Interview de Mme Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes à LCI le 16 octobre 2014, sur la propagation du virus Ebola et l'aide de la France aux pays d'Afrique de l'Ouest.

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Média : La Chaîne Info

Texte intégral


GUILLAUME DURAND
Je suis ravi de vous retrouver, et de vous retrouver, donc, Marisol TOURAINE, vous êtes ministre de la Santé. J'ai carrément un bottin de questions vous concernant ce matin, je ne sais pas combien de temps ça va durer, mais nous allons aller à l'essentiel. D'abord, Ebola, une impulsion a été donnée hier soir, ce matin vous venez nous en parler en exclusivité, que va-t-il se passer en France, dans les heures qui viennent ?
MARISOL TOURAINE
L'épidémie d'Ebola connait une progression préoccupante en Afrique, et la première des responsabilités que nous avons, c'est d'aller renforcer les équipes soignantes, sur place, en Afrique, ce dont s'occupe le Quai d'Orsay, pour envoyer des renforts. Mais nous devons aussi prendre toutes les mesures nécessaires sur le territoire national.
GUILLAUME DURAND
Des renforts, pardonnez-moi, je reviens sur ce volet-là, le renfort, c'est des médecins, ce sont…
MARISOL TOURAINE
C'est des médecins, c'est des structures hospitalières, de centres de traitement, comme on dit très concrètement, c'est-à-dire des centres qui vont être à même de recevoir et de soigner…
GUILLAUME DURAND
Qui vont partir au Libéria, en Guinée, en…
MARISOL TOURAINE
La France se focalise sur la Guinée, et donc nous allons envoyer un centre en pleine forêt de Guinée forestière, et puis il y aura d'autres infrastructures, c'est le Quai d'Orsay qui s'occupe de cet aspect-là.
GUILLAUME DURAND
Et est-ce que ça a été coordonné, pardonnez-moi mais j'essaie d'être le plus complet possible, est-ce que ça a été coordonné avec les Américains et d'autres ?
MARISOL TOURAINE
Oui, tout cela est coordonné avec l'Organisation mondiale de la Santé et les Etats-Unis. J'ai eu mon homologue américaine il y a quelques jours au téléphone, il y a deux jours au téléphone, pour échanger sur les difficultés que nous pouvions rencontrer et les priorités que nous avions à mettre sur la table.
GUILLAUME DURAND
Et en France, on fait quoi, à l'arrivée des avions qui viennent de cette partie de l'Afrique ?
MARISOL TOURAINE
En France, nous mettons en place un double dispositif. D'abord nous renforçons, nous, Français, les contrôles au départ de l'aéroport de Guinée, parce que la première des précautions à prendre, c'est de s'assurer que quelqu'un qui a de la fièvre, ne monte pas dans l'avion et puisse être pris en charge.
GUILLAUME DURAND
Donc, prise de température…
MARISOL TOURAINE
Prise de température, donc les contrôles…
GUILLAUME DURAND
… dans le hall de l'aéroport avant de monter.
MARISOL TOURAINE
Voilà, les contrôles existaient déjà, nous les avons renforcés, par des équipes de médecins français, de la CROIX ROUGE, qui viennent donc appuyer ce que faisaient les autorités guinéennes. Et puis à l'arrivée, à partir…
GUILLAUME DURAND
Et à l'arrivée, c'est-à-dire à Orly, à Roissy et les autres aéroports français.
MARISOL TOURAINE
C'est à Roissy, puisqu'il y a un avion qui arrive chaque jour de Guinée, le matin, tôt, à Roissy. Il y aura, à partir de demain matin, la mise en place d'un ensemble de contrôles.
GUILLAUME DURAND
Demain matin, parce que j'ai entendu sur d'autres radios, des reporters qui étaient sur place, justement, ils disent, pour l'instant il n'y a rien.
MARISOL TOURAINE
Demain matin…
GUILLAUME DURAND
… ont-ils dit ce matin, il est 08h17.
MARISOL TOURAINE
C'est ça. Demain matin. Nous avons fait un test sur place hier matin, nous avons mis en place le dispositif, nous l'avons évalué, donc à partir de demain matin, à l'arrivée de l'avion de Guinée Conacry, il y aura des équipes médicales qui prendront la température des passagers, à la passerelle, donc avant l'entrée dans l'aéroport. Dans le même temps, dans l'avion, sera remis un questionnaire…
GUILLAUME DURAND
Et ça c'est efficace, c'est certain, comme test ?
