Déclaration à la presse de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, sur la coopération franco-tchadienne dans la lutte contre le terrorisme, à N'Djamena le 21 février 2015.

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Circonstance : Déplacement au Tchad, au Cameroun et au Niger, les 21 et 22 février 2015

Texte intégral

Je viens d'avoir un long entretien avec le président Idriss Déby. Je lui ai transmis d'abord un message d'amitié chaleureuse du président français et je lui ai dit la solidarité et le soutien de la France à l'égard du Tchad et de ses autorités. Le Tchad fait le maximum pour assurer la stabilité dans une région qui malheureusement est instable parce qu'on connait le problème posé par Boko Haram. Il faut saluer le courage des militaires tchadiens qui affrontent Boko Haram et je dois présenter mes condoléances bien sûr pour les pertes qui ont été occasionnées aussi bien auprès des militaires que dans la population civile. Nous avons fait un tour d'horizon de la situation, Libye, Centrafrique, Darfour, Nigeria.
Ce soir, j'aurai l'occasion de rencontrer le président du Cameroun et demain, le président du Niger. Nous apprécions la position prise par le Tchad qui est une position extrêmement courageuse. Nous avons parlé aussi, bien sûr, de la situation économique parce que, d'une part, les prix du pétrole se sont effondrés - et on sait qu'une partie des ressources du Tchad vient du pétrole - et tout ce que fait le Tchad pour la stabilité internationale a un coût. Donc, il est logique que la communauté internationale, que ce soit l'Europe ou au niveau de l'ONU, le FMI, la Banque mondiale viennent au soutien du Tchad qui le mérite. Donc, nous allons, nous la France, aider puisqu'il va y avoir bientôt des réunions au FMI et à la Banque mondiale pour appuyer le Tchad dans son équilibre économique.
Q - Contrairement au Mali on ne voit pas l'armée française auprès des forces africaines dans la lutte contre la secte Boko Haram. Qu'est-ce qui explique cela ?
R - Nous avons parlé également du Mali bien sûr où il faut trouver une solution. Vous savez que des discussions ont lieu avec la médiation de l'Algérie et le président Déby comme nous-mêmes souhaitons que très rapidement un accord soit trouvé sur la base des propositions qui seront faites. Ici nous avons une force, Barkhane, cette force a son rôle pour lutter contre le terrorisme dans la zone sahélo-saharienne et nous apportons aussi des renseignements dans la lutte contre Boko Haram et, en présence du général qui commande cette force, le président Déby a bien voulu nous remercier pour les renseignements que nous donnons et qui facilitent l'action contre Boko Haram.
Nous souhaitons que l'action contre Boko Haram soit menée d'abord par les Africains, à la fois par le Nigeria bien sûr, le Tchad, le Cameroun, le Niger. Nous ne pouvons venir en appui international. D'ailleurs, vous le savez sans doute, l'Union africaine a examiné cela récemment et bientôt l'Organisation des Nations unies va examiner cela aussi. Et la France apportera son soutien dans ce cadre. Mais notre démarche c'est d'abord les initiatives africaines et ensuite le soutien international. La France qui est un ami traditionnel de l'Afrique fera partie de ce soutien international.
Merci beaucoup.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 février 2015