Texte intégral
FABIENNE SINTES
Votre invité, Jean-François ACHILLI, ce matin, est donc ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Soyez le bienvenu. A quoi aura servi ce rendez-vous de François HOLLANDE avec les Français, si c'est pour redire, répéter : « Je ne change rien à ma politique » ?
STEPHANE LE FOLL
Mais d'abord, qu'est-ce qui peut justifier que, un rendez-vous comme celui-là, ça soit automatiquement un changement de politique, ou des annonces ? Ce rendez-vous des deux ans et demi
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Eh bien parce que les Français ont envie de changement.
STEPHANE LE FOLL
Je ne sais pas s'ils ont envie de changement.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ah
STEPHANE LE FOLL
Moi je sais une chose, c'est que si on veut réussir, on n'a pas intérêt de faire des zigzags, toutes les semaines, selon les rendez-vous, qu'ils soient télévisuels ou radiophoniques.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et vous les aimez, ces rendez-vous, là, ils sont nécessaires ou pas ?
STEPHANE LE FOLL
On a besoin de donner une perspective, de tracer un chemin, d'expliquer ce qui a été fait, de considérer, d'ailleurs il l'a fait, le président de la République, hier soir, qu'il peut y avoir eu des erreurs, mais en même temps, on est parti de là, et on va là.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Il a dit « j'ai commis des erreurs », on avait plutôt envie d'entendre « je vous ai compris », pour faire une référence illustre.
STEPHANE LE FOLL
Oui, enfin, si vous faites cette référence illustre, vous avez d'ailleurs que bon.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça s'est mal fini.
STEPHANE LE FOLL
Mais ce n'est pas toujours Mais non, on fait des erreurs au sens où, il l'a dit, par exemple on sait très bien que les Français, quand on leur a annoncé l'inversion de la courbe du chômage, ils l'ont attendue, à la fin de l'année.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui, il n'a pas arrêté de le répéter pendant deux ans et demi, donc
STEPHANE LE FOLL
C'était pas pendant deux ans, et demi, c'était pendant un an, parce que c'était en 2013. Bon, voilà, il y a eu une erreur. En même temps c'était une volonté qui s'est exprimée, c'était l'idée de s'engager avec détermination, pour reprendre le mot que j'ai utilisé hier soir, et le confirmer ce matin, le président déterminé, c'est la détermination et la volonté d'agir.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Franchement, l'entrée en matière entre scooter, frites et cravate, ce n'était pas un peu lunaire, non ? Histoire de dire « Je fends l'armure, je parle de moi », enfin
STEPHANE LE FOLL
L'entrée en matière elle a été choisie pour que ce genre de question ne vienne pas interférer dans la discussion sur le fond, et sur les grands choix qui ont été faits. Bon, alors, après, on peut toujours discuter des sujets que vous avez évoqués, en particulier celui des frites, auxquelles j'ai rajouté l'entrecôte, je le dis
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui, c'est vrai.
STEPHANE LE FOLL
L'entrecôte frites et j'invite d'ailleurs tous les auditeurs qui m'écoutent à manger de l'entrecôte française, excellente et des frites aussi.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Très sérieusement, pas ou peu d'annonces hier soir, ce n'était pas le but, c'est ça, si ce n'est une allocation pour les séniors chômeurs.
STEPHANE LE FOLL
Oui, je pense que là j'ai été surpris, je le comprends en même temps, mais on est toujours
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Eh bien il y a une attente qui est forte.
STEPHANE LE FOLL
Mais oui, mais on est toujours dans la course qui consiste à dire : c'est l'annonce qui va venir, qui est importante, mais on peut se poser de temps en temps, on peut essayer de regarder qu'est-ce qui s'est passé, qu'est-ce que l'on a fait. Je regarde
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Il y a déjà eu des conférences de presse, des explications de texte partout.
STEPHANE LE FOLL
Oui, mais les conférences de presse, c'est justement pour la presse. De temps en temps, il vaut mieux
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Mais enfin, c'est dans les journaux.
STEPHANE LE FOLL
s'adresser aux Français. Mais je regarde. Ce que disent les Français, c'est qu'on se où est le cap, où on va ? Combien de fois ça a été répété ?
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Mais il est où le cap ? Stéphane LE FOLL, il est où le cap ? On ne sait pas trop, enfin c'est toujours la même histoire, c'est les entreprises, on attend, ça prend du temps, il dit même, d'ailleurs : « Je travaille pour mon successeur ».
