Interview de Mme Myriam El Khomri, secrétaire d'Etat à la politique de la ville à France-Bleu le 6 octobre 2014, sur la politique urbaine, le budget 2015 et les orientations des dotations de fonctionnement en faveur des quartiers prioritaires.

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Média : France Bleu

Texte intégral


BILL DEBRUGE
Soixante cinquième numéro de Lundi Politique sur FRANCE BLEU 107.1 avec notre partenaire METRONEWS. Nous recevons Myriam EL KHOMRI, secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville, élue du 18ème arrondissement de Paris. Vous répondez aux questions de Vincent MICHELON de METRONEWS et Noé DA SILVA, FRANCE BLEU 107.1.
NOE DA SILVA
Bonjour Myriam EL KHOMRI.
MYRIAM EL KHOMRI
Bonjour.
NOE DA SILVA
Merci d'être avec nous ce matin. L'actualité ce week-end, c'est le retour de la Manif Pour Tous contre la procréation médicalement assistée, la gestation pour autrui qui reste interdite, comme l'a rappelé le Premier ministre Manuel VALLS. Pourquoi selon vous cette colère est toujours dans la rue ?
MYRIAM EL KHOMRI
Ecoutez ! Pourquoi la colère est toujours dans la rue, je pense que le gouvernement a été extrêmement clair, la France n'autorisera pas la GPA. Aujourd'hui, certains veulent démontrer que la politique familiale est plus une politique de droite, non ! La politique familiale est une politique de gauche aussi et le gouvernement… moi ce que je demande, c'est de regarder les actes. Quels ont été les actes du gouvernement en direction de la politique familiale ? C'est à la fois la scolarisation des enfants de 2 ans, c'est 250.000 places de crèche, c'est une revalorisation notamment pour les familles monoparentales. Donc jugeons le gouvernement sur les actes qu'il pose en direction de la politique familiale.
NOE DA SILVA
Mais est-ce que ce n'est pas le mariage pour tous qui bloque encore certaines personnes ?
MYRIAM EL KHOMRI
Ecoutez ! Moi je suis très fière du mariage pour tous, il y a près de 7.000 couples qui ont pu se marier. Vous savez sur ce sujet, on n'a enlevé des droits à personne et on a reconnu des droits à certaines personnes qui le méritaient, qui le souhaitaient…
NOE DA SILVA
Mais quand certains disent « si la droite revient au pouvoir, il faudra défaire… abroger les lois Taubira ».
MYRIAM EL KHOMRI
Ecoutez ! Je pense que la droite, ils ont aussi beaucoup de… il y a beaucoup de flou sur la question. On a vu l'intervention de Nicolas SARKOZY qui était extrêmement peu clair sur le sujet. Moi, je pense que c'est une… je suis très fière que notre pays ait admis justement le mariage pour tous et je pense que c'est une belle évolution.
VINCENT MICHELON
L'actualité, c'est aussi ce rapport dévoilé par Le JDD hier selon lequel, le déficit des collectivités explose, il est passé de 3,7 à 9,2 milliards en 2012 et 2013. Est-ce que selon vous, c'est une bonne idée vraiment de baisser de 11 milliards d'euros les dotations d'ici à 2017 ?
MYRIAM EL KHOMRI
Ecoutez ! Les collectivités locales, nous savons tous qu'elles sont… qu'elles mènent des actions extrêmement importantes pour les habitants des différents quartiers. Ce qu'il faut entendre, c'est que nous devons faire un effort de redressement, les collectivités locales participent à à peu près 20 % de la dépense publique. Donc il est normal qu'elles participent à cet effort justement de redressement, et donc les 11 milliards qui sont 20 % des 50 milliards. Moi ce qui m'apparaît important, c'est que cet effort doit se faire de façon juste et légitime, et justement par rapport à la question de la justice il faut que cet effort se fasse en redistribuant aux communes les plus pauvres. Sachez qu'en tant que secrétaire d'Etat à la Politique de la ville, nous sommes – avec le Premier ministre – extrêmement vigilants à la situation de certaines communes, qui sont en effet extrêmement pauvres…
VINCENT MICHELON
Elles seraient épargnées ?