MARISOL TOURAINE
La température, la prise de température et le test…
GUILLAUME DURAND
Je sais bien que vous n'êtes pas médecin, moi non plus, mais…
MARISOL TOURAINE
Non, mais, et le test absolument nécessaire. Tant qu'il n'y a pas de température, Guillaume DURAND, et cela me permet de rappeler cet élément qui est très important, tant qu'il n'y a pas de température, il n'y a aucun risque de contagion, je veux le dire, c'est-à-dire que quelqu'un qui a été en Guinée, qui ne présente aucun symptôme, n'est pas contagieux, on n'est pas contagieux malgré soi, sans le savoir.
GUILLAUME DURAND
Oui, mais vous connaissez le sentiment de psychose.
MARISOL TOURAINE
C'est pour cela, il y a une inquiétude.
GUILLAUME DURAND
Il est en réel, les parents qui ont vu des enfants revenir de Guinée, rentrer dans les écoles, ils ont eu peur !
MARISOL TOURAINE
C'est préoccupant, mais je comprends cette inquiétude, je comprends que des hommes, des femmes, face aux images, de ce que l'on voit d'ailleurs en Afrique, s'interrogent sur la manière dont les choses pourraient se produire en France, et la seule réponse qui vaille, c'est de mettre en place des contrôles, des structures, des prises en charge rassurantes, et donc à partir de demain, nous avons un double dispositif, j'insiste là-dessus, prise de température, à la passerelle, donc avant l'entrée dans l'aéroport, et puis distribution dans l'avion, de questionnaires que l'on appelle de traçabilité, c'est-à-dire pour parler comme tout le monde, qui vont nous permettre de retrouver les gens, si on a besoin de les contacter après, avec prise de numéros de téléphone, adresse, coordonnées.
GUILLAUME DURAND
Est-ce qu'il y a d'autres cas, ce matin, en France ?
MARISOL TOURAINE
Il n'y a pas de cas d'Ebola sur le territoire français, et depuis…
GUILLAUME DURAND
Ce matin, c'est sûr.
MARISOL TOURAINE
Oui. Ce matin, à l'heure à laquelle je vous parle, nous n'avons pas de cas. Il y a eu une infirmière de MSF qui a été malade, soignée, guérie, il n'y a pas de cas, et nous allons évoquer ces questions à Bruxelles, lors d'une réunion à laquelle je me rends dans quelques instants, quelques heures, pour échanger avec mes homologues européens, à la fois des mesures que nous pouvons prendre de contrôle à l'entrée dans nos pays et puis de la coordination et des actions que nous avons apportées.
GUILLAUME DURAND
Mais est-ce que l'on a les thérapies ? Est-ce que l'on a maintenant, si jamais des cas, je ne suis pas en train d'être fasciné par le pire, mais est-ce que l'on a actuellement dans les hôpitaux, parce que les process sont un peu différents suivant les pays, des thérapies qui sont efficaces, au cas où ?
MARISOL TOURAINE
Nous avons d'abord, des précautions que nous prenons. Une jeune femme a été soignée à l'hôpital Bégin, toutes les équipes médicales qui l'ont suivie, sont aujourd'hui régulièrement, c'est-à-dire quotidiennement, suivies. Nous ne laissons pas le personnel soignant aller et venir sans se préoccuper de son état de santé.
GUILLAUME DURAND
D'accord, mais ça c'est la prévention, mais est-ce qu'il y a des médicaments efficaces contre ?
MARISOL TOURAINE
Oui, mais permettez-moi de vous dire que d'autres pays n'ont pas appliqué ces règles de précaution et peut être s'en mordent les doigts aujourd'hui. La deuxième chose, c'est que nous avons, évidemment, des médicaments que j'ai autorisés, des médicaments expérimentaux, et en fonction du cas qui se présenterait, les médecins décideraient de l'utiliser ou pas. Nous n'avons pas aujourd'hui la recette pour dire : quelqu'un qui a Ebola, voilà très exactement ce qui va fonctionner. Ce que l'on sait c'est que plus on prend en charge la personne tôt, plus, on la prend en charge dans de bonnes conditions, comme le sont les hôpitaux français et plus on peut lui donner des traitements expérimentaux, plus on met de chances de son côté.
