Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur l'Ambassadeur,
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je suis très heureuse d'être parmi vous aujourd'hui, pour ouvrir cette 9ème Rencontre sur la sécurité des entreprises françaises à l'étranger, à l'heure où les enjeux sécuritaires nous préoccupent tous, ici bien sûr malheureusement, et dans les pays en développement, en particulier dans les zones de crise et les pays les plus fragiles.
Vous êtes un maillon essentiel du commerce extérieur, bien entendu, mais aussi des dynamiques de développement dans ces pays, et on le dit moins ! Je profite aujourd'hui de cette rencontre pour souligner votre apport au développement des pays où vous intervenez.
Les entreprises françaises sont pionnières en matière de responsabilité sociétale des entreprises, et vous contribuez largement, par l'exemple des emplois décents que vous créez, à améliorer des marchés du travail encore insuffisamment protecteurs des droits fondamentaux, en Afrique en particulier.
À nous d'accompagner vos activités en vous assurant les meilleures conditions de sécurité.
Car comme l'a dit le président de la République : «Il n'y a pas de sécurité sans développement, il n'y a pas de développement sans sécurité». Derrière ce propos, nous parlons de la sécurité qui touche à la vie de tous les jours: celle qui permet de se déplacer sans crainte, de s'exprimer, d'échanger, de produire. Une sécurité indispensable au déploiement de vos activités et à l'amélioration de la qualité de vie...
En particulier, la sécurité sanitaire, qui vous réunit aujourd'hui, est un thème central au coeur de l'action diplomatique française, comme nous l'a montré l'actualité récente ? je pense naturellement à l'épidémie d'Ebola.
Je me suis rendue à plusieurs reprises en Guinée depuis que la crise Ebola a débuté. J'y ai vu et compris les ravages d'une épidémie lorsque le système de santé est défaillant.
Les inégalités devant les maladies restent très fortes sur la planète.
Pour vous qui êtes présents sur des terrains fragiles, le défi est double : il vous faut à la fois anticiper et gérer les crises lorsqu'elles surviennent, mais aussi assurer le développement de vos entreprises sans jamais compromettre la sécurité de vos salariés.
Les crises sanitaires ont ceci de particulier qu'elles diffusent très vite un sentiment de peur, parfois même de panique. Dans ce contexte, les arbitrages sereins sont parfois difficiles, pour ne pas dire impossibles.
Je voulais à cet égard vous dire combien votre réaction et vos réponses à la crise Ebola ont été appréciées par les autorités françaises, mais également par les gouvernements des pays amis, durement éprouvés par la crise Ebola.
Loin de céder au vent de panique, vous avez pris très vite une position équilibrée avec le soutien des autorités françaises : donner l'information la plus juste à vos salariés ; prendre les mesures les plus adaptées ; maintenir l'activité de vos entreprises, y compris dans les pays les plus touchés ; enfin témoigner votre solidarité vis-à-vis de ces mêmes pays en contribuant à leurs côtés et avec vos moyens propres à la mobilisation et à la lutte.
Cette approche, que je salue, a été la bonne. Pour l'ensemble des entreprises françaises présentes dans les pays les plus touchés, selon les données qui m'ont été communiquées, seules deux salariés auraient été contaminés par le virus Ebola.
Vous avez fait le choix de la détermination dans la lutte conte cette terrible épidémie ; vous étiez également persuadés qu'il était envisageable de vivre en Guinée en prenant des précautions ; vous l'avez dit et fait avec courage, en prenant bien sûr les mesures qui s'imposaient.
Concernant notre action dans le cadre de la riposte d'ensemble contre Ebola en Afrique de l'Ouest, nous avons concentré nos efforts sur la Guinée, en étroite coordination avec les autorités guinéennes et la communauté internationale.
Le professeur Delfraissy vous détaillera le plan français, qui aura mobilisé au total des centaines de personnels de santé, mais aussi la sécurité civile, nos forces de défense, dans le cadre d'un dispositif coordonné par le Quai d'Orsay pour le volet international, avec l'appui du Centre de crise et de soutien. Je saisis l'occasion pour rendre hommage à l'action de Mme Christine Fages à la tête de cette équipe de réaction rapide (la Task Force en bon français). J'associe également à cet hommage le personnel de nos ambassades en Afrique de l'ouest, et tout particulièrement à Conakry.
