Entretien de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, avec France Info le 23 janvier 2015, sur la libération de Claudia Priest, une humanitaire française retenue en Centrafrique.

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Média : France Info

Texte intégral

J'ai eu Mme Priest il y a une heure environ, elle va bien. Nous étions extrêmement heureux pour elle. Elle a eu extrêmement froid - nous lui avions envoyé des couvertures mais elle ne les a pas eues -, elle est en bonne santé. J'ai également eu son mari... et on a pu les récupérer.
Je remercie beaucoup à la fois l'ambassade qui a fait un grand travail, nos militaires, le gouvernement centrafricain, l'archevêque de Bangui aussi qui nous a beaucoup aidés.
Tout cela est d'autant plus choquant que cette femme est une femme au grand cœur qui consacre une grande partie de sa vie à aider les Africains. Elle était en Centrafrique pour aménager des puits, pour aider les populations et elle a été enlevée au début la semaine parce que l'on appelle les anti-balaka. J'avais dès le début bon espoir que l'on puisse la récupérer, nous avions repéré où elle était, mais une bonne nouvelle on ne peut l'annoncer que quand elle est effective. Donc ce soir, nous sommes extrêmement heureux.
Q - On l'a dit un peu choqué mais avec un bon moral ? Savez-vous si ses conditions de détention étaient difficiles ?
R - C'était difficile, oui, car on a à faire à des gens qui ne sont pas des humanistes, c'est certain.
C'est très touchant car elle m'a dit qu'elle s'excusait d'avoir causé tant de tracas etc., mais je l'ai rassuré en lui disant : «Pas du tout, vous êtes une femme remarquable et il n'y a vraiment pas lieu de vous excuser. Nous sommes là, l'État français est là pour aider.» Nous sommes ce soir très heureux pour elle, pour sa famille et pour tous ses amis.
Q - Je sais que l'on ne parle pas des négociations mais ont-ils obtenu gain de cause ces anti-balaka ?
R - C'est vrai que généralement on ne parle pas des négociations. Ils demandaient la libération de l'un des leurs mais je n'ai eu aucune information que cela leur aurait été accordé.
Q - Allez-vous l'accueillir à Paris ?
R - Je ne sais pas. Elle est encore un peu choquée, on le serait à moins. Bien sûr, nous allons organiser les choses pour qu'elle puisse rentrer le plus tôt possible. Tout cela est derrière nous.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 janvier 2015