Entretien de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, à la Radiotélévision suisse, sur les défis et priorités de la politique étrangère de la France, à Davos le 23 janvier 2015.

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Circonstance : Réunion annuelle du forum économique mondial, à Davos (Suisse) le 23 janvier 2015

Texte intégral

- Arabie Saoudite -
Q - Parlons de l'actualité, tout d'abord avec le décès du roi d'Arabie Saoudite ; vous le connaissiez ?
R - Oui, c'était un homme d'État que je connaissais bien sûr. C'était un ami de la France et un véritable homme d'État qui a stabilisé son royaume.
C'est une grande tristesse partout.
Je connais aussi celui qui doit lui succéder qui est le ministre de la défense actuel.
Q - Est-ce que ce sera la continuité ?
R - Oui certainement parce que l'Arabie Saoudite est un pays qui a su assurer la stabilité dans un monde et une région très troublée. Je veux vraiment, au nom de la France, dire à l'ensemble des habitants de l'Arabie Saoudite nos condoléances et en particulier à l'un de mes amis, le prince Saoud Al-Fayçal, le ministre des affaires étrangères, que je connais bien et qui est évidemment très affecté.
Q - Il y a un tel désordre autour, l'Arabie Saoudite est un pilier, peut-il exister un risque d'instabilité là-bas aussi ?
R - Des mesures sont prises dans ce pays et à l'extérieur également pour maintenir ce pôle de stabilité qui est essentiel car c'est une région très troublée en effet. Par ailleurs, comme vous le savez, l'Arabie Saoudite est le premier exportateur de pétrole au monde et dans un monde où déjà le pétrole est en train de baisser considérablement, toute instabilité serait évidemment désastreuse. Je ne pense pas du tout que ce sera le cas (...).
- Lutte contre le terrorisme - Syrie
(...)
Q - Tout d'abord, les attentats de Paris ; tout le monde vous en parle, on sent encore aujourd'hui qu'il y a une émotion particulière ?
R - Ces attentats qui ont fait 17 morts ont été dramatiques. Ils ciblaient vos collègues journalistes, des juifs et des policiers.
Q - Était-ce une cassure ?
R - Oui et ce qui frappe aussi, au-delà de l'émotion très profonde, c'est la solidarité extraordinaire du monde entier ainsi que la réaction du peuple français. Je parle de la solidarité du monde entier car le dimanche qui a suivi, un quart des chefs d'État et de gouvernement de la planète était présents ; ce qui prouve que tout cela les a profondément touchés.
Et puis, la réaction du peuple français qui a été, dans ces circonstances extraordinaires, avec plusieurs millions de gens dans les rues, dans une marche silencieuse et digne.
Ce dont on me parle ici, - cela me frappe - c'est non seulement pour me présenter les condoléances et la solidarité mais pour me dire l'admiration devant la réaction du peuple français qui n'est pas tombé dans le piège des terroristes. Les terroristes veulent nous diviser et veulent que l'on arrête toute vie.
Q - La politique revient avec les agendas de chacun, mais il y a toujours une part d'émotion vraie. Pour vous, quelle est l'image qui vous a touché ?
R - Il y a deux images que je garderai toute ma vie. Je défilais avec les chefs d'État et de gouvernement, avec les ministres et il y avait à la fenêtre, un petit garçon qui chantait la Marseillaise. Il était petit, il avait sept ans.
Le second souvenir, c'est la Marseillaise à l'Assemblée nationale. J'ai présidé deux fois l'Assemblée nationale, j'ai été député pendant très longtemps, et voir tous les députés, spontanément et quelles que soient leurs différences et leurs divisions, se lever pour entonner la Marseillaise... Quand j'y pense encore, quand vous me posez la question, j'ai la chair de poule. C'est cela que l'on aime de la France.
Q - Vu de l'extérieur, il y a une émotion, une solidarité et en même temps, on se dit que c'est très français, les grands principes : laïcité, République, mais on attend des actions. Si vraiment il y a 1.000 djihadistes comme le disent certains experts, quel résultat pour l'instant ?
