Texte intégral
Monsieur le Ministre, Cher Harlem,
Monsieur l'Envoyé spécial du président de la République, Cher Nicolas
Monsieur le Directeur du Comité de l'aide au développement, Cher Monsieur Solheim
Madame Nadia Bellaoui, présidente du Mouvement associatif,
Mesdames Messieurs, Chers Amis,
Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue dans cette maison du développement qui est aussi la vôtre. Je voudrais vous remercier tous d'être là, en provenance de France, d'Afrique, de Bruxelles, pour cette réunion du CNDSI élargie.
Nous sommes encore au tout début de l'année 2015. Ce début d'année est marqué par un regain de violence, qui a touché la France, cruellement, au début du mois de janvier.
Cette violence, elle est présente partout, aux frontières de l'Europe, en Ukraine, au Moyen-Orient, avec la barbarie permanente de Daech, et aussi en Afrique, engagée dans un long combat contre l'extrémisme et l'obscurantisme, et je pense en particulier aux victimes de Boko Haram au Nigeria et dans les pays voisins.
Ce regain de violence ne fait que renforcer ma détermination à agir dans le domaine qui nous réunit aujourd'hui, celui du développement, celui de la solidarité entre les hommes, celui de la solidarité entre les peuples. C'est aussi le message que nous ont envoyé les millions de Français rassemblés le 11 janvier dernier.
En rappelant leur attachement aux valeurs de la République et du vivre ensemble, ils ont aussi souligné avec force que la réponse que nous devions apporter, ensemble, à ceux qui tentent d'opposer les uns aux autres, ne pouvait pas être le repli sur soi. Que la réponse sécuritaire, si elle est nécessaire, ne sera jamais une fin en soi.
Ce message, il est déjà porté pour la communauté du développement réunie ici aujourd'hui, et qui chaque jour agit pour construire un monde plus juste, plus ouvert, et plus solidaire.
Car la grande réponse de la famille du développement à ceux qui tentent d'opposer les cultures, les pays et les peuples, c'est justement la solidarité. Agir pour le développement c'est agir pour préserver la paix, c'est combattre la misère et l'exclusion, qui sont bien souvent le terrain et le terreau de la haine et de la terreur.
2015 est notre année. C'est l'année des décisions. Nous avons ensembles trois grands rendez-vous à préparer pour dessiner l'avenir de planète et de ses habitants.
Le premier, c'est le rendez-vous sur le financement du développement, à Addis-Abeba en juillet. Ce sera l'occasion de faire le point sur nos objectifs financiers, et notamment l'objectif de 0,7 % que nous nous sommes fixés. Ce sera aussi l'occasion de rebattre les cartes de la solidarité internationale. De poser les bases d'un nouveau système de financement du développement, plus ambitieux, plus collectif plus efficace, plus juste et plus transparent.
L'aide publique au développement est le poumon de notre solidarité. Mais les États n'ont pas le monopole de la solidarité. La plupart des acteurs qui sont ici le savent bien, qu'il s'agisse des entreprises, des collectivités territoriales, ou des associations. Elles agissent déjà aux côtés des plus pauvres.
Face à des défis comme la couverture sanitaire universelle, l'accès durable à l'énergie pour tous, la mobilisation de tous les acteurs est indispensables. Les entreprises, les collectivités territoriales ont des responsabilités particulières. Sans elles, sans leur implication, on ne pourra pas construire de société vraiment durable. C'est le sens du groupe de travail sur le financement du développement que ce ministère a lancé.
Le rôle des États, c'est de fixer des cadres clairs pour permettre l'action de chacun. Les États du Nord doivent mettre en place des règles simples et efficaces pour encadrer l'action des entreprises et faire en sorte qu'elles contribuent à la prospérité des peuples et au développement durable et pas à l'accroissement des inégalités et au pillage des ressources.
Les États du Sud ont aussi des responsabilités, notamment celle de développer leurs ressources propres et de lutter contre le fléau de l'évasion fiscale.
Le développement durable, c'est l'intérêt de tous. Personne ne fera de commerce et de profit sur une planète confrontée au chaos climatique, ou en proie à des tensions sociales violentes plongeant leurs racines dans un creusement des inégalités et des injustices.
Le second grand rendez-vous, c'est celui des Objectifs de développement durable, qui seront adoptés, en septembre, à New-York. Ce sera la première fois que tous les États du monde se dotent d'objectifs conjoints, pour réussir ensemble deux défis : celui de l'éradication de l'extrême pauvreté, et celui de la préservation de la planète.
