Texte intégral
Le président algérien a eu la gentillesse de m'accorder une audience. Nous avons couvert tous les sujets. D'abord, bien sûr, ce que nous avons fait aujourd'hui, c'est-à-dire l'inauguration de la belle usine automobile de Renault à Oran. Et puis notre coopération dans tous les domaines, qu'il s'agisse de la question des transports, du tourisme, du logement, des hélicoptères, de la formation, et j'ai rappelé au président Bouteflika que c'est lui-même et le président Hollande qui, il y a maintenant deux ans, nous avaient fixé cette feuille de route. Deux ans plus tard, grâce au travail excellent de mes collègues du gouvernement algérien et au travail mené côté français, nous sommes en situation de délivrer des projets concrets.
Ce matin, c'était l'inauguration de l'usine automobile. Il y aura une nouvelle inauguration au printemps, et nous reviendrons, M. Macron et moi-même, à Annaba. Et il y a beaucoup d'autres sujets, qui vont être couverts d'ailleurs au mois de décembre lorsque le Premier ministre Sellal viendra voir son homologue à Paris. Nous avons examiné tous ces sujets, et le président Bouteflika m'a fait état de sa grande satisfaction par rapport au travail accompli et de son souhait que nous passions à une nouvelle étape pour les mois qui viennent.
Nous avons abordé évidemment les questions internationales, qu'il s'agisse de la région, avec tout ce qui se passe au Mali, un sujet que suit très attentivement et activement mon collègue M. Lamamra, et d'une manière générale la situation au Sahel, avec les évolutions en Libye. Nous avons abordé aussi la situation en Afrique, et plus généralement au Proche et Moyen-Orient. Sur tous ces sujets, nous avons échangé avec le président Bouteflika et je constate avec beaucoup de plaisir que sur quasiment tous les sujets, la France et l'Algérie coopèrent d'une façon absolument exemplaire.
Pour reprendre sa formule, nous sommes au plus haut de nos relations qui n'ont jamais été aussi bonnes, et je vais confirmer du côté français que nous sommes extrêmement satisfaits de la qualité de la coopération entre l'Algérie et la France.
Q - Vous avez simplement évoqué les bonnes relations ? Qu'est-ce que vous avez eu comme information sur l'avancée de l'enquête par rapport à Hervé Gourdel ?
R - Nous avons, évidemment, fait le point aussi sur cet événement tragique. Vous savez que les Algériens ont déployé des forces très importantes, d'abord avant l'assassinat pour essayer de l'éviter, et puis ensuite pour retrouver les coupables. Je suis persuadé que, d'après les informations qui me sont données, les coupables seront retrouvés et châtiés.
Q - Et concernant l'affaire des moines de Tibhirine ?
R - C'est autre chose. Comme vous le savez, le juge français Trévidic est venu ici, à deux reprises. Il y a des prélèvements qui ont été opérés. Il faut à présent que la procédure respecte à la fois le droit algérien et le droit français, c'est que qui est fait. Ce qui importe, c'est que la vérité soit exactement connue. On sait déjà que - je suis désolé d'entrer dans ces détails macabres - il n'y a pas eu de balles qui ont été tirées. Mais maintenant il s'agit de savoir, puisque ces personnes ont été décapitées, si c'est la cause de leur mort ou si elle a eu lieu après leur mort. Et c'est cela qui est en train d'être établi. On m'a confirmé, à la fois du côté français et du côté algérien, que la volonté est celle d'une coopération pour que la vérité soit établie.
Q - La prochaine date sur l'affaire des moines de Tibhirine, c'est quand ?
R - Je n'ai pas une date, mais cela, c'est la procédure judiciaire, ce sont des échanges entre la justice française et la justice algérienne.
Q - Vous êtes satisfaits de l'avancée de ces deux enquêtes ?
R - La coopération joue à plein. Ce sont deux situations tout à fait différentes, bien sûr. Mais je suis sûr qu'il y a de la part des Algériens une volonté que la vérité soit faite et, dans le cas d'Hervé Gourdel, une volonté extrêmement ferme de trouver les assassins et de les châtier.
L'objet principal de cette journée, c'était le développement de la coopération économique. Vous y étiez ce matin : nous avons inauguré ensemble une usine automobile de Renault qui, afin qu'il n'y ait pas d'équivoque, va desservir le marché algérien et le marché africain - il ne s'agit pas du tout d'une délocalisation comme parfois on le dit. Il ne s'agit pas d'aller prendre de l'activité en France pour l'emmener en Algérie. Si cette production n'avait pas lieu ici, ce sont des parts de marchés que nous perdrions. C'est complètement l'inverse.
Et puis nous avons fait le point sur toutes les coopérations que nous avons engagées et que nous allons engager. Elles sont extrêmement nombreuses dans les domaines de la production agricole, de la construction, des transports et du tourisme.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 novembre 2014