R - Cela nous concerne tous et c'est peut-être aussi l'une des raisons de la solidarité. L'objectif du terrorisme, qui vient du Moyen-Orient pour une grande part, est de détruire tous ceux qui ne pensent pas comme eux ; d'abord des musulmans puisque les premières victimes de cet islamo-terrorisme, ce sont des musulmans, mais en Europe, tout le monde est menacé parce que les réseaux sont partout.
Quelles mesures concrètes ? Une coopération internationale beaucoup plus forte, des mesures de surveillance, des mesures concernant Internet, des mesures de police et de sécurité. Il y a aussi un autre aspect qui est préoccupant - c'est ce que cela révèle -, c'est qu'un certain nombre d'assassins étaient français, avec une dérive effrayante d'un certain nombre de nos concitoyens.
Cela pose le problème de l'éducation et de la famille.
Q - Le cancer du groupe Daech, en Syrie, en Irak demande-t-il plus de moyens militaires ? La France peut-elle faire plus ?
R - La France fait déjà énormément puisque vous savez qu'en Irak, nous sommes engagés. Après les États-Unis, nous sommes la deuxième puissance par nos frappes. En Syrie, les choses sont plus compliquées encore car il s'agit de lutter contre Daech mais il ne s'agit pas de remettre en selle - si je puis dire - M. Bachar Al-Assad. Imaginez si vous avez seulement en Syrie, d'un côté la barbarie de Bachar Al-Assad et, de l'autre, la barbarie de Daech, cela veut dire que la Syrie, pour des décennies est dans la misère.
Nous essayons avec beaucoup d'autres, l'ONU et les Russes, de trouver une solution politique qui associera des éléments du régime et l'opposition modérée. C'est ainsi que l'on pourra redonner force dans la réalité de la Syrie.
Q - Si Bachar s'en va, peut-on trouver dans son régime des gens qui pourrait continuer ?
R - Bien sûr, il y a des gens qui n'ont pas de sang sur les mains évidemment.
Une démonstration simple : Bachar est à l'origine de la mort de 200.000 personnes et de l'exil de millions de Syriens. Imaginez qu'il soit durablement au pouvoir, ces gens-là ne vont jamais aller avec Bachar et donc vous les poussez du côté des terroristes s'il n'y a que Bachar et les terroristes.
Il faut donc à la fois soutenir l'opposition modérée et, en même temps, trouver dans le régime des éléments avec lesquels on puisse bâtir quelque chose. Nous travaillons discrètement dans cette direction. J'ai cité les Russes qui font des efforts, l'ONU, l'Égypte et beaucoup d'autres (...).
- Ukraine - Russie -
(...)
Q - Sur le front Russie-Ukraine, on assiste aux événements les plus violents, les plus meurtriers depuis très longtemps. Plus de pression militaire autour de l'Ukraine, est-ce possible ?
R - La solution n'est pas militaire. Avant-hier, nous étions à Berlin, les ministres russe, ukrainien, allemand et moi-même. Nous avons passé un accord qui disait que les armes lourdes devaient reculer. Hier, on apprend que jamais le carnage n'a été aussi puissant. Il faut donc absolument - et la France, avec l'Allemagne, est la puissance qui aide à cela - qu'il y ait une décélération, une désescalade car cette histoire est folle. On ne va pas faire la guerre aux Russes et les Russes ne vont pas absorber l'Ukraine, nous sommes en 2015.
Q - Est-on arrivé au terme des sanctions contre la Russie ou peut-on aller encore plus loin ?
R - Elles sont déjà lourdes, vous voyez l'effet que cela a sur l'économie russe et sur nos économies aussi. Il faut évidemment maintenir la pression - sans pression, rien n'est possible - il faut que la raison l'emporte. L'Ukraine, ce ne doit pas être, ou bien l'Europe, ou bien la Russie. Ce doit être un pont entre la Russie et l'Europe. Il faut que la Russie respecte l'intégrité de l'Ukraine et il faut que les Ukrainiens - comme d'ailleurs ils ont dit qu'ils le feraient - donnent un peu plus d'autonomie aux différentes régions de l'Ukraine.
