Texte intégral
INTERVENANT
RMC ! Il est 7 h 11, votre invitée Jean-Jacques Laurence ROSSIGNOL, secrétaire d'Etat chargée de la Famille.
LAURENCE ROSSIGNOL
Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
A la modulation des allocations familiales, bonjour Laurence ROSSIGNOL.
LAURENCE ROSSIGNOL
Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je vais vous donner un chiffre, enfin pas à vous parce que vous le connaissez mais aux auditeurs, une famille de 3 enfants allocations familiales 295 euros, 295 euros, allez je vais prendre 4 enfants, 460 euros par mois d'allocations familiales, cette famille gagne plus de 6.000 euros nets je dis bien nets - par mois, elle touchera 230 euros au lieu de 460, si elle gagne, si elle gagne plus de 8.000 euros nets, elle touchera 115 euros au lieu de 460. Voilà ! Voilà la réalité des choses, Laurence ROSSIGNOL, eh bien oui.
LAURENCE ROSSIGNOL
Eh ben pardonnez-moi, Jean-Jacques BOURDIN, je vais peut-être même vous reprendre, parce que la famille
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah bon !
LAURENCE ROSSIGNOL
Oui ! Mais parce qu'il y a un paramètre que vous n'avez pas pris en compte
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors lequel ?
LAURENCE ROSSIGNOL
C'est qu'il faut rajouter 500 euros par enfant supplémentaire au-dessus du 2ème
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah oui ! En plus.
LAURENCE ROSSIGNOL
Donc, la famille dont on parlait il y a un instant qui gagne entre 6 et 7.000 euros - même en dessous de 8.000 euros et qui a 4 enfants, elle ne perd rien, son montant d'allocations familiales reste à 460 euros celle-là.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
LAURENCE ROSSIGNOL
Voilà ! Donc ça renforce ce que vous disiez cette modulation des allocations familiales, elle touche 13 % des familles donc elle épargne 87 % des familles - et elle touche les familles les plus aisées, en fait elle touche les familles pour lesquelles les allocations familiales ne sont pas réellement intégrées dans le budget
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Oui.
LAURENCE ROSSIGNOL
Voilà ! C'est des familles, bien sûr elles... enfin elles les touchent, elles les dépensent, elles les affectent
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Ca, ce sont des dépenses.
LAURENCE ROSSIGNOL
Ce sont des dépenses, elles les affectent, elles savent quoi en faire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est de la consommation et donc des rentrées de TVA et donc des rentrées de TVA pour l'Etat.
LAURENCE ROSSIGNOL
Voilà ! Oui mais, dès lors qu'on doit faire des économies sur le budget de l'Etat, dès lors qu'on doit réduire les dépenses publiques et que la branche famille est appelée aussi à participer à cet effort - après il faut se demander comment cet effort on le répartit de manière à ce qu'il soit le plus juste possible - et je préfère nettement ce que l'on fait aujourd'hui avec la modulation qui est juste que d'aller par exemple, comme on l'avait envisagé, diminuer la prime de naissance qui était une mesure qui touchait tout le monde
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors on ne touche plus à la prime de naissance, on est bien d'accord ?
LAURENCE ROSSIGNOL
On ne touche plus ! On ne touche plus à la prime de naissance, on maintient la majoration d'âge à 14 ans
JEAN-JACQUES BOURDIN
Voilà !
LAURENCE ROSSIGNOL
Quand un enfant devient un ado
JEAN-JACQUES BOURDIN
64 euros !
LAURENCE ROSSIGNOL
On ne réduit pas le complément mode de garde des familles les plus aisées parce que justement on ne peut pas et on maintient tout notre budget, notre politique en faveur du développement des crèches et des assistantes maternelles.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, Laurence ROSSIGNOL, les associations familiales protestent ? Oui ! Ca vous laisse ça vous laisse ça vous fait sourire, ça, tiens...
LAURENCE ROSSIGNOL
Non !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, non ? On ne sait pas ?
