Même contrat pilotes AIR FRANCE
ALAIN VIDALIES
Mais enfin le contrat
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pilotes TRANSAVIA.
ALAIN VIDALIES
Voilà ! Sauf que c'est je ne peux pas dire : je suis pour TRANSAVIA France et je veux le contrat unique, c'est totalement contradictoire, c'est l'un ou l'autre. Et on n'a pas le choix ! Quand je dis on n'a pas le choix, c'est que ce n'est pas AIR FRANCE qui a choisi le développement du low cost on est même plutôt en retard ça a envahi partout, ça correspond à un besoin pour les consommateurs, à une demande, c'est une réalité. Et je vais vous dire pourquoi il faut le faire ! C'est que si on ne le fait pas, comme on a réduit la voilure sur AIR FRANCE il y a ce qu'on appelle des places qui se libèrent à Orly et moi je ne voudrais pas qu'à la fin du fin ça soit justement ceux contre lesquels on lutte, cest à dire ces compagnies
JEAN-JACQUES BOURDIN
EASYJET, RYANAIR et d'autres, VELING
ALAIN VIDALIES
Voilà ! Vous dites non qu'ils viennent à Orly
JEAN-JACQUES BOURDIN
VELING ! Oui.
ALAIN VIDALIES
Qu'ils viennent à Orly prendre les places, ça serait quand même assez extraordinaire comme résultat d'une grève. Donc, aujourd'hui, je crois qu'il faut vraiment que la grève s'arrête, il faut vraiment qu'on acte les conditions de l'arrêt de cette grève, à la limite qu'on fasse un accord de méthode, en disant : On discutera de tout ça plus tard ! Mais, franchement, on est arrivés au point où c'est quand même le sort de la compagnie qui est en jeu, c'est une compagnie comme beaucoup d'autres et puis il y a des conséquences pour beaucoup de gens : les chauffeurs de taxi, les hôteliers...
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le personnel au sol, le personnel technique qui a
ALAIN VIDALIES
Le personnel
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ils en ont assez de cette grève ?
ALAIN VIDALIES
Qui a déjà fait des efforts et, donc, notre message est clair : s'il y avait une ambiguïté sur TRANSAVIA Europe, elle a été levée, maintenant je ne vois pas pourquoi et comment cette grève doit continuer, c'est une grève à 15 millions d'euros par jour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et si les pilotes restent sourds ?
ALAIN VIDALIES
Eh bien si les pilotes restent sourds, ils en prendront la responsabilité. Vous savez je ne peux pas décider de les réquisitionner, nous à 15 %...
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les réquisitionnez !
ALAIN VIDALIES
Oui ! Ca n'existe pas.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous pensez que c'est une solution ?
ALAIN VIDALIES
Non ! Ca n'existe pas...
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non ? Ah ! Non.
ALAIN VIDALIES
Juridiquement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Eh bien donc ?
ALAIN VIDALIES
Donc nous sommes une société, c'est une économie de marché
JEAN-JACQUES BOURDIN
Eh ou !
ALAIN VIDALIES
C'est une entreprise privée, je n'ai que la force de la persuasion, mais elle peut être et j'ai suivi cette affaire de très près mais je pense qu'aujourd'hui le message de responsabilité et je dis : il ne faut pas sortir et on peut sortir ce soir de ce mouvement il ne faut pas qu'il y ait un vainqueur et un vaincu
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
ALAIN VIDALIES
Il faut faire un accord, parce que c'est important, ils devront vivre ensemble ensuite.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien ! Mais vous confirmez donc la direction d'AIR FRANCE retire définitivement le projet TRANSAVIA Europe ?
ALAIN VIDALIES
C'est ce qui a été dit hier et ça ne fait plus partie de la négociation.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ca ne fait plus partie de la négociation. Voilà une information que vous nous donnez, que vous nous confirmez ce matin
ALAIN VIDALIES
Que je vous confirme.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alain VIDALIES. Un mot sur tout autre sujet vous êtes responsable des Transports, j'ai vu que sur les lignes J et L du Transilien il y a une grève aujourd'hui lancée par les syndicats pour soutenir des agents qui avaient bu du punch dans un poste d'aiguillage, faire grève parce que des agents sont sanctionnés après avoir bu du punch dans un poste d'aiguillage, vous comprenez cela ou pas ?
ALAIN VIDALIES
Le droit de grève, je le respecte et en même temps je pense que c'est un droit trop important pour être utilisé parfois dans des conditions où justement ceux qui sont opposés vont trouver matière à le critiquer, donc je suis un peu surpris moi-même que dans ces circonstances-là on utilise le droit de grève, sous réserve que ni vous, ni moi ne connaissons le détail du dossier. Mais, s'il est ce que j'en ai lu, alors j'avoue mes interrogations.Source : Service d'information du Gouvernement, le 10 octobre 2014