Q - Vous parlez à Vladimir Poutine, vous avez vu son évolution depuis quelques années, y a-t-il une forme de repli ?
R - C'est le risque. Historiquement, les Français ont toujours eu de très bonnes relations avec la Russie, d'abord parce que la géographie existe, et stratégiquement c'est important. C'est vrai qu'il y a une sorte de complexe obsidional des Russes qui, avec l'évolution de l'OTAN, avec d'autres phénomènes, disent qu'ils sont assiégés alors que nous devons être parfaitement en paix avec la Russie.
Q - C'est un fait, l'OTAN s'est rapproché d'eux.
R - Oui, mais la Russie, en même temps, doit respecter l'intégrité des pays qui sont autour. Je pense qu'il y a de part et d'autre un effort de raison à faire parce que tout cela est extrêmement négatif pour tout le monde (...).
- Dérèglement climatique -
(...)
Q - La grande affaire de votre présence ici mais aussi de toute l'année, ce sera le grand sommet sur le climat en décembre. Vous êtes le général en chef de cette conférence tout au long de l'année. Quel sera le critère pour dire que c'est gagné ?
R - Le dérèglement climatique n'est pas pour dans 100 ans mais aujourd'hui, les phénomènes climatiques sont extrêmes, la montée des eaux est évidente, la planète devient invivable. Il faut donc que nous agissions pour que la hausse de la température, c'est l'objet, ne dépasse pas deux degrés.
Aujourd'hui la pente c'est deux à quatre degrés voire cinq degrés. Il faut donc qu'en réduisant ce que l'on appelle les émissions de gaz à effet de serre, l'on puisse redescendre à deux degrés. Le succès de Paris serait, ou plutôt sera : un accord universel des 196 parties pour indiquer les décisions qui seront prises, des engagements des chaque pays, des financements et pour finir, - et c'est très nouveau - un agenda de l'action, c'est-à-dire que l'on va demander aux grandes entreprises, aux collectivités locales, à la société civile d'apporter des solutions qui puissent réduire ces émissions de gaz à effet de serre.
Q - Tout le monde sera là, Schwarzenegger, Al Gore... ?
R - Ils font d'ailleurs un travail magnifique. Il y aura de nombreux savants, un grand nombre d'hommes d'État, la société civile et beaucoup d'entrepreneurs.
Q - Bertrand Picard le Suisse, sera-t-il là ?
R - Oui.
Q - Est-ce un projet intéressant pour vous ?
R - Il est intéressant parce qu'il faut montrer aux gens que non seulement il faut changer mais qu'il y a des solutions. Cela fait partie d'une des solutions.
Il faut, petit à petit qu'il y ait de moins en moins d'utilisation de l'énergie fossile et de plus en plus d'énergies renouvelables.
Lorsque vous regardez l'origine de ces émissions de gaz à effet de serre, c'est essentiellement l'énergie, les transports et l'industrie.
Q - Le climat, Monsieur le Ministre, c'est vraiment votre année, avec un engagement personnel. À l'origine, on ne vous imaginait pas comme figure de l'écologie, vous avez un aspect très urbain, fils d'antiquaire, parisien etc. Quand vous êtes-vous dit que c'était la grande affaire ?
R - Au début des années 2000 et je dois dire que j'ai été aidé à cette prise de conscience par un certain nombre de travaux d'écologistes. Je ne suis pas moi-même un militant écologiste, mais il faut bien comprendre que pendant très longtemps, on a considéré qu'il fallait s'occuper de deux choses : le capital et le travail : on a besoin du capital et les travailleurs doivent être accompagnés et protégés, il fallait trouver un équilibre entre les deux facteurs. Mais les écologistes nous ont interpelés en nous disant de faire attention au troisième facteur qui est la nature. Si vous la négligez, les deux premiers éléments seront balayés. Cette réflexion que l'on retrouve aussi chez un philosophe comme Michel Serres, je la crois extrêmement juste.