LAURENCE ROSSIGNOL
Non ! Mais vous savez on Enfin la polémique est in errante à toute décision politique aujourd'hui ! On réduit les dépenses publiques ça fait une polémique, on ne les réduit pas ça fait une polémique, on choisit la modulation ça fait une polémique, la semaine dernière il y avait une polémique sur d'autres mesures, de toute façon il y a une polémique. Alors les associations familiales sont très attachées à un principe, celui de l'universalité, mais nous le respectons, aucune famille n'échappe à la politique familiale avec de dispositif -puisque la modulation fait que même les plus aisés, même les plus riches, même les plus riches vont continuer à percevoir ¼ de ce qu'ils auraient perçu auparavant donc nous maintenons l'universalité et nous adaptons l'effort à la on rend l'effort proportionnel, parce qu'il est injuste de faire peser l'effort sur les plus modestes et de ne pas faire contribuer les plus riches de manière proportionnelle.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ca sera effectif à partir de quand ?
LAURENCE ROSSIGNOL
Alors la modulation sera effective à partir du 1er juillet 2015, parce que
JEAN-JACQUES BOURDIN
1er juillet 2015, notez bien, voilà une information. Oui !
LAURENCE ROSSIGNOL
Pour les Caisses d'Allocations Familiales il y a une mise en route à faire et, moi, je pense que c'est très important le choix qu'on a fait de maintenir la prime de naissance, maintenir la conciliation vie familiale - vie professionnelle, parce que ce qui fait la force de la France c'est sa démographie.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous savez ce qui fait la force de la France aussi, c'est l'accueil des enfants, là il y a des efforts à faire Laurence ROSSIGNOL. Parce que c'est une chose de contester effectivement la remise en cause, mais ça c'est des principes, mais moi sur le terrain concrètement Laurence ROSSIGNOL
LAURENCE ROSSIGNOL
275.000 places pour les moins de 3 ans d'ici 2017, un plan de relance que j'ai annoncé la semaine dernière avec Marisol TOURAINE en faveur de l'investissement dans les crèches, de la simplification des normes dans les crèches, de la prime à l'installation des assistantes maternelles
JEAN-JACQUES BOURDIN
Aujourd'hui il y a quoi ? Il y a 50 %...
LAURENCE ROSSIGNOL
50 % des enfants qui ont
JEAN-JACQUES BOURDIN
Des enfants qui ne sont pas accueillis ?
LAURENCE ROSSIGNOL
Non ! Il y a 50 % des enfants qui sont accueillis dans des modes de garde collectifs ou assistantes maternelles et 50 % des enfants qui sont gardés par des systèmes disons familiaux.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Oui, familiaux oui.
LAURENCE ROSSIGNOL
C'est-à-dire qu'on est quand même dans un
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est-à-dire qu'on se débrouille ?
LAURENCE ROSSIGNOL
Qu'on se débrouille, voilà on se débrouille.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Eh bien oui !
LAURENCE ROSSIGNOL
On est quand même le pays d'Europe qui est le plus accueillant pour le jeune enfant, le plus favorable à l'activité professionnelle des mères
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais c'est ça qui encourage des familles à faire des enfants
LAURENCE ROSSIGNOL
Voilà ! Bien sûr.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Plus que tout, la garde de l'enfant, la possibilité de continuer à travailler et possibilité de faire garder son enfant.
LAURENCE ROSSIGNOL
Quand on a discuté et moi j'ai consulté un certain nombre d'associations familiales certaines d'entre elles m'ont dit : « mais s'il y a des économies à faire, il faut les faire plutôt sur les crèches « et, là, on a dit : « non, on ne fera pas d'économies sur les crèches »
JEAN-JACQUES BOURDIN
Eh bien j'espère !
LAURENCE ROSSIGNOL
Les crèches c'est l'activité des femmes, c'est de l'emploi dans les crèches
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui !
LAURENCE ROSSIGNOL
Et chez les assistantes maternelles et c'est aujourd'hui la Parce que les pays étrangers viennent nous voir, moi je reçois régulièrement des homologues d'autres pays europens, ou de pays extérieurs à l'Europe, qui viennent nous voir, en disant : « comment faites ? C'est quoi votre système qui permet que les femmes soient si nombreuses à travailler er que vous ayez un si bon taux de natalité ? » Et je pense que le choix de la modulation c'est le choix qui protège l'activité des femmes et le taux de natalité.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci, Laurence ROSSIGNOL, d'être venue nous voir ce matin. Donc l'info principale c'est que ça sera en place à partir du 1er juillet prochain, 1er juillet 2015.
source : Service d'information du Gouvernement, le 23 octobre 2014