MYRIAM EL KHOMRI
Justement, il y a un travail qui est en cours avec le Parlement notamment pour les 120 communes qui souffrent le plus, qui ont le moins de recettes, qui vise justement à ce que l'effort qui est demandé au titre de diminution de la dotation générale de fonctionnement puisse être compensé par une péréquation, par un système justement de redistribution. C'est-à-dire que l'argent qui est pris sur les communes les plus riches aille aux communes les plus pauvres. Et il me semble que c'est extrêmement important, ça fait partie de notre contrat…
VINCENT MICHELON
Donc ces 120 communes ne perdront pas d'argent…
MYRIAM EL KHOMRI
Oui, c'est le travail… je ne vais pas parler à la place des parlementaires, c'est le travail qui est en commun justement dans le cadre de la discussion budgétaire.
NOE DA SILVA
Paris est une ville riche, vous étiez adjointe d'Anne HIDALGO à Paris, la péréquation comme vous dites, cette solidarité s'annonce un peu plus difficile même pour cette ville riche, qui recherche 400 millions d'euros pour boucler son budget. Et Anne HIDALGO dit « c'est la faute au gouvernement ».
MYRIAM EL KHOMRI
Anne HIDALGO, comme beaucoup d'élus, ont un budget bien sûr à boucler. Je crois que ce qui est extrêmement important, c'est ce que demande Anne HIDALGO, c'est que ça ne touche pas à l'investissement public local, pourquoi ? Parce que ça touche aux emplois. Donc ce qu'elle demande, c'est qu'il y ait aussi une vraie solidarité. Il y a des discussions qui sont menées, il y a des réflexions également par exemple sur la taxe de séjour. Donc tout ceci se fait dans un dialogue constant et je pense que tout ceci va bien évidemment aboutir.
NOE DA SILVA
Le gouvernement supprime les emplois francs dans les quartiers défavorisés, aujourd'hui reste-t-il quelque chose de toutes ces promesses qui avaient été annoncées, des mesures pour la banlieue début 2013 ?
MYRIAM EL KHOMRI
Ah oui ! Il reste énormément de choses. Vous regarderez le programme de campagne de François HOLLANDE au titre de la rénovation urbaine, au titre justement des crédits d'intervention de l'Etat qui sont complètement sanctuarisés. Si les emplois francs… c'était une expérimentation. Il est important de se dire qu'au bout d'un an justement, il y a eu 250 emplois francs, pourquoi ? Parce qu'il y a un manque de lisibilité au moment où on a crée les contrats d'avenir. Donc il est (je trouve) plutôt courageux d'arrêter un dispositif qui ne marche pas et de privilégier les dispositifs qui marchent. Clairement, les contrats d'avenir c'est 150.000 contrats d'avenir qui ont été signés, dont près de 20 % dans les quartiers dits « prioritaires ». Cela me semble être du bon sens et on va aller encore plus loin sur les contrats d'avenir.
NOE DA SILVA
On rappelle quand même, ces emplois francs c'était 5.000 € pour une entreprise qui embauche un jeune.
MYRIAM EL KHOMRI
Tout à fait, et les contrats d'avenir aujourd'hui viennent justement éclaircir le paysage et sont beaucoup utilisés aussi dans le secteur marchand dans les quartiers prioritaires.
VINCENT MICHELON
Alors vous parlez de sanctuarisation du budget global Politique de la ville, mais il va passer en réalité de 490 millions en 2014 à 459 millions en 2015 et à 404 millions en 2017. Si ce n'est pas de l'austérité, qu'est-ce que c'est ?
MYRIAM EL KHOMRI
Alors cette diminution du budget ne l'est absolument pas sur les crédits d'intervention de la Politique de la ville. Ce que nous appelons les crédits d'intervention de la Politique de la ville, c'est le soutien au tissu associatif local, que ce soit les postes d'adultes-relais ou les interventions des différentes associations qui favorisent le lien social, tout ceci ne bouge pas. Ce qui bouge dans le budget, c'est les exonérations sociales qui étaient faites dans le cadre des zones franches urbaines. Il y a deux types de données : les exonérations sociales et les exonérations fiscales. Les exonérations sociales diminuent mécaniquement d'année en année sur les flux entrants, sur les entreprises qui s'installent, c'est ça qui diminue mécaniquement. Mais il n'y a aucune diminution de l'ensemble du budget de la priorité qui est menée dans ces quartiers-là.
NOE DA SILVA
Et en ce qui concerne la rénovation des bâtiments, est-ce que ça, le budget va continuer de baisser ?