Inutile de vous rappeler à quel point ces deux sujets sont liés. Vous le savez désormais par coeur. Mais comment, concrètement, passer des intentions à l'action ?
Car sur le terrain, cela n'est pas toujours évident. Comment développer, par exemple les énergies renouvelables quand dans certains pays d'Afrique, le taux d'électrification ne dépasse pas 30 % ?
Comment construire des systèmes de santé universels et durables tout en affrontant, au quotidien, des épidémies ou des pandémies qui plombent le développement des pays ? Je pense en particulier à l'épidémie d'Ebola, dont nous devrons tirer toutes les conséquences.
Ces défis, ils seront au coeur des ODD, mais aussi de la stratégie jeunesse que nous sommes en train de discuter avec vous. C'est un message fort que nous adressons à la jeunesse du monde. Celui de perspectives de vie meilleure. La santé, notamment la planification familiale, l'éducation, l'alimentation, l'ensemble de ces droits essentiels doivent nous mobiliser. Si nous échouons, si nous échouons collectivement, alors nous laisserons la place à des inégalités toujours plus fortes, qui sont le lit de beaucoup trop de tensions, de conflits, de migrations forcées et de repli sur soi.
Notre troisième rendez-vous, c'est celui du climat. Notre objectif est clair : nous remettre sur la voie des 2°C. Car écrire le premier accord universel, juridiquement contraignant, et suffisamment ambitieux pour éviter un dérapage climatique, c'est créer des nouveaux modèles de prospérité et de croissance, au Nord comme au Sud.
Agir pour le climat, c'est aussi prendre nos responsabilités, et renforcer notre solidarité. Avec les victimes du dérèglement climatique, elle doit être totale. C'est pourquoi j'ai fait de l'adaptation ma priorité pour Paris Climat 2015.
La solidarité c'est avant tout apporter des réponses concrètes au défi de l'adaptation. Car les populations du Sud attendent des actes. Sur ce sujet, beaucoup d'entre vous agissent déjà. Mais il faut changer d'échelle. J'espère que cette journée nous permettra d'avancer.
Cette solidarité, nous devons aussi la manifester par notre engagement financier. C'est le cas avec le Fonds vert, et il faudra sans doute aller au-delà dans la mobilisation de financements publics additionnels.
C'est parce que les rendez-vous de l'année 2015 sont essentiels que l'Union européenne a choisi d'en faire l'année européenne pour le développement. Ce sera donc, et c'est l'esprit de cette journée, une année de débat, d'échanges, de partage, et de projets communs.
Permettez-moi de reprendre, ici, la devise européenne «unis dans la diversité» parce que ce n'est qu'ensemble que nous parviendrons à relever les défis qui se présentent à nous.
C'est l'esprit du CNDSI, et de la concertation qui prévaut depuis l'entrée en vigueur de la loi sur le développement.
Ce sera aussi l'occasion de mieux faire connaître notre politique, et nos actions. Car si les Français et les Européens sont solidaires, beaucoup encore ignorent l'ampleur de notre engagement collectif. L'Europe, c'est la région la plus généreuse du monde. L'Europe, c'est une transition énergétique largement engagée, à l'avant-garde de la lutte contre le dérèglement climatique. L'Europe conjugue sa solidarité dans des milliers de projets partout sur la planète, des Petites îles du Pacifique à l'Amérique du Sud en passant par l'Afrique. L'Europe, c'est l'ouverture sur le monde, et nous pouvons en être fiers.
Mais je m'arrête ici, et je voudrais remercier Harlem Désir de sa présence, et j'imagine qu'il détaillera largement les enjeux européens de cette année du développement.
Mesdames Messieurs,
Chers Amis,
L'ouverture sur le monde, la solidarité, de nombreux jeunes la mette déjà en pratique. Si les réseaux sociaux, les médias, contribuent à abolir les frontières, il y a aussi de nombreux jeunes du Sud et du Nord qui choisissent d'inscrire leur solidarité dans un volontariat international.
C'est pour cette raison que j'ai voulu inviter des jeunes du volontariat et du service civique aujourd'hui, non seulement pour témoigner, mais aussi pour dialoguer avec vous, et participer à la construction de nos réflexions pour 2015.
Le président de la République a annoncé la semaine dernière que chaque jeune qui souhaite s'engager puisse trouver une offre adaptée à cette situation. Cette priorité, c'est la mienne, et c'est pour cela que je moderniserai le volontariat de solidarité international. Parce qu'il rassemble ouverture au monde, engagement et solidarité c'est une réponse évidente aux crises que nous traversons.
