Déclaration de M. Alain Vidalies, secrétaire d'État aux transports, à la mer et à la pêche, sur les grandes priorités de la politique de la mer, à Paris le 3 février 2015.

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Circonstance : Salons Euromaritime et Eurowaterways à Paris les 3, 4 et 5 février 2015

Texte intégral

Monsieur le Commissaire,
Madame la Présidente de l'intergroupe mers, rivières, îles et zones côtières du Parlement européen,
Monsieur le Président d'Euromaritime, cher Francis VALLAT,
Monsieur le Président d'Eurowaterways,
Monsieur le Commissaire général, cher Philippe FOURRIER,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très honoré d'être parmi vous pour l'ouverture de ce deuxième salon Euromaritime qui est le seul salon à rassembler à l'échelle européenne tous les secteurs de l'économie maritime [hormis le nautisme et le naval de défense], symbole du dynamisme et de la capacité d'intégration de cette filière.
Monsieur le président VALLAT a souligné l'augmentation du nombre d'exposants pour la deuxième édition de ce salon qui voit donc son audience s'amplifier.
L'ouverture au fluvial avec la tenue d'Eurowaterways et le renforcement de la présence des secteurs portuaire et offshore sont autant de signes positifs en termes de consolidation de la filière dans une perspective résolument européenne.
Cette démarche s'inscrit dans le droit fil des perspectives tracées par le rapport sur la croissance bleue et la déclaration de Limassol de 2012 autour des 5 secteurs identifiés pour stimuler la croissance économique en Europe : énergie, aquaculture, biotechnologie, ressources minérales marines, plaisance et loisirs sans oublier la pêche, qui est l'un des piliers de l'économie maritime française et européenne.
Notre pays va continuer à s'inscrire résolument dans cette démarche et poursuivre l'édification d'une politique publique de la mer volontariste et ambitieuse.
C'est le sens même de la communication que j'ai faite en Conseil des ministres le 1er octobre dernier et du récent débat à l'Assemblée nationale. Le Premier Ministre, lors de son intervention au cours des assises de la mer et du Littoral à Nantes le 2 décembre dernier a rappelé également que la France, grande nation maritime, a une forte responsabilité en la matière et doit être à la hauteur de l'enjeu et des opportunités historiques de ce secteur.
Cet espace maritime immense est en effet d'une importance économique de premier ordre à travers l'exploitation des ressources naturelles, je pense aux pêcheries, je pense aux réserves énergétiques et minérales, mais aussi à l'explosion du commerce maritime, 80% du commerce mondial, rappelons le.
Mais les incertitudes planent sur le maintien des grands équilibres écologiques marins et littoraux. Cette prise de conscience de la vulnérabilité des grands équilibres écologiques exige une prise de conscience dans la recherche de solutions pour leur conservation et une exploitation durable des ressources. C'est aussi un des enjeux associés de la COP Climat de décembre, priorité de l'année pour le Gouvernement.
Je suis convaincu que la mer est au croisement de tous les enjeux du développement durable et que l'économie maritime est source de richesse et d'emplois. Cette réalité impose une nécessité : celle de l'émergence d'une croissance bleue intégrée. Cette croissance bleue doit se penser dans une perspective européenne, comme l'illustre ce salon aujourd'hui, et je sais l'attention que vous portez à ce sujet Monsieur le Commissaire.
Trois priorités fondamentales doivent guider notre action :
- la croissance et l'emploi
- la protection de l'environnement marin et l'exploitation durable des ressources
- la recherche, l'innovation et l'enseignement maritimes
Ces trois priorités sont indissociables afin de promouvoir une croissance qui n'oppose pas les activités entre elles mais qui cherche à les rassembler et les fédérer au mieux.
Sous ce prisme, de nombreuses initiatives récentes ont été prises couvrant de nombreux domaines d'activité :
- consolidation de la compétitivité des armements (consolidation du régime fiscal de la taxe au tonnage, élargissement du dispositif des plus-values de cession de navires),
- mesures de simplification administrative,
- mise en oeuvre de la convention du travail maritime,
- rédaction en cours des projets stratégiques des ports,
- conférence sur le fret fluvial,
- poursuite des initiatives en faveur de protection du milieu marin,
- mise en place de la nouvelle politique commune de la pêche,
- renforcement de l'attractivité de l'enseignement maritime et des métiers de la mer,
- par ailleurs au niveau national, poursuite de l'élaboration d'une stratégie nationale de la mer et du littoral avec ses déclinaisons au niveau des façades maritimes.
Permettez-moi dans le contexte de ce salon, d'insister plus particulièrement sur le dynamisme et le renouveau de la filière navale.
La spécialisation sur des créneaux de haute valeur ajoutée a notamment permis à l'industrie française de conserver son savoir-faire et son potentiel industriel et ainsi d'améliorer ses parts de marché : avec 60 000 emplois directs, 10,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2013 et le 6ème rang mondial, la filière navale fait preuve de sa capacité à s'adapter et à être compétitive. A l'échelle européenne, ce ne sont pas moins de 600 000 emplois directs et 60 millions d'européens qui sont concernés par cette activité dans 36 régions européennes.
Aujourd'hui, plus que jamais la France doit, pour continuer à être un acteur important dans le paysage mondial, innover et se positionner sur des secteurs en croissance ou totalement nouveaux : les énergies marines renouvelables et les navires associés de maintenance et d'installation, la robotique profonde, les nouvelles activités en mer développées à bord de plateformes offshore multi-usages de plusieurs hectares...
La période actuelle est également marquée par la transition énergétique, c'est une ambition portée par le gouvernement qui concerne directement la filière navale. La promotion d'un navire du futur « propre, économe, sûr et intelligent » passe en effet par de nouveaux modèles énergétiques.
La filière travaille dans ce sens, avec le soutien de l'Etat, sur des modes de propulsion innovants mais aussi sur les carburants de demain comme le GNL ou encore sur le recours à des énergies vertes comme la propulsion éolienne. Cet effort pour promouvoir des navires moins consommateurs et moins polluants est accompagné par l'Etat, notamment au travers des appels à manifestations d'intérêts « navires du futur » dotés d'une enveloppe de 100 millions d'euros ou encore de l'appel en cours « ferries propres ». Ces démarches d'innovation concernent également, cela va de soi, les navires de pêche.
La complémentarité dans ce secteur est essentielle en veillant à placer notre démarche dans une perspective européenne. C'est à mon sens la raison d'être de ce salon.
La France avec son fort positionnement dans les secteurs de l'off-shore, du transport maritime, de la construction navale, des services, de la pêche, de la biotechnologie, de la recherche et développement a donc tous les atouts pour être l'un des piliers de l'économie maritime en Europe.
Je sais que les attentes des acteurs professionnels sont fortes et le potentiel des projets, dont certains seront exposés dans le cadre de ce salon, très prometteurs.
Votre présence aujourd'hui monsieur le Commissaire témoigne de votre attachement à donner une nouvelle impulsion dans ce domaine. Soyez assurés que la France sera à vos côtés afin de poursuivre et amplifier les initiatives dans tous les domaines de la croissance bleue.
Je vous remercie.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 11 février 2015