MYRIAM EL KHOMRI
Absolument pas puisque le gouvernement a décidé 5 milliards d'euros au titre de l'ANRU, qui est l'Agence nationale de rénovation urbaine. D'ici début novembre, nous lancerons justement le nouveau programme de rénovation urbaine, 5 milliards d'euros d'investissement, ça fait un effet levier sur près de 20 milliards d'euros d'investissement public et donc près de 300.000 emplois à la clé. Donc c'est une vraie priorité et c'était un engagement de campagne de François HOLLANDE.
NOE DA SILVA
L'ancien ministre de l'Economie Arnaud MONTEBOURG parle de politique d'austérité. Aujourd'hui, il a quitté le gouvernement et il dit que c'est une erreur fondamentale du quinquennat. Myriam EL KHOMRI, est-ce que vous avez une réponse à apporter à Arnaud MONTEBOURG ?
MYRIAM EL KHOMRI
Ecoutez ! Moi je n'ai pas de surprise sur les propos d'Arnaud MONTEBOURG…
NOE DA SILVA
Pourquoi ?
MYRIAM EL KHOMRI
Parce qu'il dit ce qu'il avait dit il y a un mois, donc je n'ai aucune surprise par rapport à son intervention de ce week-end. Moi ce qui me semble extrêmement important, c'est qu'on n'est pas dans une politique d'austérité quand on recrute des enseignants, quand on recrute des policiers, quand on recrute des personnes au sein des services de justice. Lorsqu'on met 5 milliards d'euros d'investissement public au titre de la rénovation urbaine, ou qu'on sanctuarise les crédits d'intervention de la Politique de la ville, pour moi on n'est absolument pas dans de l'austérité.
VINCENT MICHELON
Myriam EL KHOMRI, est-ce que vous direz un jour – comme l'ancienne ministre de la Culture Aurélie FILIPPETTI, après avoir défendu des baisses de crédit – que la baisse de son budget était inutile ?
MYRIAM EL KHOMRI
Non puisque je n'ai pas de baisse de mon budget, c'est ce que je vous rappelle…
VINCENT MICHELON
Ça tombe bien.
MYRIAM EL KHOMRI
Il y a un effet mécanique. Mais en l'occurrence, il y a une priorité du gouvernement pour les quartiers populaires, et donc cette priorité c'est cette sanctuarisation de 2015 à 2017 des 338 millions d'euros de crédit d'intervention de la Politique de la ville.
BILL DEBRUGE
On va revenir sur la Politique de la ville avec Myriam EL KHOMRI, secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville, qui est l'invitée de Lundi Politique.
(…)
BILL DEBRUGE
Seconde partie de ce 65ème numéro de Lundi Politique avec Myriam EL KHOMRI, secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville, élue du 18ème arrondissement de Paris. Vous répondez toujours aux questions – on n'a pas changé l'équipe – de Noé DA SILVA, FRANCE BLEU 107.1 et Vincent MICHELON, METRONEWS.
VINCENT MICHELON
Oui. Myriam EL KHOMRI, vous étiez adjointe à la mairie de Paris il n'y a pas si longtemps, et vous vous êtes battue pour garder 2 quartiers parisiens, à Porte de Vanves dans le 15ème et Fontaine au Roi dans le 11ème dans les crédits politiques de la ville. Comme secrétaire d'Etat, est-ce que vous pouvez promettre aujourd'hui que les associations qui oeuvrent dans ces quartiers ne seront pas sacrifiées ?
MYRIAM EL KHOMRI
Oui, je peux le promettre et d'ailleurs je peux le promettre depuis le 17 juin dernier, puisque j'avais sollicité en effet Najat VALLAUD-BELKACEM en mai dernier sur la situation de la Fontaine au Roi et de Porte de Vanves. Et Najat VALLAUD-BELKACEM avait répondu à la maire de Paris dès le 17 juin dernier que ces quartiers seraient maintenus en géographie prioritaire.
NOE DA SILVA
Pourtant la droite parisienne attaque beaucoup en ce moment et vous a attaquée là-dessus en disant : maintenant qu'elle est devenue ministre, va-t-elle oublier Paris ? Vous leur répondez quoi ?
MYRIAM EL KHOMRI
Je leur réponds tout simplement qu'ils auraient peut-être dû mieux écouter la séance au Conseil de Paris qui s'est tenue début juillet, où nous avions déjà obtenu une confirmation sur ces quartiers-là. Donc bien évidemment, Paris a encore des quartiers prioritaires et l'Etat interviendra dans l'ensemble des quartiers prioritaires parisiens.