GUILLAUME DURAND
Alors, je suis un peu paradoxal, comme garçon, parce que d'un côté je vous demande qu'est-ce qu'on fait, et de l'autre côté évidemment le revers de la médaille c'est de se poser la question si on n'est pas tous en train de sombrer, moi, les gens qui nous écoutent, et vous-même, le gouvernement, à une sorte de psychose ? Parce que, connaissant un peu l'histoire de cette maladie, pour m'être renseigné, parce que je ne suis pas médecin, il y a eu déjà des crises d'Ebola depuis 76, avec beaucoup de victimes et c'est la première fois que l'on entend le monde entier considérer que c'est archi-dangereux, alors qu'est-ce qui s'est passé de différent par rapport à 76 ?
MARISOL TOURAINE
Il faut raison garder, mais l'épidémie en Afrique est une épidémie comme nous n'en avons jamais connue. Il y a d'ores et déjà plus de morts que toutes les épidémies précédentes n'en ont fait, et nous ne voyons pas l'épidémie s'arrêter, à l'heure actuelle, et donc il y a un vrai enjeu de santé publique mondiale. Maintenant, en France, sur le territoire européen, le risque zéro n'existe pas, mais nous… et donc nous devons mettre en place les structures d'une prise en charge appropriée, mais vous avez raison, ne sombrons pas dans une inquiétude qui soit disproportionnée…
GUILLAUME DURAND
Ça a des conséquences sur le tourisme, ça a des conséquences sur le comportement des gens. Le mélange entre terrorisme et Ebola, où les annulations de voyages sont légion…
MARISOL TOURAINE
Oui, mais soyons…
GUILLAUME DURAND
Non non, mais…
MARISOL TOURAINE
Quand même, je veux dire que nous déconseillons très fortement, et j'ai envie de dire très fermement, les voyages dans les pays dans lesquels il y a l'épidémie d'Ebola, sauf pour des raisons absolument indispensables. Mais, franchement, ça n'est pas le moment de décider d'aller passer des vacances, dans un pays où il y a l'épidémie d'Ebola.
GUILLAUME DURAND
Question, elles sont très nombreuses, concernant la politique de santé, on est obligé de globaliser, parce que le temps presse. Congrès de l'Ordre des médecins ce matin, François HOLLANDE va intervenir, je crois que c'est la première fois depuis 1966 qu'un président de la République va dans ce type de congrès, et …
MARISOL TOURAINE
C'est la première fois qu'il y a un congrès de l'Ordre des médecins, c'est une première, donc c'est une double première…
GUILLAUME DURAND
Oui, enfin, le Général de GAULLE l'avait fait, je crois, en 66.
MARISOL TOURAINE
Eh bien c'est la première fois peut-être depuis 66 qu'il y a de nouveau un congrès de l'Ordre des médecins, ce qui ne se faisait pas.
GUILLAUME DURAND
Alors, la question est fondamentale puisqu'elle concerne toutes les professions de santé, aujourd'hui on a encore les infirmières qui protestent, nous avons les médecins qui sont contre la généralisation du tiers payant et les pharmaciens qui ne sont pas du tout d'accord avec ce que vous leur proposez. Je vais donc globaliser ma question : est-ce que vous n'êtes pas en train de vous mettre à dos, vous êtes ministre de la Santé, toutes les professions de santé, plus particulièrement sur l'affaire du tiers payant dont les médecins ne veulent absolument pas.
MARISOL TOURAINE
Je ne crois pas. Un mot, d'abord, sur les pharmaciens. J'ai toujours dit que j'étais opposée, j'ai dit ici même à votre micro, que j'étais opposée à la vente de médicaments dans les grandes surfaces. Eh bien il n'y aura pas de vente de médicaments dans les grandes surfaces, c'était la question principale qui préoccupait les pharmaciens. Et ce qu'a annoncé hier Emmanuel MACRON, c'est que l'ensemble des dispositions qui concernent les professions de santé, ne seront pas dans sa loi, mais dans la loi de santé que je porte, parce qu'il y a une logique, disons une cohérence d'ensemble. Est-ce que ça veut dire qu'il ne se passera rien ? Non, j'ai, avec notamment les pharmaciens, mis en avant plusieurs mesures qui amplifient ce que je fais déjà depuis deux ans, nous allons déclassifier certains médicaments, qui n'ont pas besoin de s'appeler médicaments, que l'on pourra vendre ailleurs, par exemple certains dentifrices etc.
GUILLAUME DURAND
Fluocaril, etc.
MARISOL TOURAINE
Nous allons faire en sorte que des salariés, c'est un point important, que des salariés puissent rentrer au capital de leurs pharmacies, aujourd'hui ça n'est pas possible, on ne voit pas très bien pourquoi, c'est un élément de modernisation, et puis on va simplifier les règles de regroupement entre les pharmacies, pour qu'elles puissent mieux … à l'évolution de la population.