STEPHANE LE FOLL
Eh bien, le travail qui est engagé, effectivement, il projette la France au-delà d'un quinquennat, que ça soit sur la question de l'éducation. Ce n'est pas ce que nous faisons aujourd'hui, en changeant les rythmes scolaires, en mettant des professeurs, qui va produire immédiatement ses effets. Ce n'est pas sur la question de l'écologie et la lutte contre le réchauffement climatique, vu ce que l'on connait, et la transition énergétique, qui va produire ses effets tout de suite.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Le souci
STEPHANE LE FOLL
Et c'est vrai, sur les entreprises, on a vu la chef d'entreprise, qui avait des positions bien arrêtées, eh bien c'est vrai que sur les entreprises, ce qui a été fait pour améliorer la compétitivité des entreprises ça met un peu de temps, c'est normal aussi, à produire des effets.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous dites des professeurs. Reprenez cet exemple précis, quid des 60 000 postes
STEPHANE LE FOLL
30 000, deux ans et demi.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Non, non, ce n'est pas 30 000, c'est sur le site de l'Education nationale, on parle de 24 666 dont 18 000 stagiaires. En fait il n'y a que 4 000 emplois pérennes.
STEPHANE LE FOLL
Non, parce que dans les stagiaires, c'est ceux qui sont en formation, professeurs formés. Et ça c'est un changement
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
En fait il y a énormément de stagiaires, il y a très peu d'emplois pérennes.
STEPHANE LE FOLL
Non, pas de stagiaires, on forme
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
On avait cru qu'il y aurait 60 000 postes pérennes.
STEPHANE LE FOLL
Non, mais si on crée des postes, et on l'a dit, c'est pour avoir des professeurs qui soient formés. On ne va pas créer des postes et mettre des professeurs sans formation, donc c'est pour ça qu'il y a une formation, et c'est normal, et on l'a créé, elle avait été supprimée la formation des professeurs, donc c'est normal qu'on fasse ça dans l'ordre. Mais la création de postes se fait, l'ambition sous l'éducation se réalise, les rythmes scolaires, les changements, le fait que l'on ait mis des postes, et moi je le vois dans l'agriculture, on a fait deux rentrées, quand même, scolaires, ça n'a jamais été vraiment souligné. Alors il y a encore des problèmes, je le voyais en Seine-Saint-Denis, et deux rentrées scolaires où il n'y a pas eu de grosses contestations sur la rentrée scolaire. Ça veut dire que quand même les moyens qui ont été mis, permettre de répondre aux besoins de l'éducation.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Stéphane LE FOLL, ça y est, c'est promis, à partir de 2015, le président l'a dit hier soir, plus d'impôts, plus de hausses fiscales, parce que ça fait quand même pas mal de temps qu'on entend parler de « plus jamais ça, on arrête la fiscalité qui galope ». C'est fait, c'est fini, il n'y aura plus de hausses d'impôts ?
STEPHANE LE FOLL
Mais le président de la République l'a dit hier, soir, je vais répéter ce qu'il a dit : il n'y a pas, il n'y aura pas, l'année prochaine, de hausse nouvelle, d'impôts, pour les Français, il y aura plutôt
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Est-ce que ça engage
STEPHANE LE FOLL
Il n'y aura pas plutôt, il y aura des baisses, puisque la suppression de la première
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Est-ce que ça engage les collectivités locales, également ? Non ?
STEPHANE LE FOLL
Mais alors là, l'autonomie de gestion des collectivités locales, je vous le rappelle, elle est quand même, enfin, on ne peut pas modifier ce qui est l'organisation territoriale et constitutionnelle de la France. Sur ce point- là, l'autonomie de gestion.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Est-ce que ça signifie aussi que la surtaxe de 20 % de la taxe d'habitation de certaines résidences secondaire, cette surtaxe, va être effective ? Ça, oui, ça va se faire ?
STEPHANE LE FOLL
Ça, je pense que le débat
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça c'est avant 2015, donc ça va se faire.
STEPHANE LE FOLL
Oui, c'est avant Et puis c'est un débat qui est engagé à l'Assemblée nationale, c'est une possibilité qui sera offerte aux communes qui ont beaucoup de résidences secondaires, et j'en connais quelques-unes, de pouvoir, sur ces résidences secondaires, avoir une augmentation de 20 % de la taxe d'habitation
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est un impôt local, destiné aux communes.
