Déclaration de M. Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics, sur l'examen du budget de la France par la Commission européenne, à l'Assemblée nationale le 17 décembre 2014.

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  • Michel Sapin - Ministre des finances et des comptes publics

Circonstance : Séance de questions d'actualité, à l'Assemblée nationale le 17 décembre 2014

Texte intégral

Monsieur le Député, contrairement à ce que vos dites, la Commission s'est donné quelques mois pour apprécier - et elle a raison de le faire - la situation exacte non de la France mais de plusieurs pays européens qui, aujourd'hui, méritent son attention.
Je n'ai aucune inquiétude ni aucun doute : la France respectera les règles qu'elle s'est imposées, que nous nous sommes imposées. Je trouve tout à fait dommageable que, dans cet hémicycle, vous présentiez l'Europe ainsi : la Commission n'aura pas à sanctionner tel ou tel pays.
Monsieur le Député, j'aimerais vous inciter à prêter attention à ce qui est le plus important. Les questions comptables, certes, le sont toujours, et le respect des règles est nécessaire mais qu'est-ce qui, aujourd'hui, est décisif ?
C'est la situation économique de la zone euro. Elle se résume d'ailleurs très simplement : une trop faible croissance, une trop faible inflation et un trop fort chômage pendant trop longtemps. C'est à cette situation, au niveau de la zone euro et des principaux pays qui la constituent, dont la France, qu'il convient aujourd'hui de répondre. C'est sur ce point-là que chacun doit prendre ses responsabilités. Nous, la France, nous devons le faire, en particulier en réformant profondément la société et l'économie.
Emmanuel Macron engagera devant vous un débat sur la réforme, non parce que nous y serions obligés, mais parce que c'est bon pour la France, c'est bon pour notre économie, c'est bon pour nos entreprises et c'est bon pour notre société ! En outre, nous devons faire en sorte que le rythme de réduction des déficits et que les contractions budgétaires ne soient pas contraires aux besoins de stimulation budgétaire de notre économie.
Nous voulons de la croissance, nous voulons de l'emploi ; c'est cela, le plus important pour l'Europe.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 décembre 2014