Permettez-moi également de souligner le travail remarquable des ONG françaises, présentes aux premières heures de l'épidémie sur le terrain, travail que nous avons soutenu. Je pense également à la Croix-Rouge française qui a conduit pour le compte de l'État français les opérations de construction et de gestion des premiers centres de traitement d'Ebola.
Les informations de ces dernières semaines sont encourageantes : sans baisser la garde, et tout en restant mobilisés, je crois que l'on peut dire que le pire est désormais derrière nous.
Mais notre responsabilité, au-delà de la réponse sanitaire d'urgence, c'est aussi, d'une part, d'anticiper et de prévenir les risques de déstabilisation économique des pays touchés, qui à terme peuvent ruiner des années d'efforts ; d'autre part, de construire de la résilience, notamment en renforçant les systèmes pour éviter de nouvelles tragédies.
Je parle de prévenir la déstabilisation économique car au-delà des conséquences sanitaires, l'impact sur les économies des pays les plus touchés est énorme : pour la seule Guinée, ce sera 2.1 points de PIB en moins en 2014. Vous le savez, vous le voyez sur le terrain.
Je parle de construire de la résilience, car la sécurité sanitaire est à ce prix : consolidons le système d'alerte épidémique et de surveillance sanitaire ; améliorons les capacités de diagnostic, de prévention et de recherche par le renforcement (et l'Institut Pasteur à Conakry qui ouvre en 2015 le permettra) ; renforçons la gouvernance sanitaire ; renforçons les systèmes de santé (la couverture sanitaire universelle est, à ce titre, un objectif reconnu indispensable par la communauté internationale).
Je parle aussi du développement économique de ce pays que nous accompagnons via l'Agence française de développement en particulier.
Dans ce contexte, votre engagement, celui du secteur privé, de vos entreprises, directement ou parfois via vos fondations, est essentiel.
Continuons à travailler ensemble, sur ce terrain, et sur d'autres, au service du développement !
Nous devons, dans un contexte où les enjeux globaux se multiplient, où d'ambitieux Objectifs du développement durable sont en passe d'être définis, penser autrement l'aide au développement, l'envisager dans le cadre d'un partenariat global : le temps des programmes en silos, le temps de la séparation de l'action du secteur public et du secteur privé, ce temps-là est révolu.
Ce message, que je souhaite porter aujourd'hui auprès de vous, je le sais, est déjà très présent dans le dialogue que ce ministère a noué avec vous :
- au centre de crise et de soutien, tant dans l'amont, dans le partage de l'analyse du risque, que dans l'aval, la gestion des situations de crise ;
- mais aussi, bien sûr, dans le cadre de la rénovation de notre politique de développement, qui soutient, par le biais de nouveaux outils, les partenariats multi-acteurs, et accompagne les initiatives du secteur privé en faveur du développement durable sur les territoires.
Enfin, à quelques mois de Paris climat 2015, je tiens à souligner l'importance du facteur climatique dans les problématiques sanitaires. Climat, développement économique et santé ont partie liée. Le dérèglement climatique a ainsi un impact sur la biodiversité et certains vecteurs de maladie. Les conditions de vie peuvent être localement très dégradées, ce qui accroît la fragilité des populations de zones entières. Plus généralement, les facteurs environnementaux sont centraux : nos entreprises implantées dans certains pays émergents ont font la douloureuse expérience au quotidien, dans un pays où le taux de mortalité lié à la pollution est parmi les plus élevés. C'est un sujet de préoccupation pour vous et vos collaborateurs.
Sur tous ces sujets, nous serons à vos côtés et j'espère que nous continuerons à travailler ensemble !
Je remercie tous les intervenants, certains venus de loin, et dont les contributions, sont très attendues.