NOE DA SILVA
Vous comptez vous attaquer également à la rénovation – ça n'était pas dans le cadre de la rénovation urbaine – mais des copropriétés insalubres, comme Clichy-sous-Bois par exemple ?
MYRIAM EL KHOMRI
Oui, la loi ALUR permet différents dispositifs en direction des copropriétés dégradées. C'est des situations complexes parce que c'est du privé, donc la question de…
NOE DA SILVA
Mais où il n'y a plus d'argent et les bâtiments se…
MYRIAM EL KHOMRI
Voilà, donc c'est là où l'Etat doit intervenir. La loi ALUR permet justement d'améliorer les choses. Le 14 octobre, j'aurai une réunion avec l'ensemble des partenaires et Olivier KLEIN, le maire de Clichy et Sylvia PINEL qui est la ministre chargée du Logement. Sur cette situation de copropriété dégradée, il faut à la fois permettre de faire des travaux d'urgence, notamment sur le Chêne Pointu dans le bas de Clichy. Donc ces travaux d'urgence, il y a des choses un peu… très concrètes qu'il faut mettre en place, la question des assurances, la question d'avoir des juges de l'expropriation justement pour pouvoir après intervenir sur le bâtiment, également avoir des inspecteurs de salubrité pour aussi travailler sur les conditions qu'il y a au sein de ces immeubles. Donc tout ceci demande que l'ensemble des partenaires se mettent autour de la table, et c'est ce que nous allons faire avec Sylvia PINEL.
VINCENT MICHELON
Alors les « Pas sans nous », c'est le nom du tout nouveau collectif de 150 associations de banlieue qui veut être une sorte de syndicat des banlieue. Il faut ça pour se faire entendre du gouvernement aujourd'hui ?
MYRIAM EL KHOMRI
Ecoutez ! Moi je… ça a été ma première visite ministérielle puisque 3 jours après ma nomination, je suis allée à Nantes justement pour reconnaître officiellement cette coordination citoyenne. Je crois que c'est important qu'ils s'organisent, néanmoins je pense que le travail… je me suis engagée justement à une méthode de travail avec eux, c'est important parce qu'ils représentent beaucoup d'associations de quartier, et je crois que mon rôle est aussi d'aller au plus près des habitants, des associations de quartier pour expliquer quelle est la politique que nous entendons mener.
NOE DA SILVA
Mais en gros ils vous disent quoi, ils vous disent : ça fait 40 ans qu'on nous annonce des « plans banlieue » successifs, les ministres passent, annoncent aussi de grandes choses et puis finalement il ne se passe rien dans le terrain, on reprend le pouvoir ?
MYRIAM EL KHOMRI
Je ne peux pas dire qu'il ne se passe rien sur le terrain, par exemple on va fêter les 10 ans de l'ANRU, très concrètement vous voyez à quel point l'ANRU a permis de changer des quartiers. La question qui se pose aujourd'hui, c'est que… là je vous parle d'urbain et la question de l'humain, la question de l'emploi dans ces quartiers est bien sûr extrêmement criante. Il y a beaucoup de problématiques de chômage, il y a beaucoup de problématiques chez les jeunes…
NOE DA SILVA
C'est une sorte de deuxième phase ?
MYRIAM EL KHOMRI
Oui, on relance…
NOE DA SILVA
On a changé le bâtiment, l'organisation des quartiers et aujourd'hui, on s'attaque sur le fond on va dire ?
MYRIAM EL KHOMRI
Il faut accompagner l'urbain par de l'humain et ça, ça se fait par un retour des services publics. Et ce retour des services publics, il n'est pas fait depuis un mois depuis que je suis arrivée, ce retour de service public est fait depuis 2012, que ce soit sur les postes d'enseignants, c'est extrêmement important les écoles de ces quartiers, que ce soit sur les postes de policiers aussi, on y voit vraiment la mise en place des zones de sécurité prioritaire, sur les 80 zones de sécurité prioritaire, vous en avez 79 dans ces quartiers, donc tout ceci commence à avoir des effets. Néanmoins la question de l'emploi est extrêmement importante, moi je ne vois pas l'emploi sans développement économique. Donc l'enjeu du nouveau programme de rénovation urbaine, c'est aussi de mettre le paquet sur le développement économique. Et puis, permettez-moi juste de rappeler que ces quartiers, ce n'est pas que des difficultés ou que des problèmes. Ces quartiers, c'est aussi beaucoup de talents, beaucoup de créativités et de dynamisme, d'où l'importance aussi du soutien à la création d'entreprises. Il y a beaucoup de jeunes, beaucoup de jeunes qui sont extrêmement dynamiques et l'enjeu aussi, c'est de pouvoir leur permettre d'être quelque part le réseau qu'ils n'ont pas.