STEPHANE LE FOLL
C'est un impôt local, qui est destiné pour certains, à, à la fois essayer de faire en sorte que ces logements soient plutôt utilisés que vacants, et puis deuxièmement
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bon, mais elle aura lieu.
STEPHANE LE FOLL
pour ceux qui ont beaucoup de résidences secondaires, à aussi sûrement financer une partie de ce qui est
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Elle aura lieu.
STEPHANE LE FOLL
Voilà.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Une question, quand même, de politique pure. Le président n'a pas dit, n'a rien dit que son propre avenir, puisqu'il parle de son successeur. Est-ce que c'est vous, c'est pas vous, oui, non, c'est trop tôt ? Est-ce que
STEPHANE LE FOLL
Ce n'est pas à moi que vous vous adressez, là.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Non.
STEPHANE LE FOLL
Ah bon, j'ai eu peur.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Je pensais à François HOLLANDE, Stéphane LE FOLL
STEPHANE LE FOLL
Ah !
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça signifie quoi, qu'il défend sa politique mais il n'est pas sûr de vouloir se représenter pour aller plus loin ? C'est un drôle de concept.
STEPHANE LE FOLL
Il a très bien résumé, par une formule à la fin, il y a un président et beaucoup de candidats. Voilà. Lui il est président et aujourd'hui il doit présider la France. S'il y a des gens qui veulent être candidats, ils ont déjà d'ailleurs fait savoir qu'ils étaient candidats, c'est leur responsabilité. Sa responsabilité à lui, ce serait le pire, de laisser penser que, à deux ans et demi, c'est-à-dire à mi -mandat, il serait déjà, comme certains le souhaiteraient, de savoir s'il sera ou pas candidat. Qu'est-ce qu'il a dit ? « Jusqu'au bout je travaille, jusqu'au bout je fais ce que je crois être juste et important pour la France, et puis la décision, on la prendra le moment venu ».
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Il va y avoir un scénario de politique pure dans les deux ans à venir, il y aura une présidentielle dans deux ans. Manuel VALLS, qui a flirté hier avec François BAYROU à Pau, on l'a vu sur les images. Vous n'êtes pas jaloux, vous ?
STEPHANE LE FOLL
Non, non non, je ne suis pas jaloux du tout, je connais bien
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous qui aviez passé une nuit avec le Premier ministre, vous savez, dans un gite, en Savoie
STEPHANE LE FOLL
Oui, dans un gite, trois épis, parce que je le dis aux journalistes, les gites c'est des épis, pas des étoiles, voilà, donc on n'a pas regardé les étoiles, c'était avec les épis, c'était vraiment l'agriculture et la montagne. Oui, ça s'est très bien passé. C'était très sympa.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et là il y aura une main tendue avec les centristes, pour les centristes ou pas ?
STEPHANE LE FOLL
Mais sur la question du rapport avec BAYROU, puisque c'était à Pau et puis que François BAYROU est maire de Pau, le dialogue et la discussion, a toujours été une ligne qu'il fallait suivre et respecter. Les centristes, on le voit bien
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui mais ma question c'est : est-ce que vous allez développer avec eux, il y aura des accords qui peuvent arriver, est-ce que
STEPHANE LE FOLL
Non, mais il n'y a pas besoin de
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
vous allez étendre un petit peu le dialogue avec les centristes ?
STEPHANE LE FOLL
Non, il n'y a aucune extension à des éléments aussi techniques, qui sont de l'ordre des partis politiques. Mais que le Premier ministre discute et souhaite discuter avec une personnalité politique comme François BAYROU, je ne vois pas où est le problème, au contraire. On doit montrer que l'on est capable
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça a un petit côté signal, quand même, hein.
STEPHANE LE FOLL
Oui, mais il avait été donné avant, là-dessus, on ne va pas entretenir une espèce de choix stratégique ou politique, moi je trouve normal que le Premier ministre soit ouvert et il soit capable de discuter avec des gens qui, en plus, essaient plutôt d'être là pour apporter des solutions, et ne pas être uniquement dans la critique.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ultime question au ministre de l'Agriculture. Vous avez vu les images de ces agriculteurs, à Nantes, qui ont maltraité des ragondins vivants lors d'une manif, en les aspergeant de peinture, en leur donnant des coups de pieds, en insultant d'ailleurs les écolos, les écologistes et Ségolène ROYAL. Est-ce qu'il y aura des poursuites contre ces manifestants, comme ça a été le cas, d'ailleurs, avec les casseurs, vous savez, anti-barrages à Sivens ?