GUILLAUME DURAND
Et les médecins ?
MARISOL TOURAINE
Donc, du côté des pharmaciens, j'ai envie de dire que la situation me semble désormais…
GUILLAUME DURAND
Mais les médecins, ils sont vent debout contre la généralisation du tiers payant.
MARISOL TOURAINE
Mais c'est quoi le tiers payant ? Le tiers payant c'est…
GUILLAUME DURAND
Eh bien c'est la gratuité, ils ne veulent pas entendre parler de la… ils ont surtout peur, je vais vous dire ce qu'ils pensent, parce que j'en connais, vous aussi, ils sont surtout peur que les mutuelles contrôlent leurs honoraires, leurs prescriptions, et au fond contrôlent leur vie. Ils disent : nous sommes une profession libérale, on n'en veut pas, même si ça existe chez les infirmières…
MARISOL TOURAINE
Mais les pharmaciens sont des professions libérales et il y a le tiers payant depuis maintenant un certain nombre d'années. Vous allez vous faire des examens de sang dans un laboratoire de biologie, il y a le tiers payant. Vous allez à l'hôpital…
GUILLAUME DURAND
Oui, mais ça n'empêche pas dire qu'ils en veulent pas, ils disent : on n'en veut pas. Ce n'est pas nous, on n'en veut pas.
MARISOL TOURAINE
… ou vous allez dans une clinique, il y a le tiers payant et il y a le tiers payant dans beaucoup de pays. Ecoutez, c'est un objectif majeur, d'abord pour les personnes qui ont des difficultés pour payer et puis pour les classes moyennes. C'est une façon de dire : l'argent ne doit pas être un obstacle pour aller voir un médecin et le médecin se fera payer directement par la Sécurité sociale.
GUILLAUME DURAND
Pardonnez moi, je vais être un soupçon vulgaire, ils ont l'impression qu'on va les fliquer, que les mutuelles vont les fliquer. Les dépassements d'honoraires ça va être contrôlé, que les …
MARISOL TOURAINE
Il ne s'agit pas, pour reprendre votre expression, de fliquer qui que ce soit, il s'agit de faciliter la vie des Français. C'est une réforme que je veux faire avec les médecins, parce qu'ils sont associés, avec les médecins, pour les patients, et cela je le revendique fortement, comme étant une avancée sociale importante, conforme aux valeurs que moi je porte. Il y a eu il y a 15 ans la création de la CMU…
GUILLAUME DURAND
Donc leurs protestations ne sont pas des protestations de nantis, ce ne sont pas des protestations de nantis.
MARISOL TOURAINE
… et il s'agira maintenant d'avoir le… Oh, moi je ne parle pas comme ça, il n'y a pas des nantis ou des pas nantis, des rentiers c'est pas du tout le vocabulaire que l'emploie, il y a des gens qui sont engagés, impliqués dans leur boulot et je ne fais absolument pas le reproche aux médecins de ne pas être totalement impliqués dans leur travail, je dis simplement, les temps changent les pratiques changent et les Français le disent…
GUILLAUME DURAND
Il va avoir du mal, François HOLLANDE, à les convaincre, ce matin, en parlant avec eux, parce qu'ils sont majoritairement contre, vous le savez.
MARISOL TOURAINE
Il ne parlera pas que du tiers payant, les médecins sont peut être contre aujourd'hui, ça se mettra en place de façon généralisée d'ici 2017, et je suis certaine que d'ici là, ils verront tous les avantages qu'eux-mêmes ont à trouver à ce système.
GUILLAUME DURAND
Pourquoi MACRON, à chaque fois qu'il parle de quelqu'un, sa présentation de la loi sur l'économie a été saluée, mais en même temps quand il parle des pauvres et les autocars ou des illettrés avec GAD, on a l'impression qu'il a des petits problèmes de vocabulaire et qui viennent plus du catholicisme social que de la gauche classique.
MARISOL TOURAINE
Alors, c'est peut être sa tradition, mais après tout la gauche a plusieurs traditions…
GUILLAUME DURAND
Mais les gens…
MARISOL TOURAINE
Ecoutez, qu'il y ait des maladresses, sans doute, mais ne nous arrêtons pas à cela…
GUILLAUME DURAND
Enfin, les sans dents, les pauvres, les illettrés, ça ne fait pas très gauche classique.