J'avais déjà inventé le terme de «sociale-écologie» au début des années 2 000 et plus on va, plus on s'aperçoit non seulement qu'il est très important pour que l'on continue de vivre d'avoir une planète en bon état mais aussi que la croissance - on a besoin d'emploi - viendra de cette économie verte. Il y a une phrase de Ban Ki-moon, - que j'aime beaucoup par rapport à la COP21-, à ceux qui disent que cela va être difficile, Ban dit qu'il n'y a pas de solution B parce qu'il n'y a pas de planète B.
Q - Par exemple la fonte des glaces, vous l'avez observée ?
R - Oui, et je retourne au Groenland d'ici quelques semaines. Il y a une montée des eaux, une acidification, ce qui a des conséquences absolument dramatiques. Il y a de très nombreux territoires qui risquent d'être recouverts avec des effets sur l'agriculture qui peuvent être extrêmement négatifs, des phénomènes - c'est vrai en Suisse comme ailleurs - qui sont beaucoup plus extrêmes qu'avant. L'année qui vient de s'écouler a été la plus chaude qu'on ait jamais connue depuis les années 1880.
C'est un grand changement, il y a quelques années y compris à Davos, on contestait scientifiquement le phénomène. Personne ne conteste plus la réalité scientifique.
Q - J'ai lu de très beaux souvenirs de vous avec François Mitterrand, vous dites qu'il avait la passion des arbres et sans être écologique, c'était simplement une autre génération ?
R - Oui il aimait les arbres, les fleurs, la nature mais c'était une autre génération bien sûr. (...).
- Diplomatie économique -
(...)
Q - C'est la grande journée française à Davos. Rarement la France a été représentée de façon aussi importante et à très haut niveau. Y a-t-il quelque chose comme dissiper un malentendu ? La France n'est pas du tout l'ennemi de la finance comme on a pu le croire ?
R - Je n'ai jamais pensé que la France était l'opposé de l'entreprise. D'ailleurs, je rappelle toujours que c'est la France qui a inventé le mot entrepreneur. Vous rappelez-vous cette histoire anecdotique du président Bush qui un jour avait dit en anglais : «France is a difficult country because there is no such a word as entrepreneur». C'est un mot français.
Mais il est vrai que parfois l'image de la France ne correspond pas à la réalité. Le président de la République est là, un peu retardé parce qu'il y a du brouillard, je suis là, comme d'autres représentants du gouvernement, pour dire que nous sommes un pays qui a des atouts extraordinaires, qu'il y a des réformes à faire, que nous en avons engagées certaines, que nous allons continuer de le faire et que nous sommes extrêmement heureux d'avoir chez nous tout une série d'entrepreneurs et d'investisseurs.
Q - La réforme Macron est-ce un tournant ?
R - C'est important car il faut comprendre que l'on est au XXIe siècle et que le monde est ouvert, tout est mondial. Je me suis beaucoup mobilisé sur un aspect qui peut paraître mineur mais qui est révélateur : les grands magasins à Paris où il y a un nombre de touristes extraordinaire, certains d'entre eux ne sont pas ouverts le dimanche. Il faut les ouvrir, c'est une évidence ! Si les gens se «cassent le nez » le dimanche, ils ne reviendront pas le jeudi. Ils iront donc plutôt en Grande Bretagne ou ailleurs. C'est une série de mesures comme celles-là qu'il faut entreprendre.
(...)
Q - On pense forcément à vous, au tournant «libéral» que vous avez incarné sous Mitterrand. Il a votre âge - 37 ans- c'est l'âge que vous aviez mais vous étiez déjà Premier ministre.
R - C'était au siècle dernier.
Q - Il y a quelque chose de cela dans la situation actuelle !
R - Peut-être. C'est assez différent et la politique a beaucoup changé. Personnellement, j'ai toujours considéré qu'il fallait partager de manière assez juste les richesses mais qu'avant de les partager, il fallait les créer. Et qui crée les richesses ? Ce sont les entreprises. Il faut donc soutenir les entrepreneurs. Les entreprises ne sont pas du tout nos adversaires, nous avons besoin des entreprises et nous devons les aider.