STEPHANE LE FOLL
Oui oui, non seulement il y a des poursuites qui ont toujours été engagées, je le rappelle par rapport à ce qui s'est passé à Morlaix.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
On attend toujours, hein.
STEPHANE LE FOLL
Non, non non, il y a eu quelqu'un qui a été déféré. Par rapport à ce qui s'est passé aussi, vous ne l'avez pas vu, mais dans le Sud-ouest, sur une bagarre qu'il y a eu dans un lycée agricole, il y a eu des arrestations.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et là, ça va être le cas ?
STEPHANE LE FOLL
Et là, sur la question que vous posez, d'abord, premièrement, moi je condamne ces images, et cette attitude et les mots qui ont été utilisés. Vraiment. Je le dis d'ailleurs, et j'ai vu que les responsables de la FNSEA avaient parfaitement compris que l'image qui avait été renvoyée, n'était pas celle souhaitée. Il y a une colère, il y a des doutes, il y a des difficultés pour les agriculteurs, mais on ne fait pas ça. J'ajoute juste un point aussi, je condamne aussi ce qui a été fait par rapport aux fonctionnaires, par rapport aux fonctionnaires qui font les contrôles. On doit améliorer
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Il y aura des poursuites, c'est ça ?
STEPHANE LE FOLL
les contrôles pour qu'ils soient acceptables. J'ai mis une mission en place, on ne doit pas faire, comme ça a été fait, donner l'impression qu'on pourrait aller vers la violence là aussi, contre les fonctionnaires.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc il y aura des poursuites.
STEPHANE LE FOLL
Mais bien sûr, il y a toujours eu, à chaque fois qu'il y a des transgressions de la règle et de la loi, des poursuites.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Merci Stéphane LE FOLL.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 novembre 2014
Votre invité, Jean-François ACHILLI, ce matin, est donc ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bonjour Stéphane LE FOLL.
STEPHANE LE FOLL
Bonjour.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Soyez le bienvenu. A quoi aura servi ce rendez-vous de François HOLLANDE avec les Français, si c'est pour redire, répéter : « Je ne change rien à ma politique » ?
STEPHANE LE FOLL
Mais d'abord, qu'est-ce qui peut justifier que, un rendez-vous comme celui-là, ça soit automatiquement un changement de politique, ou des annonces ? Ce rendez-vous des deux ans et demi
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Eh bien parce que les Français ont envie de changement.
STEPHANE LE FOLL
Je ne sais pas s'ils ont envie de changement.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ah
STEPHANE LE FOLL
Moi je sais une chose, c'est que si on veut réussir, on n'a pas intérêt de faire des zigzags, toutes les semaines, selon les rendez-vous, qu'ils soient télévisuels ou radiophoniques.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et vous les aimez, ces rendez-vous, là, ils sont nécessaires ou pas ?
STEPHANE LE FOLL
On a besoin de donner une perspective, de tracer un chemin, d'expliquer ce qui a été fait, de considérer, d'ailleurs il l'a fait, le président de la République, hier soir, qu'il peut y avoir eu des erreurs, mais en même temps, on est parti de là, et on va là.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Il a dit « j'ai commis des erreurs », on avait plutôt envie d'entendre « je vous ai compris », pour faire une référence illustre.
STEPHANE LE FOLL
Oui, enfin, si vous faites cette référence illustre, vous avez d'ailleurs que bon.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça s'est mal fini.