MARISOL TOURAINE
Regardons le fond. Ecoutez, pour la première expression que vous avez employée, je ne sais pas qui l'a utilisée, en tout cas, ça n'est pas une marque déposée.
GUILLAUME DURAND
Si, on le sait, c'est Valérie TRIERWEILER qui l'a écrit.
MARISOL TOURAINE
Qui le dit. C'est elle qui l'a écrit, mais elle prête cette expression à un président dont je doute fort qu'il l'ai prononcée.
GUILLAUME DURAND
Donc, elle ment.
MARISOL TOURAINE
Ecoutez, moi je ne sais pas ce qu'elle a écrit…
GUILLAUME DURAND
Ben si. S'il n'a pas prononcé, c'est qu'elle ment.
MARISOL TOURAINE
Moi je ne vois pas le président s'exprimer de cette façon, je ne l'ai jamais entendu s'exprimer de cette façon et ça ne correspond absolument pas à ses valeurs…
GUILLAUME DURAND
Je disais tout à l'heure que j'ai un bottin de questions, je pourrais continuer sur la loi sur la Sécurité sociale, mais revenons à des choses pratiques, s'il y a la grippe et le binge drunking, parce que ça concerne beaucoup de gens, alors le binge drunking on va laisser un peu laisser passer ce matin, mais la grippe, est-ce qu'il faut absolument qu'on se vaccine tous ? Parce qu'il y a encore des gens qui sont très hostiles à ça, considérant que a peut être néfaste, ça peut être dangereux parfois.
MARISOL TOURAINE
Je ferai une différence pour la vaccination de la grippe. La vaccination de la grippe, elle est…
GUILLAUME DURAND
Ça sera ma dernière question.
MARISOL TOURAINE
… enfin, elle est très fortement recommandée pour certaines personnes qui sont en situation de fragilité, des personnes qui sont malades, des personnes âgées, plus de 65 ans, là franchement je dis, si vous êtes dans cette catégorie là, allez-y, vaccinez-vous. Et puis pour les autres, eh bien est-ce qu'on a envie de prendre le risque, de tomber malade de la grippe ? La grippe ce n'est pas un petit rhume, la grippe ça vous met k.o pendant plusieurs jours et donc moi je recommande plutôt de le faire si on ne peut pas s'interrompre, mais ça n'est évidemment pas quelque chose de recommandé.
GUILLAUME DURAND
Et la pénalisation des binge drunking, est-ce que ce n'est pas gonflé, quand même ?
MARISOL TOURAINE
Pourquoi, vous trouvez que c'est bien de se faire des…
GUILLAUME DURAND
Non, mais je n'ai pas dit ça.
MARISOL TOURAINE
Pourquoi gonflé, alors que ce n'est quand même pas…
GUILLAUME DURAND
Non mais je disais à Sophie PAOLINI tout à l'heure, par exemple des films comme « Very bad trip » qui font l'apologie de ce genre de chose, d'une manière rigolote, à ce moment-là vous allez quoi ? Vous allez attaquer le producteur, appeler Bradley COOPER au téléphone en lui disant il faut arrêter d'aller à Las Vegas en se bourrant la gueule ?
MARISOL TOURAINE
Non, vous savez, le cinéma c'est des productions artistiques et je fais la différence entre ce qui est du ressort de la production artistique.
GUILLAUME DURAND
Oui mais d'accord, mais la grande influence elle est plus là, que …
MARISOL TOURAINE
Oui mais par exemple voir des jeux à la télévision qui encouragent la prise de consommation d'alcool, je ne trouve pas que ce soit très responsable et indiqué…
GUILLAUME DURAND
Je ne sais pas quelle chaine vous regardez.
MARISOL TOURAINE
Je ne regarde pas mais j'ai entendu parler. Lorsqu'on voit des jeux sur Internet qui disent « allez, prends trois verres de vodka, cul sec et puis ensuite fais passer la chaine et demande à tes copains de faire la même chose » et c'est à celui qui partira le plus vite…
GUILLAUME DURAND
Mais maintenant, amende et pénal.
MARISOL TOURAINE
Franchement ça n'est pas très souhaitable et c'est évidemment très mauvais pour la santé publique, donc il faut l'empêcher quand on le peut.
GUILLAUME DURAND
Merci Marisol TOURAINE, d'être venue ce matin, donc, expliciter donc tous ces dossiers qui sont extrêmement importants. Bonne journée à vous, je sais que vous allez à Bruxelles, donc, rencontrer vos homologues européens.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 22 octobre 2014