Maintenant je suis patron du Quai d'Orsay et j'ai dit à mes ambassadeurs : Mesdames et Messieurs, vous êtes au soutien de l'économie française d'abord.
Q - Laurent Fabius, la Suisse, nous y sommes, vous avez beaucoup travaillé avec Didier Burkhalter durant l'année écoulée mais encore maintenant. Est-ce un allié important pour vous ?
R - Oui, j'ai très bien travaillé avec Didier et pas plus tard qu'hier, nous avons signé un communiqué commun car il y avait un problème concernant l'aérodrome de Bâle-Mulhouse, avec des problèmes fiscaux, nous avons débrouillé cette question, ce qui est très bien et je n'ai qu'à me féliciter des relations que nous avons.
(...)
Q - La France à Davos, on hésite toujours un peu sur les qualificatifs aujourd'hui, est-ce toujours une grande puissance, une puissance moyenne, ces questions-là ont-elles encore un sens, qu'en dites-vous ?
R - Je dis que c'est une puissance globale, ce n'est pas le pays le plus puissant du monde, - nous n'avons que 66 millions d'habitants, - nous sommes l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, nous avons une culture et une langue qui est parlée partout, nous sommes dans les six premières puissances économiques du monde. Nous avons une puissance militaire et lorsqu'il faut intervenir, nous le faisons et nous avons une certaine image concernant la gastronomie par exemple. Donc, nous avons une capacité spécifique. Nous avons aussi beaucoup de défauts certainement et il faut nous améliorer.
Q - Le fait national reste important, à Bruxelles, beaucoup de gens disent qu'il faut compter avec Laurent Fabius. Vous n'aimez pas que l'on marche sur vos plates-bandes ?
R - C'est normal, j'imagine que vous êtes pareil. Si j'avais une définition à donner de la France aujourd'hui, je dirais «créative.» Je crois que c'est l'adjectif qui transversalement résume le mieux la France.
Que ce soit dans la gastronomie, dans la technologie, dans la littérature, dans le cinéma ou dans l'ensemble des disciplines, la France c'est la créativité.
Un jour je demandais au président chinois, M. Xii Ping ce qu'était la France pour lui : il m'a dit : l'amitié, - c'était le diplomate - et l'excellence. Alors, pas dans tous les domaines malheureusement, nous avons des progrès à faire et il faut vraiment que l'on se remue mais cette notion de créativité est très juste.
Q - Ce matin, nous faisions la revue de presse sur vous, plein d'éloges, super pro, super actif. Vous êtes partout, combien de kilomètres faites-vous ?
R - Un tour du monde chaque mois et je précise que cela ne me donne pas droit à des miles. Et il n'est pas anormal qu'un ministre des affaires étrangères soit à l'étranger (...).
- Politique étrangère -
(...)
Q - Le Quai d'Orsay, c'est très spécial, c'est la grande Histoire, Talleyrand, quand sent-on le vent de l'Histoire ?
R - De temps en temps, on se dit que les décisions que l'on prend seront dans les livres d'histoire. Il y a de nombreuses décisions à prendre. La politique étrangère ne peut pas être faite par un ministre seulement mais avec le président de la République.
Je me suis fixé quatre objectifs et chaque fois que j'ai une décision à prendre, je me rapporte à ces objectifs :
1 : Est-ce que cela va dans le sens de la paix et de la sécurité ? La paix ce n'est pas le pacifisme ;
2 : La planète :
3 : L'Europe avec la relance et la réorientation ;
4 : Le rayonnement.
Lorsque j'ai une décision à prendre, je me demande toujours si cela va dans le sens de ces quatre éléments parce que sinon on risque de se disperser.
Q - Monsieur le Ministre, bonne année et merci. Objectif décembre.
R - Oui, mais cela a déjà commencé.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 janvier 2015