STEPHANE LE FOLL
Mais ce n'est pas toujours Mais non, on fait des erreurs au sens où, il l'a dit, par exemple on sait très bien que les Français, quand on leur a annoncé l'inversion de la courbe du chômage, ils l'ont attendue, à la fin de l'année.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui, il n'a pas arrêté de le répéter pendant deux ans et demi, donc
STEPHANE LE FOLL
C'était pas pendant deux ans, et demi, c'était pendant un an, parce que c'était en 2013. Bon, voilà, il y a eu une erreur. En même temps c'était une volonté qui s'est exprimée, c'était l'idée de s'engager avec détermination, pour reprendre le mot que j'ai utilisé hier soir, et le confirmer ce matin, le président déterminé, c'est la détermination et la volonté d'agir.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Franchement, l'entrée en matière entre scooter, frites et cravate, ce n'était pas un peu lunaire, non ? Histoire de dire « Je fends l'armure, je parle de moi », enfin
STEPHANE LE FOLL
L'entrée en matière elle a été choisie pour que ce genre de question ne vienne pas interférer dans la discussion sur le fond, et sur les grands choix qui ont été faits. Bon, alors, après, on peut toujours discuter des sujets que vous avez évoqués, en particulier celui des frites, auxquelles j'ai rajouté l'entrecôte, je le dis
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui, c'est vrai.
STEPHANE LE FOLL
L'entrecôte frites et j'invite d'ailleurs tous les auditeurs qui m'écoutent à manger de l'entrecôte française, excellente et des frites aussi.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Très sérieusement, pas ou peu d'annonces hier soir, ce n'était pas le but, c'est ça, si ce n'est une allocation pour les séniors chômeurs.
STEPHANE LE FOLL
Oui, je pense que là j'ai été surpris, je le comprends en même temps, mais on est toujours
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Eh bien il y a une attente qui est forte.
STEPHANE LE FOLL
Mais oui, mais on est toujours dans la course qui consiste à dire : c'est l'annonce qui va venir, qui est importante, mais on peut se poser de temps en temps, on peut essayer de regarder qu'est-ce qui s'est passé, qu'est-ce que l'on a fait. Je regarde
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Il y a déjà eu des conférences de presse, des explications de texte partout.
STEPHANE LE FOLL
Oui, mais les conférences de presse, c'est justement pour la presse. De temps en temps, il vaut mieux
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Mais enfin, c'est dans les journaux.
STEPHANE LE FOLL
s'adresser aux Français. Mais je regarde. Ce que disent les Français, c'est qu'on se où est le cap, où on va ? Combien de fois ça a été répété ?
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Mais il est où le cap ? Stéphane LE FOLL, il est où le cap ? On ne sait pas trop, enfin c'est toujours la même histoire, c'est les entreprises, on attend, ça prend du temps, il dit même, d'ailleurs : « Je travaille pour mon successeur ».
STEPHANE LE FOLL
Eh bien, le travail qui est engagé, effectivement, il projette la France au-delà d'un quinquennat, que ça soit sur la question de l'éducation. Ce n'est pas ce que nous faisons aujourd'hui, en changeant les rythmes scolaires, en mettant des professeurs, qui va produire immédiatement ses effets. Ce n'est pas sur la question de l'écologie et la lutte contre le réchauffement climatique, vu ce que l'on connait, et la transition énergétique, qui va produire ses effets tout de suite.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Le souci
STEPHANE LE FOLL
Et c'est vrai, sur les entreprises, on a vu la chef d'entreprise, qui avait des positions bien arrêtées, eh bien c'est vrai que sur les entreprises, ce qui a été fait pour améliorer la compétitivité des entreprises ça met un peu de temps, c'est normal aussi, à produire des effets.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous dites des professeurs. Reprenez cet exemple précis, quid des 60 000 postes
STEPHANE LE FOLL
30 000, deux ans et demi.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Non, non, ce n'est pas 30 000, c'est sur le site de l'Education nationale, on parle de 24 666 dont 18 000 stagiaires. En fait il n'y a que 4 000 emplois pérennes.
STEPHANE LE FOLL
Non, parce que dans les stagiaires, c'est ceux qui sont en formation, professeurs formés. Et ça c'est un changement
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
En fait il y a énormément de stagiaires, il y a très peu d'emplois pérennes.
STEPHANE LE FOLL
Non, pas de stagiaires, on forme
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
On avait cru qu'il y aurait 60 000 postes pérennes.
