Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Nous venons de recevoir, avec Mme Girardin, le Docteur David Nabarro qui est l'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, pour la réponse à l'épidémie Ebola.
Nous nous sommes entretenus avec lui de la situation dans les trois pays d'Afrique de l'Ouest qui sont particulièrement touchés par cette épidémie de fièvre. Nous sommes convaincus que la communauté internationale doit intensifier encore son effort pour enrayer la progression de l'épidémie.
En ce qui concerne la France, comme vous le savez, nous sommes particulièrement actifs en Guinée, pays ami, pays très proche de la France où la situation est préoccupante. Le nombre de cas signalés connaît une accélération et il existe très certainement des cas non répertoriés dans les régions les plus isolées.
Face à cette dégradation de la situation sanitaire, les capacités des équipes, en particulier de Médecins sans frontières, arrivent presque à saturation. Je veux vraiment saluer une nouvelle fois le travail tout à fait extraordinaire que ces équipes réalisent.
Dans ce contexte, nous avons parlé avec le Docteur Nabarro de ce que nous faisions, de ce que faisait la communauté internationale et de ce qui pouvait être fait encore davantage. Pour ce qui nous concerne, nous avons décidé de renforcer encore notre action en Guinée.
Nous avons donc prévu de former, à la fois en France et en Guinée, les personnels soignants engagés contre Ebola dans des centres de formation qui seront dédiés à cette tâche. Évidemment, ce qui est tout à fait essentiel, ce sont les centres de traitement sur place et d'ores et déjà, nous participons à la création de trois centres de traitement d'Ebola dont un en Guinée forestière, c'est Mme Girardin qui s'est rendue sur place. Ce centre devrait être opérationnel à la mi-novembre.
De plus, il s'agit d'ouvrir sur place une structure hospitalière dédiée aux personnels soignants qui pourraient être contaminés par le virus.
Par ailleurs, nous avons tenu hier une réunion de l'ensemble des ministres des Affaires étrangères de l'Europe et nous avons décidé un mécanisme européen d'évacuation, si c'était nécessaire, des personnels humanitaires internationaux. Ce sera une proposition qui sera faite à ces personnels.
Par ailleurs, s'agissant de la France, il a été décidé qu'une coordination très précise soit opérée. Elle est confiée au professeur Delfraissy qui est là et qui aura l'occasion, dans les jours qui viennent de s'adresser à vous. Étant lui-même spécialiste de ces maladies, c'est lui qui va coordonner tout notre travail.
Enfin, vous connaissez les mesures qui ont été prises à la fois en Guinée - puisqu'il s'agit de la Guinée - pour contrôler très précisément les passagers qui prennent l'avion. Ces contrôles sont en particulier effectués par l'OMS et par des personnels qui sont souvent des personnels américains très compétents et un nouveau contrôle est opéré à l'arrivée à Roissy.
Pour résumer: le Docteur Nabarro est chargé par les Nations unies de coordonner au plan mondial l'action très puissante qui est engagée pour contrer le virus Ebola. À l'intérieur de cette action générale, la France en particulier porte un effort très puissant sur la Guinée. Nous sommes persuadés qu'avec les efforts des uns et des autres, nous parviendrons, mais cela prendra du temps et il faut avoir l'honnêteté de le dire, à enrayer cette épidémie très grave.
Je veux vraiment remercier le Docteur Nabarro de sa visite, je veux lui dire bien évidemment que la France est à sa disposition et ajouter que, s'agissant de la Guinée, la France n'agira pas toute seule ; il y a d'autres pays, soit en Europe, soit hors du continent européen avec lesquels nous entendons travailler pour venir à bout de cette épidémie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 octobre 2014