Déclaration de M. Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics, sur la réunion de l'Eurogroupe à propos de l'avenir de la Grèce, Bruxelles le 16 février 2015.

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Circonstance : Réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles, le 16 février 2015

Texte intégral

Des discussions ont eu lieu cet après-midi. Aucune n'a porté sur un texte. Aucun texte n'a été discuté. Même s'il n'est pas interdit aux uns et aux autres de rédiger des projets, aucun texte n'a été discuté.
J'ai défendu au cours de cette réunion une position identique à celle qu'a défendue le président de l'Eurogroupe et à celle qu'a défendue le commissaire Moscovici. Nous avons me semble-t-il une voie, qui est une voie raisonnable, une voie qui tient compte aussi du vote du peuple grec, qui est celle de ce que l'on appelle une extension technique, avec des flexibilités, et donc la possibilité de changer des éléments du programme précédent justement pour tenir compte du vote grec.
Donc nous avons une voie qui est possible, c'est la seule voie me semble-t-il raisonnable. Celle qui nous permet d'emprunter un chemin qui est un chemin balisé, un chemin connu, un chemin connu des marchés, comme des institutions, comme de l'ensemble des autorités européennes. C'est cette voie là qu'il faut explorer, et qu'il faut explorer jusqu'au bout.
Le président de l'Eurogroupe a donc ce soir conclu ces débats, de manière sereine vous l'avez vu, en disant que maintenant il appartenait aux autorités grecques de dire si elles étaient d'accord avec cette voie-là, je le répète, avec toutes les flexibilités nécessaires pour permettre de tenir compte - ce qui est légitime - du vote grec.
Donc c'est aux autorités grecques aujourd'hui de nous dire si elles veulent bien emprunter cette voie-là. Et c'est si elles nous disent qu'elles veulent bien emprunter cette voie là qu'une réunion aura lieu vendredi prochain pour prendre acte de ces décisions et de ces propositions.
Q - Est-ce que l'approche grecque est trop idéologique ?
R - Je pense qu'il faut beaucoup d'idées, et beaucoup de logique, et peu d'idéologie dans ce domaine. Il faut beaucoup de pragmatisme, tout en respectant la démocratie. Respecter la démocratie, ça n'est pas faire preuve d'idéologie, c'est simplement faire preuve de respect pour le vote des uns et des autres. Donc il faut des idées, il y en a, il faut de la logique, c'est celle que je vous ai décrite. C'est avec ces idées et avec cette logique qu'on peut emprunter cette voie qui est une voie plus sûre, plus sereine, et qui apporte la tranquillité nécessaire pour négocier un nouveau programme, ce qu'avec Janis nous avions appelé, à Paris, un nouveau contrat, puisque en l'occurrence le terme de nouveau contrat avait été inventé à Paris, lorsque je l'avais rencontré.
Q - Que se passera-t-il si la Grèce ne demande pas une extension ?
R - Et bien moi je dis, qu'est ce qui se passe si on réussit la voie que j'ai décrite ? Il se passe le mieux pour la Grèce, et le mieux pour l'Europe. Merci.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 février 2015