STEPHANE LE FOLL
Non, mais si on crée des postes, et on l'a dit, c'est pour avoir des professeurs qui soient formés. On ne va pas créer des postes et mettre des professeurs sans formation, donc c'est pour ça qu'il y a une formation, et c'est normal, et on l'a créé, elle avait été supprimée la formation des professeurs, donc c'est normal qu'on fasse ça dans l'ordre. Mais la création de postes se fait, l'ambition sous l'éducation se réalise, les rythmes scolaires, les changements, le fait que l'on ait mis des postes, et moi je le vois dans l'agriculture, on a fait deux rentrées, quand même, scolaires, ça n'a jamais été vraiment souligné. Alors il y a encore des problèmes, je le voyais en Seine-Saint-Denis, et deux rentrées scolaires où il n'y a pas eu de grosses contestations sur la rentrée scolaire. Ça veut dire que quand même les moyens qui ont été mis, permettre de répondre aux besoins de l'éducation.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Stéphane LE FOLL, ça y est, c'est promis, à partir de 2015, le président l'a dit hier soir, plus d'impôts, plus de hausses fiscales, parce que ça fait quand même pas mal de temps qu'on entend parler de « plus jamais ça, on arrête la fiscalité qui galope ». C'est fait, c'est fini, il n'y aura plus de hausses d'impôts ?
STEPHANE LE FOLL
Mais le président de la République l'a dit hier, soir, je vais répéter ce qu'il a dit : il n'y a pas, il n'y aura pas, l'année prochaine, de hausse nouvelle, d'impôts, pour les Français, il y aura plutôt
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Est-ce que ça engage
STEPHANE LE FOLL
Il n'y aura pas plutôt, il y aura des baisses, puisque la suppression de la première
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Est-ce que ça engage les collectivités locales, également ? Non ?
STEPHANE LE FOLL
Mais alors là, l'autonomie de gestion des collectivités locales, je vous le rappelle, elle est quand même, enfin, on ne peut pas modifier ce qui est l'organisation territoriale et constitutionnelle de la France. Sur ce point- là, l'autonomie de gestion.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Est-ce que ça signifie aussi que la surtaxe de 20 % de la taxe d'habitation de certaines résidences secondaire, cette surtaxe, va être effective ? Ça, oui, ça va se faire ?
STEPHANE LE FOLL
Ça, je pense que le débat
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça c'est avant 2015, donc ça va se faire.
STEPHANE LE FOLL
Oui, c'est avant Et puis c'est un débat qui est engagé à l'Assemblée nationale, c'est une possibilité qui sera offerte aux communes qui ont beaucoup de résidences secondaires, et j'en connais quelques-unes, de pouvoir, sur ces résidences secondaires, avoir une augmentation de 20 % de la taxe d'habitation
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est un impôt local, destiné aux communes.
STEPHANE LE FOLL
C'est un impôt local, qui est destiné pour certains, à, à la fois essayer de faire en sorte que ces logements soient plutôt utilisés que vacants, et puis deuxièmement
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bon, mais elle aura lieu.
STEPHANE LE FOLL
pour ceux qui ont beaucoup de résidences secondaires, à aussi sûrement financer une partie de ce qui est
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Elle aura lieu.
STEPHANE LE FOLL
Voilà.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Une question, quand même, de politique pure. Le président n'a pas dit, n'a rien dit que son propre avenir, puisqu'il parle de son successeur. Est-ce que c'est vous, c'est pas vous, oui, non, c'est trop tôt ? Est-ce que
STEPHANE LE FOLL
Ce n'est pas à moi que vous vous adressez, là.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Non.
STEPHANE LE FOLL
Ah bon, j'ai eu peur.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Je pensais à François HOLLANDE, Stéphane LE FOLL
STEPHANE LE FOLL
Ah !
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça signifie quoi, qu'il défend sa politique mais il n'est pas sûr de vouloir se représenter pour aller plus loin ? C'est un drôle de concept.
STEPHANE LE FOLL
Il a très bien résumé, par une formule à la fin, il y a un président et beaucoup de candidats. Voilà. Lui il est président et aujourd'hui il doit présider la France. S'il y a des gens qui veulent être candidats, ils ont déjà d'ailleurs fait savoir qu'ils étaient candidats, c'est leur responsabilité. Sa responsabilité à lui, ce serait le pire, de laisser penser que, à deux ans et demi, c'est-à-dire à mi -mandat, il serait déjà, comme certains le souhaiteraient, de savoir s'il sera ou pas candidat. Qu'est-ce qu'il a dit ? « Jusqu'au bout je travaille, jusqu'au bout je fais ce que je crois être juste et important pour la France, et puis la décision, on la prendra le moment venu ».