Je ne doute pas que cette journée sera pour tous riche de rencontres, d'apprentissages et d'opportunités pour toujours plus d'actions et d'engagement conjoints.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 février 2015
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur l'Ambassadeur,
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je suis très heureuse d'être parmi vous aujourd'hui, pour ouvrir cette 9ème Rencontre sur la sécurité des entreprises françaises à l'étranger, à l'heure où les enjeux sécuritaires nous préoccupent tous, ici bien sûr malheureusement, et dans les pays en développement, en particulier dans les zones de crise et les pays les plus fragiles.
Vous êtes un maillon essentiel du commerce extérieur, bien entendu, mais aussi des dynamiques de développement dans ces pays, et on le dit moins ! Je profite aujourd'hui de cette rencontre pour souligner votre apport au développement des pays où vous intervenez.
Les entreprises françaises sont pionnières en matière de responsabilité sociétale des entreprises, et vous contribuez largement, par l'exemple des emplois décents que vous créez, à améliorer des marchés du travail encore insuffisamment protecteurs des droits fondamentaux, en Afrique en particulier.
À nous d'accompagner vos activités en vous assurant les meilleures conditions de sécurité.
Car comme l'a dit le président de la République : «Il n'y a pas de sécurité sans développement, il n'y a pas de développement sans sécurité». Derrière ce propos, nous parlons de la sécurité qui touche à la vie de tous les jours: celle qui permet de se déplacer sans crainte, de s'exprimer, d'échanger, de produire. Une sécurité indispensable au déploiement de vos activités et à l'amélioration de la qualité de vie...
En particulier, la sécurité sanitaire, qui vous réunit aujourd'hui, est un thème central au coeur de l'action diplomatique française, comme nous l'a montré l'actualité récente ? je pense naturellement à l'épidémie d'Ebola.
Je me suis rendue à plusieurs reprises en Guinée depuis que la crise Ebola a débuté. J'y ai vu et compris les ravages d'une épidémie lorsque le système de santé est défaillant.
Les inégalités devant les maladies restent très fortes sur la planète.
Pour vous qui êtes présents sur des terrains fragiles, le défi est double : il vous faut à la fois anticiper et gérer les crises lorsqu'elles surviennent, mais aussi assurer le développement de vos entreprises sans jamais compromettre la sécurité de vos salariés.
Les crises sanitaires ont ceci de particulier qu'elles diffusent très vite un sentiment de peur, parfois même de panique. Dans ce contexte, les arbitrages sereins sont parfois difficiles, pour ne pas dire impossibles.
Je voulais à cet égard vous dire combien votre réaction et vos réponses à la crise Ebola ont été appréciées par les autorités françaises, mais également par les gouvernements des pays amis, durement éprouvés par la crise Ebola.
Loin de céder au vent de panique, vous avez pris très vite une position équilibrée avec le soutien des autorités françaises : donner l'information la plus juste à vos salariés ; prendre les mesures les plus adaptées ; maintenir l'activité de vos entreprises, y compris dans les pays les plus touchés ; enfin témoigner votre solidarité vis-à-vis de ces mêmes pays en contribuant à leurs côtés et avec vos moyens propres à la mobilisation et à la lutte.
Cette approche, que je salue, a été la bonne. Pour l'ensemble des entreprises françaises présentes dans les pays les plus touchés, selon les données qui m'ont été communiquées, seules deux salariés auraient été contaminés par le virus Ebola.
Vous avez fait le choix de la détermination dans la lutte conte cette terrible épidémie ; vous étiez également persuadés qu'il était envisageable de vivre en Guinée en prenant des précautions ; vous l'avez dit et fait avec courage, en prenant bien sûr les mesures qui s'imposaient.
Concernant notre action dans le cadre de la riposte d'ensemble contre Ebola en Afrique de l'Ouest, nous avons concentré nos efforts sur la Guinée, en étroite coordination avec les autorités guinéennes et la communauté internationale.
Le professeur Delfraissy vous détaillera le plan français, qui aura mobilisé au total des centaines de personnels de santé, mais aussi la sécurité civile, nos forces de défense, dans le cadre d'un dispositif coordonné par le Quai d'Orsay pour le volet international, avec l'appui du Centre de crise et de soutien. Je saisis l'occasion pour rendre hommage à l'action de Mme Christine Fages à la tête de cette équipe de réaction rapide (la Task Force en bon français). J'associe également à cet hommage le personnel de nos ambassades en Afrique de l'ouest, et tout particulièrement à Conakry.