Je vous remercie et je vous souhaite une excellente journée.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 février 2015
Monsieur l'Envoyé spécial du président de la République, Cher Nicolas
Monsieur le Directeur du Comité de l'aide au développement, Cher Monsieur Solheim
Madame Nadia Bellaoui, présidente du Mouvement associatif,
Mesdames Messieurs, Chers Amis,
Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue dans cette maison du développement qui est aussi la vôtre. Je voudrais vous remercier tous d'être là, en provenance de France, d'Afrique, de Bruxelles, pour cette réunion du CNDSI élargie.
Nous sommes encore au tout début de l'année 2015. Ce début d'année est marqué par un regain de violence, qui a touché la France, cruellement, au début du mois de janvier.
Cette violence, elle est présente partout, aux frontières de l'Europe, en Ukraine, au Moyen-Orient, avec la barbarie permanente de Daech, et aussi en Afrique, engagée dans un long combat contre l'extrémisme et l'obscurantisme, et je pense en particulier aux victimes de Boko Haram au Nigeria et dans les pays voisins.
Ce regain de violence ne fait que renforcer ma détermination à agir dans le domaine qui nous réunit aujourd'hui, celui du développement, celui de la solidarité entre les hommes, celui de la solidarité entre les peuples. C'est aussi le message que nous ont envoyé les millions de Français rassemblés le 11 janvier dernier.
En rappelant leur attachement aux valeurs de la République et du vivre ensemble, ils ont aussi souligné avec force que la réponse que nous devions apporter, ensemble, à ceux qui tentent d'opposer les uns aux autres, ne pouvait pas être le repli sur soi. Que la réponse sécuritaire, si elle est nécessaire, ne sera jamais une fin en soi.
Ce message, il est déjà porté pour la communauté du développement réunie ici aujourd'hui, et qui chaque jour agit pour construire un monde plus juste, plus ouvert, et plus solidaire.
Car la grande réponse de la famille du développement à ceux qui tentent d'opposer les cultures, les pays et les peuples, c'est justement la solidarité. Agir pour le développement c'est agir pour préserver la paix, c'est combattre la misère et l'exclusion, qui sont bien souvent le terrain et le terreau de la haine et de la terreur.
2015 est notre année. C'est l'année des décisions. Nous avons ensembles trois grands rendez-vous à préparer pour dessiner l'avenir de planète et de ses habitants.
Le premier, c'est le rendez-vous sur le financement du développement, à Addis-Abeba en juillet. Ce sera l'occasion de faire le point sur nos objectifs financiers, et notamment l'objectif de 0,7 % que nous nous sommes fixés. Ce sera aussi l'occasion de rebattre les cartes de la solidarité internationale. De poser les bases d'un nouveau système de financement du développement, plus ambitieux, plus collectif plus efficace, plus juste et plus transparent.
L'aide publique au développement est le poumon de notre solidarité. Mais les États n'ont pas le monopole de la solidarité. La plupart des acteurs qui sont ici le savent bien, qu'il s'agisse des entreprises, des collectivités territoriales, ou des associations. Elles agissent déjà aux côtés des plus pauvres.
Face à des défis comme la couverture sanitaire universelle, l'accès durable à l'énergie pour tous, la mobilisation de tous les acteurs est indispensables. Les entreprises, les collectivités territoriales ont des responsabilités particulières. Sans elles, sans leur implication, on ne pourra pas construire de société vraiment durable. C'est le sens du groupe de travail sur le financement du développement que ce ministère a lancé.
Le rôle des États, c'est de fixer des cadres clairs pour permettre l'action de chacun. Les États du Nord doivent mettre en place des règles simples et efficaces pour encadrer l'action des entreprises et faire en sorte qu'elles contribuent à la prospérité des peuples et au développement durable et pas à l'accroissement des inégalités et au pillage des ressources.
Les États du Sud ont aussi des responsabilités, notamment celle de développer leurs ressources propres et de lutter contre le fléau de l'évasion fiscale.
Le développement durable, c'est l'intérêt de tous. Personne ne fera de commerce et de profit sur une planète confrontée au chaos climatique, ou en proie à des tensions sociales violentes plongeant leurs racines dans un creusement des inégalités et des injustices.
Le second grand rendez-vous, c'est celui des Objectifs de développement durable, qui seront adoptés, en septembre, à New-York. Ce sera la première fois que tous les États du monde se dotent d'objectifs conjoints, pour réussir ensemble deux défis : celui de l'éradication de l'extrême pauvreté, et celui de la préservation de la planète.