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Il va y avoir un scénario de politique pure dans les deux ans à venir, il y aura une présidentielle dans deux ans. Manuel VALLS, qui a flirté hier avec François BAYROU à Pau, on l'a vu sur les images. Vous n'êtes pas jaloux, vous ?
STEPHANE LE FOLL
Non, non non, je ne suis pas jaloux du tout, je connais bien
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous qui aviez passé une nuit avec le Premier ministre, vous savez, dans un gite, en Savoie
STEPHANE LE FOLL
Oui, dans un gite, trois épis, parce que je le dis aux journalistes, les gites c'est des épis, pas des étoiles, voilà, donc on n'a pas regardé les étoiles, c'était avec les épis, c'était vraiment l'agriculture et la montagne. Oui, ça s'est très bien passé. C'était très sympa.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et là il y aura une main tendue avec les centristes, pour les centristes ou pas ?
STEPHANE LE FOLL
Mais sur la question du rapport avec BAYROU, puisque c'était à Pau et puis que François BAYROU est maire de Pau, le dialogue et la discussion, a toujours été une ligne qu'il fallait suivre et respecter. Les centristes, on le voit bien
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Oui mais ma question c'est : est-ce que vous allez développer avec eux, il y aura des accords qui peuvent arriver, est-ce que
STEPHANE LE FOLL
Non, mais il n'y a pas besoin de
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
vous allez étendre un petit peu le dialogue avec les centristes ?
STEPHANE LE FOLL
Non, il n'y a aucune extension à des éléments aussi techniques, qui sont de l'ordre des partis politiques. Mais que le Premier ministre discute et souhaite discuter avec une personnalité politique comme François BAYROU, je ne vois pas où est le problème, au contraire. On doit montrer que l'on est capable
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ça a un petit côté signal, quand même, hein.
STEPHANE LE FOLL
Oui, mais il avait été donné avant, là-dessus, on ne va pas entretenir une espèce de choix stratégique ou politique, moi je trouve normal que le Premier ministre soit ouvert et il soit capable de discuter avec des gens qui, en plus, essaient plutôt d'être là pour apporter des solutions, et ne pas être uniquement dans la critique.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ultime question au ministre de l'Agriculture. Vous avez vu les images de ces agriculteurs, à Nantes, qui ont maltraité des ragondins vivants lors d'une manif, en les aspergeant de peinture, en leur donnant des coups de pieds, en insultant d'ailleurs les écolos, les écologistes et Ségolène ROYAL. Est-ce qu'il y aura des poursuites contre ces manifestants, comme ça a été le cas, d'ailleurs, avec les casseurs, vous savez, anti-barrages à Sivens ?
STEPHANE LE FOLL
Oui oui, non seulement il y a des poursuites qui ont toujours été engagées, je le rappelle par rapport à ce qui s'est passé à Morlaix.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
On attend toujours, hein.
STEPHANE LE FOLL
Non, non non, il y a eu quelqu'un qui a été déféré. Par rapport à ce qui s'est passé aussi, vous ne l'avez pas vu, mais dans le Sud-ouest, sur une bagarre qu'il y a eu dans un lycée agricole, il y a eu des arrestations.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et là, ça va être le cas ?
STEPHANE LE FOLL
Et là, sur la question que vous posez, d'abord, premièrement, moi je condamne ces images, et cette attitude et les mots qui ont été utilisés. Vraiment. Je le dis d'ailleurs, et j'ai vu que les responsables de la FNSEA avaient parfaitement compris que l'image qui avait été renvoyée, n'était pas celle souhaitée. Il y a une colère, il y a des doutes, il y a des difficultés pour les agriculteurs, mais on ne fait pas ça. J'ajoute juste un point aussi, je condamne aussi ce qui a été fait par rapport aux fonctionnaires, par rapport aux fonctionnaires qui font les contrôles. On doit améliorer
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Il y aura des poursuites, c'est ça ?
STEPHANE LE FOLL
les contrôles pour qu'ils soient acceptables. J'ai mis une mission en place, on ne doit pas faire, comme ça a été fait, donner l'impression qu'on pourrait aller vers la violence là aussi, contre les fonctionnaires.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc il y aura des poursuites.
STEPHANE LE FOLL
Mais bien sûr, il y a toujours eu, à chaque fois qu'il y a des transgressions de la règle et de la loi, des poursuites.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Merci Stéphane LE FOLL.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 novembre 2014