Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, en réponse à une question sur l'Europe de la défense, à l'Assemblée nationale le 22 octobre 2014.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 22 octobre 2014

Texte intégral

Monsieur le Député, je partage assez largement votre analyse. La construction de l'Europe de la défense est un chantier au long cours.
Je voudrais toutefois vous faire observer que, sur l'initiative de Laurent Fabius et de moi-même, le Conseil européen de décembre dernier a mis à l'ordre du jour les questions de défense et de sécurité, pour la première fois depuis cinq ans et la deuxième fois depuis dix ans. Vous me direz qu'il était temps ; quoi qu'il en soit, c'est arrivé.
Vous avez parlé, monsieur le Député, d'une force européenne d'intervention rapide. Le Conseil européen a fixé un certain nombre d'axes de travail dans le domaine opérationnel, afin de rendre les groupements tactiques européens mobilisables plus rapidement, et afin de renforcer l'interopérabilité des forces.
Le Conseil européen a aussi décidé de renforcer la mutualisation capacitaire -en particulier dans le domaine des drones, du ravitaillement en vol et du transport tactique- et de renforcer l'Agence européenne de Défense. Il a également décidé de renforcer la coopération industrielle en matière de défense ; c'est tout particulièrement le cas de la coopération franco-allemande dans le domaine de l'armement terrestre. Des avancées ont donc été accomplies ; la plus importante d'entre elles est que le Conseil européen a décidé de parler de ces questions tous les ans. La prochaine rencontre sur ce sujet aura lieu en juin prochain.
Il est vrai qu'un long chemin reste encore à parcourir. Il n'y a pas, à l'heure actuelle, d'autorité politique européenne capable de décider d'intervenir en premier sur un théâtre d'opération. Malgré cela, des progrès sont accomplis ; d'autres seront encore réalisés. Vous savez aussi que des progrès ont été enregistrés, en matière de coopération européenne, au sujet de différentes interventions de la France en Afrique.
Quoi qu'il en soit, sur les enjeux fondamentaux, il importe que la France poursuive ses efforts.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 octobre 2014