Inutile de vous rappeler à quel point ces deux sujets sont liés. Vous le savez désormais par coeur. Mais comment, concrètement, passer des intentions à l'action ?
Car sur le terrain, cela n'est pas toujours évident. Comment développer, par exemple les énergies renouvelables quand dans certains pays d'Afrique, le taux d'électrification ne dépasse pas 30 % ?
Comment construire des systèmes de santé universels et durables tout en affrontant, au quotidien, des épidémies ou des pandémies qui plombent le développement des pays ? Je pense en particulier à l'épidémie d'Ebola, dont nous devrons tirer toutes les conséquences.
Ces défis, ils seront au coeur des ODD, mais aussi de la stratégie jeunesse que nous sommes en train de discuter avec vous. C'est un message fort que nous adressons à la jeunesse du monde. Celui de perspectives de vie meilleure. La santé, notamment la planification familiale, l'éducation, l'alimentation, l'ensemble de ces droits essentiels doivent nous mobiliser. Si nous échouons, si nous échouons collectivement, alors nous laisserons la place à des inégalités toujours plus fortes, qui sont le lit de beaucoup trop de tensions, de conflits, de migrations forcées et de repli sur soi.
Notre troisième rendez-vous, c'est celui du climat. Notre objectif est clair : nous remettre sur la voie des 2°C. Car écrire le premier accord universel, juridiquement contraignant, et suffisamment ambitieux pour éviter un dérapage climatique, c'est créer des nouveaux modèles de prospérité et de croissance, au Nord comme au Sud.
Agir pour le climat, c'est aussi prendre nos responsabilités, et renforcer notre solidarité. Avec les victimes du dérèglement climatique, elle doit être totale. C'est pourquoi j'ai fait de l'adaptation ma priorité pour Paris Climat 2015.
La solidarité c'est avant tout apporter des réponses concrètes au défi de l'adaptation. Car les populations du Sud attendent des actes. Sur ce sujet, beaucoup d'entre vous agissent déjà. Mais il faut changer d'échelle. J'espère que cette journée nous permettra d'avancer.
Cette solidarité, nous devons aussi la manifester par notre engagement financier. C'est le cas avec le Fonds vert, et il faudra sans doute aller au-delà dans la mobilisation de financements publics additionnels.
C'est parce que les rendez-vous de l'année 2015 sont essentiels que l'Union européenne a choisi d'en faire l'année européenne pour le développement. Ce sera donc, et c'est l'esprit de cette journée, une année de débat, d'échanges, de partage, et de projets communs.
Permettez-moi de reprendre, ici, la devise européenne «unis dans la diversité» parce que ce n'est qu'ensemble que nous parviendrons à relever les défis qui se présentent à nous.
C'est l'esprit du CNDSI, et de la concertation qui prévaut depuis l'entrée en vigueur de la loi sur le développement.
Ce sera aussi l'occasion de mieux faire connaître notre politique, et nos actions. Car si les Français et les Européens sont solidaires, beaucoup encore ignorent l'ampleur de notre engagement collectif. L'Europe, c'est la région la plus généreuse du monde. L'Europe, c'est une transition énergétique largement engagée, à l'avant-garde de la lutte contre le dérèglement climatique. L'Europe conjugue sa solidarité dans des milliers de projets partout sur la planète, des Petites îles du Pacifique à l'Amérique du Sud en passant par l'Afrique. L'Europe, c'est l'ouverture sur le monde, et nous pouvons en être fiers.
Mais je m'arrête ici, et je voudrais remercier Harlem Désir de sa présence, et j'imagine qu'il détaillera largement les enjeux européens de cette année du développement.
Mesdames Messieurs,
Chers Amis,
L'ouverture sur le monde, la solidarité, de nombreux jeunes la mette déjà en pratique. Si les réseaux sociaux, les médias, contribuent à abolir les frontières, il y a aussi de nombreux jeunes du Sud et du Nord qui choisissent d'inscrire leur solidarité dans un volontariat international.
C'est pour cette raison que j'ai voulu inviter des jeunes du volontariat et du service civique aujourd'hui, non seulement pour témoigner, mais aussi pour dialoguer avec vous, et participer à la construction de nos réflexions pour 2015.
Le président de la République a annoncé la semaine dernière que chaque jeune qui souhaite s'engager puisse trouver une offre adaptée à cette situation. Cette priorité, c'est la mienne, et c'est pour cela que je moderniserai le volontariat de solidarité international. Parce qu'il rassemble ouverture au monde, engagement et solidarité c'est une réponse évidente aux crises que nous traversons.
Je vous remercie et je vous souhaite une excellente journée.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 février 2015