Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, en réponse à une question sur la lutte contre le groupe terroriste Daech en Irak et en Syrie, à l'Assemblée nationale le 14 octobre 2014.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 14 octobre 2014

Texte intégral

Monsieur le Député,
Le martyre de Kobané, puisque ce que vous avez dit est malheureusement exact, se déroule sous les yeux de la communauté internationale. Même si la France n'est pas à l'origine de cela, aucun Français ne peut en détourner les yeux. Pour Kobané, comme vous l'avez souligné, il y a urgence et face à cette urgence, la position de la France est que tous ceux qui sont en position d'agir sur le terrain, doivent le faire immédiatement.
D'abord la coalition par des frappes pour entraver Daech. Elles ont commencé et doivent être accrues et la France n'est pas hostile à l'instauration d'une zone de sécurité. Ensuite les Turcs, et vous avez eu des mots à la fois forts et qui auraient eu un écho dans toute cette assemblée, en laissant passer les défenseurs kurdes. Puis nous, en soutenant les forces de l'opposition syrienne car on ne peut pas d'un côté dire : vive l'Europe et de l'autre, ne pas avoir l'attitude qui convient. J'ai eu l'occasion de le dire à mon collègue turc des Affaires étrangères que j'ai reçu la semaine dernière.
Mais pour épouvantable que soit ce drame, il ne doit pas nous faire oublier, non plus, la responsabilité de M. Bachar Al-Assad dans tout cela. Il ne bouge pas pour sauver Kobané et continue de s'acharner contre Alep, contre Hama et d'autres villes de Syrie en bombardant et en affolant les populations. Il n'est pas question de dédouaner l'un en accusant l'autre car nous avons, Monsieur le Député, deux adversaires. Et l'attitude de la France au plan international sera de refuser de laisser que Kobané continue d'être une ville martyre.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 octobre 2014