Permettez-moi également de souligner le travail remarquable des ONG françaises, présentes aux premières heures de l'épidémie sur le terrain, travail que nous avons soutenu. Je pense également à la Croix-Rouge française qui a conduit pour le compte de l'État français les opérations de construction et de gestion des premiers centres de traitement d'Ebola.
Les informations de ces dernières semaines sont encourageantes : sans baisser la garde, et tout en restant mobilisés, je crois que l'on peut dire que le pire est désormais derrière nous.
Mais notre responsabilité, au-delà de la réponse sanitaire d'urgence, c'est aussi, d'une part, d'anticiper et de prévenir les risques de déstabilisation économique des pays touchés, qui à terme peuvent ruiner des années d'efforts ; d'autre part, de construire de la résilience, notamment en renforçant les systèmes pour éviter de nouvelles tragédies.
Je parle de prévenir la déstabilisation économique car au-delà des conséquences sanitaires, l'impact sur les économies des pays les plus touchés est énorme : pour la seule Guinée, ce sera 2.1 points de PIB en moins en 2014. Vous le savez, vous le voyez sur le terrain.
Je parle de construire de la résilience, car la sécurité sanitaire est à ce prix : consolidons le système d'alerte épidémique et de surveillance sanitaire ; améliorons les capacités de diagnostic, de prévention et de recherche par le renforcement (et l'Institut Pasteur à Conakry qui ouvre en 2015 le permettra) ; renforçons la gouvernance sanitaire ; renforçons les systèmes de santé (la couverture sanitaire universelle est, à ce titre, un objectif reconnu indispensable par la communauté internationale).
Je parle aussi du développement économique de ce pays que nous accompagnons via l'Agence française de développement en particulier.
Dans ce contexte, votre engagement, celui du secteur privé, de vos entreprises, directement ou parfois via vos fondations, est essentiel.
Continuons à travailler ensemble, sur ce terrain, et sur d'autres, au service du développement !
Nous devons, dans un contexte où les enjeux globaux se multiplient, où d'ambitieux Objectifs du développement durable sont en passe d'être définis, penser autrement l'aide au développement, l'envisager dans le cadre d'un partenariat global : le temps des programmes en silos, le temps de la séparation de l'action du secteur public et du secteur privé, ce temps-là est révolu.
Ce message, que je souhaite porter aujourd'hui auprès de vous, je le sais, est déjà très présent dans le dialogue que ce ministère a noué avec vous :
- au centre de crise et de soutien, tant dans l'amont, dans le partage de l'analyse du risque, que dans l'aval, la gestion des situations de crise ;
- mais aussi, bien sûr, dans le cadre de la rénovation de notre politique de développement, qui soutient, par le biais de nouveaux outils, les partenariats multi-acteurs, et accompagne les initiatives du secteur privé en faveur du développement durable sur les territoires.
Enfin, à quelques mois de Paris climat 2015, je tiens à souligner l'importance du facteur climatique dans les problématiques sanitaires. Climat, développement économique et santé ont partie liée. Le dérèglement climatique a ainsi un impact sur la biodiversité et certains vecteurs de maladie. Les conditions de vie peuvent être localement très dégradées, ce qui accroît la fragilité des populations de zones entières. Plus généralement, les facteurs environnementaux sont centraux : nos entreprises implantées dans certains pays émergents ont font la douloureuse expérience au quotidien, dans un pays où le taux de mortalité lié à la pollution est parmi les plus élevés. C'est un sujet de préoccupation pour vous et vos collaborateurs.
Sur tous ces sujets, nous serons à vos côtés et j'espère que nous continuerons à travailler ensemble !
Je remercie tous les intervenants, certains venus de loin, et dont les contributions, sont très attendues.
Je ne doute pas que cette journée sera pour tous riche de rencontres, d'apprentissages et d'opportunités pour toujours plus d'actions et d'engagement conjoints.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 février 2015