VINCENT MICHELON
Myriam EL KHOMRI, faire ses premiers pas dans un gouvernement en pleine crise de confiance politique, est-ce que c'est vraiment un cadeau pour une jeune élue de 36 ans ?
MYRIAM EL KHOMRI
Oui, c'est un cadeau de travailler pour l'Etat. Quand le Premier ministre m'a appelée pour me proposer d'être secrétaire d'Etat à la Politique de la ville, pour moi travailler pour l'Etat, le sens du service public, de la cohésion nationale c'est à la fois un immense honneur mais…
NOE DA SILVA
Mais avouez que ce n'est pas facile.
MYRIAM EL KHOMRI
Mais la pression est à la hauteur des enjeux. Bien sûr que dans ces quartiers, on n'a plus qu'un critère. Notre critère pour dire qu'un quartier est un quartier prioritaire, c'est la concentration de pauvreté. Donc bien évidemment, il y a des attentes extrêmement fortes, il y a parfois de la colère, donc pour moi j'ai une responsabilité qui est bien sûr importante. Je ne le fais pas seule, je le fais avec Patrick KANNER qui est ministre chargé de la Jeunesse, des Sports et de la Politique de la ville. Mais bien sûr que la pression est à la hauteur des enjeux.
NOE DA SILVA
Vous avez été la cible de propos racistes sur les réseaux sociaux, un peu comme Najat VALLAUD-BELKACEM, la ministre de l'Education. Ça aussi, ce n'était pas un cadeau pour votre arrivée au gouvernement, c'est nouveau ?
MYRIAM EL KHOMRI
Non, ce n'était pas nouveau puisqu'en tant qu'adjointe à la maire de Paris, j'avais déjà… sur les questions de sécurité et prévention notamment, j'avais déjà fait l'objet d'attaques racistes.
NOE DA SILVA
Vous avez dit que vous iriez parler aux habitants des villes Front National en tant que secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville, qu'allez-vous leur dire ?
MYRIAM EL KHOMRI
Vous savez, moi j'ai en charge tous ces quartiers où il y a une concentration de pauvreté. Je ne suis pas pour opposer les uns aux autres, la Politique de la ville c'est une politique qui se fait avec les élus et avec les habitants. Donc il me semble normal d'aller partout où il y des concentrations de pauvreté. Mon enjeu, c'est de véritablement pouvoir à la fois travailler avec eux, sur comment ils ressentent l'intervention de l'Etat dans leurs quartiers, mais aussi travailler au retour des services publics dans ces quartiers. Donc ce que j'entends faire, c'est ce que j'ai fait dans l'ensemble de mes visites ministérielles, c'est avoir un temps important avec les habitants de ces quartiers, que ce soit des adultes-relais, que ce soit des mères de famille, que ce soit des jeunes qui cherchent de l'emploi, et pouvoir véritablement expliquer la politique qui est menée.
NOE DA SILVA
Dernière question Myriam EL KHOMRI, quel a été votre meilleur prédécesseur, votre meilleur (pour vous) ministre de la Ville… avant vous ?
MYRIAM EL KHOMRI
Ecoutez ! J'avais travaillé à la Délégation interministérielle à la Ville à l'époque de Claude BARTOLONE, je pense que ça a été un…
NOE DA SILVA
Vous lui avez envoyé une lettre ?
MYRIAM EL KHOMRI
Un bon… j'ai déjeuné avec Claude BARTOLONE et Patrick KENNER, je pense que ça a été un très bon ministre de la Ville. Et puis Jean-Louis BORLOO dans la création de l'ANRU a été aussi un bon ministre de la Ville.
NOE DA SILVA
Claude BARTOLONE d'ailleurs qui, dans son livre, dit qu'il faut supprimer le poste de Premier ministre dans une 6ème République, vous êtes d'accord avec lui ?
MYRIAM EL KHOMRI
Non, écoutez ! Je trouve que le Premier ministre fait du très bon travail.
NOE DA SILVA
Merci beaucoup Myriam EL KHOMRI, secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville, d'être venue dans ce Lundi Politique avec METRONEWS.
MYRIAM EL KHOMRI
Merci à vous.
NOE DA SILVA
Bonne journée.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 octobre 2014